jeudi 19 mai 2022

BORODINE – Symphonie N°2 (1876) - Kirill KONDRASHINE (Live 1984) – par Claude Toon


- Dis donc Claude, c'est l'écoute en aveugle réalisée par la revue Classica qui t'inspire cette chronique concernant le chimiste et médecin russe, compositeur à ses heures ?
- En effet Sonia, mais après l'écoute de l'interprétation retenue par les critiques ; j'avoue que je n'avais pas une passion dévorante pour cette symphonie que je trouvais brouillonne… comme quoi… une interprétation habitée et 
- Il existe déjà une chronique sur ce musicien : le célèbre "dans les steppes de l'Asie centrale" et les "Danses polovtsiennes" extraites de son opéra le Prince Igor… c'est maigre…  
- Le catalogue est maigre, forcément quand on exerce trois métiers, mais cette interprétation vivifiante et épique de Kirill Kondrashine permet de sortir des sentiers battus. Coup de bol, une vidéo YouTube nous la propose…
- Question peut-être idiote Claude… De la musique russe en cette période d'épouvantable guerre d'agression… Ne va-t-on pas heurter les lecteurs ?
- Ô Sonia, je reconnais bien là ton empathie… Je ne pense pas connaissant le profil éclairé de nos lecteurs… La culture russe est incompréhensible, on nage de dictatures en tyrannies depuis la nuit des temps. Le régime tsariste conduisit Tchaïkovski au suicide pour homosexualité et le stalinisme pourchassait Chostakovitch ou Prokofiev pour leurs écarts par rapport aux règles artistiques ringardes et obligatoires. Je parle souvent des compositeurs victimes du totalitarisme dans mes chroniques… Je ne connais franchement aucun d'eux pouvant se revendiquer comme belliciste ou pire… bien au contraire, alors écoutons-les…

Nota : la pochette semble correspondre à une gravure isolée de Shéhérazade de Rimski-Korsakov. C'est le cas mais l'album a juste repris ici le visuel de la pochette LP de 1980. Le CD est bien complété par la symphonie de Borodine… Les deux enregistrements ayant un point en commun d'importance, ils ont été captés lors de sessions studio et en concert avec l'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam… 


Borodine (1833-1887)

Un débat fait rage depuis des semaines à propos de l'intérêt ou du rejet de la musique et des artistes russes en ces temps horrifiques. Le Deblocnot n'a jamais abordé des sujets politiques conflictuels en dehors des billets sur les livres ou les œuvres cinématographiques ou musicales qui évoquent les horreurs de la guerre et les atrocités commises par les dictatures. La question fut toujours d'actualité au fil des siècles : la musique allemande vs française pendant les deux grandes guerres, les procès contestables contre les artistes qui, pour la plupart, essayaient de maintenir un terreau culturel indépendant des combats idéologiques (Taking sides, le cas Furtwängler de István Szabó (2001), reprise au théâtre avec Michel Bouquet). Je ne donnerai pas mon opinion détaillée sur l'agression abjecte de l'Ukraine, quoiqu'elle figure de facto dans la phrase. Valery Gergiev soutient son ami soudard "Poutine". Ça me déçoit, mais je ne vais pas supprimer les articles le concernant, d'autant que ma conception de mes billets privilégie l'œuvre avant l'interprète. L'homme a fait son choix, l'impact sur sa carrière est net : il a été débarqué de tous ses postes en occident et les bienpensants des associations anti-corruption détricotent son pharaonique patrimoine ; ils ont attendu trente ans pour le faire !! Sans doute après s'être arraché ses billets de concerts à New-York, à Londres, à Paris, à Vienne… Voyez le genre humain, je passe…  "Allez Sonia, Borodine au programme…".

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L'article dont vous êtes le héros (les anciens amateurs de ces petits ouvrages aventureux des années 80 préfigurant les jeux vidéo comprendront). Cela peut se révéler fastidieux lors d'une lecture saturée des fameux (Clic), principe destiné à ne pas recopier à satiété la biographie des compositeurs. Exception pour Borodine cette semaine. Une personnalité moins présente que Beethoven (39 articles) dans le blog. "Comment cela Sonia "solution de fainéant" ?)


