jeudi 16 avril 2015

LE ROCK PROGRESSIF FRANCAIS (3ème et Dernière Partie) par Pat SLADE






La progression du progressif




Même si le rock progressif a périclité dans les années 80, le renouveau allait sonner la charge quelques années plus tard.

LAZULI
Avec Lazuli, le progressif n’est pas prêt de mourir. Depuis 1998  le groupe est le porte  parole français du genre. Un son particulier, des paroles qui veulent dire quelques choses (Chose tellement rare à notre époque !) Mais ce qui apporte le petit plus à Lazuli, c’est un instrument bien particulier : La Léode. Claude Leonetti le créateur et joueur de cet instrument au nom étrange était avant tout un guitariste. Mais un accident de moto va le priver de l’usage de son bras gauche, il va créer un instrument qui  lui permettra d’assouvir sa soif de musique et de guitare. Comme l’instrument est unique au monde, Claude Leonetti le dit lui-même : «je suis donc, à ce jour, le meilleur joueur de Léode au monde !!!!!! », il ouvrira aussi un studio d’enregistrement «L’Abeille Rôde». 

Lazuli, c’est une vitrine qui attire l’œil, on s’arrête et on entre dans la boutique. Au tout début, Lazuli était un sextet, mais suite à des tensions dans le groupe, il deviendra un quintet. Entre world music et rock prog’ (Appelons ça du World Prog’), Lazuli propose  une invitation au voyage et à la poésie avec sa palette de couleurs mais surtout du bleu comme la pierre du même nom. Lazuli qui fera les premières parties d’Ange (Tiens ?), Fish, Baschung, Steve Hackett, etc. 6 albums et 2 DVD. Il faut écouter « (4603 battements)» et «Tant que l’herbe est grasse» (Avec Fish en guest). Ce dernier est actuellement mon album de chevet. Lazuli, c’est à prendre et à garder.

JACK DUPON

Connaissez-vous Jack Dupon ? Non ? Moi non plus et c’est normal puisqu’il n’existe pas, mais le groupe Jack Dupon existe bien lui. Entre Gong et Etron Fou Leloublan, si vous recherchez des héritiers de Frank Zappa à la sauce française, vous êtes à la bonne adresse. Entre improvisation totale et travail de studio, Jack Dupon œuvre en roue libre. Une musique presque impossible à décrire, mais délirante, pleine d’humour et de rythme dynamique. Une poignée de gars qui forment avant tout un groupe de scène. Deux guitares, une basse, batterie et percussions, le chant est considéré comme un élément rythmique ou lyrique. Le groupe partagera la scène avec Alice Cooper, Pigalle, Magma, Gong, Arno, Paul Personne, etc.  A écouter et à voir et avec leurs 5 albums au catalogue Musea et leurs 7 vidéos, pas de problème pour se faire une idée.



Avec des musiciens qui portent des patronymes à particule, le groupe suivant pouvait prétendre à un nom qui fleure bon la majesté. Avec un premier essai qui était Fleur de LysVersailles est la pure réincarnation du rock progressif français des années  70. Son meneur Guillaume de la Pilière et ses compagnons vont pondre quatre albums dont un concept album «Le Trésor de Valliesres» (Avec une pochette digne du «Plaisir des dieux») où l’enregistrement est capté en analogique, voire de manière préhistorique, le mellotron à été racheté à Yes (Rick Wakeman ? Tony Kaye ?). Guillaume de la Pilière partira dans une carrière solo tandis que les autres musiciens rejoindront Dominique le Guennec lors de la reformation de Mona Lisa en 1998. Versailles, c'est pour les fans d’Anges et de Mona Lisa des années 70.

ELORA
En 2005 j’avais découvert un groupe canadien du nom de Jelly Fish (A découvrir !) et j’ai cherché son homologue français. Je n’ai pas eu à aller loin puisqu’il se trouvait parmi mes amis virtuel de Facebook et cette homologue c’est Elora. Un son un peu psychédélique mais pas seulement, une musique où la basse a une (bonne) place, un duo de voix entre Damien et Anastasia qui se complètent parfaitement, un clavier en arrière plan qui apporte le mystère, un batteur à la frappe Brufordienne et des harmonies de guitares qui sont présentent au bon endroit au bon moment, un groupe qui s’envole vers le succès qu’il mérite. Avec un album très récent «Crash» qui devrait être dans les discothèques de tout fan de prog qui se respecte (Pour preuve, je l’ai !). Superbe album avec le titre éponyme qui sonne comme du Floyd époque «Ummagumma» mélangé à du «Wish You Were Here». Pour chercher dans d’autres références, j’entends du Dream Theater en moins puissant évidemment mais certains titres ont la même texture au niveau de l’écriture comme «Contrôle» et «Ici Encore». Elora un groupe qu’il faut découvrir… Vite !


FRANCIS DECAMPS

Comment ne pas parler de Gens de la Lune le groupe de Francis Decamps ancien clavier de Ange et compositeur de la plupart des 25 albums. Le nom du groupe fait référence à un village de Haute-Saône qui aurait eu l’illusion de voir leur village incendié une nuit de pleine lune. Après la fin d’Ange en 1995, il commence une carrière solo avec un premier bel album en 1979 «Histoire de Fou», il fonde Gens de la Lune en 2008, un son et une atmosphère qui rappelle plus Ange que beaucoup ont connu. Le dernier album en date sera «Epitaphe» en hommage à Léon Deubel, un poète maudit qui se jettera dans la marne après avoir brulé tous ses manuscrits en 1913 avec ses titres comme «Mon axiome Bleu Indigo». Ce coffret deux disques façon livre relié cuir est à découvrir absolument. Francis Decamps tant qu’à lui avec son maquillage de scène comme un certain Peter Gabriel en 1983, nous envoie à chaque prestation scénique sur la planète qu’il habite.
Combien d’autre encore après ceux la ? Beaucoup! «Arrakeen», «Dun», «Patchwork», «Cafeïne», «Skeem», «Taal”, “Négative Zone”, "Rosa Luxemburg" (lien)  etc... Autrement dit la relève est assuré.

Grâce à deux passionnés du genre, Sébastien Monteaud et Jean-Claude Adelmand, l’association Crescendo qui sonne le revival festivalier du genre en organisant un festival le troisième weekend d’août depuis 1999 regroupant des groupes venant de tous les pays du monde.

Depuis 14 années, il existe aussi le Prog’Sud. Durant le weekend de l’ascension près de Marseille, un festival pour les purs et durs !




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