Ce guitariste texan de 29 ans est annoncé depuis un moment
comme futur du blues, voire comme nouveau Hendrix, rien que ça, alors méfiance.
En général ce genre d'effet d'annonce se termine par un pétard mouillé… Né à
Austin, il commence la gratte à 12 ans
et ses rencontres avec Clifford Antone (propriétaire du club Antone's
haut lieu du blues rock texan) puis
Jimmie Vaughan (le frangin de feu Stevie Ray) vont lui ouvrir les portes de la
scène blues. La suite ce sera une prestation remarquée au Crosssroads où il
croise le fer avec notamment Clapton, une autre à la White House à l'invite d'Obama
où il joue avec Buddy Guy, Jagger ou BB King et diverses collaborations, avec
Alicia Keys notamment. La presse n'est pas en reste, Rolling Stone le nomme en
2011 "Best young gun", quant au Wall sreet journal il voit en lui
" the city's next big music star "; autant dire que ce disque était
très attendu, et en ce qui me concerne, la déception est à la hauteur de
l'attente...
En effet l'amateur de blues et de blues rock s'arracha les
cheveux à l'écoute d'une bonne moitié des plages, s'il arrive à aller au bout
de celles-ci...
Ain't messin'
round", funky rock plutôt enlevé, avec ses cuivres et un gros solo, puis
"When my train pulls in", blues rock pas loin d'un Bonamassa, qui se
termine dans un déluge de wah wah
Hendrixien, les choses vont se gâter dès le titre 3 "Blak and
blu", un espèce de hip hop funky FM mille fois entendus et dont on se
demande ce qu'il vient faire là, Prince a fait ça il y a plus de 20 ans déjà,
en mieux…
@garyclarkjr.com |
Mais tout n'est pas désespéré, avec "Brights
lights" qui suit, le sommet de l'album, un rock puissant, poisseux, au
groove implacable. "Travis county" aurait pu aussi être intéressant,
avec un coté rock bouseux à la Mellencamp, gâché par des chœurs ("wouhouhou
wouhouhou"), Hé, on n'est pas à la fête de la bière !!
Avec "The life" c'est la cata, une soupe soul hip
hop r'n'b, le genre de trucs susceptibles de passer sur NRJ, c'est dire… Va
comprendre, derrière Gary nous sort "Glitter ain't gold" et surtout "Numb", heavy blues entre Frank Marino et Led Zep (surtout
"Numb" et son riff pachydermique). "Please come home" est
prêt de me faire rendre mon tablier de "chroniqueur-PDG-nettoyeur des chiottes" du Debloc', cette soul
mollassonne c'est trop pour moi, j'arrête là.
Quoique le morceau suivant annonce "Things are changin", alors si les choses changent je fais un effort pour finir l'écoute… Ben non, rien de changé avec ce titre, toujours aussi FM, essayons l'hommage à Hendrix alors "Third stone from the sun" couplé avec "If you love me like you say", ouais pas mal, avec un final psyché pas piqué des hannetons, mais ces scratch, pourquoi faire?? Le r'n'biesque "You saved me" m'achève, quant à "Next door neighbor blues", delta blues joué au bottleneck et enregistré avec effet microphone d'époque je me demande encore ce qu'il vient faire dans ce contexte... à moins que pour faire genre moi aussi je connais Robert Johnson et Son House et mes ancêtres étaient esclaves dans le Mississippi alors moi aussi je peux jouer du vieux blues...
Vous l'avez compris je suis vraiment déçu, évidement Gary
n'est pas un manchot et sait gratter la six cordes, y'a sûrement du potentiel,
mais cet album fourre tout sans aucune unité m'a laissé sur ma faim. Ce genre
de tentatives me laisse toujours perplexe, les amateurs de blues vont fuir en courant, quant à ceux de rap/ hip hop/ r'nbi ils n'ont pas
grand-chose à carrer du blues, alors le
calcul est-il bon ? Faut-il pour autant fermer la porte aux expérimentations et
au mélange des genres, bien sûr que non, et Hendrix l'a prouvé, encore faut il
un minimum de cohérence. Reste à espérer que c'est sa maison de disque (Warner,
une major) qui a imposé ses conditions et ces titres mainstream et que Gary nous revienne la prochaine fois
plus inspiré.
Alors nouveau Hendrix ou Stevie Ray ? Il faudra attendre
encore un peu…
(article paru dans BCR la revue N°32)
(article paru dans BCR la revue N°32)
"Numb" (si tout l'album était comme ça y'aurait eu quelques étoiles en plus..), puis "Catfish blues" à la Maison Blanche (z'ont de la chance les ricains d'avoir un président qui apprécie la bonne zic) :
"Numb", heavy blues entre Frank Marino et Led Zep... Et un zest de Robin Trower !
RépondreSupprimerTon post m'a refroidi, j'allais de go passer commande jusqu'à que je lise entièrement le commentaire. Si je comprend, il n'est pas encore mûre ?
Comme je le dis je suis vraiment mitigé et seulement à moitié convaincu. Si la moitié des titres sont tout à fait corrects voire excellent pour 2 ou 3, 5 ou 6 titres en revanche sont sans intéret - à mon gout- , trop "mainstream" ..
RépondreSupprimerJe ne peux que te conseiller de l'écouter avant
(sur deezer: http://www.deezer.com/fr/album/6006682 )
Je vais mettre ce morceau dans un premier temps dans mes favoris pour pouvoir lécher cette vidéo via mon Apple TV, mais j'en reste là ! D'une fesse droite je vais tenter de me pencher sur l'album sur Deezer et si je suis bien pris... Je donnerais mon commentaire sur ce gratteux...
SupprimerJe viens de visionner au cinoche le dernier Star Treck... L'équipe d'emplumée du debloc a déjà fais un poste, je ne suis pas allé déambuler sur le site car j'ai la flegme...
tout à fait d'accord avec toi Rockin. j'avais été séduite par quelques unes de ses prestations sur you tube, mais déçue aussi par l'album. (qui peut le plus peut le moins.) on va attendre le prochain...
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