jeudi 17 décembre 2020

SIBELIUS – Lemminkäinen (Suite – 1893/1939) – E-P SALONEN (Live 2007) vs F.WELSER-MÖST (Live 2015) - par Claude Toon


- Pas de pochette de CD Claude, tu ne nous parles pas d'un disque mais de concerts, pourtant Sibelius est un compositeur dont la discographie orchestrale est riche…       
- La suite de Lemminkäinen nécessite les meilleurs orchestres, ceux qui ont un son délié, des cuivres éclatants et là je vous gâte faute d'un CD disponible sur You Tube.
- Hummm, Concertgebouw d'Amsterdam et Philharmonie de Vienne, en effet… Esa-Pekka Salonen, ça me parle, Franz Welser-Möst pas du tout…
- C'est un maestro autrichien discret, de grand talent, le directeur du symphonique de Cleveland depuis vingt ans et un habitué de Vienne…
- Un beau héros blond en en-tête, surement un ouvrage inspiré des légendes du Kivala tant appréciées de Sibelius…
- Kalevala Sonia, Kalevala pas Qui-va-là… Oui, un cycle mythique pour les finlandais et ici les mésaventures de Lemminkäinen, un guerrier coureur de jupons…


Jean Sibelius vers 1892

Mes compatriotes mélomanes apprécient-ils enfin Sibelius le mal-aimé ? Question pertinente à propos du composteur finlandais qu'un certain obscur compositeur national taxait de "plus mauvais compositeur du monde" au lendemain de la Libération. (Je balance : René Leibowitz, critique acerbe, apôtre intégriste d'un sérialisme absolu comme il y a une loi de la Relativité générale ; un gars totalement oublié, lâché par Boulez). Je lui en veux d'avoir flingué mon compositeur finnois favori et Bartók aussi soit dit en passant. (D'ailleurs, on ne trouve aucun enregistrement de ses œuvres, juste un copieux coffret de 13 CD d'une anthologie de ses gravures franchement datées d'ouvrages du grand répertoire - hormis une vigoureuse intégrale des symphonies de Beethoven. Bon, son livre sur Schoenberg paru chez Seuil-Solfège est excellent.)

- Dis Claude, ça s'appelle tirer sur une ambulance ce paragraphe, du gros calibre…
- Oh Sonia, pas une ambulance, un corbillard. Je n'aime pas les critiques négatifs et excessifs !!!!!
- Toujours le dernier mot… hihihi…


Mes lecteurs habituels connaissent mon aversion pour les superlatifs formulés de cette manière : Le meilleur……… de tous les temps (comme dans les exercices de grammaire à trous du Bled, vous pouvez compléter dans les pointillés : baryton, maestro, violoniste, compositeur, Bach, Mozart ou Wagner, que sais-je ?) Concept absurde car le choix fluctuera au gré de nos sensibilités. Tous les créateurs et les artistes ont connu des hauts et des bas, même si, il faut en convenir, certains ont des capacités exceptionnelles qui les placent vers les sommets.

Sibelius a commencé à se faire une place tardivement en France. Comme Brahms qui du coup, à mon humble avis, sature désormais avec ses symphonies la programmation de la Philharmonie de Paris – Mahler également - les partitions doivent tomber en guenilles !

Une exception pour Sibelius, le très beau concerto pour violon cohabite de manière envahissante avec ceux de Beethoven, Brahms et Tchaïkovski. Donc : onzième article consacré au compositeur finlandais et de nouveau de la musique symphonique. C'est assez logique car c'est dans ce domaine que notre homme a le plus composé. (Index)


Esa-Pekka Salonen

Un cycle de sept symphonies et de nombreux poèmes symphoniques font désormais les choux gras de la discographie et petit à petit des concerts. En 2007, salle Pleyel, Esa-Pekka Salonen avait donné sur une semaine l'intégrale des symphonies avec l'orchestre philharmonique de Los Angeles dont il assurait la direction à l'époque. Le jeudi 8 novembre, j'avais pu savourer avec Maggy Toon, pourtant pas une inconditionnelle de Sibelius, cet orchestre aux couleurs franches dans les 4ème et 7ème symphonies et dans une création du compositeur américain Steven Stucky. Salonen compose et défend avec fougue la musique contemporaine. Les sept symphonies montrent une évolution stylistique nette sur une période allant de 1899 à 1924. Les trois premières à la structure postromantique, les 4ème et 5ème au langage plus libre, au climat sombre et combatif à l'image des bouleversements politiques tragiques du début du XXème siècle, une 6ème un peu simplette mais poétique et la 7ème, étrange, mystique et guère fidèle aux règles de la tonalité et de la forme sonate, en un seul mouvement (en apparence) qui lorgne vers la modernité. Les 2, 4, 5 et 7 ont donné lieu à des chroniques dans le blog.

À ces sept symphonies, on peut ajouter la Kullervo symphonie de 1892, symbiose entre la symphonie instrumentale et l'oratorio profane, et la Suite de Lemminkäinen op. 22 de 1892 qui se présente sous forme d'un groupe de quatre poèmes symphoniques autour d'une thématique épique unique. Une œuvre de presque une heure. Le mouvement titré Le cygne de Tuonela est souvent interprété de manière isolée dans la collection "Ahh les beaux adagios…")

Pour mieux faire connaissance si nécessaire avec Sibelius (1865-1957 – ce qui en fait le contemporain et l'ami de Richard Strauss), une biographie est à lire dans le billet consacré à sa 4ème symphonie (Clic). Rappelons que le musicien cessera de composer début des années 1930 soit trente ans avant sa mort à 91 ans.

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Franz Welser-Möst en 2020

Il y a une quinzaine, j'évoquais la passion qu'éprouvait dans sa jeunesse Gustav Mahler pour les chants populaires en langue germanique compilés par les poètes Clemens Brentano et Achim von Arnim au début de l'époque romantique dans trois recueils intitulés Des Knaben Wunderhorn (Clic). L'autrichien y avait puisé la quasi-totalité de ses textes pour les Lieder composés avant 1900. Sibelius travaillera de la même manière.

Si pour son premier poème symphonique En Saga écrit en 1892, Sibelius réfutait toute influence littéraire, ça ne sera pas le cas pour nombre de ses œuvres orchestrales ultérieures (Clic). Soulignons que ce poème symphonique fût écrit en réponse au rejet temporaire de Kullervo, grande symphonie avec solistes et Chœur d'hommes, déclarée trop difficile à exécuter par les musiciens d'Helsinki malgré l'insistance de Robert Kajanus, maestro et ami du compositeur. Cette méga symphonie s'inspirait déjà des légendes du Kalevala, œuvre romanesque fondatrice de la mythologie aux accents patriotiques propre à la Finlande.

Le Kalevala est une saga épique rédigée entre 1845 et 1846 par un pittoresque intellectuel finlandais, Elias Lönnrot (1802-1884). Sur une encyclopédie en ligne bien connue, on peut lire : médecin, explorateur, linguiste (le bonhomme est aussi suédophone), folkloriste, botaniste, journaliste, éditeur, et enfin écrivain et professeur de finnois…  À l'instar de Brentano, von Arnim, des frères Grimm et plus tard de Bartók dans leurs contrées respectives, Lönnrot parcourt les provinces de Finlande et de Carélie pour consigner les légendes locales. Ainsi vont naître les récits du  Kalevala, ouvrage le plus connu, mais aussi les poèmes Kanteletar et des proverbes titrés Sananlaskuja. Si je vous conte que Kullervo est un jeune guerrier qui massacre tout ce qui bouge, un magicien qui résiste à la noyade, à la crémation, à la pendaison et à Donald Trump, un soudard qui viole sa sœur (sans le savoir !?) avant de se faire justice en s'empalant sur son épée, ces joyeusetés vous feront penser à Game of Thrones à juste titreJ. Du sexe, de la violence, des morts et des résurrections, mais aussi des amourettes. En un mot tout cela fleure bon l'héroïc fantasy. Lemminkäinen est un autre héros épique, mais un peu moins tragique…

