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Charlemagne |
Robert Gall, le père de France Gall à eu un jour cette idée
folle … d’écrire des bêtises ! «Qui a eu cette
idée folle un jour d’inventer l’école, c’est ce sacré
Charlemagne…». Avant d’ouvrir son cahier
de chansons, il aurait du ouvrir son livre d’histoire, Charlemagne
n’a jamais inventé l’école, ni quoi que ce soit d’ailleurs. L’éducation
existait déjà depuis longtemps, il a seulement rédigé un acte législatif appelé
capitulaire ordonnant au clergé d’ouvrir l’école à tous. Celui qui nous
entrainera tous sur les bancs de l’éducation nationale et qui fera de nous des
forçats du tableau noir sera Jules Ferry. Il rendra l’école laïque, gratuite et obligatoire pour les garçons comme pour les
filles en 1881.
Entre l’école
des années 50-60 que beaucoup d’entre vous ont connue et celle d’aujourd’hui,
les cartables en cuir noir ou marron très lourds et rigides ont disparu, la
blouse obligatoire n’existe plus, le repos hebdomadaire du jeudi remplacé par
le mercredi, les coups de règle sur les doigts (Hé oui ! Moi aussi j’ai
connu ce petit supplice corporel et je n’en suis pas mort), écrire avec un
porte plume et se servir d’un buvard, l’odeur de la craie, les cahiers de
classe avec les tables de multiplications au dos de la couverture, les bons
points qui donnaient une image après un cumul de dix, le tableau d’honneur, la
remise des prix en fin d’année. Les maitres et les maitresses n’étaient des
fois pas très tendres, mais au moins on était sûr de sortir du cycle primaire en
sachant lire, écrire et compter. Je me demande, à la vue de certain post sur le
net, si certains ont mis les pieds en primaire, vue l’anarchisme de leur grammaire
et de leur orthographe. Mais je ne critique pas, j’ai moi-même quelques fois
la faute présomptueuse et l’écriture pâteuse. Le Déblocnot étant avant tout une
page culturelle, laissons nos souvenirs d’anciens combattants des classes
primaires laborieuses pour une culture musicale plus sérieuse. Donc cette
thématique, comme vous l’aurez compris, parlera de l’école dans la chanson
française ou beaucoup de nos artistes ont trouvé une inspiration. Inspiration
qui manque à beaucoup maintenant.

Le corps enseignant
Les maîtres,
maitresses, instituteurs, institutrices, professeurs furent, eux aussi, mis
à toutes les sauces. Il fallait avant tout dire «Bonjour monsieur le maître d’école»
comme la chanté Bourvil en 1964.
Georges
Brassens, lui, toujours amoureux du beau sexe parla de «La maîtresse
d’école» : «La maîtresse avait des
méthodes avancées - Au premier de la class’
ell’ promit un baiser Un baiser pour de bon, un baiser libertin – Un baiser sur la bouche, enfin bref, un
patin». Eddy Mitchell
en 1963 chantera aussi «Ma maîtresse d’école», le groupe Image «Maîtresse», à croire que les femmes marquent plus la
scolarité des chanteurs de l’hexagone.
Mais le maître
tant redouté avec sa blouse grise et son coup de règle facile apparait aussi. «Dis oui au
maître» comme l'a chanté Michel Fugain si
tu ne voulais pas avoir de problèmes. En 1994, Gilbert
Lafaille nous narre «Le maître d’école» avec une infinie tendresse
en évoquant la classe d’une époque révolue : «J’aimais
bien le maître d’école – Il nous lisait des poésies – Mais aujourd’hui la ville est folle – Même les enfants
ont des fusils». Et puis avec le temps
le maître est devenue «Instituteur» comme l’a raconté Paul Louka, chanteur saltimbanque Belge et grand pote de
l’ami Brassens. Ce qui donnera «Le blues
de
l’instituteur» que slamera Grand Corps
Malade. Mais adieu «La vieille école» de Gilles
Vigneault, fini «La craie dans l’encrier» de Catherine
Lara , au revoir «Au lycée Papillon» de Ray
Ventura, au placard «Les bêtises à l’école» de Henri
Dès et le «Poil au tableau» de Richard Gotainer. Bonjour
«Le prof»
de Daniel Beaume et «Ma prof d’anglais» de Chantal Kelly en 1965.
«Apprendre » disait Yves Duteil «Qu’as-tu appris à l’école ?»
répondait Graeme Allwright, des «Pages d’écriture» cher
à Jacques Prévert dans «Les livres d’école» chanté
par Christine Lebail dans les années 60, le tout
pour finir par «L’interrogation écrite» de Gilbert
Lafaille. Certains préparent les examens en dilettante, Claudine Coppin en dansant sur «Le twist du Bac»
et Michel Sardou lui, pioche «Le Bac G »
plus sérieusement.
Mais tout à une fin, «L’école est
finie» comme disait Sheila, «En sortant de L’école»
selon les mots de Prévert chanté par Yves Montand ou «En sortant du lycée» par
Patricia Lavila.
«Adieu monsieur le professeur» disait
Hugues Auffray, «Au revoir professeur»
répliquait Pierre Bachelet. Au revoir «Mes petits
copains d’école» chantait Marc Aryan
alors que Philippe Châtel pensait plutôt à «Ma lycéenne»
en buvant des «Diabolos Menthe» avec Yves Simon.
Mais dans cette histoire, il y
en a un que je n’ai pas nommé, c’est René-Louis Lafforgue et c’est normal, il faisait «L’école buissonnière».
Yves Simon : Diabolo Menthe. Puis : extrait du film l'école buissonnière avec Bernard Blier dans le rôle du pédagogue Célestin Freinet (1896-1966) qui imagina l'école par l’auto-apprentissage. Une scène où il met en place le journal comme outil pédagogique pour écrire.
Sans oublier Renaud qui a la fin de l'année 1995 allait faire un joli succès avec sa chanson "C'est quand qu'on va ou?" ou il est question (il est vrai , plus seulement de la maîtresse ou du maître d'école ou instit' ) de l'école en elle même , de ce que l'on y apprend et surtout de ce que l'on y apprend pas , au grand regret du chanteur . Un joli billet bien documenté , une fois de plus.
RépondreSupprimerSans oublier Renaud qui a la fin de l'année 1995 allait faire un joli succès avec sa chanson "C'est quand qu'on va ou?" ou il est question (il est vrai , plus seulement de la maîtresse ou du maître d'école ou instit' ) de l'école en elle même , de ce que l'on y apprend et surtout de ce que l'on y apprend pas , au grand regret du chanteur . Un joli billet bien documenté , une fois de plus.
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