Robbo ressuscité
Brian « Robbo » Robertson sort de sa courte retraite, à 54 ans, avec cet album de Hard-Rock classique.
Cet Écossais avait remarquablement débuté sa carrière professionnelle en intégrant à 18 ans seulement le fleuron Irlandais du Hard-Rock lyrique, Thin-Lizzy. En 1974, Brian David Robertson inaugura sa toute fraîche incorporation avec le premier grand album du groupe de Phil Lynott, l'excellent « Nightlife ». De 1974 à 1978, il contribua à la période généralement considérée comme le pinacle de ce quatuor, avec des opus qui resteront à jamais synonyme de Heavy-Rock riche, intelligent, chiadé et mélodique (« Nightlife », « Fighting », « Jailbreak », « Jimmy the Fox », « Bad Reputation » et le fameux « Live & Dangerous » ).
Robbo se fit alors remarquer par un jeu soudé à la wah-wah. Bien plus qu'un apport occasionnel pour gonfler des soli, il l'utilise comme une véritable extension , un prolongement donnant du corps et exacerbant son approche mélodique. Toujours avec un dosage nuancé, tantôt à peine perceptible, tantôt très marqué. Un touché très lyrique, certainement hérité de ses huit années à étudier le piano et le violoncelle.
Son jeu, souvent doublé par le californien à la longue crinière, Scott Gorham, fit école. Un jeu en duo, en partie inspiré par Wishbone Ash, souvent baptisé «Twin Guitars», qui marqua définitivement toute une génération de Rockers aux tendances métallurgistes, de la N.W.O.B.H.M. au Hard FM US en passant par le Heavy-Metal, et au-delà. Malheureusement ce premier et riche épisode fut abrégé par Lynott qui, lassé par les frasques de l'Ecossais qui mettaient en péril la pérennité du groupe, finit par le virer. Ce serait l'annulation au dernier moment d'une tournée américaine à cause des déboires de Brian qui fit sortir Lynott de ses gonds. Déjà, le portrait de Brian ne figurait pas aux côtés de celui de ses collègues sur la pochette de "Bad Reputation". En effet, à cause du manque d'assiduité de Brian, Gorham c'était retrouvé dans l'obligation de jouer un bon nombre des parties de guitares de son partenaire absent.
Le rouquin fonda alors, fin 78-début 79, un groupe sous le nom de Wild Horse avec un compatriote, le bassiste de Rainbow Jimmy Bain (✏ La Chronique). Deux très bons disques furent réalisés. La formation jouait un Heavy-Rock mélodique se situant quelque part entre un héritage d'un Heavy-Rock anglais de la fin des 70's, la N.W.O.B.H.M naissante, Thin Lizzy évidemment, mais aussi de la New-Wave. Deux galettes qui anticipent parfois les compositions de Lynott, telles que "Nineteen" ou "Military Man", de même que « Wild Frontier » de Gary Moore. Hélas, le groupe ne rencontra qu'un faible succès d'estime au Royaume-Uni. Il est possible que la musique de Wild Horses fut un tantinet précoce. On dit aussi que les médias boudèrent le groupe à cause des frasques de Robertson qui alimentèrent un moment les tabloïbs.
Malgré les espoirs qu'il avait mis dans ce groupe, et peut-être par lassitude après avoir été très (trop) jeune sous les feux de la rampe, Robertson quitta le navire courant 1981, pour rejoindre les barbares de Motörhead. Une réunion presque contre-nature qui déboucha sur le controversé « Another Perfect Day ».
Les tournées harassantes du trio, ses propres compositions peu jouées sur scène et son penchant pour l'alcool finirent par entamer sa résistance. La collaboration prit fin à la fin de l'année 83. Dès lors sa carrière prit la tournure d'une retraite anticipée. Hormis quelques courtes participations, on ne le vit guère plus qu'à de très rares occasions. Par la faute d'une vie dissolue, il mit un terme à sa carrière.
