Creedence Clearwater Revival, un nom, un son, une époque. Une carrière
relativement courte mais qui suffira à les faire entrer dans la légende du
rock.
CCR Groupe Légendaire et Live Mythique
Creedence est un mélange de blues rock, de country rock et de rock sudiste.
Ca sent les grandes étendues sauvages de la côte ouest des États-Unis.
Dans l’histoire du rock, il sera l’un des rares groupes à n’avoir jamais
changé de personnel. Tout commencera avec les frères
Tom et
John Fogerty qui formeront en
1959 le groupe Blue Velvets pour
prendre ensuite le nom de Gollwogs pour
finir en 1967 par
Creedence Clearwater Revival. Il restera
le groupe qui aura une discographie plus riche en compilations (15)
qu’en albums studio (7) et en albums live (5).
”Live in Europe“ sera leur premier album en live. Il sera publié en
1973 contre l'avis de
John Fogerty, ce dernier choisira de
ne plus jouer les morceaux de
CCR pendant plus de 20 ans.
Beaucoup de gens ont toujours trouvé
CCR ennuyeux voire... chiant 😕 !
Enregistré en septembre1971, ”Live In Europe“ capte des prestations variées d'un groupe en cours d'implosion.
Tom Fogerty, guitariste et frère de
John a foutu le camp, ne supportant plus
la mégalomanie croissante de son frère, et condamne le groupe à évoluer en
formation trio pour ses shows européens.
Bien que Stu Cook à la basse et
Doug Clifford à la batterie assurent
leurs parties sans broncher. Le divorce entre les membres du
CCR est consommé. Et en dépit d'une
setlist ponctuée de hits majeurs du CCR "Born On The Bayou", "Travelin' Band", "Fortunate Son" et autre ”Proud Mary“, l'ambiance délétère entre les trois hommes est particulièrement
palpable. Ainsi les titres s'enchaînent sans grande conviction et la
guitare rythmique de Tom manque cruellement à l'ensemble au moment des
solos, expédiés manu militari par un
John Fogerty résigné.
Un album qui a donc mauvaise presse pour tout un tas de motifs. On est
en septembre 71, Tom Fogerty
a déjà plié les gaules et, un an plus tard, le groupe annoncera
officiellement sa séparation, après avoir enregistré le
désastreux ”Mardi Gras“ en 1972. Le visuel est moche, le son plutôt pourri. Les faces durent douze
minutes chacune, en vinyl, tu as à peine le temps de poser ton cul sur
le canapé qu'il faut quasiment te relever pour retourner le disque. En
plus, le truc a été enregistré en Europe... Bref, un album
qu'on préfère oublier. C'est pourtant un passage en revue de pas mal des
meilleurs titres du groupe, même si on peut déplorer certains oublis,
"Who'll Stop the Rain", au hasard. Mais Creedence a décidé
d'emballer l'affaire vite fait, on ne va pas s'éterniser, et l'accent
est donc mis sur ce bon vieux rock and roll du bayou expédié en morceaux
de trois minutes maxi.
C'est par ailleurs un festival John Fogerty. John Fogerty au chant,
John Fogerty à la gratte qui tue,
John Fogerty à l'harmonica. Les compos ?
Essentiellement du John Fogerty. Les deux
autres font le boulot sans broncher.
Pour finir, le dernier aspect et non des moindres ! Ce live serait un
faux. D'après de nombreux fans, cet album serait en fait des bandes de
répétitions en vue d'une tournée avec lesquelles le label Fantasy aurait
mixé du faux public plus tard. D'ailleurs dans la plupart des morceaux, on
entend le public au début et à la fin des morceaux, rarement pendant.
C'est peut-être pour cela que John était opposé à la sortie de ce
double-album. Mais le label a passé outre.
Le groupe réduit à un trio, on sent tout de même l'absence de guitare
rythmique dans des titres comme "Lodi", "Proud Mary" ou encore "Commotion" qui sonnent un peu maigrichons malgré toute l'énergie déployée par un John Fogerty
un peu fatigué ! Ça s'entend surtout dans "Fortunate Son" où il peine visiblement. Les 3 rescapés nous offrent une sorte de
"Best Of live" d'un large panorama de leur carrière avec en point d'orgue une
convaincante lecture de "Keep on Chooglin'", seul titre où John
fait briller son talent d'improvisateur à la guitare solo.