Alexandre Borodine se définissait comme un compositeur "du dimanche". Difficile pour ce passionné de musique, surement doué en tout, de trouver le temps disponible de s'adonner à l'écriture de partitions en alternance avec la rédaction de publications pointues sur ses travaux réputés en chimie. Il est célèbre pour ses découvertes sur les aldéhydes comme le formaldéhyde… (Le formol et Cie)


Soirée chez Balakirev (Borodine 3è  à partir de la gauche)

Alexandre Borodine est né en 1833 en tant que "bâtard" du prince géorgien Louka Stépanovitch Guédianov… Grand Seigneur, le prince s'assurera que son "fils naturel" soit respecté et non mis au banc de la société féodale tsariste, et de plus : qu'il ne manque de rien, même après sa mort en 1840. Dès ses sept ans, l'enfant montre sa passion pour la musique et commence son apprentissage en autodidacte de la flûte, du piano et du violoncelle. Sa mère et son père adoptif choisissent pour lui les études de médecine, le jeune Alexandre étant par ailleurs fasciné par la chimie depuis l'âge de dix ans… Âme sensible, il pratiquera peu la médecine militaire pour laquelle il a été formé, étant choqué à la vue des affreuses blessures de guerre. Par contre, il obtient un poste de professeur de chimie et marquera l'histoire de cette science de manière notable…

En 1857, il est amené à soigner Moussorgski. Une rencontre importante qui lui ouvrira les portes des musiques et compositeurs en vogue en cette période romantique. Puis en 1862, il se lie d'amitié avec Balakirev alors que le groupe des cinq est en train de voir le jour en réaction à l'académisme musical russe. Pour mémoire, en font partie : César CuiMili BalakirevModeste MoussorgskiNikolaï Rimski-Korsakov et Borodine lui-même. Que des compositeurs autodidactes, Nikolaï Rimski-Korsakov étant le plus doué au point de révolutionner l'art de l'orchestration (Index).


Affiche du Prince Igor

Borodine écrit sa 1ère symphonie en 1867. Bien que les thèmes soient attachants et caractéristiques du style slave, épique et pathétique, le succès n'est pas au rendez-vous. C'est Liszt, rencontré lors d'une tournée scientifique, qui la fera apprécier. Le manque de maîtrise est patent avec de nombreuses répétitions et l'image d'un musicien qui cherche comment aborder les développements. Une 2ème symphonie plus aboutie sera terminée en 1876 après 7 ans de travail… On comprend mieux la minceur du catalogue de Borodine en prenant en compte un tel délai. Une 3ème symphonie ne sera jamais terminée. Deux quatuors seront composés ainsi que quelques autres ouvrages mineurs.

Le grand œuvre entrepris par Borodine se résume à un opéra qui ne sera pas terminé de sa main, Le prince Igor. Un ouvrage inspiré d'une légende médiévale qui conduira le compositeur à des recherches ethnologiques dignes du hongrois BartókRimski-Korsakov et Glazounov compléteront l'orchestration et le Le prince Igor sera créé en 1890. Les Danses Polovstiennes sont extraites de cet opéra. Quant à Dans les Steppes de l'Asie centrale, un court poème symphonique composé en 1880, il répond à une commande lors du 25ème anniversaire du Tsar Alexandre II et est dédié à Franz Liszt. C'est l'œuvre la plus populaire et souvent jouée de Borodine.

De santé fragile, Alexandre Borodine sera victime de nombreuses crises cardiaques dont la dernière en 1887 lui sera fatale. Il n'a que 53 ans. Pour l'anecdote, cet homme au génie éclectique participera à la création de la première école de médecine féminine en Russie.