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Lemminkäinen soignée par sa mère (Akseli Gallen-Kallela)
Le cygne est en haut à gauche, prudent

Déçu par le manque de succès rencontré par ses premières œuvres symphoniques, Sibelius imagine dès 1893 écrire un opéra. La deuxième partie du XIXème siècle est friande d'art lyrique, je l'ai souvent évoqué. La lecture de l'essai de Wagner Oper und Drama l'encourage à poursuivre dans cette voie. La philosophie de Wagner tendait à promouvoir l'œuvre d'art total intégrant l'art dramatique, la poésie et la musique. Il mettra en pratique sa théorie dans les grands opéras qui tournent le dos aux opéras "en discontinu" avec des airs de bravoures rappelant l'écriture en vers ou prose des grandes pièces de la tragédie classique (Le Ring, Tristan, Parsifal). Le "temple" de Bayreuth constitue, architecturalement parlant, l'aboutissement du principe ; l'orchestre caché sous la scène permet aux mélomanes de baigner dans la symbiose entre la force du texte et la musique. Sibelius envisage de mettre en scène les aventures d'un personnage clé du Kalevala : Lemminkäinen. Il sollicite le poète Juhana Heikki Erkko (1849-1906) pour écrire un livret pour le projet : La Construction du bateau ; pourquoi pas ? Mais un voyage à Bayreuth en 1894 où il assiste à des représentations des hits que sont Tristan et Parsifal le stoppe dans son élan ; il pense même abandonner la composition.

Après l'analyse d'œuvres de Liszt, inventeur du poème symphonique, et mûre réflexion, Sibelius commence l'écriture de la Suite de Lemminkäinen en quatre parties. La première de la suite est donnée en 1896. Les musiciens râlent et se rebellent de nouveau devant les difficultés, les querelles entre instrumentistes et Sibelius se succèdent. Les critiques, fidèles à eux-mêmes, persiflent. On ne jouera plus que le cygne de Tuonela jusqu'en 1935… On s'étonne que Sibelius picoleL. Signalons que des modifications sur l'orchestration et l'ordre des pièces sont apportés en 1897, 1900 et 1939 et enfin en 1947.

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La suite comporte quatre mouvements en forme d'épisodes narratifs ; on pourra songer à Shéhérazade de Rimski-Korsakov, ouvrage construit sur un principe identique ; et peut-être même à la symphonie Fantastique de Berlioz voire Harold en Italie du même génie français ! Objectivement, la Suite de Lemminkäinen est bien vivante mais ne se hisse pas au niveau de la perfection des chefs-d'œuvre cités.

Lemminkäinen et les jeunes filles

1Lemminkäinen et les filles des iles : Le jeune héros fougueux tue un roi d'un royaume voisin. Il prend la poudre d'escampette et se réfugie dans une île peuplées de jolies filles… Il est tué à son tour… découpé et jeté façon puzzle dans Tuonela, la rivière ceinturant l'enfer (au sens royaume des morts).

2 – Le cygne de Tuonela : avant 1947, ce "mouvement lent" était placé en 3ème position, avant le final. Il évoque un cours d'eau stagnant comme l'éternité sur lequel flotte un cygne sacré gardien des lieux. Le morceau est très connu de par le chant funèbre du cor anglais tenant le rôle du cygne. Esa-Pekka Salonen revient à la tradition en le plaçant avant le final.

3 – Lemminkäinen à Tuonela : La mère du héros rassemble et recoud les morceaux de son fils puis implore les dieux de fignoler les soins façon Frankeinstein et de ressusciter son fils ; les dieux acceptent. On soulignera au passage un rapprochement du couple Tuonela-Cygne avec celui Styx-Charon dans la mythologie grec.