Le son est un peu pâteux sur les premiers pressages en particulier en
vinyle et lors des premières rééditions en CD dans les années 80.
Cependant la remasterisation de 1999
a tout de même amélioré les choses ce qui permet a posteriori d'assurer
une sortie honorable au Creedence
malgré la suspicion qui régnait autour de la sortie de cet album en 1973.
- Heuuuu Claude… Tu réponds à une commande amicale de Bruno… Les
frangins Marcello, époque baroque… Mais notre camarade rédacteur
n'avait pas précisé s'il avait apprécié Alessandro ou Benedetto…
hihi…. Du coup un double billet…
- Et oui Sonia… Bruno a dû écouter un morceau sur FM Hard-Barock ou
Heavy-Barock ou encore Hell-Barock… Je blague.
- Rigolo, le connaissant il devrait s'en amuser… Cela dit, tu ne vas
pas forcément proposer ce qu'il a entendu…
- Ô tu sais ma belle, pour Alessandro, le disque écouté est presque
une intégrale… Pour son frère, il y a peu de gravures, avec Maggy et
Nema, on a adoré ces sonates pour flûte et continuo dans une version
haut de gamme…
- Tu ne nous écris pas un roman Claude… D'ailleurs j'ai commencé les
recherches d'infos, elles sont maigres…
Je dédie ce billet à mon ami Bruno qui m'en a soufflé l'idée… 😉
Alessandro
Benedetto
Benedetto
à gauche et
Alessandro
à droite. Je ne sais pas si les deux frères avaient des relations
fusionnelles et fraternelles ou s'étripaient à propos d'héritages
potentiels… Je les ai isolés. Avec les perruques, on pensera à une gémellité
possible… Sur les portraits de l'époque, mes héros des billets baroque ont
tous la même tête poudrée. En fait, l'hygiène capillaire très négligée en
ces temps-là favorisait la prolifération des poux d'où une tonsure et le
port d'une perruque, et…
Pardon Sonia ? On s'en fiche complètement ! Tu as raison.
😊
Tu as des billes sinon ? Ah Cool…
Commençons par l'aîné :
AlessandroMarcello(Venise, février 1673 – Venise, juin 1747). Les deux frères sont contemporains de Vivaldi, Bach ou Haendel. Contrairement à Vivaldi, ils sont issus de la noblesse et la composition se révèlera plutôt une
passion qu'un métier à part entière. Comme son rang l'impose, doté d'une
riche instruction, il s'adonnera aussi à la peinture et à la poésie. Et
comme si cela ne suffisait pas : il pratique la philosophie, les
mathématiques, la mécanique et collectionne les instruments de
musique…
Ajoutons des fonctions auprès du gouvernement vénitien, le conseil des
quarante, ayant entre autres la responsabilité de la gestion des canaux. Son
train de vie fastueux lui permet d'organiser des concerts. Ses compositions
instrumentales devaient y être jouées. Mais on lui doit aussi quelques
cantates, ce qui montre une connaissance solide de l'écriture solfégique.
Giorgio Sasso
Le catalogue connu d'AlessandroMarcello comporte des concertos
pour cordes et un ou deux hautbois dont un cahier de six titré "la cetra" de bonne facture ; divers autres concertos et quinze sonates. En tout et pour tout une trentaine d'œuvres dans le style italien de Vivaldi, en moins inventif certes, ce qui n'a aucune importance quand on écoute
avec plaisir sa musique poétique et ensoleillée…
Nous écouterons son célèbre concerto pour hautbois (transcrit pour clavecin
par
Bach – BWV 974) et les six de la "Cetra"
L'orchestre baroque de Venise
a gravé en 1997 une anthologie sur un CD isolé de quatre
concertos
variés, un aria en duo contre-ténor vs soprano extrait de
La Lontananza
et la petite cantate
Irenesdegnata. J'ai réuni les deux dans une playlist…
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Place au benjamin
BenedettoMarcello(juillet 1686
à Venise, et Brescia en juillet 1739). Une vie plus courte que celle de son grand frère mais non moins active.
Son curriculum vitae n'a rien à envier à celui d'Alessandro
: compositeur, poète, écrivain, juriste, magistrat et professeur d'italien.
Le Conservatoire de Venise porte son nom.
