samedi 5 mai 2012

THE UNFORGIVEN... impardonnés et oubliés... snif... (mais pas par Big Bad Pete)










Back in 1986… un tour à la Fnac du Centre Bourse à Marseille, temple culturel, selon la formule, consacré à mes débordements rock’n’rollesques de jeune chevelu décadent et bruyant.

Quand d’autres plus vieux et poivrots allaient au bar, moi, jeune couillon, j’allais à la Fnac pour causer bouquins SF avec mon pote libraire ou pour décortiquer les pochettes de disques à la recherche d’indices ténus comme le fil d’Ariane qui mèneraient au Grââl caché derrière les murs de Marshall (à lampes, siouplé).

Donc, un tour au Centre Bourse, et soudain, dans le rayon disques « variétés internationales » pour ne pas choquer le français non anglophone avec une étiquette « pop-rock » déficitaire en ADN made in France, s’élève une clameur au moins aussi forte que ce grand champion de ski autrichien intrépidement rapide et quasiment homonyme.

« Ecoute, écoute donc ça » dit un vendeur fébrile à un autre bien placide en ce début d’après-midi calme avant la tempête d’un vinyl révélateur et rageur.

Et de là monte une virile mélopée martelée par un batteur émule de Vulcain. Un coup d’œil sur la pochette : « The Unforgiven », 6 desperados avançaient vers moi d’un pas aussi assuré qu’un candidat aux élections vers le Conseil Constitutionnel pour déposer son paquet de 500 autographes.

Courte digression nostalgique de l’Epoque Bénie du Vinyl avec son rituel préparation :
  • Sortir le disque de la pochette en le tenant délicatement sur le tranche pour ne pas poser des doigts graisseux, sucrés, pégueux de confiture ou de Nutella.
  • Les plus intégristes des audiophiles élevaient la galette d’Onyx face à la platine disque dans un geste sacré en murmurant : « Loué soit Thomas Edison »
  • Nettoyage de disque avec la brosse en soie de porcelet mésopotamien albinos, la seule suffisamment douce pour enlever la poussière incrustée dans les microsillons SANS rayer le précieux message analogique.

Le vinyl, c’était aussi et surtout, en plus des craquements inhérents à l’usure du support, des pochettes souvent magnifiques où des créatures lascives incitaient à la rêverie des générations de puceaux qui se shootaient au Cacolac.

Mais point de belles donzelles, ici, la pochette de ces impitoyables impardonnés te sautait à la gueule : Paf-le-chien-dans-ta-face !!! On va d’un pas lent et assuré plomber du coyote à foie jaune…
Six durs à cuire, comme le six coups de Lucky Luke.

  • John Henry Jones - Guitar, Lead Vocals
  • John Hickman - Guitar, 2nd Vocal
  • Just Jones - Guitar, Gang Vocals
  • Todd Ross - Guitar, Gang Vocals
  • Mike Finn - Bass, Gang Vocal
  • Alan Waddington III - Drums - Gang Vocals

Damned ! Quatre guitaristes, ça rigole pas. Et c’est quoi le « gang vocals »… écoute l’extrait ami lecteur, tu comprendras…



Les titres des chansons ?
  • All Is Quiet on the Western Front
  • Hang ‘em High
  • I Hear the Call
  • Roverpack
  • Cheyenne
  • The Gauntlet
  • With My Boots On
  • Ghost Dance
  • The Loner
  • The Preacher
  • Grace
« Pendez les haut et court », « La meute », « Cheyenne », « (mourir) Avec mes bottes (au pied) », « Le solitaire »… Visiblement, ces zozos là avaient été contaminés par Sergio Leone et Clint Eastwood.

Ce disque, c’était un OVNI de virilité puante, crasse et mal rasée au milieu des nouveaux romantiques permanentés et maquillés comme des voitures volées.
On avait l’impression d’entendre le groupe des frères Dalton, des frères James. Exactement l’impression que j’ai eu quand le vendeur enthousiaste a monté le son de la chaine pour convaincre son collègue sortant de sieste.

"I remember the soldier lyin' in the cold sun. Daddy said he wasn't much older than Corey'd be, if he were alive today. I remember him breathing, and I remember me screaming, 'Daddy, he's come back to life !' and Daddy said, 'Shh . . .' and put down his head to the blasted hole that was his chest and said, 'Yes, this boy's alive, you run and get your mother while I get him inside' "

Ca commence comme un film, ça cogne, ça grogne. Le batteur est sur le sentier de la guerre, les gratteux ont leur Colt et leur Winchester chargés à bloc.

Du rock, un peu de country, des influences irlandaises à la mode à l’époque, mais totalement à coté de la plaque des 80's bien propres sur elles ! Tels étaient « The unforgiven »

Leur seul clip (très kitsh !!!) « I hear the call »



Influence Big Country, mais avec bien plus de testostérone : « The gauntlet »



Très jolie et guitaristique version de "Amazing Grace"

3 commentaires:

  1. Sur l'intéressante version d' "Amazing Grace", on semble déceler l'influence de Roy Buchanan.
    ***
    Et le clip paraît être un hommage aux films de Clint et et Sergio.
    Cela surfe peut-être aussi sur "Young Guns" dont Bon-Jovi avait signé la BO du 2sd volet ("Blaze of Glory").

    Pas transcendant, toutefois en dépit d'une batterie un tantinet trop en avant et robotique (mais à l'époque, les productions l'imposait), The Unforgiven paraît fort sympathique.

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  2. Concernant le nettoyage des disques vinyles, j'avais une brosse en "poils de chèvre du Tibet", et ce n'est pas une connerie !!!
    Maintenant on a plus que des fibres de carbone et encore, il faut fouiner pour en trouver....

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  3. Big Bad Pete6/5/12 23:25

    Pas Roy Buchanan, mais plutôt David Lindley. Il me semble avoir lu kek' part qu'il avait joué la slide sur ce truc... mais comme je n'avais pu retrouver une source fiable...

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