dimanche 6 janvier 2013

THE HOUSE OF THE RISING SUN, par Bruno

Grrrrrr !!!!!!
- "Heeuuu... ??? C'est quoi ça ? La dernière comédie dramatique commentée par Sonia, ou par Big Bad Pete ? Un film d'auteur chroniqué par Luc ? "
- "Hé ! Ho ! Mais vous n'y êtes pas !! Enfin ! Mais qui se charge de la mise en page et des photos ? ça va pas ou quoi ?? Le réveillon n'est toujours pas digéré - ou cuvé - ?" 
- " L'article sur "House of the Rising Sun" concerne la chanson, évidemment, et non le film !!!" (grand film qui a frôlé sa nomination aux Oscars - bientôt chroniqué par Rockin')
- "Mais.. hum ! Vous connaissez "House of the Rising Sun" ? La chanson. J'espère... "


Dans la rubrique des chansons faisant office de monument de la musique populaire, érigées au rang de classique, reprises tant de fois et par tant de groupes que le recensement en est impossible : "House of the Rising Sun".

Bon nombre de personnes croient que cette chanson a été composé par The Animals, ou encore Bob Dylan ou Joan Baez. Or, son origine, comme bon nombre de Blues, se perd dans la nuit des temps. Du moins, elle est antérieure aux premiers enregistrements. D'après Alan Lomax (1), la musique viendrait d'une ballade anglaise traditionnelle, et les paroles d'un couple du Kentucky. D'autres avancent une source Louisiannaise.
Sur les premières versions enregistrées, l'expression "Rising Sun" désigne un Bordel, et non un quelconque pénitencier. Par contre, on ne sait si l'origine vient du nom d'une maison close ayant réellement existée ou non. Dans les années 60, notamment avec la version "édulcorée" des Animals, "The Rising Sun" serait plutôt une "maison de jeux" (au sens large).

"House of the Rising" fait donc partie de ces chansons reprise par un nombre impressionnant d'artistes divers. Sans faire de comptage effectif, on peut sans trop prendre de risque parler de plusieurs centaines de "covers".
Certes, on retrouve certaines scies du Blues sur un nombre impressionnant de disques de Blues et de Rock (parfois de quoi en faire une indigestion), cependant "House of the Rising Sun" a cette particularité  d'abolir les frontières (qui peuvent, malheureusement, parfois exister entre les genres). Elle fait l'unanimité. Ainsi, on retrouve des versions à l'orchestration variée, allant du folk au Heavy-Metal.

La plus vieille version jamais enregistrée est celle des Carolina Far Heels, de 1933, sous le titre "The Rising Sun Blues". Tom Clarence Ashley (guitariste, chanteur, joueur de banjo et de clawhammer) disait qu'il tenait cette chanson de son grand-père.
On a parfois pu lire que le premier enregistrement était celui de Texas Alexander, de 1928. Or, hormis le titre, ce "The Risin' Sun" n'a aucun point commun.


Vingt-sept ans plus tard, en 1960, Tom Clarence Ashley retrouve le studio pour à nouveau enregistrer sa partie de guitare, cette fois-ci en accompagnant Doc Watson.

On a parfois attribué la paternité au grand Leadbelly (né Huddie Ledbetter), à qui on doit également "Midnight Special" (avec les remerciements de Creedence Clearwater Revival, qui lui emprunta également "Cotton Fields"), "The Gallow Pole" (vous avez dit Led Zeppelin ?), Black Betty (le groupe Ram-Jam se serait formé initialement juste pour pouvoir jouer leur propre version en format burné) et "When the Whips Comes Down" (des Pierres qui Roulent).



En 1960, Joan Baez de sa céleste voix, en a fait une version émouvante. Sur cette version, apparaît les accords de guitare sur lesquels tant d'apprentis firent leurs classes.


Bob Dylan retourne vers une interprétation plus proche de celles des Bluesmen. Il l'a apprise de Dave Van Ronk. Dylan, après avoir finaliser son premier disque, en 1962, aurait demandé l'autorisation de l'enregistrer à Van Ronk qui refusa. Ce dernier souhaitait l'enregistrer.


Inconnu par chez nous (sauf par les amateurs de Country, et encore...), une magnifique version de Mister Waylon Jennings.


Cependant c'est bien celle des Animals, qui, en 1964 a réellement marqué les esprits. Le quintet anglais a apporté une touche Rock. L'orgue (un Vox) d'Alan Price et la morgue d'Eric Burdon séduisent l'Europe. Les accords sont joués uniquement en arpèges. Imparable  Encore aujourd'hui elle fait office de canon.
Désormais, "House of the Rising Sun" sort de son carcan folk et prendra de nouvelles routes.
Il est probable que, sans cette reprise, la notoriété des Animals serait restée confidentielle, limitée aux amateurs de Rhythm'n'Blues blanc et de British Blues Boom.




