mardi 25 septembre 2012

THE VINCENT HAYES PROJECT "RECLAMATION" (2011) par Rockin-JL



Qu'il me soit permis aujourd'hui de poser une réclamation : comment se fait il que ce premier CD du Vincent Hayes Project soit passé si inaperçu, ou presque, en France ; alors qu'il a glané pas mal de récompenses aux Etats-Unis, et été nomminé "Best new artist" aux Blues music awards ? Mais bon, on est habitué et on s'en fiche, car  "Réclamation" c'est justement le titre de cet album il est là et il tourne pour vous chers et innombrables  lecteurs sur la platine du Deblocnot et votre ami Rockin va vous en dire plus, comme ça vous pourrez briller en société, après avoir  ébloui votre auditoire en balançant l'air de rien le parfum de toilette préféré et la pointure de chaussettes de Yuja Wang (merci Claude!)…
Mais revenons en à nos moutons, et à Vincent Hayes (ne pas confondre avec Warren Haynes) , 40 balais, un gars du Michigan, pour qui la musique est déjà une longue histoire. Son papa was a rolling stone, comprenez un musicien, qui a traîné sa gratte dans des orchestres rock'n' roll et va lui inoculer le virus. Encore en culottes courtes  le petit Vincent joue du Chuck Berry et autres standards, il va tâter de tout, du métal à l'electro mais le blues, y'a pas mieux (ouai ouia, je sais, je ne suis pas très objectif) et va s'imposer à lui comme une évidence.
Alors qu'il tournait depuis des années seul avec une gratte acoustique, Vincent a la bonne idée de fonder en 2004 le Vincent Hayes Project qui va vite s'imposer comme une valeur montante de la scène blues, demi finaliste en 2006 et 2007 du l'International Blues Challenge de Memphis.
de g à d, D Hugley, D Alves et Doc Yankee
Dans ce Vincent Hayes Project on retrouve autour de Vincent, guitare, chant et composition (il signe les 11 titres de cet album), à la basse David "the butcher" (!) Alves aux influences Motown, jazz, reggae (il est moitié jamaïcain) et gospel et aux drums Donnie Hugley plus funky et qui insuffle tout son  groove au trio ; plus 2 claviers, Steve "Doc" Yankee au piano qui apporte une touche "New Orleans" et Christian VanAnterpen, avec son orgue Hammond  aux sonorités seventies. A la prod Glenn Brown (John Hammond, Motor City Horns, Nazareth, Ted Nugent, Iggy Pop, Kid Rock..) qui utilise la mythique console Muscle Shoals Neve qu'il a racheté aux enchères et qui a vu passer entre ses "oreilles" dans les studios Muscle Shoals notamment Joe Cocker, Lynyrd Skynyrd, Bob Seger, Bobby Blue Band, Bob Dylan, James Brown, Santana et même notre Mr Eddy national !
"Reclamation" débute par "Hit me high, hit me low", shuffle enlevé mené par une guitare à la Albert King, allégé par le piano jazzy de Doc Yankee où Hayes se révèle bon chanteur, voix chaud, pleine de soul, à la Robert Cray, un rapport avec Jimmie Vaughan aussi. On continue avec "Insecurities" et son intro basse/orgue, au groove funky imparable avant "I've got a right to chance my mind" , blues lent de 10 mm, genre "The things that I used to do", avec de beaux solos de piano et de guitare. "Middle man" évoque irrésistiblement le meilleur Robert Cray, avec un blues chaloupé, élégant, au feeling soul et au refrain pop.
 "I juste want to get you high tonight" se rapproche plus d'un blues rock  texan  festif , à la Johnny Copeland de "Ain't nothin but a party" ou du "Let's have a natural ball" d'Albert King ; puis vient "Thank you baby", encore un titre parfait, un vrai hit en puissance si ceux-ci n'étaient pas trustés par les étrons de lady caca ou djustine bibeurre, avec un refrain approprié: "I want to thank you for giving me the blues" .
Vincent Hayes et D Hugley
"Double talk" plus rock nous ramène aux racines de Vincent, le premier titre qu'il apprit fut "Johnny B Goode" avant que "Some kind of fool" nous fasse voyager dans le west side de Chicago avec un blues épais, tendu, qui flirte avec le "First time I met the blues " de Buddy Guy, un des meilleurs travail à la guitare de Hayes sur l'album, à noter aussi la mise en valeur des claviers  de VanAntwerpen. On termine avec un blues rock  "Stevierayvaughanien" ("Halfway out the door") , un instru swinguant ("Sticky thigh jive") et "You can take your troubles" au style typiquement Elmore James.
Comme vous le constatez je suis particulièrement enthousiaste, en effet ce disque est superbe, si on y relève pas mal d'influences, il ne s'agit pas d'une copie mais bien d'un disque de blues moderne, aux influences bien digérées. Comme le dit d'ailleurs Hayes "j'aime le vieux blues, j'ai toujours respecté les racines du blues mais je  ne suis pas métayer et je n'ai pas grandi  dans une cabane d'une pièce dans le Mississippi,  donc je ne peux pas écrire ce genre de chansons"*
Le prochain album du VHP sortira en 2013, nous en reparlerons certainement, d'ici là il aimerait bien tourner en France, et il parait que leurs prestations live sont bouillantes..

* source : l'excellente revue Blues & Co N°59 avec une passionnante interview de V. Hayes, revue que je ne saurai trop conseiller aux amateurs de blues.( pour s'abonner click ici ) .

et demi




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire