MARDI :Pat
nous
a fait écouter (et découvrir pour beaucoup) l’album « Ma »
de Rare Earth, un groupe de musiciens blancs (à
géométrie variable) qui
avait la particularité d’être produit par la Motown, on y entend
une soul gorgée de funk psychédélique, de blues rock.
MERCREDI :Bruno
a dégainé son meilleur film pour les enfants dans
une version un poil relookée, dans « Bambi The Reckoning »
de Dan Allen, le
jeune
faon se
transforme en vengeur carnassier, tel
un Chuck Norris à cornes,
décidé à nettoyer la forêt des irrespectueux et envahissants
intrus.
JEUDI :
arithmétique
et nativité font la paire avec Claude, qui nous a présenté « Thys
Yool – A medieval christmas » du Martin
Best Ensemble, une anthologie de chansons populaires du Moyen-Âge
accompagnées de
luths,
mandolines, rebec, dulcimer, tambour, cornemuse, etc... Rigolo et
festif.
VENDREDI :toujours
à l’occasion des festivités noëllistiques, on a revu avec Luc
« L’Évangile
selon saint Matthieu »
de Pier Paolo Pasolini, qui
s’inspire du néo-réalisme pour filmer la vie de Jésus, film
controversé
à sa sortie c’est aujourd’hui un classique.
👉 La
semaine prochaine,
dès
lundi, encore plein de cadeaux culturels, avec 4
concertos pour bassonenveloppés
par le Toon, un hommage de Pat au dessinateur Edika, la suite du
feuilleton folk-rock de Benjamin avec The Byrds, et le brésilien
Kleber Mendonça Filho doublement primé à Cannes… Bruno digère encore son Figari Amphora Clos Canarelli 2015.
La
vie et l’oeuvre de Jésus filmées par un cinéaste athée, homo et marxiste, nous v’là
bien ! Film dédicacé au Pape Jean le vingt-troisième, celui de Vatican II, et consacré meilleur film religieux par les milieux chrétiens, comme quoi les miracles existent.
Au départ
ce n’était pas gagné, Pier Paolo Pasolini venait d’être condamné pour blasphème
après son court métrage LA RICOTTA (1963) issu d’un film à sketches auquel
participaient aussi Rossellini et Godard. Et pourtant, au fil des ans, L’ÉVANGILE
SELON SAINT MATTHIEU est devenu ce classique du cinéma qui doit autant au Néo-réalisme italien (Rossellini précédemment cité) qu’à la Nouvelle Vague française (JLG précédemment cité itou).
Comme
l'écrit Matthieu (chap. 18 verset 11-13) : « Nobody fucks with the
Jesus ». A moins que ce soit John Turturro dans THE BIG LEBOWSKI, je
confonds toujours.
Le début du film est magnifique, quasiment pas de dialogue, tout passe par les visages et les
regards. Comme ceux de Marie et son compagnon Joseph. Tristesse, incompréhension, jugement moral. Elle est enceinte, il ne comprend pas comment, déboussolé il préfère fuir le foyer. Après
sa rencontre avec l’archange Gabriel, joué par Rossana Di Rocco (une fille donc)
Joseph revient vers Marie, et il suffit à Pasolini de filmer les mêmes visages, cette fois teintés d'un léger sourire, pour montrer l'apaisement. La suite on la connait, la crèche, les Rois mages, baptême dans le Jourdain…
Car Pasolini va strictement adapter le texte de Matthieu pour raconter la vie de cet homme, Jésus, qui nait, vit, meurt. Mais en s'autorisant de bousculer la vision classique des adaptations bibliques par sa mise en scène. Ainsi, s'il utilise fort à propos « La passion » de JS Bach à plusieurs reprises, la scène de la crèche sera illustrée avec « Motherless
child » d'Odetta, un coup de génie, qu'il renouvèlera à la fin avec un gospel-blues de Blind Willie Johnson, lors de la scène de la résurrection.
Donc
Pasolini n’hésite pas à croiser les influences, les références, il ne se situe
pas dans la reconstitution historique, à l’opposé des grandes fresques bibliques hollywoodiennes comme LA BIBLE de John Huston (Rossana Di
Rocco y jouait aussi !) LE ROI DES ROIS de Nicholas Ray, BEN HUR et autres DIX COMMANDEMENTS. Pasolini
vient du Néo-réalisme, ce cinéma qui filmait la réalité de l’après-guerre, les ruines,
les banlieues sordides, la misère, les petites gens, mais en les élevant au
statut de héros. Pasolini cherchait le sens du sacré dans ce qu’il filmait, ce
sacré niché en chacun de nous. Les visages qu'il filme souvent en gros plan ne sont pas des icones sulpiciennes, mais de vrai gens, superbement éclairés, joli travail sur la texture du noir et blanc.
