jeudi 6 août 2015

HEAVEN AND HELL (Blue Ray 2007) – par Vincent le Chaméléon



Pour le kif, c'est kif-kif.

Black Sabbath est un groupe compliqué, tant la formation aura jonglé avec ses chanteurs tout au long de sa carrière.
Il est en tout cas une chose sur laquelle tout le monde ne trouvera jamais rien à redire, c'est sur la qualité des 3 albums qu'aura enregistré Ronnie James Dio avec cette entité métallique. En particulier sur ces deux "classics" que sont Heaven and Hell et Mobe Rules.

Initialement invité par sa maison de disques à proposer un ou deux inédits pour compléter l'éminente sortie d'un album Best Of consacré justement aux années Dio, il n'en fallait pas beaucoup plus pour motiver la formation à réactiver (même momentanément), cette belle machine à remonter le temps.

Une fois la sortie officielle de la compilation Black Sabbath "The Dio Years", restait à mettre en place, assez vite, une tournée événementielle à la hauteur du statut d'une telle (re)formation. C'est ainsi que Tony, Geezer, Vinnie et Ronnie s'en allaient prendre la route sous le pseudonyme de HEAVEN & HELL, et ce afin de n'offrir durant cette tournée que le seul et unique répertoire du Black Sabbath de Ronnie James Dio. Aucune confusion possible donc, pour qui aurait espéré entendre de la part de ces 4 là un "War Pigs", un "Children of the Grave" ou autre "Paranoïd"

La tournée des patrons.
Soyons clair, l'image, tout comme la réalisation du concert, sont ici irréprochables. De même, le son est au diapason et le répertoire fait carrément office de Graal. Du moins dans sa catégorie.
En résumé, ce Black Sabbath déguisé en HEAVEN & HELL ne souffre aucune contestation possible quant au statut de "formation culte" légitimement attribuée à ce groupe de Heavy Metal.

Au même titre que l'enceinte du Radio City Music Hall de New York en impose (voir pour cela, dans la partie bonus, les coulisses de cette salle incroyable), le décor oscillant entre cimetière et cathédrale en jette lui aussi de manière à peu près équivalente. Cependant...

Si Tony Iommy reste le Maître du "riff qui tue", et que Geezer Butler prouve (si besoin était) qu'il reste l'un des tous meilleurs bassistes de la grande confrérie métallique encore en activité, j'avoue tout bonnement que l'acquisition de ce concert testamentaire (R.I.P Ronnie) m'aura aussi prouvé une bonne fois pour toute que je ne suis et ne serais jamais un grand fan de ce pourtant si grand chanteur. Sa gestuelle, son lyrisme, ou tout simplement sa signature vocale ne m'auront en définitif jamais pleinement séduit. Et pourtant quelle justesse tout du long !!! Car il faudrait être bien malhonnête pour ne pas reconnaître, d'évidence, les incroyables capacités vocales qu'il y avait chez cet homme-là (et encore si peu de temps avant sa disparition). Rien que pour ça, en plus de ses réelles qualités humaines... Je respecterai à jamais ce chanteur pour ce qu'il aura toujours été : Un grand professionnel, et peut être avant tout, un modèle d'intégrité.

Ronnie James Dio (1942-2010)
Pour terminer, l'autre point un peu ennuyeux me concernant, c'est que, si l'on n'est pas un fan inconditionnel de ce Black Sabbath là, l’immobilisme, le statisme et l'absence de communication dont font preuve les musiciens (à l'exception de Ronnie) envers leur public, finissent presque par se retourner contre eux. Surtout lorsqu'on regarde un tel concert coincé au fond de son canapé. Par contre, pour ce qui est de la musicalité de chacun, et de la rigueur dont ils font tous preuve, afin de restituer le plus fidèlement possible chacun de ces morceaux d'anthologie, là encore, ces anciens nous donnent là une sacrée leçon.
En résumé, les inconditionnels n'auront pas fini de se régaler d'un tel produit, d'autant que les foisonnants Bonus sont souvent très intéressants également. Notamment l'émouvante interview de ce gentleman de Ronnie James Dio disparu si prématurément en 2010 à tout juste 67 ans.   



8 commentaires:

  1. J'ai pas tout à fait compris où tu coinces sur RJD ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai peut être la tête dans le cul en ce moment...

      Supprimer
  2. Comment dire ça autrement ?

    Je trouve sa façon de chanter trop "maniéré". Comme si il articulait ses mots exagérément. Sa gestuelle le soulignant encore d'avantage.
    Trop théâtral d'une certaine façon.

    Espérant avoir éclairé ta lanterne, merci de tes fréquentes vistes chez moi HRT.

    A la prochaine !

    RépondreSupprimer
  3. Au sein de ELF il avait déjà des allures de ménestrel, le nain du Hard ( 1m63 ),
    il a marqué son temps, il a même laissé son célèbre geste ( dis satanique ) mais qu'il ne l'ai pas, de son poing levé avec les 2 cornes.
    Non !
    En fait sa gestuel et à mettre de coté, il reste une sacré voix et un sacré compositeur.
    Tu sais que tu peux trainer tes guêtres sur mon blog ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. et puis Butterflyball ? Au chart pendant de nombreux mois, pondu sous la major Deep Purple...

      Supprimer
  4. Certes, Ronnie James Dio appuie ses mots qu'il accompagne d'une forme de théâtralisation pouvant parfois paraître caricaturale (ses premiers clips étaient si kitsch que cela frisait le ridicule - à un point où j'évitais de les voir -).
    Cependant, c'est aussi parce qu'il se voue corps et âme au chant ; il est totalement impliqué et concerné, tant par ses textes que par la musique. Ce n'était pas un escroc, ou un poseur opportuniste. Il ne chantait pas juste avec sa voix (façon de parler), avec ses cordes vocales, mais bien avec son corps. Cela partait des pieds, comme s'il utilisait dieu sait quelle puissance tellurique, pour la faire remonter le long de son corps et la traduire par sa bouche. Une transcendance. Du moins, il pouvait donner cette impression.
    1 m 63 (!?) et quelle puissance !
    Il a été énormément copié, plagié, toutefois, même des grands gaillards avaient bien du mal à atteindre sa puissance, et son lyrisme "gothique", sans paraître ridicules.

    Et puis, un gars qui a considérablement contribué aux disques emblématiques que sont "Rising" (chef d'oeuvre), "Heaven & Hell" et "Holy Diver" mérite un respect éternel.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ... et qui a on doit (avec Roger Glover) "Love is all" qui a enchanté notre jeunesse aux temps de Casimir...

      Supprimer
  5. Et cette version du titre "Heaven and Hell", ci-dessous, ne saurait te faire mentir Bruno.
    Je n'en attendais pas moins de ta part d'ailleurs dans tes observations. Merci Poto. ;-)

    RépondreSupprimer