lundi 1 décembre 2014

BETTY, un livre d'Arnaldur Indridason (2003)


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Le roman « noir »... Voilà sans nul doute un genre qui suscite chez moi un intérêt toujours aussi vif. C'est donc après avoir lu notre ami Luc sur  "Hypothermie" que j'ai eu envie de lire un livre de l'auteur Islandais Arnaldur Indridason.
L'histoire du roman : L'action se déroule entre Reykjavik et Akureyri (Islande). Un soir, la sublime Betty aborde un conseiller juridique en lui demandant de devenir l'avocat de son richissime mari, l'entrepreneur Tomas Ottosson Zoega.
D'abord réticent, il finit par accepter, séduit par cette créature à la voix rauque, à la féminité exacerbée, à la beauté simplement vénéneuse.

« Betty. Je n'ai jamais aussi bien connu une femme et pourtant, aucune ne m'a été autant étrangère. Elle a été pour moi comme un livre ouvert et en même temps une énigme absolument indéchiffrable. »

Soyons très clair, nous sommes ici dans la trame classique du roman noir. Le très habituel ménage à trois : la femme trop belle, le mari détestable qui bat son épouse et l'amant, ce troisième personnage, cette victime qui s'ignore encore, la marionnette, le jouet d'une machination diabolique. 
Je vous l'avoue, la première partie de Betty ne m'a pas passionnée plus que ça. Le roman est écrit à la première personne et le narrateur nous raconte sa rencontre avec Betty, son amour pour elle et sa haine grandissante de Tomas, son mari violent. Jusqu'ici, rien d'exceptionnel qui force mon intérêt, mais je poursuis ma lecture, curieuse, puisque friande du genre.
Parallèlement au récit de cette rencontre et de cette descente aux enfers, nous apprenons que ce même narrateur est en prison pour le meurtre de Tomas, interrogé par 2 inspecteurs Larus et Dora, qui ne croient nullement à son innocence.

Et là, tout à coup, dans la deuxième partie du roman, voilà qu'Indridason fait une révélation qui chamboule toute ma lecture. En un instant, tout vacille et je ne suis plus sûre de ce que j'ai lu précédemment ! Et voilà que je retourne en arrière en me disant que l'auteur m'a bluffée, et qu'au moment où je m'y attendais le moins, par un prodigieux tour de passe-passe, me voilà très surprise, et l'intérêt s'installe !
Rekjavik

Je ne vous en dirai pas plus car ce serait gâcher le plaisir de lecture.
L'auteur m'étant totalement inconnu, je ne saurais dire si Betty (qui ne fait pas partie des romans mettant en scène l'inspecteur Erlendur Sveinsson) fait partie de ses meilleurs romans, mais je peux vous dire qu'il est tout de même très bien fait et que, ne serait-ce que pour le coup de théâtre que nous livre l'auteur, il reste tout de même un très bon roman à lire. A chaque page, on devine peu à peu l'issue tragique du roman et le piège infâme qui se referme sur la victime.
Délicieusement amoral, très cruel dans son dénouement, ce roman d'Indridason, se lit dans sa seconde partie, en une seule traite. Et d'ailleurs, s'agit-il vraiment d'un ménage à trois ?

En tant que lecteur, on voit à quel point notre esprit est formaté, et comme il est facile de nous duper. Et si, à l'approche de l'épilogue, certaines questions vous taraudent l'esprit, comme "Existe-t-il une justice des hommes ?" ; "La vérité ne va-t-elle pas éclater ?", ne cherchez même pas... Indridason est impitoyable de bout en bout et rend finalement un assez bel hommage à certains auteurs, comme par exemple James M. Cain  "(Le facteur sonne toujours deux fois"), qu'il cite d'ailleurs en début de livre...


Voilà donc une très agréable surprise et un bon moment de lecture, pour occuper les longues soirées d'hiver plus  intelligemment que devant la télé.


FOXY LADY

1 commentaire:

  1. J'ai tout comme toi été complètemnent retourné par la révélation de l'auteur et pourtant je suis un fervent lecteur de cet auteur islandais dont j'ai presque tout lu dans la série de l'inspecteur Erlendur douloureusement marqué par la disparition de son jeune frère. Je viens de finir son dernier roman et c'est franchement un auteur que j'adore !

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