INTRO… poète
Si
je devais parler d’Alain Bashung (d’ailleurs je
vais en parler !), je dirais que c’est le Serge Gainsbourg
du XXIème siècle ! J’en parle au présent comme j’aurais parlé de
l’homme à la tête de chou, parce que c’est deux gars-là sont intemporels et
immortels ! Né vingt-quatre jours avant Noël,
deux ans après la seconde guerre mondiale à Paris, fils d’une ouvrière bretonne et d’un père inconnu, il
passera son enfance (dont il n’aime pas parler) dans une ferme en Alsace à Wingersheim plus exactement. Élevé par
sa grand-mère qui ne parle pas français, il s’occupe entre maquettes d’avion et
son vélo. Avant de devenir un fumeur compulsif, il fut un sportif accompli en
pratiquant le basket-ball et le cyclisme. Il y a surtout la musique, avec entre
autre le "Mahagonny",
spectacle musical de Bertolt Brecht et
Kurt Weill.
Pourtant si son univers est plus proche de Tom Waits,
ce n’est pas par hasard si, pour ses cinq ans, il reçoit son Rosebud : un harmonica qui plus tard
sera posé sur un guéridon sur scène avec ses clopes.

La Petite Entreprise

En
1958, la nouvelle que le soldat Presley effectue son service militaire en
Allemagne parvient à Wingersheim. Mais c’est à un autre rocker qu’il va
s’identifier. Un binoclard moins sexy et plus cynique : Buddy
Holly. Le lendemain chez l’opticien, il cherche les mêmes
lunettes que le Texan, signe que le rock’n’roll est entré dans sa vie. Il
retourne sur Paris en 1959. Pour oublier ses études de comptabilités (B.T.S en
poche), il commence à jouer de la guitare et crée un groupe appelé The Dunces, avec un certain Mick Larie (Futur collaborateur de Patrick
Sébastien), qui va osciller entre le folk et le rockabilly. Avec son groupe, il
joue pour les comités d’entreprise de chez Renault avec au programme, des
reprises de Hugues Aufray, Hank Williams et les Spotnicks.
Il découvre également un type aussi raide que Buddy
Holly : Serge Gainsbourg.
Puis il se retrouve sur quelques scènes, des débuts qui le conduisirent ensuite
à faire la première partie de Bobby Lapointe.
Il se retrouve arrangeur chez R.C.A, ce qui lui donne l’occasion de collaborer
avec quelques figures de l’époque comme Noël Deschamps
avec qui il cosignera quelques titres.

Roman Photos
Pour
percer dans le domaine de la chanson en générale et du milieu artistique en
particulier, son chemin est semé d’embûche en tous genres. A 19 ans, premier 45
tours "Pourquoi
rêvez-vous des Etats-Unis ?", le succès ne veut pas de lui. Sur
la pochette Bashung, n’a pas encore
perdu le "C". Aucun des 45 tours
sortie jusqu’en 1974 ne valent le
détour, il n’a pas trouvé sa voix et sa musique est embarrassante. Par un
mystère, son nom ce retrouve toutefois en juin 1967 à l’affiche d’un show organisé par R.T.L au Palais des Sports de Paris au côté de Cream, des Pretty
Things et de Jimmy Cliff.

En
1973 dans la même salle, il incarne
Fouquier-Tinville dans la comédie musicale "La révolution Française" de
Claude-Michel Shöenberg (L’auteur du "Premier pas").
Pour l’album, il interprétait Robespierre et Jean schultheis ("Confidence pour
confidence") Fouquier-Tinville. Dans les deux cas, il
finissait sous la coupe de la bascule à charlot (guillotine).
comparable à Gainsbourg, oui. mais pour les 3 "B" je serai plus réservée Pat!
RépondreSupprimer(ce qui n'engage que moi, bien sûr..)
Bashung c'est un peu compliqué pour moi.
RépondreSupprimerD'abord parce que je suis loin de tout aimer chez lui. D'ailleurs, même si j'apprécie des albums tels que OSEZ JOSEPHINE ou FANTAISIE MILITAIRE, il y a (dans ces deux albums de grandes qualités) des titres qui n'ennuient prodigieusement. Et puis je trouve aussi qu'à vouloir marquer sa différence (avancer ?) en s'éloignant de certains codes liés aux Rock, la musique de Bashung a eu tendance à s'intellectualiser en quelque sorte au cours de ses dernières publications. L'IMPRUDENCE ou même CHATTERTON ne sont pas des albums toujours faciles à apprécier et à appréhender parfois. Je pense notamment à des titres comme "Un âne plane", "Après d'âpres hostilités" ou encore J'ai longtemps contemplé", tous issus de l'album CHATTERTON. Outre toutes les dissonances qui en émane, est-ce encore à considérer comme étant du Rock ?
Quant à son dernier album, "Bleu Pétrole", le nombre de ses récompenses m'est toujours apparu comme étant plus une sorte de "Dernier hommage à" rendu à l'artiste par la profession. Il n'y a, dans cette observation, aucun cynisme de ma part je te l'assure.
Je préfère d'ailleurs largement le tiens (d'hommage) Pat, que celui de tous ces pontes.
Vincent
Vincent, je suis d'accord avec toi sur le coté intellectuelle de ses dernières galettes et il est vrai que l'on donne souvent des récompenses à quelqu'un qui est prêt de passer l'arme à gauche. Merci pour mon hommage,je suis très touché !
RépondreSupprimerIl faut bien reconnaître que les Frenchy n'étaient pas assez exposé jusque là dans le Déblocnot'. C'est donc moi qui te remercie de poursuivre ton travail de réhabilitation de tous ces grands noms dont tu nous a déjà gratifié (Higelin, Jonasz, Thiéfaine, le groupe Ange,...).
RépondreSupprimerLA SUITE vite ! (Si tu veux évidemment).
Vince
Bon billet très explicatif et , chez Alain Bashung les choses ne sont jamais simples. Une carrière un peu en dent de scie , une façon de mener sa barque le cul entre deux chaises (enfin de rocking-chair of course !) un aspect élitiste un peu intello et un coté plus populaire , plus TOP 50 quoi : La face "Play Blessures / "L'imprudence" côtoyant la face "Pizza" " Osez Joséphine" avec une évidence inouïe.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup son album de la fin 1991 "Osez Joséphine" dont le succès fut mérité et le carton (plusieurs semaines au TOP 50) du 45 tours du même nom (avec ce clip magnifique !) m'a fait plaisir car cela changeait de la mélasse que les radios FM nous envoyaient dans le cornet . Jubilatoire !
Exact, après chaque succès ("Pizza", "Passé le Rio grande", "Osez Joséphine" ou "Fantaisie militaire"), il sortait un album moins accessible, plus expérimental ("Play blessures", "Novice", "Chatterton", "L'imprudence"). "Après d'âpres hostilités" ou "J'ai longtemps contemplé", tous deux issus de "Chatterton", sont excellents, habités et insidieux et qu'il s'agisse de rock ou pas importe peu.
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