Je m'y étais pourtant pris à l'avance, haranguant femme et enfants (et le chat) dès novembre.
« Vous n'avez pas d'idées pour Noël ? », « Ce que je voudrais pour Noël ? », « Si vraiment, mais vraiment vous voulez me faire plaisir, mais alors à un point où je serai toujours gentil jusqu'à au moins... »,
Ou encore « Au fait, pour Noël, j'ai une idée de cadeau pour... » - Naaaannn !!! - (réponse attristante et récurrente).
Hubert Sumlin et sa LesPaul Gold Top |
Mon souhait ? Rien de bien compliqué pourtant. Une simple et modeste Gibson Firebird, voire une ES-335, ou une Explorer 75, ou une James Trussart, ou bien une Lâg Imperator, sinon... faute de mieux et en désespoir de cause, une pédale wah-wah flambant neuve (mais pas d'l'daube de chez Prisu !). Ça s'use vite ces machins là. Aucune de vraiment solide.
J'ai même envoyé des lettres au Père Noël. On ne sait jamais. Elles sont toutes revenues avec la mention « adresse inconnue », sauf une. Une qui est apparemment arrivée à destination, car j'ai eu une réponse. Cependant, j'ai senti l'arnaque. L'instinct peut-être. On me demandait un chèque de 3 000 €uros, ou, à défaut, mon numéro de carte-bleue.
Toute l'année je me suis comporté comme un gentleman, souriant aux dames, ne buvant jamais plus de trois -ou quatre- verres, évitant toutes grossièretés (même les toutes petites insignifiantes), histoire de mettre toutes les chances de mon côté.
L'est fâché le monsieur. L'a pas été gentil : Père Noël pas passé. |
En tout cas, le matin du 25 décembre 2011, dès que j'entendis les cloches (celle de « Hells Bells » - désolé mais je n'ai pas le Christmas Oratorio de Schütz, ni l'Angelus dans ma CDthèque) je me précipitai plein d'espérance au pied du sapin richement décoré (tellement que les branches ployaient sous le poids), après bien sûr que les enfants avides m'eurent concédé, bon gré mal gré, un petit accès. Mais non. Que dalle ! Nada ! Enfin si, j'ai été gâté. Peu pas dire le contraire. C'est mérité, j'ai été sage. Mais PAS DE SUBLIME GUITARE QU'ELLE EST TROP BELLE QUE J'OSE A PEINE LA TOUCHER QUE JE CRAINS DE LAISSER DES TRACES DE DOIGTS DESSUS.
Billy Gibbons et Pearly Gates |
En guise de compensation, histoire de réfréner mon chagrin, je découvre parmis mes cadeaux un bouquin qui attire immédiatement l'oeil. La guitare décorée, « The Fool », d'Eric Clapton à l'époque de Cream, et la préface de Maître Révérend Billy F. Gibbons, deux paramètres qui éveillent instantanément mon attention.
Entre les mains l'objet est relativement lourd (couverture cartonnée et papier glacé, 1524 grammes), d'un format presque idéal (28,5x24,1x2,8).
Il y a déjà le livre de Dom Krisis, « Guitares et guitaristes de légende », présentant de nombreux modèles de guitares célèbres avec le guitariste ayant le plus contribué à sa notoriété (ce qui est forcément toujours plus ou moins subjectif). Cependant « Star Guitars » ne suit pas totalement la même ligne directive, en ciblant presque exclusivement des instruments emblématiques. C'est-à-dire que l'on y retrouve principalement des guitaristes qui sont également connus pour leur instrument fétiche, au point de former presque un couple. Les instruments désignés sont généralement soit modifiés pour répondre au jeu et à la vision de la musique de leur propriétaire, soit fidèles compagnons maintes fois réparés, élimés par des années de tendre fusion, ou de rapports masochistes, sauvés de la casse par quelques sorciers de la bricole.
Ainsi les Blackie, Pearly Gates, Lucy, Lucille, Old Boy, Tiger, The Beast, Number One, The Duck, Trigger, Micawber, Frankenstrat Old Black (pour celles qui ont eu l'honneur d'être baptisé d'un patronyme affectueux) sont mises à l'honneur avec leur preux chevaliers.
Rick Nielsen et sa Hamer Custom cinq manches |
On retrouve aussi Roy Buchanan, Rick Nielsen, Buddy Guy, Steve Cropper, Charlie Christian, Clarence « Gatemouth » Brown, Blackmore, Kurt Cobain, T-Bone Walker, Nugent, Sister Rosetta Tharpe, Danny Gatton, Waylon Jennings, Wes Montgomery, Setzer, Peter Green, Lonnie Mack, Dimebag, Prince, Cochran, Atkins, Bloomfield, Gallup, The Edge, Reinhardt, Joe Strummer (??), Jack White, Mick Ronson, Frampton, Tufnel (??), Young, etc...
Cela ratisse large.