Son film est d’ailleurs interprété par des non-professionnels
(héritage du Néo-réalisme), bien que Pasolini ait d'abord sollicité quelques amis de la contre-culture, il souhait Jack Kerouac dans le premier rôle ! C'est Enrique Irazoqui qui hérite du rôle de Jésus, un militant communiste espagnol de 19 ans. Il y a une recherche de
vérité dans ce film, un dépouillement qui rappelle aussi
Bresson.
On sent l’influence de la Nouvelle Vague, où l’on aimait
rameuter des copains, collègues, artistes pour faire la
figuration. C'est le cas ici, et c'est même la mère de Pasolini qui joue Marie âgée. Beaucoup de plans caméra épaule, recours au zoom, avec ce souci de s’acquitter
des règles classiques du cinéma (Pasolini était, au départ, davantage écrivain, poète, il n'avait pas de bagages techniques en cinéma). L’influence de Godard se ressent notamment dans l’utilisation
du montage, peu orthodoxe, ces coupes, ces ellipses, comme dans la rencontre entre Jésus et le lépreux. Champ : « Guéris moi » / contre champ : « Soit guéri du mal qui te ronge » / champ : le gars est guéri. La
scène a duré trois secondes !
Il y a aussi cette longue séquence des
commandants de Jésus, un agencement de plans cut sans transition, le jour, la
nuit, sous le soleil, l’orage, vêtements non raccords. Pasolini reprendra l’idée avec les différents
messages de Jésus à ses apôtres, avant son arrestation, séquence un peu
longuette et sentencieuse, où chaque réplique est exclusivement tirée de l’Evangile, comme tous les dialogues du film
(post-synchronisés). Alors que jusque là le film était très rythmé, en ellipse, en mouvement, Pasolini agence ce bloc central compact qui brise la continuité. Et dans le genre je fais ce que je veux, le procès devant Ponce Pilate enfonce le clou (sic) puisqu’à
aucun moment on ne voit Jésus à l’image, tout est filmé de loin, comme le point de vue des badauds qui se pressent devant un accident, les seuls gros plans sont ceux sur Judas.
Cette liberté de ton frise par moment l'amateurisme alors que Pasolini était entouré de techniciens solides, comme Tonino Delli Colli son directeur photo attitré, qui travaillera aussi pour Sergio Leone. On sourit des erreurs de raccord, prises de vue ratées, axes hasardeux, trucages
enfantins, comme la scène du massacre des Innocents, qui déboule tout en brutalité, mais perd de sa force dramatique lorsque les soldats balancent des bébés qui ne sont visiblement
que des ballots de chiffon. Les Monty Python de LA VIE DE BRIAN aurait adoré. Pasolini garde ces approximations au montage, dans l’optique de ne pas
tricher.
De même, puisqu'il n’a pas pu tourner sur place en Palestine, le réalisateur s’est replié au sud de l’Italie, notamment dans la ville troglodytique
de Matera, qui a vu passer pas mal de tournages, de BEN HUR (version 2016 avec
Morgan Freeman en dreadlocks !), WONDER WOMAN à JAMES BOND. Alors
forcément, l’architecture italienne du XVI ème siècle a peu à voir avec la
Judée de l’an zéro ! De même, on voit quelques soldats casqués comme
sortis d'IVANHOE. Pasolini se fiche pas mal de l’exactitude
historique, il travaille par analogie, suggestion, et ça fonctionne très bien.
Le film est traversé de moments magnifiques, car d'une simplicité extrême : la multiplication des
pains, la marche sur l’eau, Jésus dans le désert et sa confrontation avec Satan,
le suicide de Judas réglé en trois plans très courts. La résurrection de Jésus est rapidement expédiée, pourtant un chapitre fondateur, mais Pasolini ne s’intéresse pas au messie des chrétiens ressuscité, mais
à l’homme de chair.
Plus tôt, il y a ce plan de Jésus petit garçon qui court vers son père Joseph, se jette dans ses bras. Pour l'auteur, Jésus est le fils du charpentier plus que le fils de Dieu. La résurrection est à la fois minimaliste (boum, la pierre qui celle la sépulture tombe d'un coup !) et lyrique, avec ce vent qui se
lève dans les hautes herbes, comme une présence vivante mais invisible, puis tremblement de terre juste suggéré par l’opérateur qui secoue sa
caméra ! Ce moment rappelle Terrence Malick, cinéaste
du mystique (dont on attend THE WAY OF THE WIND, sur la vie de… Jésus !).
