NOISEWORKS "Love Versus Money" (1991) par Bruno

Sorte de Simple Minds Australien en plus Rock

Noiseworks était un groupe Australien (avec un chanteur Néo-Zélandais), de Sydney plus précisément, dont les débuts remonteraient à 1986.

De 86 à 91, tous leurs singles furent classés dans les charts australiens, dont trois à la 7ème place. De même que leurs trois albums, dont le dernier, ici présenté, est monté à la 1ère place.

Noiseworks pouvaient être apparenté d'une certaine manière à ce qui était parfois nommé comme un Rock héroïque, dont les plus célèbres représentants étaient Simple Minds, The Alarm, Echo & the Bunnymen et surtout U2. Dans ce genre, c'est avec Simple Minds que les Australiens semble avoir le plus d'affinités. Cependant, pour cet opus, Noiseworks a injecté dans son rock une sérieuse dose de Rythm'n'Blues et de Soul. Une dose exacerbée par la voix de Jon Stevens, assez proche de celle de Jim Kerr, avec un côté plus rock, rauque.

Avec leur troisième et dernier opus, Noiseworks a relevé la sauce en forçant sur leur côté Heavy-Rock (déjà présent précédemment), avec une Soul omniprésente. Du coup, avec « Love versus Money », sans gommer leur passé, le groupe se rapproche aussi d'un groupe comme Dan Reed Networks, voire de Sly & the Family Stone (dont on retrouve une reprise de « Take you Higher » avec la participation de Michael Hutchence), notamment par le mélange des genres, et également un peu du Jimmy Barnes de l'album  "Two fires".

Outre la montée en puissance, en qualité, qui se dégage de cet opus, ce qui le démarque de ses prédécesseurs, c'est une diversité plus notable. Certainement moins homogène mais tellement plus riche. Le tout avec une guitare plus mordante, un chant plus libéré, des claviers moins en avant, parfois absents (Justin Stanley troque alors ses claviers contre une guitare ou un harmonica), et un son plus organique.

     Alors que « Jealousy », « Liberty Bell » (avec chanteuse Gospel), « Day will come » (avec chœurs gospel), et « Burning Cross » , gardent un lien fort avec leurs précédentes réalisations, avec toutefois plus de patate, d'autres abordent avec assurance, d'autres rivages. Ainsi « Hot Chili Woman » enfonce le clou en délivrant un pur Heavy-Rock groovy aux accents bluesy, avec force harmonica et guitares plus nerveuses qu'à l'accoutumée (gros hit, leur plus gros succès, à voir sur http://www.youtube.com/watch?v=9Lu1aCSprfg).

« R.I.P. (Millie) », est un hommage émouvant à la mère de Stevens décédée récemment d'une longue maladie. Une chanson poignante, là aussi, aidée de chanteuses gospel.

« Don't lead me on », soul-rock érotique, une voix suave et féminine susurrant des douceurs invitantes entre les couplets (en français ?), quelques gémissements à faire fondre un être pris sous la glace. Alternant entre rock indolent, paresseux, et explosions sauvages. Certainement très inspiré du "Come with Me" de Rare Earth, (auquel ils ont insufflé une bonne de Soul).

« Everyday People » aurait pu être incorporé à un bon U2.

« Love versus Money », entre reggae, rock éthéré, chant expiatoire. Tandis que « Miles & Miles » et, en final, « Freedom », penchent plus vers un pur Rock héroïque 1er choix, entre le meilleur de Simple Minds, The Alarm et U2.

     À noter que le bassiste, Steve Balbi, a par la suite joué avec Tom Jones et David Bowie, et auparavant dans Rose Tattoo (84-85) ; et que Jon Stevens, a un temps remplacé Michael Hutchence au sein d' INXS.

Le groupe s'est reformé en 2007 pour une série de concerts nationaux. Ils sont rentrés en 2008 en studio. Un album devrait paraître en 2010.

Noiseworks est, aujourd'hui encore, considéré comme un des groupes rock majeurs australiens par leurs compatriotes.

47 min 12 – 12 titres.

Rock'n'Roll

la plus calme et la plus sombre des compositions de Noiseworks.

n