4 – Le voyage de retour de Lemminkäinen : Passage rendu plus concis en 1896-1897, très coloré, symbolise le retour triomphal du héros dans sa patrie.

L'orchestration comprend : 2 flûtes + 2 picolos, 2 hautbois, 2 clarinettes, clarinette basse, cors anglais, 4 cors, 2 bassons, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales, cymbales, tambourin, triangle, grosse caisse, cordes. Partition : mouvements (1), (2), (3), (4).

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Faute d'une vidéo éditée à partir d'un disque recommandable en tout point et surtout disponible, je propose une joute entre deux chefs, chacun à la tête d'un orchestre de renom et en concert, deux maestros du même âge, la petite soixantaine.

Esa-Pekka Salonen a déjà fait la une par deux fois du blog. Une première fois en dirigeant l'orchestre de la radio suédoise comme accompagnateur de la violoniste Hilary Hahn dans le concerto de Schoenberg (Clic), une référence dans la discographie récente. Puis j'avais retenu son interprétation de la fresque instrumentale et mystique de Des Canyons Aux Étoiles d'Olivier Messiaen, là encore un must dans un répertoire où peu de chefs se distinguent avec une telle facilité. La carrière du chef finlandais était détaillée dans ce second billet. (Clic) Esa-Pekka Salonen a gravé la suite de Sibelius en 1990 avec l'orchestre de Los Angeles qu'il dirigera de 1992 à 2009, modernisant son répertoire. Il succédait à 34 ans à Zubin Mehta, Carlo Maria Giulini et André Previn !!! Il le quitte très aimé en cédant la baguette à un autre jeune talent,     vénézuélien, âgé de seulement 28 ans : Gustavo Dudamel. La vidéo reproduit un concert volcanique de 2007 avec le Concertgebouw d'Amsterdam.


Je suis jaloux de l'énergie capillaire de Franz Welser-Möst, de ces bouclettes insolentes la soixantaine passée depuis août ! Blague à part, ce chef autrichien moins star system que l'un de ses prédécesseurs autrichiens se destinait à une carrière de violoniste. Un grave accident de voiture à l'âge de dix-huit ans (Ah les jeunes au volant) met fin à ce projet et Franz se dirige alors vers la direction d'orchestre. Son parcours est rapide : chef à 22 ans de l’Orchestre des Jeunes Gustav Mahler fondé par Abbado. Abbado lui demande de devenir son assistant à l'Opéra de Vienne, il n'a que 27 ans. En 1990 nomination comme Directeur de la Philharmonie de Londres, le jeune chef succédant à Klaus Tennstedt déjà malade. Les critiques se gaussent de l'arrivée d'un "gamin inexpérimenté"… Il quitte Londres en 1996 sans avoir conquis la critique anglaise.

De 1995 à 2008, il occupe les postes de chef principal puis de directeur de l'Opéra de Zurich. Parallèlement, Welser-Möst dirige très fréquemment la Philharmonie de Vienne, sans doute le meilleur orchestre de la planète mais qui n'a pas de directeur attitré (oui, oui, il y a Berlin, Dresde, etc…). En 2000, il accepte une nomination comme directeur de l'Orchestre de Cleveland, succédant à un maestro de légende : Christoph von Dohnányi qui dirige depuis 18 ans cet orchestre illustre membre des big five (Orchestres de New York, Boston, Chicago, Philadelphie, Cleveland). 