Un nouveau projet en 95, avec Paul Guerin des Quireboys, et un album à la clef (un Ep) : « That's All » sous le patronyme de The Clan. Totalement passé inaperçu. Ensuite on le vit plus que sporadiquement sur les scènes, au Royaume-Uni ou en Scandinavie, pour accompagner quelques groupes. Notamment avec Ash, Lotus (pour lequel il produit un disque, "Quartet Conspiraty", et jouera en même temps sur quelques titres), Five-Fifteen, et bien sûr pour le concert en hommage à Lynott. Parallèlement, et ce dès 1977, il contribua à divers albums, parfois juste pour une chanson ou un solo (pour, entre autres, Pat Travers, Five Fifteen, Shane MacGowan, Meldrum), parfois pour l'intégralité ; c'est le cas pour "Ducks in Flight" de Peter French (ex-chanteur d'Atomic Rooster et de Cactus), "Darkness" d'Eric Burdon et "Dancing in the Rain" de Frankie Miller. Et puis l'homme annonça publiquement se retirer définitivement du circuit de la musique.
C'est donc avec une certaine surprise que l'on apprend la sortie de ce "Diamonds and Dirt".
La musique de cet opus se situe fort logiquement entre le Lizzy des années 74-78 et Wild-Horses, auquel il convient de rajouter le Bad Company (également des années 74-78), voire le Billy Squier de "Hear & Now", "Creature of Habits" et "Tell the Truth". Dans les temps forts, on retiendra que la chanson éponyme, la plus commerciale, "Passion", du Hard FM 80's du meilleur tonneau et sans les nappes de synthés sirupeux. "Mail Box" (de Frankie Miller) qui ramène ici au bon souvenir de Charlie Sexton et le "Hepfidelity" de Johnny Diesel. "Texas Wind" dont le refrain évoque fortement le Deep-Purple Mark II. "Devil in my Soul" Heavy-Rock bluesy. "That's All.. !" Hard FM corsé genre Billy Squier (tiré de son album de 1995 ?). Une bonne reprise du "Running Back" de Lizzy dans une version quelque peu différente (plus Bad Co), avec une seconde version, encore meilleure, en fin d'album dans un format boogie paresseux nanti de slide judicieuse.
Malgré les espoirs qu'il avait mis dans ce groupe, et peut-être par lassitude après avoir été très (trop) jeune sous les feux de la rampe, Robertson quitta le navire courant 1981, pour rejoindre les barbares de Motörhead. Une réunion presque contre-nature qui déboucha sur le controversé « Another Perfect Day ».
Les tournées harassantes du trio, ses propres compositions peu jouées sur scène et son penchant pour l'alcool finirent par entamer sa résistance. La collaboration prit fin à la fin de l'année 83. Dès lors sa carrière prit la tournure d'une retraite anticipée. Hormis quelques courtes participations, on ne le vit guère plus qu'à de très rares occasions. Par la faute d'une vie dissolue, il mit un terme à sa carrière.
Un nouveau projet en 95, avec Paul Guerin des Quireboys, et un album à la clef (un Ep) : « That's All » sous le patronyme de The Clan. Totalement passé inaperçu. Ensuite on le vit plus que sporadiquement sur les scènes, au Royaume-Uni ou en Scandinavie, pour accompagner quelques groupes. Notamment avec Ash, Lotus (pour lequel il produit un disque, "Quartet Conspiraty", et jouera en même temps sur quelques titres), Five-Fifteen, et bien sûr pour le concert en hommage à Lynott. Parallèlement, et ce dès 1977, il contribua à divers albums, parfois juste pour une chanson ou un solo (pour, entre autres, Pat Travers, Five Fifteen, Shane MacGowan, Meldrum), parfois pour l'intégralité ; c'est le cas pour "Ducks in Flight" de Peter French (ex-chanteur d'Atomic Rooster et de Cactus), "Darkness" d'Eric Burdon et "Dancing in the Rain" de Frankie Miller. Et puis l'homme annonça publiquement se retirer définitivement du circuit de la musique.
C'est donc avec une certaine surprise que l'on apprend la sortie de ce "Diamonds and Dirt".