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Alexandre Serov 

Il est difficile de pratiquer la chimie et la composition en même temps. La 2ème symphonie ne durant pourtant qu'une demi-heure (160 pages de partition néanmoins) mettra sept ans à voir le jour… Il existe un texte de Rimski-Korsakov amusé de voir son ami Alexandre courir de son laboratoire à son piano qui dénote une méthode de travail pittoresque :

"En lui rendant visite, je le trouvais rarement travaillant dans le laboratoire qui jouxtait son appartement. Lorsqu'il était assis au-dessus de ses cornues remplies d'un gaz incolore et qu'il le distillait au moyen d'un tube d'un récipient dans un autre, je lui disais qu'il « transfusait le vide dans le vide ». Son travail terminé, il se rendait sans moi à son appartement, où il commençait des opérations musicales ou des conversations, au milieu desquelles il se levait, courait au laboratoire pour voir si quelque chose n'avait pas brûlé ou bouilli ; en attendant il remplissait le couloir d'incroyables enchaînements de successions de neuvièmes ou de septièmes."

Par ailleurs, Borodine à partir de 1874 est nommé professeur adjoint de chimie à l'Académie médico-chirurgicale de Saint-Pétersbourg. Les premières mesures sont couchées sur le manuscrit en 1870, peu de temps après la création de la 1ère symphonie. Le travail sera interrompu plusieurs fois : par la rédaction du livret du Prince Igor et la composition de musique pour l'acte IV d'un projet d'opéra-ballet, Mladá. Cet opéra-ballet destiné aux théâtres impériaux était à l'origine confié à un compositeur oublié, Alexandre Serov qui meurt prématurément en 1871. On fait appel au groupe des cinq dont les membres se répartissent la tâche. De cette affaire brouillonne ne subsiste justement qu'une miette de l'acte IV de la main de Borodine dont Rimski-Korsakov assurera une réorchestration et l'édition. Cinq minutes en tout et pour tout pour les inconditionnels (You Tube). Précisons que les passages chorégraphiques devaient s'intégrer dans un opéra. Rimski-Korsakov reprendra à son compte le livret pour une version exécutable de ce conte lyrique et chorégraphique terminé en 1890. Un seul enregistrement existe sous la baguette de l'infatigable Yevgueny Svetlanov. Bref, comme mon billet, avec toutes ces interruptions, la symphonie n'avance guère…

En 1870, le premier mouvement est achevé dans sa première mouture pour piano. Entre 1872 et 1873, l'ensemble de la composition prend forme. Automne 1876, la partition "terminée" est attendue par la Société musicale russe pour création mais, croyez-le ou non, Borodine a égaré la moitié de la partition ! Il doit réécrire le premier et le dernier mouvement en étant pourtant alité. La première a enfin lieu le 10 mars 1877 sous la direction d'Eduard Nápravník. Un succès modéré du fait, dira Rimski-Korsakov, "d'une partie de cuivre trop épaisse" ; influence possible de son mentor Liszt qui lui conseillera de ne rien modifier, conseil non suivi, on pourra affirmer "heureusement".

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Kirill Kondrashine

Entrée au panthéon du Deblocnot du maestro Kirill Kondrashine. Il a été mentionné dans diverses discographies alternatives notamment à propos de sa remarquable intégrale des symphonies de Chostakovitch (pour la 8ème symphonie, Rudolf Barchaï l'avait remplacé au pied levé, la vidéo YouTube ayant disparu juste avant la rédaction) ! Mention aussi pour Don Quichotte de Richard Strauss avec Mstislav Rostropovitch au violoncelle.

Kirill Kondrashine voit le jour à Moscou en 1914. Il est juste de l'inscrire dans la liste des chefs d'orchestre russes de premier plan au XXème siècle avec Evgeny Mravinsky, Evgeny Svetlanov et Guennadi Rojdestvenski. Il apprend le piano mais c'est l'orchestre qui va le fasciner et, dans un premier temps, la scène lyrique. De 1943 à 1956 il devient chef permanent du Théâtre Bolchoï à Moscou. En 1956, Staline prend un aller simple pour l'enfer. Kondrashine, encore jeune, démissionne avec fracas du Bolchoï, dépité par le conservatisme des lieux. Sous l'impulsion de son ami le violoniste David Oïstrakh, il commence une carrière plus symphonique et devient le premier chef à pouvoir diriger à travers le monde tout en ayant la charge de 1960 à 1975 de l'Orchestre de Moscou dont le niveau rivalisera à force de travail avec celui de Leningrad. Ses voyages à l'ouest finissent par irriter les autorités ; l'histoire se répétera avec son confrère Svetlanov. (Clic)

