lundi 27 octobre 2014

PAUL KOSSOFF - Live Free, Play Hard : Retrospective (1ère partie) par Philou



"Each note of Paul is an ocean of feelings"

En mémoire de Koss (14 septembre 1950 - 19 mars 1976)

1ère Partie : l'ascension

The young Paul Kossoff
Né à Londres, en Angleterre, le 14 septembre 1950, le jeune Paul Francis Kossoff, tout juste âgé de 10 ans, commence à étudier la guitare classique. Après 6 années de pratique, il délaisse les cordes de nylon et pendant l'automne 1965, alors que le "British Blues Boom" est en pleine effervescence, il va voir en concert John Mayall And The Bluesbreakers. Le groupe vient d'accueillir un jeune guitariste en rupture des YARDBIRDS. Il vient de fêter ses 20 ans, il est plutôt doué et il s'appelle Eric Clapton ..... quelques mois plus tard, les gens vont le surnommer "God".
Ce concert va relancer sa passion pour la guitare et changer sa vie. A partir de là, il se plonge dans le blues et s'achète une guitare électrique Eko, un modèle bon marché fabriqué en Italie.
Inlassablement, il écoute les 33 tours de BB King, de Muddy Waters, d'Elmore James, de Willie Dixon, d'Howlin' Wolf, d'Albert King .... et commence à jouer dans des groupes locaux.
Après avoir quitté l'école, il travaille dans un magasin de musique à Londres et réussi à acheter sa première guitare Gibson, une Les Paul Junior, la moins chère de la marque à l'époque. 
Un jour de l'automne 1966, il rencontre Jimi Hendrix tout fraichement débarqué des USA avec l'ex- bassiste des Animals, Chas Chandler. Jimi prend une guitare et joue une 1ère version de "Little Wing" devant Koss, complètement hypnotisé par la prestation du guitariste américain.
En 1967, il rejoint un groupe de blues BLACK CAT BONES et va commencer à arpenter les scènes des pubs londoniens. 
Pendant plusieurs soirs, avec son groupe, Koss va ouvrir pour FLEETWOOD MAC et le jeune guitariste, pendant la tournée,  va passer des heures à répéter avec Peter Green....une expérience incroyable pour un gamin de 17 ans !!!!
 
Black Cat Bones "Paul's Blues"
L'année suivante, un nouveau batteur intègre les BLACK CAT BONES, il a tout juste 19 ans et se nomme Simon Kirke. Bien vite, Paul Kossoff et Simon Kirke, vont sceller une solide amitié fondée sur leur amour mutuel du blues.
Les 2 jeunes musiciens attirent l'attention du producteur Mike Vernon qui les invitent à participer à l'enregistrement d'un titre, "When You Feel The Feeling", pour le pianiste de blues Champion Jack Dupree.
Mais les 2 jeunes surdoués sentent qu'il est temps d'aller voir ailleurs et se mettent en tête de monter un nouveau groupe.

Un soir, dans un club de blues londonien, le Fickle Pinkle, Koss et Simon Kirke découvre Paul Rodgers sur scène avec son groupe BROWN SUGAR. Pour le 2ème set, Koss s'invite sur scène et interprète le "Stormy Monday Blues" de BB King avec Paul Rodgers au chant. Ce dernier, médusé, lui dit à la fin du morceau : "Eh mec, nous allons former un groupe ! 
Les graines de FREE ont été semées ce soir là.....
Alors que Kossoff, Rodgers et Kirke commencent à répéter, Mike Vernon leur présente un bassiste qui malgré son jeune age (16 ans), a déjà joué avec les Bluesbreakers de John Mayall : il s'appelle Andy Fraser.

Le nouveau quatuor est baptisé FREE par Alexis Korner, le père fondateur du blues britannique qui les fait signer chez Islands Records. Les 4 jeunes musiciens sont lancés dans le circuit blues de la capitale anglaise et reçoivent des critiques élogieuses. Un public de fidèles se met à les suivre dans toute l'Angleterre.
En juillet 1968, Mike Vernon invite Koss à jouer sur l'album de Martha Velez "Fiends & Angels". Sur ce disque, le jeune guitariste de FREE va participer à 3 titres et va croiser dans le studio, Mitch Mitchell, Eric Clapton, Jim Capaldi, Gary Thain, Chris Wood, Brian Auger, Christine Mc Vie et le regretté Jack Bruce, décédé il y a 2 jours.(l'hommage du Déblocnot' à lire  ici : Jack Bruce -14/05/1943-25/10/2014-)
Cet album réédité en CD en 2008 est un véritable trésor, si vous arrivez à le trouver, n'hésitez pas !   