Côté critique, c'est reparti pour un tour sur le thème "ce mec il est moins bien que celui d'avant". À la tête de la cabale, Donald Trump Rosenberg, joueur de cor et journaleux sans envergure qui écrit du pipeau car vingt ans plus tard Welser-Möst occupe toujours le poste. Ben oui, il change le répertoire et le prolonge avec des œuvres contemporaines… Il a été reconduit jusqu'en 2027 ! Vous en connaissez beaucoup des artistes médiocres que l'on garde précieusement 27 ans et peut-être plus ? Il y a une justice, Rosenberg sera licencié du journal The Plain Dealer en 2008 pour son animosité infondée envers Welser-Möst. Le maestro a un style : grand, aristocratique, une battue élégante, aucun hédonisme, la musique et rien d'autres. Ah la 8ème symphonie de Chostakovitch salle Pleyel en 2013 en tournée ! Sa discographie est abondante tout comme sa vidéothèque, ce support ayant supplanté le CD pour les enregistrements en live des opéras, domaine où l'activité du chef est riche. La Philharmonie de Vienne l'a invité deux fois pour diriger le concert du nouvel an…

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Tout l'art musical de Sibelius s'illustre dans les premières mesures. Un accord des quatre cors au lointain, de légers mais vibrants trémolos de cordes et le chant solitaire de la clarinette : une lumière mordorée entre les sapins se reflétant sur les lacs. Une aurore crépusculaire (oxymore volontaire ma chère Sonia). Plusieurs crescendos des cordes enchanteurs nous préparent à une réjouissante cavalcade de la petite harmonie enjolivée par le triangle… Question, est-ce Lemminkäinen chevauchant sur son destrier ou cavalant après les nymphettes de l'île où il a trouvé refuge, avant de les chevaucher ? Désolé pour ma gauloiserie. On comprend mieux dès cette introduction pourquoi les musiciens faisaient la moue face à une partition gorgée d'ambiguïté. Son ami Richard Strauss jouait sur les superpositions des mélodies distribuées entre les pupitres, de vague en vague. Sibelius reprend la technique à son compte. Les ruptures de tons et de tempos, la férocité de l'orchestration posent problème. Sans une discipline de fer imposée à l'orchestre, la cacophonie guette ! Ce n'est jamais le cas dans chacune des versions proposées.

Franz Welser-Möst laisse resplendir son magnifique orchestre, des cordes soyeuses et jamais confuses, les cuivres étincelants de la Philharmonie de Vienne. Lemminkäinen prend une âme plus humaine qu'avec Esa-Pekka Salonen qui peint un héros plus intrépide et fait chanter à pleine voix les bois du Concertgebouw… Impossible à départager.

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La discographie d'Esa-Pekka Salonen comporte un enregistrement avec l'Orchestre de Los Angeles. Du bel ouvrage mais la dynamique plutôt faible de la production nuit à la fantasmagorie que l'on attend dans cette fresque (CBS – 5/6). Paavo Järvi a enregistré un disque intéressant à Stockholm, direction enlevée et passionnée mais il devrait récidiver avec un orchestre de plus haut niveau (Warner – 5/6)

Impossible de faire l'impasse sur les relations qu'entretenait le chef américain d'origine hongroise Eugène Ormandy (Clic) avec la musique de Sibelius. Le maestro dirigea 44 ans de 1936 à 1980 l'Orchestre de Philadelphie qu'il hissa au plus haut niveau des grandes phalanges US, lui apportant un son transparent et nerveux. Interprète majeur du romantisme, il dirige très tôt les ouvrages de Sibelius qu'il pourra rencontrer en 1955 lors d'une tournée en Finlande. On lui doit trois gravures de la Suite de Lemminkäinen : en 1940, farouche mais au son très acide. En 1979, plus alanguie mais évidemment avec un son raffinée ; une interprétation moins altière non rééditée. Parlons surtout de celle de 1950-51 éditée en microsillon en 1955 ; démente au sens propre et figuré ; écoutez l'introduction et la folie concertante gagnant les pupitres ! L'orchestre chante comme dans aucune autre version de ma connaissance. La prise de son d'une clarté inouïe pour l'époque nous entraine dans une tourmente instrumentale hallucinée. Hélas quasiment jamais rééditée, cette référence n'est disponible après un remastering soigné que chez le label pour collectionneur Pristine Classical (pasc299). Je propose la vidéo YouTube en complément, vous m'en direz des nouvelles. (Timbres un peu rêches – 6/6).

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