La musique de cet opus se situe fort logiquement entre le Lizzy des années 74-78 et Wild-Horses, auquel il convient de rajouter le Bad Company (également des années 74-78), voire le Billy Squier de "Hear & Now", "Creature of Habits" et "Tell the Truth". Dans les temps forts, on retiendra que la chanson éponyme, la plus commerciale, "Passion", du Hard FM 80's du meilleur tonneau et sans les nappes de synthés sirupeux. "Mail Box" (de Frankie Miller) qui ramène ici au bon souvenir de Charlie Sexton et le "Hepfidelity" de Johnny Diesel. "Texas Wind" dont le refrain évoque fortement le Deep-Purple Mark II. "Devil in my Soul" Heavy-Rock bluesy. "That's All.. !" Hard FM corsé genre Billy Squier (tiré de son album de 1995 ?). Une bonne reprise du "Running Back" de Lizzy dans une version quelque peu différente (plus Bad Co), avec une seconde version, encore meilleure, en fin d'album dans un format boogie paresseux nanti de slide judicieuse.
Et puis il y a "Blues Boy". Un slow-blues-rock que Brian à ressorti du placard, co-écrit à l'époque avec Lynott, mais jamais enregistré. Assez classique dans l'ensemble, seul la touche de Brian fait la différence.
Par contre la version de "It's only Money", certes bonne ne tient néanmoins pas la comparaison avec l'originale ; l'absence de Phil et de Gorham se fait sentir.
Brian est épaulé par Leif Sundin (MSG), un jeune chanteur parfois proche de Rob Lamothe (d'ailleurs ce dernier chante sur "It's only Money" et, si l'on n'y prête attention, on ne remarque guère la différence), mais néanmoins pas aussi bon ; Liny Wood, une choriste sorte de sœur Wilson bis deux crans en dessous (la barre est haute) qui aurait néanmoins mérité d'être mise plus en avant ; Ian Haugland à la batterie (Europe) et de Nalley Pahlasson à la basse (Treat). D'après Brian, la meilleure section rythmique avait laquelle il ait joué depuis le tandem "Downey et Lynott".
Le jeu de Brian est fidèle à lui-même : nimbé de wah-wah, un feeling chargé de mélodie et de lyrisme sachant se faire mordant, "killer" (on the loose), mais jamais ostentatoire. Plus dans l'optique Lizzy que celle abordée avec Wild-Horses où il s'était démarqué autant que possible de sa marque de fabrique. Même si les chorus sont légèrement en avant, il s'agit avant tout d'un album de Classic-Rock, et non d'un disque de guitariste pour guitaristes.
Question matos, voilà presque quarante qu'il joue sur le même équipement : Gibson Les Paul, une Deluxe et une vintage de 59 avec les fameux micros PAF Seth Lover, auxquels il retira les capots de protection branché sur un Marshall double-corps, avec tête Super Lead Plexi 100 watts. Et pédale Wah-wah of course, (Colorsound, Vox, Dunlop Cry-baby). Les pédales d'effets de Chorus et Chambre d'Echo semblent avoir été mises au rencard, Brian privilégiant un son cru et direct.
- Diamonds and Dirt - 4:21
- Passion - 4:30
- It's Only Money - 3:19 (Philip Lynott)
- Mail Box - 4:17 (Frankie Miller)
- Running Back - 4:03 (P.Lynott)
- Texas Wing - 3:43
- Devil in my Soul - 4:04
- Do It Till We Drop (Drop It) - 4:04 (F.Miller / Jeff Barry / B.Robertson)
- Blues Boy - 5:22 (Lynott / Robertson)
- Thats All.. !" - 5:00
- 10 Miles to gon on 9 Mile Road - 4:57 (Jim White)
- Running Back - slow version - 5:58
- Ain't Got No Money - 4:59 (F.Miller)
What a fuc*king good surprise!!
RépondreSupprimerMerci merci merci
voila, c'est tout ce que j'ai à dire
YEAHhhhhhhhhhh
Oh que je me suis aussi usé les doigts sur les solos de ce zouave !!!
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