jeudi 13 juin 2013

CINEMASTOCK - par Pat Slade


Cinémastock La B.D Et Ses Parodies par Pat Slade


 
  
 Cinémastock, le Délire de l’Art



Quand les 4e, 5e, 7e, 8e et 9e arts nouent des liens entre eux, ça nous donne «Cinémastock», une bande dessinée parodique et parodiée par les deux grand hommes que sont Gotlib et Alexis. Paru entre 1970 et 1974 dans l’excellent journal «Pilote» sous forme de feuilletons, tout sera regroupé plus tard sous albums grand format et couverture cartonné. 

Alexis de son vrai nom Dominique Vallet (1946-1977) s’occupera du dessin, de la mise en couleur et trouvera même le titre.

L’ami Marcel lui, écrira le scénario en poussant à l’extrême la caricature des personnages et la trame des histoires.


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Alexis et....                                Gotlib

 Cinémastock Tome 1




La rencontre entre Alexis et Gotlib nous a donné des albums qui sont restés des classiques comme «Dans la joie jusqu’au coup» et surtout «Superdupont», mais Cinémastock reste une bande dessinée d’un genre loufoque que l’on ne retrouve plus à notre époque.
Petite révision élémentaire avant de disséquer les ouvrages des deux compères. Avez-vous lu  Les malheurs de Sophie ? La dame au camélia ? Ou encore Hamlet et Notre dame de Paris ? Avez-vous déjà vu un film de chevalerie ? Un épisode de chapeau melon et botte de cuir ? Ou le film Tarass Boulba avec Tony Curtis et Yul Brunner ? Oui ? Non ? Alors replongez vous dedans avant de lire les albums dont je vais vous parler ci-dessous, car après, votre vision de ces films changera du tout au tout !

Les films de chevalerie
Commençons par une version abracadabrante des films de chevalerie où l’on retrouve toutes les ficelles du genre (Le héros, le félon, la princesse). Une description parfaite des films avec Errol Flynn, le duel à l’épée dans des positions inimaginables, l’invasion des sarrasins et un happy end, avec la mort du félon percé par l’arme du héros, et qui tombe du donjon (Évidemment !). Une description tellement bonne qu’elle pourrait figurer dans un dictionnaire cinématographique. Avec les détails à la loupe d’Alexis, le résultat est hilarant.

Hamlet
Plongeons nous maintenant dans le monde sombre et impitoyable de Hamlet de William Shakespeare. Ayant lu cette pièce, je dois bien avouer qu’ils ont fait fort !! Faire passer cette grande œuvre classique et tragique pour quelque chose de complètement idiot résulte de l’exploit. Le narrateur, tout au long de l’histoire, sera le fossoyeur du cimetière d’Elseneur. Tous les personnages de l’histoire originelle sont présents, un Hamlet tristounet qui ne sourit jamais, une Ophélie un peut allumée, une reine Gertrude complètement nympho et, cerise sur le gâteau, un médecin qui diagnostique la mort par morsure de vipère après chaque décès même les plus violents. Shakespeare a du se retourner dans sa tombe quand ça a été publié. 
                                                                                       





                                         



Tarass Boulba
Arrive Tarass Boulba d’après (vaguement) Nicolas Gogol. Première époque : Les cosaques, où l’histoire commence avec la naissance de son fils Sunset (Sunset Boulba, humour typiquement gotlibien !!). Un Tarass Boulba qui boit comme un trou et jette sa bouteille par-dessus son épaule, bouteille qui tombe presque toujours sur la tête du même personnage. Ajoutez un facteur omniprésent qui a son importance. Deuxième époque : Les sales Polaks. La guerre et la traîtrise d’un fils. Une confrontation finale entre le père et le fils (qui en fin de compte est le fils du facteur, le cachet de la poste sur la fesse faisant foi), qui fait penser à une aventure du lieutenant Blueberry, et un épilogue où l’on retrouve le chef cosaque chauffeur de taxi à Paris.


