- Pas de pochette de CD Claude, tu ne nous parles pas d'un disque mais de
concerts, pourtant Sibelius est un compositeur dont la discographie
orchestrale est riche…
- La suite de Lemminkäinen nécessite les meilleurs orchestres, ceux qui
ont un son délié, des cuivres éclatants et là je vous gâte faute d'un CD
disponible sur You Tube.
- Hummm, Concertgebouw d'Amsterdam et Philharmonie de Vienne, en effet…
Esa-Pekka Salonen, ça me parle, Franz Welser-Möst pas du tout…
- C'est un maestro autrichien discret, de grand talent, le directeur du
symphonique de Cleveland depuis vingt ans et un habitué de Vienne…
- Un beau héros blond en en-tête, surement un ouvrage inspiré des légendes
du Kivala tant appréciées de Sibelius…
- Kalevala Sonia, Kalevala pas Qui-va-là… Oui, un cycle mythique pour les
finlandais et ici les mésaventures de Lemminkäinen, un guerrier coureur de
jupons…
Jean Sibelius vers 1892 |
Mes compatriotes mélomanes apprécient-ils enfin Sibelius le mal-aimé ? Question pertinente à propos du composteur finlandais qu'un certain obscur compositeur national taxait de "plus mauvais compositeur du monde" au lendemain de la Libération. (Je balance : René Leibowitz, critique acerbe, apôtre intégriste d'un sérialisme absolu comme il y a une loi de la Relativité générale ; un gars totalement oublié, lâché par Boulez). Je lui en veux d'avoir flingué mon compositeur finnois favori et Bartók aussi soit dit en passant. (D'ailleurs, on ne trouve aucun enregistrement de ses œuvres, juste un copieux coffret de 13 CD d'une anthologie de ses gravures franchement datées d'ouvrages du grand répertoire - hormis une vigoureuse intégrale des symphonies de Beethoven. Bon, son livre sur Schoenberg paru chez Seuil-Solfège est excellent.)
- Dis Claude, ça s'appelle tirer sur une ambulance ce paragraphe, du gros
calibre…
- Oh Sonia, pas une ambulance, un corbillard. Je n'aime pas les critiques
négatifs et excessifs !!!!!
- Toujours le dernier mot… hihihi…
Mes lecteurs habituels connaissent mon aversion pour les superlatifs
formulés de cette manière :
Le meilleur……… de tous les temps (comme
dans les exercices de grammaire à trous du Bled, vous pouvez compléter dans
les pointillés : baryton, maestro, violoniste, compositeur, Bach,
Mozart
ou
Wagner, que sais-je ?) Concept absurde car le choix fluctuera au gré de nos
sensibilités. Tous les créateurs et les artistes ont connu des hauts et des
bas, même si, il faut en convenir, certains ont des capacités
exceptionnelles qui les placent vers les sommets.
Sibelius
a commencé à se faire une place tardivement en France. Comme
Brahms
qui du coup, à mon humble avis, sature désormais avec ses symphonies la
programmation de la Philharmonie de Paris –
Mahler
également - les partitions doivent tomber en guenilles !
Une exception pour
Sibelius, le très beau
concerto pour violon
cohabite de manière envahissante avec ceux de
Beethoven,
Brahms
et
Tchaïkovski. Donc : onzième article consacré au compositeur finlandais et de nouveau
de la musique symphonique. C'est assez logique car c'est dans ce domaine que
notre homme a le plus composé.
(Index)
Esa-Pekka Salonen |
Un cycle de
sept symphonies
et de nombreux
poèmes symphoniques
font désormais les choux gras de la discographie et petit à petit des
concerts. En 2007, salle Pleyel,
Esa-Pekka Salonen
avait donné sur une semaine l'intégrale des symphonies avec l'orchestre philharmonique de Los Angeles
dont il assurait la direction à l'époque. Le jeudi 8 novembre, j'avais pu
savourer avec Maggy Toon, pourtant pas une inconditionnelle de
Sibelius, cet orchestre aux couleurs franches dans les
4ème
et
7ème
symphonies
et dans une création du compositeur américain
Steven Stucky.
