jeudi 30 juin 2011

CRIMSON GLORY - "Transendence" - (1988) par Vincent The Chameleon


A l'épreuve du temps ?
 
A l'heure ou je m'apprête à rendre l'hommage qu'il se doit à ce groupe pour le moins singulier que fût Crimson Glory, John Patrick Jr Mc Donald (alias Midnight) nous a déjà quitté, rejoignant les étoiles à seulement 47 ans.
Midnight, c'était un peu le pendant Métallique d'un chanteur comme celui de Yes. Une voix unique, exceptionnelle, dont la capacité à monter dans les aigus avait de quoi ruiner, par son éclat, n'importe quel verre en cristal. Même Rob Halford (the Metal God) n'aurait pu rivaliser.
John Patrick Jr Mc Donald (1962-2009)

Transendence est le deuxième album des Américains. Paru en 1988, la presse d'alors s'était aussitôt emparée du phénomène tant le groupe avait su, dans sa catégorie, se démarquer et innover notablement par rapport à ses nombreux confrères.
Quelques courageux (??) Journalistes s'étaient aventurés à classer les hommes masqués de Crimson Glory dans une sorte de croisement hybride entre le Trash du Metallica d'alors (celui de Master Of Puppets) et le lyrisme d'un Queensryche période Operation : Mindcrime. Il y a pire comme références non !
Je dois admettre que si ces observations étaient loin d'être infondées, elles n'en étaient pas moins réductrices pour définir, au mieux, la musique élaborée sur Transcendence. Du Queensryche et du Metallica sûr qu'il y en avait, mais occulter et/ou faire l'impasse sur d'autres grands noms...

A l'écoute de ce deuxième album, on se dit également que le groupe a écouté attentivement la paire de guitaristes duellistes de chez Iron Maiden... Quand ces derniers avaient déjà fait paraitre leur cultissime Number Of The Beast ou Powerslave.
Judas Priest n'est pas en reste non plus, mais à la différence de ses cadets, quand Crimson Glory évoque le groupe de Glenn et KK, on pense surtout à leur album Painkiller. Et oui ! Crimson Glory rend presque hommage, mais sans plagiat. Je dis cela parce que Painkiller est bel et bien paru après celui de américains. Ainsi, à l'aube des 90', Crimson Glory défriche, mélange, innove.
En matière d'autres références, comment ne pas penser aussi à leurs copains de Savatage (alors que ces derniers s'apprêtaient également à faire paraître leur album référence - Gutter Ballet 1989 -) à la seule écoute de cette pièce Maîtresse qu'est "Burning bridges"

Le groupe en 1988. Masques et choucroutes (de rigueur). Midnight (à droite sur la photo).

Oui mes amis ! Ce disque, plus de 20 ans après sa parution, reste un ovni dans ce vaste univers qu'est le Metal. Saurez-vous l'apprivoiser à sa juste valeur ? Pas sûr tout de même. Les vocalises très typées de Midnight ne sont pas forcément faciles à appréhender. En d'autres thermes: On aime ou l'on déteste. Dans ce dernier cas, les mauvaises langues affirmeront qu'il y a quelque chose de plutôt caricaturale, de maniéré et de prétentieux dans la façon que le chanteur a (avait) de déclamer ses textes. Je ne serai d'ailleurs pas loin de les rejoindre à l'écoute de morceaux tel que "Red Sharks" ou Masque of the red Death". En 2011, la production du disque n'aide pas non plus à appréhender et/ou à redécouvrir ce disque de la meilleur façon qui soit. Très sèche dans son ensemble (on devine la basse plus qu'on ne l'entend), la caisse claire de Dana Burnell est en plus noyée sous une tonne de réverb. Soyons honnête jusqu'au bout; Voilà exactement le genre d'album ancré dans une époque et que le temps n'aura pas épargné.  
Quoi qu'il en soit, Transendence reste gravé pour l'éternité dans le carré des albums de Metal emprunt de cette rare audace. Et comme déjà Crimson Glory ne faisait rien comme tout le monde, le suivant, Strange & Beautiful, qui paraîtra 3 ans plus tard, n'aura rien de commun avec celui-ci. Qu'importe, car à défaut d'être parvenu à trouver (fidéliser ?) son public (ce qui lui aurait permis d'accéder à une plus grande notoriété que celle qui fut la sienne), la qualité de cette troisième offrande fût une nouvelle fois au rendez-vous.
Aux dernières nouvelles, le groupe semble avoir à nouveau relancé la machine avec un nouveau chanteur au style étonnement proche de Midnight, et dans sa formation originelle.

