jeudi 2 juillet 2015

STEVIE WONDER "Songs In The Key Of Life" - par Pat Slade







Stevie Wonder un génie “visionnaire”




Connaissez-vous Stevland Hardaway Judkins ? Cet homme noir  né prématuré et placé en couveuse perdra la vue suite à une dose d’oxygène mal contrôlée qui entraînera un dysfonctionnement des vaisseaux sanguins de la rétine ? Et si je vous dis Stevie Wonder ? Déjà vous y voyez plus clair non ? Mais stop ! Je ne vais pas commencer à faire des mauvais jeux de mots sur un handicap, sinon je risquerai d’avoir quelques problèmes d’éthique et beaucoup de gens verraient ça d’un mauvais œil ! (Hum !). Premier album en 1962 sous le nom de Little Stevie Wonder, un album par an (des fois deux) jusqu’en 1972 ou il sort «Talking Book» qui en fera une vedette internationale avec des titres comme «You are the Sunshine of my life» (Avec une reprise par Brigitte Bardot et Sacha Distel… No Comment ! ) Et surtout «Superstition».      

Mais en 1976, il sort un double album considéré par beaucoup (Dont moi-même) comme son chef-d’œuvre «Songs in the Key of Life». Tout y passe dans ce disque : l’amour «Love’s in need of love today», le ghetto sordide avec «Village Ghetto Land» et son intro baroque au synthé, les problèmes raciaux avec «Black Man», les problèmes de société avec «Pastime Paradise», un titre qui plus tard sera massacré (N’ayons pas peur des mots) par un rappeur et qui rebaptisera le titre par «Gangsta Paradise» (Re-No Comment). Également : un hommage à Duke Ellington dans «Sir Duke», le titre qui lui fera gagner un Grammy. «As», une chanson d’amour pour sa compagne avec une guest star au piano électrique : Herbie Hancock. «Confusion» sonne comme une torride jam session.  Stevie Wonder a toujours le truc pour sortir des pépites de ses albums «If It’s Magic», une très belle ballade en harpe-voix avec une petite apparition de l’harmonica à la fin de «Another Star» et sa rythmique de danse, et plein d’autres chefs-d’œuvre encore sur cette album.

Hormis Herbie Hancok, on pouvait entendre les guitares de Georges Benson et de Mike Sembello et Dorothy Ashby avec sa harpe. Dorothy Ashby est l'artiste qui a popularisé l’usage de la harpe dans le jazz, le rhythm and blues et la world music. Hormis Stevie Wonder, elle enregistrera avec Billy Preston et Bobby Womack.

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A l’intérieur de ce double album, on pouvait trouver un 45 tours de quatre titres et un livret d’une vingtaine de pages avec sur l’avant dernière, en haut de page : «Merci de m’avoir donné le plus grand des cadeaux qui peut être reçu – Votre temps et la bonté» suivi d’une impressionnante liste de noms où apparaissent : Jeff Beck, le basketteur Abdul Jabbar, David Bowie, Chick Corea, le révérend Jesse Jackson, Diana Ross, Frank Zappa et même la déesse indienne de la destruction Kali.

Si «Songs in the Key of Life» reste un classique du genre, c’est que Stevie Wonder avait du talent à revendre dans le milieu des années 70, mais après «Hotter Than July» et son reggae «Master Blaster», le temps a eu un impact sur lui, six albums en 25 ans. Little Stevie Wonder a bien mal vieilli, mais il est capable de sortir du jour au lendemain un nouveau chef-d’œuvre, alors... à regarder du coin de l’œil.




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