Il ne s'agit nullement d'un ouvrage cherchant à établir une liste des meilleurs guitaristes de la planète (qui se résume ici aux USA et au Royaume-Uni...), mais, pour reprendre les termes de l'auteur, « .... il a pour but d'examiner sous toutes les coutures ces instruments magiques, ceux-là même qui ont permis à ces musiciens majeurs de créer leur propre style et de continuer à le développer, en mettant l'accent sur les guitares elles-mêmes (et parfois le matériel assorti)... ».
L'auteur, Dave Hunter, spécifie également que sa sélection, et celle de l'éditeur, sont naturellement subjectives, tout en ayant le souci de présenter « ce monde dans sa diversité de marques, modèles, genre musicaux, périodes et styles de jeu ».
Eddie Van Halen et la Frankenstrat |
Chaque chapitre présente donc un musicien avec son instrument de prédilection. Un exposé succint mais pertinent du style de l'intéressé, et les caractéristiques, parfois très détaillées, de sa guitare, y compris l'évolution des diverses modifications.
Les musiciens dont la carrière a débuté dans les années 60 et/ou 70 sont largement majoritaires. Tout comme les instruments américains. Pas l'ombre d'une Ibanez, d'une ESP, d'une Jackson, d'une Kramer, d'une Peavey, ce qui réduit indubitablement le champs d'investigation. Un parti pris discutable qui élimine irrémédiablement bon nombre de musiciens, et pas des moindres (Metheny, Satriani, Benson, entres autres).
Un plus que n'offre pas toujours les ouvrages du genre, les photos sont excellentes et pas nécessairement les plus connues.
Rory et la Strato la plus cabossée au monde |
Indubitablement, l'auteur a essayé de faire un ouvrage agréable à consulter, à lire, à regarder. Aucunement une oeuvre littéraire certes, mais un bel ouvrage présenté comme un livre d'Art où la photographie est aussi importante que le texte. A bouquiner, ou à dévorer, en écoutant de la bonne musique où les grattes sont à l'honneur (sans être nécessairement envahissantes).
Dave Hunter est un journaliste spécialisé dans tout ce qui touche, de près ou de loin, aux six et quatre cordes. Il a déjà écrit une dizaine de livres, dont certains très techniques (sur les micros, lampes d'amplis, techniques d'enregistrements). Il a parfois collaboré avec Tony Bacon. Egalement musicien, Il a aussi écrit pour des magazines spécialisés américains et anglais. Bref, il sait de quoi il parle.
Dave Hunter est un journaliste spécialisé dans tout ce qui touche, de près ou de loin, aux six et quatre cordes. Il a déjà écrit une dizaine de livres, dont certains très techniques (sur les micros, lampes d'amplis, techniques d'enregistrements). Il a parfois collaboré avec Tony Bacon. Egalement musicien, Il a aussi écrit pour des magazines spécialisés américains et anglais. Bref, il sait de quoi il parle.
Pour les fondus de belles grattes et de l'histoire de la musique populaire anglo-saxonne.
Pour rêver, toujours rêver.
"La guitare, de sa forme première ô combien archaïque jusqu'à son design le plus contemporain, exerce encore et toujours la même fascination. Et surtout, continue de provoquer, quarante siècles après son invention, une irrépressible envie de jouer. Comment résister à ces objets sublimes, énigmatiques, magnétiques, inventés par on ne sait trop qui... Très probablement un génie" dixit Billy Gibbons.
Encore un ouvrage pour se faire du mal et alimenter le G.A.S ;o)
RépondreSupprimerce bouquin me fait envie...
RépondreSupprimerle père Noêl me l'a apporté ce bouquin! C'est vrai un pur régal!
RépondreSupprimerMais! page 24 une belle coquille: en titre "Fender Telecaster- Richie Blackmore" Ah bon!!!
Le Père Noël a bon goût cette année.
RépondreSupprimerEffectivement, J-P.G.
Blackmore est tellement assimilé à la Fender Stratocaster que je n'avais même remarqué cette énorme coquille. Une erreur qui vient certainement du maquettiste car l'article n'en commet pas.
Le meilleur bouquin que je connaisse sur le sujet est "Guitars of the Stars" featuring Rick Nielsen. Ce livre est vraisemblablement épuisé aujourd'hui. Par chance, je l'ai acheté dès sa sortie. Ce livre donne le tournis. Plus de 200 pages retraçant la collection du guitariste de Cheap Trick. Il a eu jusqu'à 2000 guitares ! ça part dans tous les sens : "des" National des années 1876 à 1930 ; des Gibson Ultra tone ; des Martin de la fin du XIXe, etc...etc... sans compter ses guitares customisées.
RépondreSupprimerHo, oui, bien sûr.
SupprimerUn magazine de grattes en avait parlé, mais je ne l'ai jamais trouvé. Et puis, je ne pense qu'il ait été un jour édité en VF.
Les guitares de Nielsen sont parfois des plus extravagantes et extraordinaires. Petersson n'est pas en reste avec ses basses 8 cordes. Ces deux là ont beaucoup fait pour la promotion de Hamer.