jeudi 5 septembre 2013

JOAN BAEZ on stage par Pat Slade





La plus jolie des bonnes sœurs



Voila comment Bob Dylan définissait (ironiquement) Joan Baez avec qui il avait eu une liaison dans le début des années soixante. Joan Baez, la plus connue des chanteuses folk et de  Protest Song, (j’ai eu l’honneur de la voir quatre fois sur scène et de lui serrer la main dans les locaux d’Amnesty International), c’est surtout une voix, des combats pour la paix, contre toute sorte de racismes, l’inégalité dans le monde et surtout dans les pays sous-développés.
Joan Baez, c’est une carrière exceptionnelle, une légende de la musique qui croisera sur sa route des personnalités comme Martin Luther King. 55 ans de carrière, 34 albums (Dont 10 live), 19 compilations. L’infatigable pacifiste continue, à 72 ans, à parcourir le monde et à prêcher sa bonne et belle parole. 
Un concert de Joan Baez, c’est comme revoir une vieille copine que l’on avait perdue de vue depuis longtemps. Fille d’un père mexicain et d’une mère écossaise, elle est la deuxième d’une fratrie de trois sœurs, dans son enfance, elle voyagera à travers le monde et les continents à cause des fréquents déplacements professionnels que faisait son père, physicien connu pour sa contribution au développement au premier microscope à rayons X.

Le 24 décembre 1980, je suis au pied de la cathédrale Notre-Dame de Paris. C'est un noël particulier, puisque je vais voir une icône de Woodstock. Un set de 18 morceaux, un best-of avec les titres incontournables de la chanteuse à la voix d’or. «Amazing grace», «Dont’ cry for me Argentina», le hit du moment “Children of the eighties” et un final avec «Blowind in the wind» repris par les orgues et les cloches de Notre-Dame.


Trois ans plus tard, le lendemain de la fête nationale, je suis sur la place de la Concorde pour revoir celle qui m’avait charmé par sa voix et son charisme envers ses spectateurs. Un concert avec des titres en français comme «Prendre un enfant par la main», «A tous les enfants» sur un texte de Boris Vian, des chansons plus anciennes comme «Donna, donna» et des reprises comme «Suzanne» de Léonard Cohen, «Imagine» de John Lennon et de Barbara Steisand «The love inside».

Fin 1989, sort l’album «Speaking of dreams», une tournée est annoncée. Un soir d’avril 1990, je suis au Palais des Sport de Paris six ans après la Concorde. Un concert comme les autres, avec les anciens et surtout les nouveaux morceaux comme le titre «Speaking of dreams». Mais c’est surtout sa présence qui attire le public, mais aussi et toujours cette voix si chaude qui ne change pas avec les années.


Jeudi 2 novembre 1995, rendez-vous au Bataclan avec la tournée «Ring Them Bells». Un concert plus country-folk. Joan revient à ses racines et à la musique de Pete Seeger. Sur scène, pratiquement que des femmes. Sur le disque live est crédité Mimi Farina, la sœur de Joan, veuve du chanteur folk Richard Farina décédé en 1966 et qui elle-même décédera en 2001 d’un cancer. Une Joan Baez avec des cheveux poivre et sel, ce qui lui donne encore plus de charme. Elle arrive sur la petite scène du Bataclan devant les 1400 personnes présentes. La couleur des cheveux change, sa voix de cristal au vibrato inimitable reste intacte malgré les ans. Le morceau d’introduction vous met tout de suite dans le bain : «Lily of the West», un traditionnel rythmé qui vous emmène droit au pays des cow-boys et des indiens. Et comme d’habitude, de nouveaux morceaux et des surprises dans les reprises comme «Sweet Sir Galahad» que Joan chanta à Woodstock. Un concert qui se terminera a cappella par «The night they drove old dixie down» de The Band, le groupe qui accompagnera l’ex boyfriend de Joan, Bob Dylan.
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Et une voix pour chanter



Depuis 2008, la diva du folk n’a pas sorti d’album, mais n’arrête pas de tourner autour de la planète pour porter sont message d’amour et de paix. En 1987, elle écrira son autobiographie «Et une voix pour chanter» ou elle relate sa vie (Normal pour une autobiographie). Si vous aimez le personnage, je vous conseille de la lire. Après la lecture de ce livre, je me suis beaucoup plus attaché au personnage et à l’artiste en général. Joan Baez est plus qu’une artiste, c'est un mythe et l’un des symboles musicaux de la révolution culturelle américaine des années 60.


On termine par le soir du 24/12/1980 avec «Gracias a la vida» puis la Concorde 1983 avec «Blowin in the wind»...

2 commentaires:

  1. Big Bad Pete5/9/13 16:04

    Cette voix... divine à un point que j'en deviendrais presque croyant !!!

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  2. Pas besoin d'être croyant pour écouter la voix des anges ! C'est une femmes remarquable par son combat contre les inégalités. Il y a cette voix et ce charisme sur scène ! Allez en trouver des lady gogo qui feront une carrière aussi longue !

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