En 1975, il quitte (on le pousse ?) l'Orchestre de Moscou et part définitivement à l'ouest en 1978, à Amsterdam où Bernard Haitink lui propose un poste de codirecteur du Concertgebouw à ses côtés. C'est de cette époque que date le superbe disque écouté ce jour… Hélas, en 1981, une crise cardiaque le terrasse après un concert à la NDR de Hambourg lors duquel il dirige la 1ère symphonie de Mahler, compositeur qu'il avait fait connaître dans sa patrie natale. Un concours Kondrashine a été créé à Amsterdam en 1984.

On associe souvent l'art de cet homme à la musique russe. C'est assez justifié mais limitatif. Kirill Kondrashine brillait dans un répertoire très large, de Mozart à tous les romantiques. À titre personnel, je n'ai jamais entendu une interprétation du concerto pour violon de Brahms plus habitée et électrisante que celle réunissant en 1967 ce chef et Leonid Kogan ! LP Label Chant du monde à l'origine bien difficile à trouver. Une écoute en aveugle à domicile de quatre grandes versions a confirmé sans appel cette opinion… Voir aussi l'article sur ce concerto dans l'interprétation d'Hilary Hahn(Clic)

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"Cosaques zaporogues" de Ilya Repine (1891)

Le portrait ci-dessus de Borodine tout comme celui si célèbre par son réalisme de Moussorgski agonisant, le visage bouffi par l'alcool et les drogues, saucissonné dans une robe de chambre informe (Clic), sont du peintre russe Ilya Repine, génie du pinceau. Son tableau ci-contre de 1891 intitulé "Cosaques zaporogues" de 2x4m demanda dix ans de travail au peintre, un délai à rapprocher de la durée de composition de la symphonie de Borodine. (L'artiste étudia une documentation très exhaustive par souci de réalisme pour peindre cette fresque tumultueuse où les soudards écrivent au sultan de Turquie… dans un délire de rire et d'élitisme). Les deux musiciens et le peintre étant amis, cette illustration nous permettra de mieux appréhender la rudesse du 1er mouvement et le final…

Orchestration : Piccolo, 2 flutes, 2 hautbois + cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, tuba, 3 timbales, triangle, tambourin, grosse caisse, cymbales (final), harpe, cordes.

Plus colorée que celle des confrères germaniques, cette orchestration fleure bon celle préconisée à ses amis et élèves par Rimski-Korsakov.



Ilya Repine (1844-1930)

1 - Allegro - Animato assai : Borodine, à l'instar de ses amis compositeurs slaves ne cachait pas sa passion pour les drames épiques, les sagas exaltées, cette fusion entre passion et fureur galvanisant l'âme russe. Je n'ai pas choisi le tableau de Repine sans arrière-pensée : on part guerroyer dans une belle confusion bravache : hilarité, chanson, cohue… Même les danses sont acrobatiques, le Kazatchok fatigue plus les cuisses que le slow 😊. Folklore, férocité et sentimentalisme vont nourrir la partition considérée de par sa fougue par nombre de musicologues comme le chef-d'œuvre du maître autodidacte. Certains discernent une influence du monde héroïque de l'opéra le prince Igor dont l'intrigue enchaîne à l'époque médiévale : combats, pillages, rapt de beautés et amour courtois, danses frénétiques.

L'introduction reflète bien ses sources d'inspiration : des sections répétées avec hardiesse et constituées pour chaque cellule de deux mesures, un puissant point d'orgue et des traits féroces aux cordes. Les premières mesures de la Dante symphonie de Liszt ne sont pas si éloignées. S'enchaînent ainsi trois motifs similaires puis deux autres complémentaires renforcés par une majestueuse accentuation des cors aux points d'orgue. Waouh, l'effet est dramatique ! [0:24] S'en suit une brève chevauchée intrépide rythmée et marquée par l'entrée en lice des bois. [0:42] Le premier bloc thématique est repris, plus viril que jamais par l'ajout des trombones qui renforcent les rugissements des cors. Rimski-Korsakov trouvait les cuivres trop présents, on peut difficilement lui donner tort, mais franchement ça jette ! À noter que cette double exposition des deux motifs rappelle la forme sonate, mais avec une grande liberté d'écriture. [1:32] Un passage fantasque avec une mélodie pastorale aux cordes témoigne d'une belle inventivité. Il faut plusieurs écoutes avant d'apprécier cette fantaisie structurelle et, avouons-le, Kirill Kondrashine apporte une transparence miraculeuse à cette orchestration chargée.

