mardi 14 mai 2013

JERSEY JULIE "Goosebumps" par ROCKIN-JL



Je ne sais pas pourquoi mais je m'étais mis en tête que Jersey Julie venait de Jersey, et Guernesey, les îles anglo-normandes. En fait elle vient d'outre Atlantique, de l'état de Jersey, qui à vu naître Bruce Springsteen, Southside Johnny, Zakk Wylde, Bill Evans ou Count Basie. A ces grands noms il faudra peut-être ajouter bientôt cette chanteuse saxophoniste si elle continue à pondre des albums de cette qualité, mais nous alons y revenir. Avant de s'établir dans le Sud de la France elle a pas mal bourlingué, avec son duo "The Vagabonds" ou en accompagnant des musiciens aussi connus que  Dereck Trucks, Tinsley Ellis, Lucky Peterson, le regretté Sean Costello ou Mudcat. Elle a également vécu à Chicago, s'y imprégnant du blues, mais ses influences musicales ne s'arrêtent pas là et vont du jazz au folk en passant par le gospel, la country, le bluegrass et le rock'n'roll fifties. En France depuis quelques années, elle fonde le Jersey Julie Band en 2011 avec son guitariste de mari, Olivier Mas, bien connu sur la scène régionale qui compte aussi les excellents Red Beans (clic ) (Julie chantait d'ailleurs un titre sur le premier album de ceux ci) et à la contrebasse Stéphane Blanc que l'on peut entendre notamment auprès de sa cousine Olivia Ruiz.
On n'a pas trop l'habitude d'entendre une chanteuse/saxophoniste alors je me demandais vraiment ce que cela allait donner et quelle direction prendrait l'album, Jazz ? Rythm'nBlues ? Rock'n'Roll "Springsteenien"  (Ah le sax de feu Clarence Clemons...) ? Funk ?  Bon, le mieux est de l'écouter ensemble…
"Don't worry no more"  m'a décoiffé d'entrée avec cette descente de manche surf/rockabilly qui ouvre un rock'n'roll jazzy agrémenté du piano de Christian Bernard (Bayou Brothers) et d'une seconde guitare de luxe, celle de Bernard Sallam du groupe Awek. La couleur est donnée: du rythme, une chanteuse énergique, de superbes solos de sax, on ne va pas s'ennuyer. Effectivement suivront une belle série de reprises, le swinguant "Oh me oh my" (Danny "Mudcat' Dudeck), "Worried about you baby" un rockin'blues galopant d' Arthur "Big Boy" Crudup (auteur de "That's allright mama" et influence majeure d'Elvis),  "Grinning in your face" de Son House,  un delta blues bien revisité avec la voix grave d'Olivier  qui vient duetter avec celle de Julie. Je m'arrête sur "Rockabilly fever" , rien que le titre est un programme à lui tout seul, signé en plus Carl Perkins, et, magie, on passe de Béziers aux mythiques studios SUN Records rencontrer les fantômes de Johnny Cash et Elvis. Et ce solo de sax, terrible, vraiment Jersey joue sur du velours (calembours déposé à la Sacem copyright Rockin-JL). Encore des reprises avec le classique de l'harmoniciste Billy Boy Arnold "I wish you would", sans harmo ici, mais avec une sorte de "Bo Diddley beat",  le "Hound Dog" (Elvis, Big Mama Thornton) de Leiber & Stoller, dans une belle version cool de ce standard , "Pony boy"  avec l'harmonica d'Olivier et un beau travail de guitare, un beau country rock bluesy  qui fleure bon le Sud (des States! normal c'est signé Dickey Betts des Allman Brothers) et "Richland woman blues" blues du pionnier Mississippi John Hurt. Ajoutons à cela, outre le premier titre que j'ai déjà évoqué 6 autres compos  du groupe qui ne déparent pas l'ensemble,  de belles ballades comme "Great chance" ou  "Hope no gal" portée par les percus de Jean-Brice Vietri et un sax omniprésent , le country-folk "The promise", le rockab "Sunray" où l'on retrouve Bernard Sellam et les chœurs des Bayou Brothers qui donnent une jolie couleur gospel.
Pardon, je me recoiffais, faut dire que je sors de ce disque avec une sacré banane, "Goosebumps" signifie "chair de poule" ou "frissons" et on peut dire que le Jersey Julie Band procure tout ça avec ce son de  guitare, le sax, le swing donné par la contrebasse, et bien sur le chant dynamique de Julie; et en concert ce doit être encore mieux. Le cocktail à base de boogie, rock'n'roll, blues, jazz, soul est pétillant, bien servi par un groupe à l'osmose évidente,  dont le plaisir de jouer est palpable et qui a su  créer son propre univers.  





 
article paru dans le N°32 de BCR La Revue

4 commentaires:

  1. pat slade14/5/13 12:16

    Je découvre, j'adore !

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  2. fred from Roujan14/5/13 20:23

    j'ai déjà eu la chance de l'entendre en concert elle est géniale, rien de plus à dire si ce n'est qu'il faut courrir acheter son album.

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  3. Une vraie plaie ces spams, je confirme !!

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  4. bon, j'ai rien à dire, juste envie de tester votre anti spam!
    (mais cet album doit être chouette, l'extrait me plait beaucoup.)

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