samedi 6 juillet 2013

Récital CHLOÉ HANSLIP : de Paganini à Corigliano – par Claude Toon



- Ah Ah M'sieur Claude, vous nous présentez encore une jeune et jolie violoniste, j'aimerais bien un beau garçon un jour…
- Et oui Sonia ! Chloé Hanslip est une jeune virtuose anglaise qui n'a que 26 ans. Elle a commencé sa carrière à 10 ans, ce qui lui a valu des déboires avec la critique…
- Hanslip ? Il ne faut pas pfff se tromper hihihi dans la prononciation, "en slip", hihihihi… oh, j'suis désolée M'sieur Claude… huumm Pfffui
- Mais enfin Sonia, vous avez suivi des cours de calembours douteux avec Monsieur Rockin ou quoi ?!?! Pourquoi pas Hanstring pour rappeler les cordes ?!
- Pfffui hihihi… j'ai honte… suis toute rouge… hihihi… c'est plus fort que moi…
- Aller donc travailler pendant que je présente cette jeune artiste… Quelle époque !

Pfff, j'ai même entendu cette blague nulle sur Radio classique, c'est tout dire. Quelle puérilité !
Un peu de sérieux (enfin pas trop, c'est le Deblocnot'). Chloé Hanslip donne son premier "récital privé" à quatre ans et joue devant Yehudi Menuhin à cinq ! C'est ce que l'on appelle être vouée à un avenir prometteur !! Menuhin l'engage dans son école de Londres. À dix ans elle s'est déjà produite à Carnegie Hall et au Royal Albert Hall. Telle une jeune Mozart du violon, c'est bluffant, mais forcément immature sur le plan psychologique de l'interprétation, et même de la technique. Les critiques grincheux alignent la gamine en beauté. Zakhar Bron, le professeur de Maxim Vengerov et Vadim Repin, va la prendre en main pour perfectionner et la virtuosité, et l'expressivité. Elle continue les tournées et à quinze ans, n'en déplaisent aux critiques, elle a déjà remporté des récompenses notamment pour son premier disque chez Naxos titré "Chloé" avec l'amusante photo d'une ado en jean avec des nattes… Le programme : un pot-pourri de pièces célèbres pour violon de Paganini à Sarasate, en passant par John Williams, le compositeur fétiche de Spielberg.
Et puisque je parle de pot-pourri, je vous en propose un, mêlant des extraits de musiques de films, et quelques incontournables "classiques". Je parlais de John Williams. On démarre avec le thème mélancolique du film la Liste de Schindler. Chloé est accompagnée par l'orchestre symphonique de Londres dirigé par Paul Mann.

Après cette intro cinématographique, quelques hit classiques de la littérature pour violon.
Sonia ? La Campanella, ça vous dit quelque chose ? Cet air archi connu est en fait le rondo final du second concerto pour violon de Niccolò Paganini. Ok c'est vrai, je n'ai jamais parlé dans le blog du compositeur italien  (1782 – 1840), un contemporain de Beethoven, donc un musicien qui a œuvré de la fin du classicisme au début du romantisme. L'homme était LE virtuose absolu du violon et a innové considérablement dans les doigtés pour ouvrir le violon à une virtuosité diabolique. On l'a surnommé "le violon du diable"… Je n'aime pas trop, je dois dire, ces prouesses techniques un peu vaines sur le plan émotionnel. Un sentiment qui ne concerne que moi ! Il faudra quand même que je lui consacre une chronique un de ces quatre… Question d'objectivité : tiens le concerto N°1 par… On verra ça plus tard. La Campanella par Chloé Hanslip. C'est vrai que ça a de la gueule cette course folle et féminine des notes. Un tempérament italien se dégage de ces mesures… et puis en Italien, Campanella veut dire "clochette" (on en entend une dans l'orchestration), donc aucune métaphysique nécessaire dans ce morceau festif :

Le compositeur allemand Max Bruch (1838-1920) est surtout connu pour son premier concerto pour violon que tous les violonistes ont enregistré un jour ou l'autre, en complément de celui de Mendelssohn, Sibelius ou encore Tchaïkovski… Des concertos, il en a composé 3 et Chloé a enregistré le 1er et le 3ème. Bruch est aussi compositeur de symphonies. Bon, il n'était pas très innovant Max, mais c'est de la belle musique romantique, sans sophistication, sincère. On écoute ici l'élégiaque adagio de son premier concerto sous les doigts agiles de Chloé Hanslip. Oh et puis je vous propose tout le concerto, l'adagio est le second mouvement sur les trois…
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- Et bien dites moi M'sieur Claude, à 4-5 ans moi je faisais du tricotin, et encore il y avait des nœuds partout…
- Chacun son truc ma petite Sonia, si vous m'aviez entendu jouer du piano quand ça m'a pris à la quarantaine… Tenez, j'ai trouvé des IceTea au bar…
- C'est gentil…
- En deuxième partie, ce sont des musiques de films ou similaires mais de la main de grands compositeurs classiques… Si si, aux USA, c'est très fréquent…
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Sunset Boulevard de Billy Wider, Une place au soleil de Georges Stevens, Fenêtre sur cour d'Hitchcock, Au risque de se perdre de Fred Zinnemann commenté par Foxy récemment (clic), ou même les séries Le virginien ou Peyton place, ça vous dit quelques choses tout de même ?!
Point commun à ces films : les musiques des Bandes Originales sont toutes signées de Franz Waxman (1906-1967). Allemand d'origine juive, et de formation classique, il doit fuir aux USA en 1933. Si on se rappelle de Grace Kelly et James Stewart ou Audrey Hepburn portant le voile, ce n'est pas gagné pour Franz Waxman qui est le compositeur de 173 B.O., nominé 12 fois aux oscars, et récompensé deux fois pour Sunset Boulevard (1950) et Une place au soleil (1951). Donc contrairement aux vedettes et réalisateurs, Franz Waxman n'a pas dû laisser une trace indélébile dans les mémoires. Grand amateur de B.O., je ne pouvais laisser passer ce curieux morceau Fantaisie sur Tristan et Isolde où s'entremêlent les thèmes de l'opéra de Wagner, une belle adaptation hollywoodienne du drame moyenâgeux. Chloé Hanslip avec Charles Owen au piano et l'Orchestre Philharmonique Londres :

Plus proche de nous, le compositeur d'avant-garde John Corigliano (né en 1938) a composé une musique pour le film Le violon Rouge. Un drame dans lequel le violon d'un maître de Crémone, verni avec le sang de sa femme morte en couches, passe de mains en mains, et d'époque en époque, jusqu'à nos jours, où Samuel L. Jackson essaye de s'approprier à prix d'or l'instrument maléfique. Un film magnifique de François Girard, et une musique récompensée en 1998 par un Oscar.
C'est Joshua Bell qui créa la Chaconne que nous écoutons sous les doigts de fée de Chloé Hanslip. Pour ces deux musiques de film, c'est Leonard Slatkin déjà rencontré dans une chronique dédiée à Samuel Barber qui dirige l'Orchestre Philharmonique Royal de Londres (clic).


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Album Adams – Corigliano - Waxman (NAXOS 2006)

2 commentaires:

  1. Faire une chronique sur Chloé Hanslip, c'étais culotté ! Ok ! trop simple aussi, je sors !

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  2. Dites les mecs..... c'est vrai que c'est un peu de ma faute... mais si on pouvait parler de l'artiste et du programme ;o)

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