Enfant et adolescent, il travaille le violon sans grand succès semble-t-il…
Son intérêt pour la musique et sa formation commencent vers la vingtaine en
autodidacte. Pour l'anecdote, ce zèle tardif trouverait son origine dans une
humiliation. La princesse de Brunswick invitée chez
Alessandro
lors d'une soirée musicale et mondaine s'enquiert des talents de
Benedetto. Rouge pivoine, celui-ci aurait répondu "ben heuuu votre Altesse, j'ai juste apporté les partitions". Nous ignorons la réaction de son altesse… Vexé,
Benedetto
ce jette à corps perdu dans un travail acharné commencé sans passion chez
Les clercs réguliers de Somasca. Un
ordre à vocation éducative.
Son professeur fut un compositeur adulé à l'époque, insatiable de création
d'opéras,
Francesco Gasparini
avec qui il perfectionne sa maîtrise du violon et apprend le
clavecin.
René Clemencic
Il analyse les partitions des grands noms italiens du passé comme
Palestrina,
Gesualdo,
Monteverdi,
Frescobaldi
et
Carissimi. Un peu de modernité ne gâtant rien, il se penche sur les portées de
contemporains :
Lulli, Marc-Antoine
Charpentier,
Purcell,
Corelli. Avocat et fonctionnaire peu motivé, il s'épanouira dans la composition et
dans tous les genres.
Son catalogue n'est pas mince :
300 cantates
! des
oratorios, 7
symphonies, des
concertos, de la musique pour
clavier, des
sonates… vraiment tous les genres. Sa production la plus célèbre reste sans nul
doute l'Estro-poetico armonica, un cycle composé entre 1724 et 1726 de 50 psaumes (dont
ceux de David – comme l'allemand
Schütz
au siècle d'avant) mis en musique, dans des combinaisons vocales et
instrumentales des plus variées. Le compositeur anglais
Charles Avison(Clic)
les traduira en anglais. Le chef illustre
Michel Corboz
en a enregistré une anthologie de huit ;
Cantus Cölln
et
Konrad Junghänel
également, de manière plus informée… Il existe divers autres programmes en
CD…
Fondé en 1876, le Conservatoire d'État de musique Venise porte le
nom de Benedetto Marcello. Bien que moins écoutée de nos jours,
Verdi
et Goethe aimaient sa musique…
Quand le prénom est omis avant Marcello sur une jaquette de disque, on considère que Benedettoest sous-entendu par défaut.
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PROGRAMME MUSICAL POUR ALESSANDRO
Vidéo 1 - Le
concerto in D Minor pour hautbois, Cordes et Continuo
est l'œuvre la plus connue et la plus jouée d'Alessandro Marcello. Le voici interprété par Andrea Mion (hautbois) et le
Gruppo Instrumentale di Roma dirigé par le jeune chef et
violoniste Giorgio Sasso. L'album aborde également les 6
Concertos "La cetra"
Giorgio Sasso est violoniste et diplômé avec les
félicitations du jury du Conservatoire Sainte-Cécile de Rome
(1987). Il cumule d'autres diplômes prestigieux. Après un début de
carrière classique, il s'oriente vers la musique baroque vers
1992 et se perfectionne en côtoyant
Christophe Coin, Christophe Rousset, Rinaldo Alessandrini, Fabio Biondi, la soprano
Véronique Gens pour ne citer
que des personnalités connues des lecteurs de grand talents connus des lecteurs.
Le célèbre hautboïste
Heinz Holliger
fut un grand promoteur et interprète des Concertos "La cetra"à l'époque de la transition du vinyle vers le CD… (Archiv Produktion - 1981). Le
concerto pour hautbois, le hit du compositeur, a été ainsi enregistré par le virtuose et le
légendaire ensemble
I Musici.
Vidéo 2 – À suivre, une playlist de deux cantates : (1) “La lontananza” Roberto Balconi (Contralto)
& (2) “Irene sdegnata”, Sylva Pozzer
(soprano), direction
Andrea Marcon.