La Dame au Camélia
Préparez mouchoirs, suppositoires, bleu de méthylène et inhalation, la valétudinaire Marguerite Gautier dite «La dame au camélia» vient déposer ses microbes sur ses amants en général, et sur Armand Duval en particulier. Cette femme vénale qui taxe ses amants ou leur fait signer un contrat pour être aimé d’elle, et qui, lorsque ces derniers sont ruinés, dénonce le contrat untel en vertu de l’alinéa machin. Des amants qui sortent de partout en caleçon, le pantalon sur l’avant bras. Une apparition de d’Artagnan qui s’est gouré de Dumas, le père de Armand, directeur de l’entreprise Pastis Duval et une fin où le tombeau de marguerite s’ouvre pour laisser sortir un squelette avec un caleçon, un pantalon sur l’avant bras et des chaussures à la main.
Petit intermède entre deux tomes, comprenez que je ne peux vous raconter toutes les histoires en détails (Surtout les détails), je vous narre juste un aperçu de cette bande dessinée. Il est vrai qu’a la lecture, on reste sur sa faim, dans ce cas, cassez votre tirelire en forme de cochon rose et courez acheter ces deux albums. Moi ici je ne fais que l’entremetteur, Je cherche juste à vous allécher.  

Non ! Sonia ! Je n’ai pas dit lécher, j’ai dit allécher ! Franchement, vous me voyez lécher les lecteurs du déblocnot ?? Déjà ce serait sale et en plus complètement déplacé !





Cinémastock Tome 2




Chapeau melon et bottes de cuir
Nous commençons par un feuilleton culte  des années soixante, chapeau melon et bottes de cuir. Tout commence par un avant-propos avant d’avoir le générique à la façon de nos deux zigotos. Une mère-grand (qui, rappelons le, est le boss infirme), poussée sur une brouette. Nos deux héros doivent arrêter un assassin du nom de «El lobo» (Le loup en Espagnol, je fais la traduction ! tous le monde ne parle pas cette langue!). Ce dernier sera neutralisé au moyen d’un piège à loup après avoir dévoré Mère-grand (Charles Perrault et son petit chaperon rouge sont passé par la).  


Les malheurs de Sophie
Les jeunes filles d’une certaine génération avaient comme lecture de chevet la Comtesse de Ségur, et les malheurs de Sophie étaient la référence de ses œuvres. Une Sophie qui fait les pires bêtises (L’opération du chat est très saignante) et qui subit des sévices corporels dignes du marquis de Sade. Elle sera aussi corrigé par le pape (A l’époque Paul VI) et finira désintégrée par des extra-terrestres. Tout au long de l’histoire, nous nous rendons compte que Sophie paye pour tous les malheurs du monde qui l’entourent. Même quand Saint Pierre viens dire à Dieu que c’est le foutoir sur terre, ce dernier l’envoie en enfer où là, pour elle, c’est le paradis.


Notre dame de Paris 
Tous commence par un Phoebus qui embrasse une jeune fille et qui se transforme en grenouille, fondu enchaîné sur la bête qui devient Djali la chèvre de Esméralda, une bohémienne qui danse sur le parvis de Notre-Dame. Fondu enchaîné sur son visage qui devient une gargouille où l’on découvre Quasimodo en train de péter les plombs en voyant la belle et la bête. Esméralda danse et refondu enchaîné sur sa poitrine qui devient le visage de Frollo le prêtre qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Jean Royer, le maire réactionnaire de Tours qui fut aussi plusieurs fois ministre sous Pompidou. Un Phoebus qui drague la bohémienne et qui envoie des C.R.S embarquer QuasimodoDes situations (Comme on peut s’en douter !) plus abracadabrantes les unes que les autres. Des personnages des misérables (Jean Valjean, Javert, Cosette, Gavroche) apparaissent dans une histoire ou ils n’ont rien à faire, même Victor Hugo est de la distribution. Et tout ça  pour démontrer que Quasimodo qui dit «Beeeeelle… !» tout le long de l’album est amoureux, non pas de Esméralda, mais de la chèvre Djali. Un pastiche de l’œuvre qui arracherait des fous rires à un croque mort en deuil.

Le dessin et la caricature d’Alexis apporte par son style, une touche réaliste dotée d’une grande dose d’humour. Le scénario de Gotlib et son univers bien connu, nous plante encore de dérision, des chutes de gags implacables et la finesse du dialogue.
Cinémastock va vous apporter la nostalgie de la culture cinématrophique, littéraire ou encore télévisuelle.




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