On
pouvait s’attendre de la part de Pier Palo Pasolini à une relecture marxiste de
la vie du Christ, je ne pense pas que ce soit le cas, bien qu’on verrait bien le
personnage de Jésus un couteau entre les dents plus qu’un crucifix à la main.
Un Jésus vindicatif, menaçant, qui assène ses vérités, colérique, le regard dur, accentué par le mono sourcil du comédien. On est très loin des Jésus béats souvent représentés, ou du hippie de JESUS CHRIST SUPERSTAR.
L’ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU donne quasiment dans le cinéma expérimental, au rendu presque documentaire, traversé de fulgurances visuelles, à la fois humble et ambitieux.
Voilà un article qui fait coup double, me permettant de nous souhaiter un joyeux Noël et... de très bonnes Pâques !
(*) Thys Yool : cette année… traduit du Eald Englisc spræc (ancien
anglais
😊)
- Rigolo Claude ces vielles chansons du Moyen-Âge… C'est du folk
populaire anglais ?
- Oui mais pas que, il y aussi des poèmes chantés de Gautier de
Coincy , un français né en 1127…
- Pour le jour de Noël et ces musiques, on se fait une chronique
courte…
- Ahhh oui… Tiens un petit cadeau pour tes soirées avec
Ferdinand, ton fiancé…
- Mais qui t'a dit que j'avais un fiancé ? On ne peut rien
cacher…
- Ben Nema, mais à par nous deux et Maggy Toon, le secret est bien
gardé, ne t'inquiète pas !!
- Tu parles… Et les lecteurs…
Sonia ouvre son paquet cadeau.
- Oh des grosses chaussettes en mohair et alpaga éponge, taille
48 pour lui et 40 pour moi, pas bête il faut être à l'aise…
Partie 1 : Procès du Merchandising de Noël (lecture nihiliste
facultative)
Ah Noël🎄 ! Ahhh Noël 😡! Je m'interroge. Que
donnerai comme infos un micro-trottoir ou un sondage organisé par Luc sur
la signification de cette fête.? Quels seraient les pourcentages entre
réponse 1 "Réveillon, indigestion, cadeaux dans tous les sens, sapins
euthanasiés dans l'enfance, gosses hystériques, parents aussi et
alcoolisés, conflits avec une belle-doche qui a dépensé plus que papi,
etc., etc."
et
réponse 2
"fête de la naissance du petit Jésus, alias le Messie, prophète
ressuscité à Pâquesous le nom Christ" suivant la tradition chrétienne.
Jeu offert par le Deblocnot
Merci à l'anglais George Boole d'avoir imaginer dans son algèbre
logique un concept nommé polygone des liaisons permettant de calculer le
nombre de cadeaux à prévoir a minima dans une famille nombreuse.
SoitXl'ensemble des adultes qui se font des cadeaux entre eux. Chaque couple
de parents ou de grands-parents offrent des cadeaux aux enfants
dénombrésY.
SoitAl'ensemble de cadeaux pour adultes etBcelui pour les enfants.
X,Y, A, B∈ {ℕ} Entiers naturels, les enfant n'étant pas des demi portions ne sont
pas considérés comme des éléments fractionnaires ∈ Q.
Postulat 1
: Chacun desXne reçoit qu'un seul cadeau de la part d'unX(+ un dessin desYqui rejoindra les autres…🗑)
Postulat 2
: chacun desYreçoit un cadeau des parents ou grands-parents soit d'un couple de
l'ensembleX.
Exemple personnel
: avec ma chère Maggy, nous avons trois enfants tous en couple et
parents de nos cinq petits-enfants…
doncA= (X -1)X=> (8 – 1) x 8 =56 cadeaux adultes
Et : B = (X/2) x Y=> (8/2) x 5 = 4 x 5 =20 cadeaux enfants
Prévoir si il n'y a pas de désobéissance à cette règle pour humilier un
beau-parent n'étant pas en odeur de sainteté* : 56 + 20 =
76 CADEAUX !!!!
(*)
Un jour de Noël c'est triste.
Postulat 3
: Hypothétiquement, Maggy et moi devenons centenaires vers
2050-2055 avec des enfants septuagénaires et les actuels petits-enfants
ayant donné naissance à un bébé avec un compagnon ou une compagne (a
priori adulte donc passé de
Y àX),
un seul gosse pour débuter. Après, Maggy et moi reposerons auprès du
Christ Roi ! Basta 😊.
Au pied du sapin il y aura
351 CADEAUX.
Voilà la cause de la 6ème extinction de masse.