Salonen
compose et défend avec fougue la musique contemporaine. Les sept
symphonies montrent une évolution stylistique nette sur une période allant de
1899 à 1924. Les trois premières à la structure
postromantique, les
4ème
et
5ème
au langage plus libre, au climat sombre et combatif à l'image des
bouleversements politiques tragiques du début du XXème siècle, une
6ème
un peu simplette mais poétique et la
7ème, étrange, mystique et guère fidèle aux règles de la tonalité et de la
forme sonate, en un seul mouvement (en apparence) qui lorgne vers la
modernité. Les 2, 4, 5 et 7 ont donné lieu à des chroniques dans le blog.
À ces
sept symphonies, on peut ajouter la
Kullervo symphonie
de 1892, symbiose entre la symphonie instrumentale et l'oratorio
profane, et la
Suite de Lemminkäinen
op. 22 de 1892 qui se présente sous forme d'un groupe de quatre
poèmes symphoniques autour d'une thématique épique unique. Une œuvre de
presque une heure. Le mouvement titré
Le cygne de Tuonela
est souvent interprété de manière isolée dans la collection "Ahh les beaux adagios…")
Pour mieux faire connaissance si nécessaire avec
Sibelius
(1865-1957 – ce qui en fait le contemporain et l'ami de
Richard Strauss), une biographie est à lire dans le billet consacré à sa
4ème symphonie
(Clic). Rappelons que le musicien cessera de composer début des années
1930 soit trente ans avant sa mort à 91 ans.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Franz Welser-Möst en 2020 |
Il y a une quinzaine, j'évoquais la passion qu'éprouvait dans sa jeunesse
Gustav Mahler
pour les chants populaires en langue germanique compilés par les poètes
Clemens Brentano et Achim von Arnim au
début de l'époque romantique dans trois recueils intitulés
Des Knaben Wunderhorn
(Clic). L'autrichien y avait puisé la quasi-totalité de ses textes pour les
Lieder composés avant 1900. Sibelius
travaillera de la même manière.
Si pour son premier poème symphonique
En Saga
écrit en 1892,
Sibelius
réfutait toute influence littéraire, ça ne sera pas le cas pour nombre de
ses œuvres orchestrales ultérieures
(Clic). Soulignons que ce poème symphonique fût écrit en réponse au rejet
temporaire de
Kullervo, grande symphonie avec solistes et Chœur d'hommes, déclarée trop difficile
à exécuter par les musiciens d'Helsinki malgré l'insistance de
Robert Kajanus, maestro et ami du compositeur. Cette méga symphonie s'inspirait déjà des
légendes du Kalevala, œuvre romanesque fondatrice de la mythologie aux accents patriotiques
propre à la Finlande.
Le Kalevala est une saga épique
rédigée entre 1845 et 1846 par un pittoresque intellectuel
finlandais, Elias Lönnrot (1802-1884). Sur une
encyclopédie en ligne bien connue, on peut lire : médecin, explorateur,
linguiste (le bonhomme est aussi suédophone), folkloriste, botaniste,
journaliste, éditeur, et enfin écrivain et professeur de finnois… À
l'instar de Brentano, von Arnim, des frères Grimm et
plus tard de
Bartók
dans leurs contrées respectives, Lönnrot parcourt les provinces de
Finlande et de
Carélie pour consigner les légendes
locales. Ainsi vont naître les récits du Kalevala, ouvrage le plus connu, mais aussi les poèmes
Kanteletar et des proverbes
titrés Sananlaskuja. Si je vous conte que Kullervo est un
jeune guerrier qui massacre tout ce qui bouge, un magicien qui résiste à la
noyade, à la crémation, à la pendaison et à Donald Trump, un soudard qui
viole sa sœur (sans le savoir !?) avant de se faire justice en s'empalant
sur son épée, ces joyeusetés vous feront penser à
Game of Thrones à juste
titreJ. Du sexe, de la violence, des morts et des résurrections, mais aussi des
amourettes. En un mot tout cela fleure bon l'héroïc fantasy.