[3:13] Le motif martial initial parcourt le mouvement y compris dans le développement animé par une cavalcade frôlant le burlesque. [5:28] Symétrie sonate oblige, la reprise est rigoureuse hormis un allègement sonore, trompettes en avant. La coda n'est autre qu'un puissant rappel du motif initial.


Boyan jouant du qusli (à droite) - Viktor Vasnetsov

2 - Scherzo. Prestissimo - Allegretto - Tempo I : [8:01] En fa majeur, le scherzo abandonne le ton tragique de l'allegro pour un discours plus fantasque et même chorégraphique tel que l'on peut l'entendre chez Tchaïkovski. [9:37] Le trio est une mélopée guidée par la petite harmonie avec une douce scansion au triangle. Ceux qui connaissent dans les steppes de l'Asie centrale ne seront guère déroutés. [11:24] On ne peut pas parler de reprise du scherzo da capo mais plutôt d'une conclusion gaillarde pleine de gaîté.

 

3 – Andante : [13:34] En ré bémol majeur. La clarinette et la harpe entonnent une mélodie élégiaque. Un solo de cor noté cantabile prolonge avec sensualité ce tableau du barde slave Boyan jouant de la cithare (qusli). Le flot musical se développe avec une force pathétique. Borodine nous "balade" de variations en variations dans un mouvement passionné. [18:14] Clarinette et hautbois introduisent un passage émouvant dans lequel les trombones suggèrent un drame dont nous n'apprendrons rien. [20:31] clarinette, cor et harpe concluent avec tendresse ce mouvement.

Le final est enchaîné sans transition.

 

4 - Finale. Allegro : [20:58] Le final trépidant fait appel aux percussions : grosse caisse, cymbales, tambourin, etc. Mi-forme sonate mi-forme rondo plus libre, on lira sous la plume des musicologues que cet allegro se compose d'une suite de thèmes empruntés aux danses slaves. Juste deux impressions qui n'engagent que moi : un petit esprit orientalisant digne du Shéhérazade de Rimski-Korsakov et pourquoi pas une influence sur la musique des grandes fresques héroïques hollywoodiennes…



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Discographie alternative :

J'ai écouté différentes versions classées derrière celle de Kirill Kondrashine par Classica, un palmarès qui m'a semblé plutôt pertinent. Il y a les chefs frénétiques : Jean Martinon (surprenant de tels tempos) avec le symphonique de Londres en 1959 (Clic) et Carlos Kleiber en live en 1972 avec l'orchestre de la Radio de Stuttgart (Clic). 25 minutes chacun, un allegro furieusement animato mais les deux maestros proposent des interprétations parfaitement sous contrôle !

Pour compléter, une intégrale des symphonies 1 et 2 et des ébauches de la 3ème symphonie gravée par Loris Tjeknavorian, chef et compositeur arménien né en Iran en 1937. Cette captation pour RCA de 1977 est disponible en CD et sur les sites de téléchargement comme Discogs. Je ne connais pas cet artiste mais à l'évidence il sait ôter à l'œuvre toute outrance patriotique au bénéfice d'un romantisme poignant. Bien que non mentionnée dans Classica, j'avoue avoir été conquis par le dynamisme de cette interprétation. (Clic) Le National Philharmonic Orchestra est un orchestre britannique de bon aloi créé un temps par RCA pour les enregistrements en studio (1964-1990). On doit à cette phalange 75 musiques de film célèbres, de Ben Hur à L'Exorciste en passant par Barry Lyndon… 




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