- T'es sûr Claude ? c'est un truc de dingue tes calculs… un
semi-remorque de jeux, de bricoles horribles et de gâteries
discount…
- Et bien Sonia, utilise le théorème de Gödel, dit de l'incomplétude,
pour vérifier…
- Hihi, chuis pas balaise en math, il y aura bien 351 merguez dans le
congélo de M'sieur Pat depuis 30 ans, hihihi, le problème est
résolu…
- Avec Maggy, nous recevrons 34 Merguez
🤪.
Partie 2 : musiques guillerettes pour le jour de Noël et pour changer
de Petit papa Noël
Le recensement de Bethléem (Pieter Brueghel l'Ancien en
1566)
Après avoir vitupéré sur une fête devenue mercantile, je propose cette
année de vous dispenser d'écouter l'incontournable
oratorio
ou
cantate, en général
baroque, par respect de la laïcité dans le Deblocnot qui, rappelons le, est séparé
de l'État et des Églises de toutes confessions…
Palestrina
est furieux car reporté pour 2026 et remplacé par une anthologie de
chansons populaires du Moyen-Âge interprétées avec enthousiasme par un
ensemble de musiciens spécialistes du folk sacré de l'époque.
La pochette du disque représente le
recensement de Bethleem
du peintre Pieter Brueghel l'Ancien de 1566. Plutôt qu'en
Terre Sainte aride, le peintre situe la scène hivernale dans un village
inspiré de l'architecture flamande et de la vie quotidienne de l'époque.
Maisons à pignons à gradins, costumes d'époque, neige et lac gelés (pas très
courant en Israël). Marie enceinte occupe le centre de la scène,
voyageant sur un âne. Le bœuf situé derrière l'âne est sans
doute celui de la crèche à venir, imagerie populaire oblige…
Il y a quarante ans, pendant que notre premier né vagissait à 120 dB
de 20H à 22H, nous avions acheté un puzzle de ce tableau (environ 1m x 1,5m
et 4000 pièces) pour calmer nos nerfs en attendant le retour au calme du
bambin… Le résultat était très laid à cause des découpes 😊.
Cliquez sur l'image réduite du tableau pour le visualiser en grand. La
profusion des personnages et l'imaginaire spatio-temporel du peintre
laissent sans voix. Pour en savoir plus
(Clic ).
Gautier de Coincy (1127-)
Petit rappel, la fête de Noël dite de la Nativité apparait en occident au
IVème siècle. Pourquoi au solstice d'hiver en concurrence avec
divers rites païens ? Les jours commencent à allonger, on associe une
présence solaire accrue à l'arrivée de la lumière divine apportée par la
naissance de Jésus… Si le Père Noël apparaît au XIXème
siècle, l'échange de présents trouve ses racines dans l'antiquité… Et tout
cela en musique.
Ah voyons la crèche encore appréciée même des athées et mécréants par son
côté féérique. Le mot crèche est issu du mot krippia qui en
langue francique (premier millénaire) désignait la mangeoire citée dans
l'Évangile de Saint-Luc, le premier berceau de
Jésus. Ce sont les jésuites qui inventent les petites crèches miniatures. Ils
s'inspirent d'une initiative de, Saint-François d'Assise qui en
1223 organisa une crèche vivante à
Greccio, en Italie. Soyons objectifs,
les jésuites amusent le petit peuple au XVIème siècle en réaction
contre la Réforme, les protestants plus austères n'aimant guère
l'iconographie et autres représentations des personnages bibliques.
Entre 1295-1299, on peignit une fresque dans la basilique de Greccio
pour commémorer ce Noël théâtral. Je la trouve surpeuplée, et académique (Clic), et préfère illustrer le billet par le tableau d'Agnolo Gaddi
(1350-1396) plus contemporain des musiques écoutées. (Voir à
côté de la vidéo.)
~~~~~~~~~~~~~
Pour ce jour festif, pas d'orchestre symphonique ni de chœur ni etc. La
photo de l'ensemble Martin Best présente fort bien le style musical de l'album : luth, mandoline, flûte à
bec, violons et violes, tambour et voix. Troubadours et ménestrels jouaient
d'instruments peu normalisés, chantaient des poèmes souvent transmis par
oral de génération en génération. Les partitions, très rares, recouraient à
un solfège très rudimentaires (voir chronique
Carmina Burana).