La version des Animals :
There is a house in New Orleans                 (Il y a une maison à la Nouvelle-Orléans)
They call the Rising Sun.                            (qu'ils nomment "Le Soleil Levant")
And it's been the ruin of many a poor boy,   (Et c'est la déchéance pour nombre de malheureux garçons)
And God I know I'm one.                             (Et Dieu, je sais que j'en suis un)
My mother was a tailor ,                             (Ma mère était couturière)
She sewed my new blue jeans,                    (Elle me confectionnait mes nouveaux blue-jeans) 
My father was a gambling man,                     (Mon père est un joueur) - ou parieur -
Down in New Orleans.                                (Là-bas à la Nouvelle-Orléans)
Now the only things a gambler needs,          (Maintenant, la seule chose dont un joueur a besoin)
Is a suitcase and a trunk                             (C'est d'une valise et d'un coffre
And the only time he's satisfied,                  (La seule fois où il est satisfait)
Is when he's on a drunk                             (c'est lorsque qu'il est ivre)
Oh Mother, tell your children                    (Oh, Mère, dit à tes enfants)
Not to do what I have done                        (De ne pas faire ce que j'ai fait)
And spend your life in sin and misery           (Et faire ta vie dans le péché et la misère)
In the House of the Rising Sun                    (Dans la maison du Soleil Levant)
I got one foot on the platform                    (j'ai un pied sur le quai)
The other foot on the train.                      (L'autre dans un train)
And I'm going back to New Orleans             (Je retourne à la Nouvelle-Orléans)
To wear that ball and chain.                      (Porter ce boulet et cette chaîne)
There is a house in New Orleans                (Il y a une maison à la Nouvelle-Orléans)
They call the Rising Sun.                           (qu'ils nomment "Le Soleil Levant")
And it's been the ruin of many of poor boy, (Et c'est la déchéance pour nombre de pauvres garçons)
And God I know I'm one.                            (Et Dieu, je sais que j'en fais partie)

et un extrait de la partition  

Peu de temps après, un jeune chanteur belge, saute sur l'occasion et en fait une version française plus sage : "Le Pénitencier". 
La musique est calquée sur celle des Animals (ne prenons pas de risques), seuls quelques cuivres sont ajoutés deci-delà. 
Désormais un classique du jeune chanteur, il l'interprétera souvent en concert lors de sa longue carrière.


Frijid Pink serait resté dans l'ombre, s'il n'avait pas eu cette version torride, au son brut, "garage", psyché-punk. Un gros succès commercial en 1971 (on avance le chiffre extraordinaire d'un million d'exemplaires ?).


La version de Leslie West (sur son 1er opus solo "The Great Fatsby" de 1975, juste après la séparation de Mountain) - j'adore.
L'introduction à la flûte traversière, la voix de Dana Valery, le chant rageur de West, ce saxe qui hésite entre une improvisation jazzy et suivre la guitare. Tout s'échauffe progressivement, arrivant à un paroxysme frôlant le chaos.



Il y a d'innombrable versions et reprises de ce grand classique, des illustres et des obscures.
Les artistes et groupes les plus connus s'étant frotter à ce monument (avec plus ou moins de bonheur) sont : Woodie Guthrie (1944), Judy Collins (1959), Pete Seeger (1961), Nina Simone (1962), Odetta (1962), Marie LaForêt (1963), The Supremes (1964), Marianne Faithfull (1964), The Platters (1965), The Ventures (1965), Billy Lee Riley (1965), Everly Brothers (1967), Tim Hardin (1969), Brian "La Casquette" Johnson avec Geordie (1974), Dick Dale (1981), Dolly Parton (1982), Demis Roussos (1982), Hank Williams Jr (1987), Tangerine Dream (1988), Tracy Chapman (1990), Lonnie Donnegan (1993), Sinnead O'Connor (1994), B.B. King (1995), Bon Jovi (1995), Peter, Paul & Mary (1995), Bachman Turner Overdrive (1996), Toris Amos (2001), Wyclef Jean (2001), Toto (2002), The White Stripes (2002), Muse (2010), Bibi (2012).

Une composition toujours d'actualité. Intemporelle.

Notons également la reprise du gospel "Amazing Grace" (2001) par les Blind Boys of Alabama interprété sur la musique de House of the Rising Sun. Avec David Lindley aux guitares.
Il existe également une version Disco (plutôt indigeste) et une Reggae par Gregory Isaac.

(1) Alan Lomax (1915 - 2002) est un musicologue et ethnomusicologue qui a recensé et enregistré (en débutant avec son père, John Lomax) les diverses musiques populaires des Etats-Unis. Il a découvert des musiciens, alors seulement connus dans leur bourgade, tels que Leadbelly, Muddy Waters, Pete Seeger, Bukka White.


8 commentaires:

  1. La version du fameux Bibi en 2012, y'a un moyen de l'entendre quelque part ?...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On n'arrive pas à récupérer les bandes et le stock de CD est déjà épuisé.
      C'est un collector !

      Supprimer
  2. sans dec' il existe ce film ou tu as monté une fausse jaquette???

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est du vrai de vrai. Un film d'hommes ! Avec du flingue ! Urrrhhhh !!!!
      On n'attend d'ailleurs avec impatience ta chronique.

      Supprimer
  3. Le film, avec un certain Dave Bautista.... mouais...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dave Bautista (né David Michael Bautista) est plus connu sous le nom de scène de Dave "Animal" Batista (parfois aussi "The Leviathan"). (un cousin)
      Un p'tit chétif de près d'un mètre et pesant dans les 120 kilos, plusieurs fois champion de catch ("comédien-cascadeur") américain.
      Les amerloques avait supprimés le "U" car "c'était trop difficile à prononcer" pour le fan de catch lambda, ou l'américain moyen....

      Supprimer
  4. Je comprends rien à votre délire... On peut parler de Hard Rock ici ? Bordel !

    RépondreSupprimer