mercredi 10 novembre 2010

Andy TAYLOR "THUNDER" (1987) par Bruno

Une belle reconversion


Qui est Andy Taylor ?

       Andrew Taylor est un musicien anglais, né le 16 février 1961 à Cullercoast (Nord-Est de l'Angleterre), qui se fera connaître en tant que guitariste du groupe Duran-Duran (!). Ce même Taylor, qui, lassé des sucreries du groupe, lassé de ne pouvoir s'exprimer pleinement sur scène, lassé des claviers froids étouffant sa guitare, le tout cumulé a une perte d'affinité avec les autres membres, finit par claquer la porte de ce groupe pour midinettes pour voler de ses propres ailes. Pour pouvoir enfin s'exprimer sans retenue, sans devoir tenir compte du cahier des charges du groupe et du management.

       Ainsi, Andy, qui avait déjà quitté l'Angleterre pour Los Angeles, commença par enregistrer une chanson Glam-FM-Pop-rock pour le film American Anthem (« Take it easy »), avec Terry Bozzio. Le titre montera avec la 24ème place des charts, 1er sur MTV. Fort de ce premier succès en solo, Andy fut à nouveau abordé pour une B.O : celle de Miami Vice II. Cette fois-ci, Steve Jones apporta son aide pour composer. De cette collaboration sortie « When the rain come down ». Un nouveau succès, qui, bien qu'étant inférieur au précédent, fit office de sésame pour lui ouvrir les portes nécessaires à la réalisation de son premier opus solo.
 

     Et c'est ainsi, qu'en 1987, (une surprise pour les européen qui n'étaient pas au fait de ses deux succès précédents), l'ex-guitariste de Duran-Duran, le groupe honni par pratiquement tous les rockers de tous poils, surprend agréablement le « rock-critic » comme le simple curieux, en débarquant avec un album orienté guitares : THUNDER

Des claviers discrets sont toujours présents mais plus en supports et arrangements divers. L'opus flirte même carrément avec un Heavy-rock US. Des titres parfaitement agencés, un gros rock hésitant entre glam, Hard-FM, Power-pop, Road-songs et Big Rock US catchy. Un rock assez personnel, qui peut néanmoins évoquer Paul Sabu, Honeymoon Suite, Bryan Adams (de Into the Fire & Reckless), Jeff Paris, Charlie Sexton, Kill The Will. C'est parfois également très proche du très bon « MERCY » de Steve Jones, sorti la même année, Et pour cause, Jones collabore non seulement à la production, avec Taylor, mais également à la guitare, ainsi qu'à 80% des compositions. A part qu'ici, il y a quelques soli de guitares nettement plus incendiaires ; Andy pouvant s'extérioriser sans que qui que ce soit ne vienne lui casser les oreilles en lui disant que c'est trop rock, trop saturé, ou trop "quelque chose" qui ne correspondrait pas à l'image souhaitée, à l'attente d'un certain public. 
Avec le titre de clôture, Andy se fend même d'un instrumental planant, atmosphérique, que n'aurait certainement pas renié le Ronnie Montrose des années 86-88, ou le Rainbow de "Bent Out of Shape".

     Andy en musicien averti, s'était entouré de compagnons qui affichaient déjà un cursus alléchant. Rien que des affranchis : Mickey Curry batterie (Bryan Adams, Hall & Oates, Alice Cooper, Steve Jones, The Cult), Patrick O'Hearn basse (Zappa, compositeur de B.O., Missing Persons), Brett Tuggle claviers (David Lee Roth, Lukather, Fleetwood Mac, Satriani, Whitesnake, Rick Springfield), et donc, Steve Jones guitare (Sex Pistols, Neurotic Outsiders).
      Cet album rencontra un certain succès, sans pour autant atteindre des sommets. Il faut avouer que la pochette n'engageait en rien (il y eu un plus tard une réédition avec une pochette différente, à l'imagerie disons plus rock, mais à peine plus attrayante), et le sticker de l'époque stipulant « le guitariste de Duran-Duran » (sic !) avait complètement mis à côté de la plaque : ceux qui auraient pu être enthousiasmés, tels les amateurs de rock dur, ou de bonnes guitares, voire de Power-pop musclée, ignorèrent totalement le disque ; quant aux fans des Durans, face aux premières secondes constituées de dérapages de vibrato, d'un gros riff, et d'une batterie appuyée, d'une mine déconfite devaient demander au disquaire si cela le faisait rire, lorsqu'ils ne fuyaient pas sans demander leurs restes.

  1. I might lie - 5:20
  2. Don't let me die young - 4:23
  3. Life goes on - 4:53
  4. Thunder - 4:03
  5. Night Train - 4:40
  6. Tremblin' - 4:30
  7. Bringin' medown - 5:07
  8. Broken window - 4:11
  9. French Guitar - 4:03
Il existe une récente réédition japonaise, pas donnée, comportant de nombreux bonus.


le Clip







     En 1990, Andy Taylor plongea plus profondément dans le Rock dur, avec l'album DANGEROUS
Est-ce par manque d'inspiration, ou par respect envers ceux qui l'ont inspiré ? Mais l'album n'est constitué que de reprises. Des versions assez proches des originaux si ce n'est que le ton y est souvent durci. Pas toujours de façon heureuse comme sur « Feel like making love » de Bad Company où Andy évite la première partie pour attaquer directement par le puissant riff de Mick Ralphs. Un disque qui paraît être plus un affranchissement radical de son passé, une nouvelle carte de visite assurant que son monde, son héritage, est bien celui du rock dur et rustre des 70's, en passant par quelques grand classiques des 60's, et non plus celui de la pop sirupeuse des 80's. Les interprétations sont directes, sans aucune ornementation, ou arrangement. C'est du "rentre-dedans".

  1. Don't believe a word - (Thin Lizzy) - 2:21
  2. Stone Cold sober (Rod Stewart) - 3:29
  3. Feel like making love (Bad Company) - 4:32
  4. Lola (Kinks) - 4:12
  5. Space station n° 5 (Montrose) - 4:16
  6. Sympathy for the Devil (Rolling Stones) - 5:12
  7. Mustang Sally (Mack Rice) - 4:15
  8. Violence (Mott the Hoople) - 4:23
  9. Cocaïne (J. J. Cale) - 3:33
  10. Live wire (AC/DC) - 5:29

     On aurait aimé quelques surprises, (re)découvertes, avec quelques titres obscurs. Hélas Taylor n'a tapé que dans les grands classiques. Certes, actuellement d'illustres musiciens se prêtent au même jeu, parfois avec force campagne publicitaire, et tout le monde applaudi. De toutes façons, cet album passa pratiquement inaperçu, notamment par faute d'une absence totale de promotion.

     Par la suite Andy se lança dans la production. Il produisit les deux premiers disques d'une valeur montante du Heavy-rock anglais, baptisé, coïncidence, Thunder, dont l'excellent « Laughing on Judgement Day ». Lui et Luke Morley (guitariste, compositeur, producteur de Thunder) réalisèrent ensemble un EP, The Spanish sessions, bien sympathique de Rock-bluesy décontracté (deux titres évoquent même Chris Réa), faisant amèrement regretter que l'expérience ne se soit pas prolongée pour en faire un disque complet.
     Andy Taylor rejoindra Duran Duran pour leur reformation. Puis, il quittera à nouveau le groupe, en 2006, pour divergence musicale (une rumeur disait qu'Andy était totalement réfractaire à une collaboration avec Justin Timberlake).





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