Lemminkäinen est un autre héros épique,
mais un peu moins tragique…
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Lemminkäinen soignée par sa mère (Akseli Gallen-Kallela) |
Le cygne est en haut à gauche, prudent |
Déçu par le manque de succès rencontré par ses premières œuvres
symphoniques,
Sibelius
imagine dès 1893 écrire un opéra. La deuxième partie du XIXème
siècle est friande d'art lyrique, je l'ai souvent évoqué. La lecture de
l'essai de
Wagner
Oper und Drama
l'encourage à poursuivre dans cette voie. La philosophie de
Wagner
tendait à promouvoir
l'œuvre d'art total intégrant l'art
dramatique, la poésie et la musique. Il mettra en pratique sa théorie dans
les grands opéras qui tournent le dos aux opéras "en discontinu" avec des
airs de bravoures rappelant l'écriture en vers ou prose des grandes pièces
de la tragédie classique (Le
Ring,
Tristan,
Parsifal). Le "temple" de
Bayreuth constitue, architecturalement
parlant, l'aboutissement du principe ; l'orchestre caché sous la scène
permet aux mélomanes de baigner dans la symbiose entre la force du texte et
la musique.
Sibelius
envisage de mettre en scène les aventures d'un personnage clé du
Kalevala :
Lemminkäinen. Il sollicite le poète
Juhana Heikki Erkko (1849-1906) pour écrire un livret pour le
projet :
La Construction du bateau ; pourquoi pas ? Mais un voyage à Bayreuth en 1894 où il
assiste à des représentations des hits que sont
Tristan
et
Parsifal
le stoppe dans son élan ; il pense même abandonner la composition.
Après l'analyse d'œuvres de Liszt, inventeur du poème symphonique, et mûre réflexion, Sibelius commence l'écriture de la Suite de Lemminkäinen en quatre parties. La première de la suite est donnée en 1896. Les musiciens râlent et se rebellent de nouveau devant les difficultés, les querelles entre instrumentistes et Sibelius se succèdent. Les critiques, fidèles à eux-mêmes, persiflent. On ne jouera plus que le cygne de Tuonela jusqu'en 1935… On s'étonne que Sibelius picoleL. Signalons que des modifications sur l'orchestration et l'ordre des pièces sont apportés en 1897, 1900 et 1939 et enfin en 1947.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
La suite comporte quatre mouvements en forme d'épisodes narratifs ; on
pourra songer à
Shéhérazade
de
Rimski-Korsakov, ouvrage construit sur un principe identique ; et peut-être même à la
symphonie Fantastique
de
Berlioz
voire
Harold en Italie
du même génie français ! Objectivement, la
Suite de Lemminkäinen
est bien vivante mais ne se hisse pas au niveau de la perfection des
chefs-d'œuvre cités.
Lemminkäinen et les jeunes filles |
1
–
Lemminkäinen et les filles des iles : Le jeune héros fougueux tue un roi
d'un royaume voisin. Il prend la poudre d'escampette et se réfugie dans une
île peuplées de jolies filles… Il est tué à son tour… découpé et jeté façon
puzzle dans Tuonela, la rivière
ceinturant l'enfer (au sens royaume des morts).
2 – Le cygne de Tuonela : avant
1947, ce "mouvement lent" était placé en 3ème position,
avant le final. Il évoque un cours d'eau stagnant comme l'éternité sur
lequel flotte un cygne sacré gardien des lieux. Le morceau est très connu de
par le chant funèbre du cor anglais tenant le rôle du cygne.
Esa-Pekka Salonen
revient à la tradition en le plaçant avant le final.
3 –
Lemminkäinen à Tuonela
: La mère du héros rassemble et recoud les morceaux de son fils puis implore
les dieux de fignoler les soins façon Frankeinstein et de ressusciter son
fils ; les dieux acceptent. On soulignera au passage un rapprochement du
couple Tuonela-Cygne avec celui
Styx-Charon dans la mythologie
grec.
4 –
Le voyage de retour de Lemminkäinen : Passage rendu plus concis en 1896-1897, très coloré, symbolise le retour
triomphal du héros dans sa patrie.
