mardi 6 novembre 2012

Mark KNOPFLER "Privateering" (2012) par Rockin-JL



On ne présente plus Mark Knopfler qui...
- Oui, au fond ? Claude ?
- Dis Rockin, c'est que je les confonds un peu tous vos rockeurs chevelus, alors un petit rappel je serai pas contre...

du temps de Dire Strait..et des cheveux
- Chevelu ? Ben tu sais Claude notre ami a 65 balais alors… 65 balais ! Ça ne nous rajeunit pas tout ça, nous qui écoutions Dire Straits au lycée début des 80's…
Dire Strait dont Luc nous a déjà parlé dans ces colonnes (clic!) et dont Knopfler était le fondateur, compositeur, chanteur/guitariste et qui a écoulé quelques tonnes de vinyles dans ces années là, et de CD puisque le groupe a été le premier à atteindre le million de CD vendus pour "Brothers in arms", pas mal pour un groupe dont le nom signifie quelque chose comme "dans la déche"…
Knopfler lassé des tournées gigantissimes a dissous le groupe en 1993, aussi parce qu'il souhaitait expérimenter d'autres genres que le style bien défini de son groupe. Comme ont pu le faire aussi par exemple Robert Plant (chanteur de Led Zepellin) et ses excursions orientalisantes ou Richie Blackmore (guitariste de Deep Purple) passé de riffeur de plomb à ménestrel…
J'ai pu lire ici ou là concernant Knopfler, mouais c'est pas mal, mais ça vaut pas Dire Straits. J'ai envie de  répondre à ceux là qu'ils enfoncent des portes ouvertes et que l'âge et la fortune venus, certains artistes ont peut être envie de faire autre chose qu'ils ont toujours eu envie de faire au lieu de se retaper pour la millième fois "Sultans of swing" (ou "Starway to heaven" ou "Smoke on the water" concernant les 2 susnommés). D'ailleurs relisez le compte rendu du concert de Robert Plant à Bercy (re clic!)  regrettant que le public se réveille juste quand il ressortait du Led Zep…
copyright Fabio Lovino

Depuis qu'il s'est lancé en solo, Knopfler a pondu 7 albums studios, plus quelques lives et collaborations diverses, et nous livre ici carrément un double album, genre un peu tombé en désuétude d'ailleurs, faut croire qu'il est prolifique et avait beaucoup de matériel sous le coude. Il s'est entouré pour cela de son fidèle complice Guy Fletcher (claviers) de l'aventure Dire Straits et qui l'a suivi ensuite, du batteur Ian Thomas, du bassiste Glenn Worf, du pianiste et organiste Jim Cox et d'un paquet d'invités selon les titres. Coté blues on retrouve un des meilleurs harmoniciste en activité,  Kim Wilson (Fabulous Thunderbirds) et coté country et celtique, accordéon, fiddle, pipes (Mike McGoldrick), mandoline, bouzouki, pedal steel guitar (Paul Franklin), plus trompette, sax et clarinette.

Assez causé place à la zic, Mark c'est à toi, on t'écoute…
"Redbud tree" qui ouvre est un petit bijou miraculeux, écoutez à 1:17 ce solo imparable, un son reconnaissable entre milles, la marque Knopfler (Mark Knopfler ! Elle est bonne celle là...), ces notes à la pureté cristalline, cette ambiance délicieusement "laid back", terrible !Et cette voix, profonde et grave qui donne la chair de poule, Knopfler n'a sans doute jamais aussi bien chanté, dire que Dylan a lui paumé sa voix..
"Haul away" est une ballade entre country et irlandaise, à la Pogues, et country, remember aussi les Notting Hillbillies, éphémère groupe de Knopfler dans les années 86-90 et fortement teinté country. 
Kim Wilson
"Don't forget your hat" est le premier titre blues, assez classique avec une belle présence de Kim Wilson à l'harmonica, du piano, une belle partie de slide de Knopfler, ensuite "Privateering" qui donne son nom à l'album  est une ballade au souffle puissant et épique avec de beaux passages qui font monter la sauce.
Si jusque là c'est le sans faute, les choses vont un peu se gâter ensuite et sur les 6 morceaux qui restent de ce premier CD je n'en ressortirai que 2 : "Corned beef city" du pur… Dire Straits, qui rappelle que ceux-ci ont été les "Sultans du swing", ça balance sévère guitare en avant  et ravira les nostalgiques de "Walk of life" ou "Money for nothing" et "Hot or what" un beau blues rampant au beat à la John Lee Hooker.
Les 4 autres titres se perdent un peu en ballades bluesy-pop-soft rock sans intérêt majeur, parfait pour salle d'attente de dentiste, attention je ne dis pas que c'est mauvais, juste que ce n'est pas trop ma cup of tea…

Hé attendez! Partez pas! Je vous avais dit que c'était un double CD, il nous en reste un !
photos Fabio Lovino, tirées de markknopfler.com

Et ce dernier démarre avec "Kingdom of gold", une belle ballade folk celtique. Dans ce registre ballade, nous aurons aussi "Dream", "Blood water", et "After the Breamstak", ainsi que la très belle  "Radio city serenade", sa trompette mariachi et son accordéon et le jazzy "Bluebird".
Le blues a aussi sa part avec "Got to have something", "I used to could", "Today is okay" et surtout "Gator blood", un très bon blues rock avec ses solos de guitare "old blues".

Que retenir de tout ça ? Déjà à mon sens un album simple avec 12/13 titres aurait sans doute été préférable, permettant d'éliminer certains titres pas impérissables et d'éviter de tomber dans le soporifique par moments. Sévère ? Peut-être, mais qui aime bien châtie bien et je l'aime beaucoup cet album et le père Knopfler aussi… Les 7 morceaux blues sont bien joués, avec un grand Kim Wilson, mais peut être un peu sages et propres sur eux, dans l'esprit du "From the craddle" d'Eric Clapton à qui certains ont pu adresser les mêmes reproches. On aurait aimé plus de solos aussi, après tout quand on achète un disque d'un guitariste virtuose, c'est pas pour avoir du bouzouki... Il n'en reste pas moins un excellent album, vraiment très agréable à écouter, dans une ambiance cool à la JJ Cale ou Ry Cooder.





4 commentaires:

  1. Très pertinent tout ça! Il est vrai qu'il ne faut plus attendre que ce bon Knopfler nous refasse le coup de Dire Straits à chaque disque et à quoi bon?
    Ce "Privatering" est le disque idéal pour ce début d'automne, à écouter à la nuit tombée et se délecter des délicats chorus du virtuose.
    Un album simple aurait suffit? je possède l'édition de luxe (3cd), et j'avoue écouter sans difficulté aucune les trois à la suite! Amicalement JP

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  2. Big Bad Pete6/11/12 09:43

    Aaaaaah... une strat en position 2 ou 4 (et je ne parle pas de Kama-Sutra, bande de cuistres !) et Choux-Fleur reste divin !
    Bien mieux que lorsqu'il s'essaie à la disto (cf "Money for nothing" et autres horreurs FM-minet...)

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  3. je l'attendais cette chronique, impatiente de connaitre l'avis de Rockin sur cet album et je ne suis pas déçue puisque j'ai à quelques chose près le même, sauf que je n'aurai pas su le dire avec autant de justesse (et de tact). la référence à JJ cale me fait bien plaisir.

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  4. C'est quand il veut pour jouer sur une gratte de métalleu avec un médiator...

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