jeudi 13 février 2014

MAX RAABE und Palast Orchester par Pat Slade




Guten tag Lili Marleen





Les Allemands ont toujours été hors-normes en ce qui concerne la musique que ce soit Kraftwerk, Nina Hagen, Amon Düül, Klaus Nomi ou encore Ivan Rebroff de son vrai nom Hans Rolf Rippert et qui n’a jamais été russe. Certains de ces artistes sont inclassables.


Si je vous parle de Max Raabe, ce nom vous dit-il quelque chose ? Non ? Oui ? Max Raabe s’exprime dans la langue de Goethe. C’est un chanteur très connu dans son pays et qui a une petite communauté de fans en France. Comment définir le style de Max Raabe ? Disons que c’est la réincarnation de Marlène Dietrich en homme. La tenue parfaite, le smoking impeccable, les cheveux plaqués comme dans une pub pour de la gomina. Il à tout du chanteur de charme des années 1930. Ce baryton a une voix d'une tessiture stupéfiante, ainsi il peut reproduire les tonalités les plus élevées réservées aux ténors et descendre dans les basses les plus graves. Né en 1962 à Lünen en Westphalie, c’est comme enfant de chœur de la paroisse qu’il découvre les secrets de la musique. Les opéras de Wagner le marquent et la 9ème symphonie de Beethoven le subjugue. Ce sera chez ses parents qu’il découvrira son premier 78 tours «Je suis fou de Hilde» un fox-trot rapide et mélancolique. A 20 ans, il s’installe à Berlin pour suivre pendant 7 ans des études à l’école des beaux-arts. Il prend des cours de chant privés tout en effectuant des petits boulots pour financer ses études et il cachetonne à droite et à gauche, pour une poignée de cerises. Voulant devenir chanteur d’opéra grâce à la tessiture de sa voix, il change carrément de style et crée un orchestre pour interpréter des tubes de l’entre-deux-guerres.
Le Palast Orchester, un orchestre formé avec ses camarades étudiants qui ne se doutaient pas un seul instant que leur petit groupe allait les mener de Berlin à Moscou en passant par Tokyo et Shanghaï. Le point de départ était de constituer un répertoire spécifique. Il écume avec ses potes les archives, les brocantes et les antiquaires en quête de récupération de partitions, de disques et de films pour élaborer leurs concerts. Après une année de répétition, le premier concert public a lieu en 1987 à Berlin, l’orchestre de 12 membres et son chanteur à la voix suave font un tel succès qu’ils interpréteront leur programme à deux reprises à la suite pour satisfaire un public peu pressé de quitter la salle.






En route pour la gloire





Son diplôme de baryton en poche, en 1992, il décide d’écrire une chanson autobiographique : «Personne ne m’appelle, personne ne m’aime» (je vous fais grâce de la traduction Allemande). Le titre fera un tabac et lancera sa carrière. Les concerts et les engagements se font plus nombreux et les salles de plus en plus vastes accueillent le Palast Orchester. En marge des concerts avec l’orchestre, Max Raabe est sollicité par le théatre et le cinéma, il jouera dans l’operette «L’auberge du cheval blanc» et dans «L’Ange Bleu» au coté de la grande Ute Lemper. Au cinéma, il tournera avec Werner Herzog.

Il reprend les tournées et les festivals et enregistre l’album «Charming Weill» en hommage au compositeur Kurt Weill, album qui sera récompensé par l’équivalent allemand d’une victoire de la musique. 
Si un jour vous entendez Max Raabe sur une radio périphérique, ne croyez pas que vous recevez radio Berlin de 1930, le son du Palast Orchester et la voix de Max Raabe sonne vraiment vieillot et c’est ce qui en fait son charme. 
Certains morceaux d’un autre âge résonnent comme s'ils avaient subi une cure de jouvence et ils ont aussi pris le risque de reprendre des morceaux plus récents, toujours dans la même veine de leurs styles. Sur l’album «Super Hits»  vous pourrez autant entendre «Sex Bomb» de Tom Jones, «Super Trouper» de Abba, «We will rock you» de Queen et même «Oops…I dit it again» de Britney Spears, effet humoristique garanti. Mais on peut aussi trouver dans leurs repertoire et dans leur discographie, des rumbas, des tangos et aussi une belle version de «Alabama song» de Kurt Weill. Il ne faut pas croire que les textes soit hermétiques, l’humour et les jeux de mots sont présents, dans une de leur chanson «Carmen aie pitié», c’est l’histoire d’une femme au fort temperament auquel aucun hommes ne résistent, Max Raabe la menace : «Le clonage peut faire sens», «Si tu me quittes, je te clone, j’ai ton double, bon débarras…».

Il est dommage que Max Raabe und Palast Orchester passe très peu en France, leurs dernières visitent date de 2011. Je ne sais pas vous, mais pour moi, ça a été mon premier coup de cœur de l’année.
Retrouvez 3 vidéos : “we will rock you”, le "Bongo bong” de Manu Tchao et “Oops…I di dit again »


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