LÉO FERRÉ L’Anarchiste bien aimé
Comment définir le « Monstre» qu’était Léo Ferré ? Comparable à la
statue du commandeur dans «Don Giovanni» de Mozart,
Inébranlable, il va laisser une (Très)
profonde et durable empreinte dans la chanson française dite "à texte" (Comme pour Brel ou Brassens, on ne peut pas parler de chanson populaire).
Le 24 août 2016 ce géant de 1m71
aurait eu 100 ans, mais il décide de dire «Thank You Satan» le 14 juillet 1993 à 76 ans.

Trois dates dans ce théâtre
libertaire qu’il avait inauguré en février 1986.
Et qui dit libertaire dit anarchiste, l’image de Léo Ferré a toujours été liée à
ce mouvement qui a une connotation péjorative et négative aux oreilles des gens
qui traduisent le mouvement par chaos, émeute, désordre et pagaille. Pourtant
l’anarchie ce n’est pas cela (Lire Bakounine et Proudhon),
mais je ne suis pas la pour faire une chronique sur le mouvement anarchiste et
faire son historique.

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Avec Jean-Roger Caussimon |
Il commencera avec «Ils ont voté»,
un titre prédestiné avant la réélection de François
Mitterrand 10 jours plus tard. 42 ans de
succès seront chantés pendant un petit peu plus de deux heures et demi. Gros
succès pour les classiques comme «Les Anarchistes» ou «L’Age d’Or». La plupart des titres
joués seront de lui hormis quatre «Comme à Ostende» de Jean-Roger
Caussimon, grand pote de l’ami Léo et qui deviendra son parolier
privilégié en dehors de ses apparitions cinématographiques et ses propres récitals.
Il chantera «La La Mémoire et la Mer» (Ne pas confondre avec «Les Travailleurs de la mer» de Victor Hugo), une poésie toujours
aussi mystérieuse et qui vous prend aux tripes quand l’artiste déclame ce texte
presque biographique et qui parle de l’univers maritime.
Ferré, c’est une présence sur scène, Un Ferré toujours aussi sauvage dans sa manière
de chanter, mais toujours aussi avare dans ses gestes, les jambes et le corps restent fixes devant son pied de micro, seul le visage bouge dans un
clignement des yeux continue et les bras mîment les textes du poète. Léo Ferré
ne récite pas, il vit ce qu’il chante.
« Ni Dieu Ni Maître» très
applaudi, à croire que les anarchistes ne sont pas si minoritaires que ça. Un
chouette «Les
Hiboux» de Baudelaire. Arrive
les grands titres immortels comme «Avec le Temps» puis, après les paroles :
«L'autre à qui l'on croyait pour un rhum' pour
un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s' traînait comme traînent les chiens»
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s' traînait comme traînent les chiens»
il lâche un monumental : «Salope !»
«Thank You Satan» suivi de «On est pas
sérieux quand on a 17 ans» d’Arthur Rimbaud
enchaîné par la fameuse «Affiche Rouge» de Louis
Aragon tristement célèbre depuis
la guerre, une affiche de propagande humiliant les martyres du groupe Missak Manouchian.
La fin sera des plus tendre et des plus belles. Sur scène, Léo Ferré joue du piano, sinon
il était accompagné par des bandes son d’un orchestre symphonique qu’il
dirigeait lui-même la plupart du temps. Il sortira un album en 1975 «Ferre muet…dirige» avec une direction du «Concerto pour la
main gauche» de Maurice Ravel entre
autre. Pour finir avec cette soirée marqué par la poésie, il chantera «La chanson
Triste» à capella. Un album de trois disques vinyles sortira la même
année et ce sera son dernier live de son vivant. Sur l’intégrale du concert
enregistré, je ne sais pas si pour les autres dates il avait chanté «Le Bateau Ivre»
d’après Arthur Rimbaud, mais le soir du 4 mai,
nous y avions eu droit.

«Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur»
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur»
Pat : la mémoire vivante du Déblocnot'. Impressionnant .....
RépondreSupprimerMerci philou, mais la mémoire (Qui devient défaillante avec l'âge !!) ne rentre pas seulement en compte, j'ai noté tous les concerts que j'ai fait sur des agendas, il me suffit de replonger dedans.
RépondreSupprimerNe serait-ce que pour l'immense et intense "la mémoire et la mer". Thank you Léo !!
RépondreSupprimerNe serait-ce que pour l'immense et intense "la mémoire et la mer". Thank you Léo !!
RépondreSupprimerOui, la mémoire et la mer reflète totalement Leo Ferré...
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