Martha Velez "Fiends & Angels" (1969)

Le 1er album de FREE "Tons Of Sobs" sort en mars 1969, rapidement suivi par un second, en octobre 1969, tout simplement intitulé "Free".

Juste après la sortie du 2ème album, Paul Kossoff se présente pour une audition pour les ROLLING STONES qui cherchent un guitariste pour remplacer Brian Jones. Il passe également une audition pour JETHRO TULL. Finalement, c'est Mick Taylor et Martin Barre qui obtiendront les jobs tant convoités. Koss se sentira finalement assez heureux d'avoir été sollicité et surtout d'avoir été reconnu comme l'un des meilleurs guitaristes du moment.
De G à D : Kossoff, Kirke, Rodgers & Fraser.
Les chose s'accélèrent au milieu de l'année 1970 avec la sortie de l'album "Fire And Water". Grâce au single "All Right Now" qui va connaitre un succès phénoménal, le groupe se voit propulser en tête d'affiche au festival de L’Ile de Wight devant 600 000 personnes et en compagnie de Jimi Hendrix, les Doors, les Who, Ten Years After, Jethro Tull, Chicago...etc...

 
Les 4 hommes libres acquièrent dès lors, une stature internationale et Paul Kossof s'impose par sa présence électrisante et son jeu unique. Car même s'il n'a pas la dextérité d'Eric Clapton, la finesse de Jeff Beck ou la grandiloquence de Jimmy Page, il a le don de faire beaucoup avec pas grand chose (tout le contraire d'un shredder !). Il possède une puissance émotionnelle énorme et chaque note qui sort de sa guitare est un océan de feelings.
Paul Rodgers déclarera plus tard : - "Paul a joué chaque note comme si sa vie en dépendait, il était tellement passionné par son jeu"-


Paul Kossoff ne fabrique pas la musique à la demande, il la vit. Son style se caractérise par de longues tenues de notes et par l'usage répété de bends (technique qui consiste à modifier la hauteur d'une note en tirant la corde vers le haut ou vers le bas). Pour jouer de cette façon, la justesse est toujours de rigueur, sinon, c'est le danger immédiat pour votre confort auditif. Koss possède un feeling naturel pour le blues avec son phrasé et son choix de notes toujours millimétré.

Le jeu de Koss est si expressif que même Eric Clapton lui demanda comment il obtenait ce vibrato si particulier. Timide et modeste, Koss croyait que Clapton se moquait de lui alors que ce dernier était on ne peut plus sérieux
Comme "slowhand" Clapton, Koss ne joue pas à la vitesse Grand V, chaque note est savamment distillée et porte sa signature personnelle.
Question rythmique, ça parait simple, presque minimaliste mais ses riffs ne sont pas joués en avant et n'occupent pas tout l'espace sonore, ils sont savamment assénés au fond du tempo, sans toutefois se retrouver à la traine..... redoutable !!!



Suite à la sortie de l'album "Fire And Water" et le carton de "All Right Now",  c'est une véritable Freemania qui sévit en Angleterre. Le succès est brutal pour un groupe si jeune et les chose vont se gâter.
La gloire naissante va accentuer les tensions au sein du groupe. Sentant la pression monter et voulant prouver que leur succès n'est pas un hasard, le quatuor se précipite en studio pour enregistrer un nouvel album. Une discorde concernant la future orientation musicale commence à scinder le groupe en deux, d'un coté Fraser et Rodgers qui veulent se lancer dans l'écriture de chansons plus pop/rock et de l'autre Kirke et Kossof qui ne veulent pas s’éloigner du blues.
Enregistré rapidement, l'album "Highway" sort en décembre 1970 et c'est un échec inexplicable. Les séances d'enregistrement ont été perturbées par la conduite imprévisible de Koss qui est devenu un junkie instable accroc à l’héroïne.
Ces événements vont précipiter la séparation de Free qui explose en avril 1971.
En mai 1971, FREE se sépare et Paul Rodgers déclare même à la presse qu'ils ne rejoueront certainement jamais plus ensemble.

En septembre 1971, Island Records se dépêche de sortir un album en public "Free Live", histoire de capitaliser sur le dernier soupir du groupe.



********** FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE **********
A lire également : The FREE STORY

 FREE "Mr Big" Live In Germany (1970)


2 commentaires:

  1. Quel superbe guitariste tu as bien raison de mettre en avant son feeling tout en nuances et bends car il a vraiment tout compris àce niveau là et puis certains de ses riffs sont vraiment accrocheurs

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    1. yes, yes...j'adore Koss, pas de démonstration gratuite, la bonne note au bon moment....tout en feeling.
      la suite au prochain numéro...

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