Concerto in D Minor pour hautbois, Cordes et Continuo
0:00:00 I. Andante e spiccato
0:03:22 II. Adagio
0:07:05 III. Presto
Concerto No. 1 in D Major, SF 936 “La Cetra”:
0:11:12 I. Allegro assai
0:13:23 II. Larghetto
0:16:14 III. Vivace
Concerto No. 2 in E Major, SF 938 “La Cetra”:
0:19:49 I. Allegro assai
0:21:23 II. Moderato
0:24:33 III. Spiritoso ma non presto
Concerto No. 3 in B Minor, SF 937 “La Cetra”:
0:27:23 I. Andante larghetto
0:33:42 II. Adagio
0:35:12 III. Presto
Concerto No. 4 in E Minor, SF 939 “La Cetra”:
0:39:16 I. Moderato
0:41:38 II. Largo appoggiato
0:44:49 III. Allegro
Concerto No. 5 in B-flat Major, SF 944 “La Cetra”:
0:46:56 I. Moderato
0:49:50 II. Larghetto staccato
0:51:32 III. Presto ma non molto
Concerto No. 6 in G Major, SF 941 “La Cetra”:
0:53:54 I. Allegro
0:56:25 II. Larghetto
0:59:48 III. Vivace
Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que
conseillée.
Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la
musique…
INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool.
PROGRAMME MUSICAL POUR BENEDETTO
Vidéo 3 – Le premier enregistrement consacré aux sonates
pour flûte est un vrai bonheur de légèreté et de luminosité. Il date de
1977 et rassemble quelques musiciens autour du flûtiste,
claveciniste, clavicordiste, etc. autrichien René Clemencic
(1928-2022) qui fut également fondateur d'un ensemble baroque
éponyme : le
Clemencic Consort.
Sont présents pour le continuo :
Walter Stiftner
(basson), Vilmos Stadler
(seconde flute),
Christiane Jaccottet
(clavecin), András Kecskés (luth), Peter Widensky (orgue
positif),
Alexandra Bachtiar
(violoncelle), René Clemencic
joue de la flûte à bec.
Sonate No. 1 F Major
1
Adagio
2 Allegro
3 Largo
4 Allegro
Sonate No. 8 D Minor
5 Adagio
6 Allegro
7 Largo
8 Presto
Sonate No. 3 G
Minor
9 Adagio
10 Allegro
11 Adagio
12 A Tempo Giusto (Presto)
Sonate No. 6 C
Major
13 Adagio
14 Allegro
15 Adagio
16 A Tempo Giusto (Presto)
Sonate No. 2 D Minor
17 Adagio
18 Allegro
19 Largo
20 Allegro
Sonate No. 4 E Minor
21 Adagio
22 Allegro
23 Adagio
24 Allegro
Vidéo 4 – Extrait de l'Estro-poetico armonica, le 50ème psaume dans son intégralité et dirigé par
René Jacobs
pour DHM en 2011.
MARDI :avec
masque et tuba, Pat a plongé dans l’abyssale discographie
post-mortem de Jimi Hendrix, sorti en 1980 « Nine to the
universe » est un montage à partir d’improvisations
d’obédience bluesy, où le Vaudou child assène des solos
époustouflants.
MERCREDI :there’s
nothing but the blues ! Le credo de Bruno
cette
semaine avec l’écoute du dernier Eric Gales« A tribute to
LJK », derrière ces initiales se cache le frère du
guitariste, et derrière la console le producteur Joe Bonamassa, du
blues et du meilleur.
JEUDI :dans
sa série disque légendaire (troisième du nom), Claude présente la première gravure de la « Passion selon St Matthieu » de Bach en stéréo en 1958. Les deux Chœurs, l'orchestre et les solistes peuvent enfin dialoguer dans un espace ouvert et suivant un effectif allégé par le maestro Karl Richter, sans rival dans ce style trait-d'union entre l'oratorio monophonique empâté et les recherches encore ésotériques des baroqueux…
VENDREDI :Luc
a bien sûr été voir Jodie Foster dans le film de Rebecca
Zlotowski« Vie
Privée »une
comédie policière où
il est question de vrai-faux suicide, de psychanalyse, rondement
menée et
finement interprétée,
on
y passe un bon moment.
👉La
semaine prochaine,
on
commence les hostilités dès lundi, avec les frères Marcello et des
concertos pour hautbois, deux autres frangins, les Fogerty de
Creedence Clearwater Revival pour un live controversé, le top départ
d’un nouveau feuilleton dédié au folk-rock, donc avec Bob Dylan
en bonne place, et au cinoche la ressortie d’un chef d’oeuvre
signé Orson Welles. On a zyeuté le brouillon de Bruno et décelé
le nom d’une chanteuse qui aimait Bécassine et les pandas… on a
sûrement mal lu !