L'orchestration comprend : 2 flûtes + 2 picolos, 2 hautbois, 2 clarinettes,
clarinette basse, cors anglais, 4 cors, 2 bassons, 3 trompettes, 3
trombones, tuba, timbales, cymbales, tambourin, triangle, grosse caisse,
cordes.
Partition
: mouvements
(1),
(2),
(3),
(4).
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Faute d'une vidéo éditée à partir d'un disque recommandable en tout point
et surtout disponible, je propose une joute entre deux chefs, chacun à la
tête d'un orchestre de renom et en concert, deux maestros du même âge, la
petite soixantaine.
Esa-Pekka Salonen a déjà fait la une par deux fois du blog. Une première fois en dirigeant l'orchestre de la radio suédoise comme accompagnateur de la violoniste Hilary Hahn dans le concerto de Schoenberg (Clic), une référence dans la discographie récente. Puis j'avais retenu son interprétation de la fresque instrumentale et mystique de Des Canyons Aux Étoiles d'Olivier Messiaen, là encore un must dans un répertoire où peu de chefs se distinguent avec une telle facilité. La carrière du chef finlandais était détaillée dans ce second billet. (Clic) Esa-Pekka Salonen a gravé la suite de Sibelius en 1990 avec l'orchestre de Los Angeles qu'il dirigera de 1992 à 2009, modernisant son répertoire. Il succédait à 34 ans à Zubin Mehta, Carlo Maria Giulini et André Previn !!! Il le quitte très aimé en cédant la baguette à un autre jeune talent, vénézuélien, âgé de seulement 28 ans : Gustavo Dudamel. La vidéo reproduit un concert volcanique de 2007 avec le Concertgebouw d'Amsterdam.
Je suis jaloux de l'énergie capillaire de
Franz Welser-Möst, de ces bouclettes insolentes la soixantaine passée depuis août ! Blague à
part, ce chef autrichien moins star system que l'un de ses prédécesseurs
autrichiens se destinait à une carrière de violoniste. Un grave accident de
voiture à l'âge de dix-huit ans (Ah les jeunes au volant) met fin à ce
projet et
Franz
se dirige alors vers la direction d'orchestre. Son parcours est rapide :
chef à 22 ans de l’Orchestre des Jeunes Gustav Mahler
fondé par
Abbado.
Abbado
lui demande de devenir son assistant à l'Opéra de Vienne, il n'a que 27 ans. En 1990 nomination comme Directeur de la
Philharmonie de Londres, le jeune chef succédant à
Klaus Tennstedt
déjà malade. Les critiques se gaussent de l'arrivée d'un "gamin inexpérimenté"… Il quitte Londres en 1996 sans avoir conquis la critique
anglaise.
De 1995 à 2008, il occupe les postes de chef principal puis
de directeur de l'Opéra de Zurich. Parallèlement,
Welser-Möst
dirige très fréquemment la Philharmonie de Vienne, sans doute le meilleur orchestre de la planète mais qui n'a pas de
directeur attitré (oui, oui, il y a
Berlin,
Dresde, etc…). En 2000, il accepte une nomination comme directeur de l'Orchestre de Cleveland, succédant à un maestro de légende :
Christoph von Dohnányi
qui dirige depuis 18 ans cet orchestre illustre membre des
big five
(Orchestres de
New York,
Boston,
Chicago,
Philadelphie,
Cleveland).
Côté critique, c'est reparti pour un tour sur le thème "ce mec il est moins bien que celui d'avant". À la tête de la cabale, Donald Trump Rosenberg,
joueur de cor et journaleux sans envergure qui écrit du pipeau car vingt ans
plus tard
Welser-Möst
occupe toujours le poste. Ben oui, il change le répertoire et le prolonge
avec des œuvres contemporaines… Il a été reconduit jusqu'en 2027 !
