MARK OLSON & THE ORIGINAL HARMONY RIDGE CREEKDIPPERS - "My Own Jo Ellen" - (2000) par Philou

Re-e-e-e-lax, Cool, Cool, Cool, Super Cool ...

Back to the nineties !!! 

La vague grunge avec Nirvana, Pearl Jam, Soundgarden, Alice In Chains, etc... déferle bruyamment sur les États Unis. En septembre 1992, complètement à contre-courant du mouvement musical ambiant de l'époque, un groupe de Minneapolis, The Jayhakws, publie leur 3ème album "Hollywood Town Hall". 

Un album dont la presse rock branchée de l’époque s’excuse d’être obligée d'en parler, tellement le style Country- Rock dans les années 90 était devenu complètement ringard. Oui, mais bon, ce disque là il est vraiment excellent et les magazines spécialisés ne tarissent pas d'éloge sur ce petit chef d’œuvre. Classique certes, mais avec ses chansons aux mélodies parfaites, le duo vocal Gary Louris-Mark Olson nous délivre dix perles qui font mouche immédiatement : le parfait équilibre entre mélodies imparables, harmonies vocales complices et guitares plombées (mais pas trop).

En 1995, Mark Olson, fatigué par toutes ces années de tournée quitte le groupe afin de consacrer plus de temps à sa femme malade, la chanteuse Victoria Williams. Le couple trouve refuge au fin fond du désert californien, à Joshua Tree et forme The Original Harmony Ridge Creekdipers. Mark Olson monte son propre studio d'enregistrement dans sa maison et au rythme d'un album par an, avec sa femme Victoria, il continue son petit bonhomme de chemin, tranquillement, loin des modes et du marketing. 

Sur cet album "My Own Jo Ellen" enregistré en 2000 pour Hightone Records, Mark Olson et Victoria Williams reviennent à l'essentiel et nous propose un cocktail rustre et brut de décoffrage, de folk, de country (à peine teintée de rock) et de gospel blues minimaliste.

Accompagnés par Mike Russell (mandoline, basse, violon) et Greg Leisz (guitares, dobro), ils enregistrent les dix titres de l'album artisanalement et en toute décontraction.

Les chansons souvent chantées à deux voix sont jouées entièrement en acoustique avec une petite touche d'électricité, ici et là. Sur ce disque dédié à sa grand-mère, Mark Olson n'invente rien et s'en fiche complétement, il joue sa musique sans se poser de questions, complétement libre et sans pression, ce qui donne à l'album a un réel parfum de sincérité et de simplicité.

Mark Olson est un song-writer d'une extrême précision et qu'il nous parle de la solitude dans "Someone To Talk To", de sa grand mère ("My Own Jo Ellen"), du transport des déchets nucléaires ("Meeting In Lone Pine") ou encore du combat d'un fermier qui tente de sauver ses terres ("Ben Johnson's Creek"), toutes ses chansons sont vraies et authentiques avant tout.

Victoria Williams

A des années lumières des Jayhawks, la musique de Mark Olson nous rappelle plutôt celle des Byrds avec Gram Parsons époque "Sweetheart of the Rodeo" et par ailleurs le duo Olson/Williams a été souvent comparé au couple légendaire Gram Parsons/Emmylou Harris, ce qui flatte particulièrement Olson.

 

Informel et intemporel, ce disque devrait ravir les aficionados de Country-Music, de Folk, d'Americana, ou de vraie musique tout court....



NB : Drôle de coïncidence, au moment où je publie ces quelques lignes, les Jayhawks (avec Mark Olson) sont de retour depuis le 20 septembre dernier, avec un nouvel album "Mockingbird Time" sur lequel je reviendrai certainement très prochainement.

2 chansons extraites de l'album : "Meeting In Lone Pine" & Rosalee"