Martin Best Ensemble
Martin Best a organisé cette anthologie titré Thys Yool en six parties reflétant
six facettes de l'histoire de la Nativité… Je les traduit :
1 – Chantons notre joie en ce jour…
2 - Hiver et Wassail (breuvage de bienvenue)
3 – Un enfant est né
4 – Marie, reine du royaume céleste
5 – Fils de Marie, bonne volonté sur terre
6 - Renaissance
Le titre de chaque morceau, son origine historique et géographique sont
indiqués dans le tableau, ainsi que l'auteur du texte ou du poète qui les a
réunis. On pense à
Bartok parcourant les campagnes et les villages de Hongrie dans le même but avec
un phonographe 8 siècles plus tard…
Tous les textes sont chantés en anglais moderne. Martin Best a assuré la conception, les adaptations linguistiques et les arrangements
instrumentaux.
Martin Best
Martin Best
(né en 1942) a suivi une formation de chanteur, luthiste, guitariste
et compositeur. Il a une passion pour les musiques anciennes, du Moyen-Âge à
la Renaissance. Plutôt qu'aux musiques sacrées telles le plain-chant des
monastères, il a redonné vie aux musiques plus profanes des troubadours et
des ménestrels. Il est spécialiste de l'influence de cet art populaire dans
les œuvres de Shakespeare.
Il a créé des ensembles nommés
Martin Best Consort et Martin Best Medieval Ensemble, nous écouterons celui-ci aujourd'hui. En concert, les musiciens jouent en
costumes d'époque pour recréer de manière divertissante l'ambiance dans les
cours de la noblesse… Ainsi pour cet album sont réunis :
(pour les instruments anciens et bizarres, un lien renvoie vers un site
web)
Martin Best
: voix, luth et Psaltérion (de la famille des cithares)
Jeremy Barlow
: cornemuse, flûtes à bec ou traversières.
Donna Dream
: soprano.
Kristine Szulik
: alto.
Angus smith
: ténor.
Pour mes lecteurs passionnés, l'intégralité du livret avec les textes en
anglais est lisible sur le site Discogs qui l'a scanné…
(Clic)
Sinon le tableau sous la vidéo résume l'origine et fournit des titres
traduits au mieux 😊.
Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que
conseillée.
Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la
musique…
INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool.
Préambule 1 :
Martin Best
a puisé abondamment textes et partitions dans l'incunable
Piæ cantiones ecclesiasticæ cité dans le tableau. Il s'agit un
recueil de chants en latin médiéval publiés en 1532. Ces chants sont
des legs de la culture chrétienne suédoise et finnoise… On doit au suédois
Theodoricus Petri Rutha de Nyland et au finlandais
Petri Uusimaa la première publication en Allemagne vers
1560….
Préambule 2 :
Gautier de Coincy (1177-1236) fut moine bénédictin et
trouvère en langue d'oïl (Nord). On le considère comme premier grand poète
(5000 vers) mais aussi comme auteur de Miracles, genre théâtral teinté de
religiosité très en vogue pendant la guerre de cent ans
notamment…
Chantons notre joie en ce jour…
[1]
Personent Hodie
(Musique du 13ème siècle – Texte extrait de Piae Cantiones)
Hiver et Wassail (breuvage de bienvenue)
[2]
Judas et Venceslas
(13ème et 14ème siècle Pologne, extrait de
Piae Cantiones)
[3]
Hyer Matin
(Gautier de Coincy – Soissons)
[4]
Miri It Is
(Cambrigeshire - 1225)
[5]
Man Mei
Longe (Angleterre - 1250)
[6]
Thys Yool
(Winchester - 1396)
[7]
Tapster, Drynker
(Angleterre - 1450)
[8]
Ja Pour Hyver (Gautier
de Coincy – Soissons)
Un enfant est né
[9]
Gabriel, roi du Ciel
(Angleterre – 13ème siècle)
[10]
Chanson des bénédictines de Chester
(1425)
[11]
Je vous salue Marie pleine de grâce
(Cambridge – 15ème siècle)
[12]
Alors que j'étais allongé la nuit de Yooli
(Angleterre – 1300-1350)
[13]
Edi Be Thu
(Angleterre – 1250-1300)
[14]
Accouchement de la Vierge
(Richard de Ledrede - Angleterre - 1320)
Marie, reine du royaume céleste
[15]
O VirgoSplendens
(Montserrat – 14ème siècle)
[16]
Loor De Santa Maria
(galaïco-portugais - 14ème siècle)
[17]
Polorum Regina
(Montserrat – 14ème siècle)
[18]
Mariam Matrem
(Montserrat – 14ème siècle)
Fils de Marie, bonne volonté sur terre
[19]
Je prie pour vous tous
(Angleterre – 1350-1400)
[20]
Il n'y a pas de rose
(Cambrige – 1400-1450)
[21]
Caligo Terrae Scinditur
(Angleterre – 14ème siècle)