Vous en connaissez beaucoup des artistes médiocres que l'on garde
précieusement 27 ans et peut-être plus ? Il y a une justice,
Rosenberg sera licencié du journal
The Plain Dealer en 2008 pour
son animosité infondée envers Welser-Möst. Le maestro a un style : grand, aristocratique, une battue élégante, aucun
hédonisme, la musique et rien d'autres. Ah la
8ème symphonie
de
Chostakovitch
salle Pleyel en 2013 en tournée ! Sa discographie est abondante tout
comme sa vidéothèque, ce support ayant supplanté le CD pour les
enregistrements en live des opéras, domaine où l'activité du chef est riche.
La
Philharmonie de Vienne
l'a invité deux fois pour diriger le concert du nouvel an…
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Tout l'art musical de
Sibelius
s'illustre dans les premières mesures. Un accord des quatre cors au
lointain, de légers mais vibrants trémolos de cordes et le chant solitaire
de la clarinette : une lumière mordorée entre les sapins se reflétant sur
les lacs. Une aurore crépusculaire (oxymore volontaire ma chère Sonia). Plusieurs crescendos des cordes enchanteurs nous préparent à une
réjouissante cavalcade de la petite harmonie enjolivée par le triangle…
Question, est-ce
Lemminkäinen chevauchant sur son
destrier ou cavalant après les nymphettes de l'île où il a trouvé refuge,
avant de les chevaucher ? Désolé pour ma gauloiserie. On comprend mieux dès
cette introduction pourquoi les musiciens faisaient la moue face à une
partition gorgée d'ambiguïté. Son ami
Richard Strauss
jouait sur les superpositions des mélodies distribuées entre les pupitres,
de vague en vague.
Sibelius
reprend la technique à son compte. Les ruptures de tons et de tempos, la
férocité de l'orchestration posent problème. Sans une discipline de fer
imposée à l'orchestre, la cacophonie guette ! Ce n'est jamais le cas dans
chacune des versions proposées.
Franz Welser-Möst
laisse resplendir son magnifique orchestre, des cordes soyeuses et jamais
confuses, les cuivres étincelants de la
Philharmonie de Vienne. Lemminkäinen prend une âme
plus humaine qu'avec
Esa-Pekka Salonen
qui peint un héros plus intrépide et fait chanter à pleine voix les bois du
Concertgebouw… Impossible à départager.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
La discographie d'Esa-Pekka Salonen
comporte un enregistrement avec l'Orchestre de Los Angeles. Du bel ouvrage mais la dynamique plutôt faible de la production nuit à la
fantasmagorie que l'on attend dans cette fresque (CBS – 5/6).
Paavo Järvi
a enregistré un disque intéressant à
Stockholm, direction enlevée et passionnée mais il devrait récidiver avec un
orchestre de plus haut niveau (Warner – 5/6)
Impossible de faire l'impasse sur les relations qu'entretenait le chef
américain d'origine hongroise
Eugène Ormandy
(Clic)
avec la musique de
Sibelius. Le maestro dirigea 44 ans de 1936 à 1980 l'Orchestre de Philadelphie
qu'il hissa au plus haut niveau des grandes phalanges US, lui apportant un
son transparent et nerveux. Interprète majeur du romantisme, il dirige très
tôt les ouvrages de
Sibelius
qu'il pourra rencontrer en 1955 lors d'une tournée en Finlande. On
lui doit trois gravures de la
Suite de Lemminkäinen
: en 1940, farouche mais au son très acide. En 1979, plus
alanguie mais évidemment avec un son raffinée ; une interprétation moins
altière non rééditée. Parlons surtout de celle de 1950-51 éditée en
microsillon en 1955 ; démente au sens propre et figuré ; écoutez
l'introduction et la folie concertante gagnant les pupitres ! L'orchestre
chante comme dans aucune autre version de ma connaissance. La prise de son
d'une clarté inouïe pour l'époque nous entraine dans une tourmente
instrumentale hallucinée. Hélas quasiment jamais rééditée, cette référence
n'est disponible après un remastering soigné que chez le label pour
collectionneur
Pristine Classical
(pasc299). Je propose la vidéo YouTube en complément, vous m'en direz des nouvelles.
(Timbres un peu rêches – 6/6).
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
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