lundi 23 août 2010

16 HORSEPOWER - " Sackcloth ' n ' Ashes " (1996) par Philou


Déconseillé aux déprimés ...

16 Horsepower est un groupe franco-américain fondé en 1992 à Los Angeles (California, U.S.A) par le charismatique américain David Eugene Edwards (chant, banjo, guitare, bandonéon) et les deux français Jean-Yves Tola (batterie) et Pascal Humbert (basse).
De retour au Colorado après le départ de Pascal Humbert, D.E.E. fait appel à Keven Soll pour remplacer le bassiste français.
A
près un mini-album sorti en 1995 (sur Ricochet Records), le groupe signe sur A & M Records et publie son véritable premier album "Sackcloth'n'Ashes", l'année suivante en 1996.

David Eugene Edwards revendique tout au long de ce disque sombre comme le trou du cul de la poule sur la pochette, l'héritage de Jeffrey Lee Pierce et des deux joyeux drilles, Nick Cave et Ian Curtis, sans oublier Gordon Gano, le leader du légendaire trio folk-country-punk Violent Femmes.


De G à D : Jean Yves Tola, David Eugene Edwards & Keven Soll

David Eugene Edwards, qui est le petit-fils d'un prédicateur itinérant Nazaréen, nous raconte des histoires de péchés et de rédemption en direct de l'Amérique profonde, et nous propose tout au long cet album, un éprouvant voyage au fin fond des marécages d'un country-blues-bluegrass complétement halluciné.
Dès l'introduction de "I Seen What I Saw", le bottleneck transperce la moiteur de la chanson comme les éclairs dans "La nuit du chasseur" et le chant désespéré du prêcheur D.E.E s'élève au dessus du bayou. C'est le banjo qui mène la danse sur le rapide "Black Soul Choir" et la frappe sèche de Jean Yves Tola donne le tempo, David Eugene Edwards trimbalant son spleen au fil de paroles résignées et émouvantes.
Ce n'est pas avec le très tendu "Haw" que la tension va retomber, au contraire, D.E.E chante comme un névrosé et les accords de la guitare électrique nous transpercent le corps de part en part.
La complainte "Scrawled In Sap" semble enfin pouvoir nous apaiser, au contraire le trio y tisse une toile d'une profondeur bouleversante et le titre suivant "Horse Head" avec la voix déformée de D.E.E est encore plus effrayant.
Un peu plus loin, Gordon Gano, en invité surprise, attaque la femme Louise violemment à coups d'archet sur "Ruthie Lingle".
La valse funèbre "Harm's Way" et son accordéon entêtant côtoie le rodéo country "Black Bush" tandis que les paroles de "Heel On The Shovel" (je te creuse une tombe peu profonde pour que tu vois le soleil se lever....) vous glace le sang.
Si vous n'avez pas avalé toute la boite de Prozac, vous pouvez essayer d'écouter la fin de l'album, notamment "American Wheeze", fortement déconseillé aux claustrophobes ou alors repérez la sortie de secours la plus proche...
Help..., Yé n'en pé plou, je remet vite mon Stetson et j'écoute enfin un morceau joyeux : l'improbable et jouissif "Red Neck Reel", une espèce d'hymne country survolté aux paroles complétement décalées.
L'album se poursuit dans la noirceur avec le vénéneux "Prison Shoe Romp", suivit de "Neck On The New Blade" et ses élans de tango saccadé, emmené par le souffle d'un accordéon cafardeux.
Pour le dernier titre, on se dit que David Eugene Edwards va conclure tranquillement accompagné seulement de sa guitare sur "Strong Man", que nenni !!! après 3 minutes de calme, la batterie de Jean Yves Tola nous fait sursauter et D.E.E. se met à hurler comme un dératé et nous laisse là, complétement exténué et vidé, avec un album qui n'est pas prêt de cesser de venir nous hanter.

ATTENTION : à ne pas mettre entre toutes les oreilles........




4 commentaires:

  1. Excellent ! J'adore le son de batterie, cette caisse claire bien nette.

    RépondreSupprimer
  2. Baron rouge25/8/10 09:14

    Mon titre préféré des 16. Bravo et thanks pour le blog.

    RépondreSupprimer
  3. Merci de ta visite, on commençait à désespérer ....et je me disais mais y sont où les "Baron Rouge", "Ramone", "Peter Pan" et tous les autres...heureusement vous voilà!!!

    RépondreSupprimer
  4. Salut phil je suis là aussi ! c'est marrant parce que je pense qu'à un ou deux vinyls près on doit avoir la MEME DISCOTHEQUE, c'est assez hallucinant, j'avais aussi acheté cet album, et je suis très heureux de le retrouver chroniquer après un MSG, un Bad Co, ou un Elliot murphy. Ceci étant je suis beaucoup moins accro à toutes cette mouvance, que je me forçais néanmoins à découvrir, trop sombre pour moi, et j'adore évidemment ton lien, vers Cave et Curtis ! a + RAMONE

    RépondreSupprimer