Affaire à suivre... 








mercredi 29 juin 2011

ZODIAC MINDWARP & The Love Reaction "Tattooed Beat Messiah" - 1988 - (Bruno)



It's Only a Sleaze-Rock

     En 1986, Zodiac Mindwarp & the Love Reaction défraya la chronique Rock avec un premier Ep « Wild Child », rapidement suivi d'un second, « High Priest of Love ». Ce dernier grimpa jusqu'à la première place des ventes « rock indépendant » en Angleterre ; un succès retentissant qui lui permit de traverser la Manche pour des passages télé dans l'Hexagone. Puis, lors du festival de Reading, le dimanche 30 août 87, leur prestation finit par convaincre les derniers sceptiques (leur set fit l'objet d'une édition CD en 93 sur lequel figure déjà une bonne partie du matériel qui servit à leur 1er skeud). Zodiac surprit son monde en allant à l'encontre d'un Hard-Rock alors en vogue. Nullement Hard-FM, aucunement Heavy-Metal intrépide, ou encore Hair-Metal. Quoique si, un rapport avec le Hair-bidule : Zodiac Mindwarp, alias Mark Manning, est également un poseur doublé d'un fanfaron appréciant le regard des caméras. 
Pochette originale du Ep (maxi 45 t.) "High Priest of Love"

     Avec ces premiers jets, on découvre une musique puisant sa source dans le glam outrancier des 70's (plutôt Slade que Sweet ou Bolan), couplé à un Hard-Rock puissant agrémenté d'une bonne dose de Rock'n'Roll, avec un esprit provocateur et beuglant comme le faisait Blue-Cheer, reposant sur des riffs carrés et favorisant le mid-tempo. Un lit de guitares graisseuses sur lequel vient se vautrer un chanteur croisé entre Alice Cooper (principalement), un Astbury vicelard et un Billy Idol en transe ; mi-mégalo mi-barge, hypnotisé par sa musique. Une espèce de Heavy-Rock macho et crasseux, fier et mégalo : le Sleaze. Un genre qui serait le fruit de groupe ricains comme Twisted Sisters, WASP et Mötley Crüe, qui eux-même s'inspirèrent du Glam et du Rock Arena US des 70's. Bien qu'étant sorti sur le marché à l'époque des batteries sur-produites, des triples pistes de guitares, les compositions, avec cette approche sonore entre Hard-Rock Garage et punk-rock, ont répondu à un public en attente d'un retour à un Rock viril et crade, puant la sueur et le cambouis.
High Priest of Love (clip d'époque)

     Fort de ces succès, renforcé par deux simples ("Prime Over" et "Back Seat Education") qui font également une percée dans les charts anglais, Zodiac Mindwarp And The Love Reaction a l'opportunité d'enregistrer leur premier disque sur une major. Ainsi sort en 1988 « Tattooed Beat Messiah » (sottement rebaptisé pour sa réédition de 1997 : "The Best of Zodiac Mindwarp And The Love Reaction »).


     Pourvu de plus de moyens et peut-être également dans un souci d'élargir son public, la musique a été relativement policée. Les aspérités ont été « poncées » (papier gros grain) en dotant la lead guitar d'un son plus conventionnel (moins crade), en offrant au guitariste rythmique une pédale de distorsion moins cheap pour écrêter, plafonner le spectre, et, malheureusement, en boostant la batterie.  Les cymbales sont à peine audibles, noyées par le mixage. La batterie, trop binaire, ferait presque passer Phil Rudd pour un batteur de Jazz. 
Pourtant sur l'enregistrement du concert de Reading de 87, la frappe de Thunderhide est plus définie et travaillée, avec une bonne présence des cymbales. Nonobstant, la rage et la hargne de ces olibrius est toujours présente. Leur soif d'en découdre n'a pu être étanchée par un miroir aux alouettes, par une tentative de les rendre plus respectables, plus accessibles.


     On retrouve donc avec plaisir leur Heavy-rock graisseux, libidineux, teigneux, encanaillé, bravache, parfois au point de frôler la caricature. Des riffs lourds (ce n'est pas du stoner pour autant), syncopés et percutants (dans le style du Def Leppard de « High'n' Dry », du Cult d' « Electric » ou d'AC/DC), des soli à l'emporte-pièce mais concis, souvent expédiés dans l'urgence. Les titres sont courts, laissant peu de place aux échappés solo (qui ne volent guère haut). Zodiac Mindwarp s'érige comme poète urbain underground d'un genre salace et halluciné, s'appuyant sur une imagerie calculée et parfois douteuse (Mindwarp alias Manning est un ancien graphiste). Il éructe autant qu'il chante sur un timbre à peine nasillard, et des cordes vocales entretenues au whisky (le soir) et à la bière (le matin). Des guitares chargées d'une distorsion épaisse qui ne font pas dans la dentelle.

Cobalt Stargazer

     
       Rien d'ouvragé ! Du bourrin, du velu, du « bas-du-front » qui sent la sueur, avec pour leitmotiv "efficacité" . Un univers glam-rock-biker crasseux et irrévérencieux qui certes peut paraître sorti tout droit des comics américains (rien que leur nom de scène à coucher dehors et leurs clips kitsch), mais n'en demeurant pas moins terriblement enivrant. Au-delà d'une certaine simplicité, le fait que nombre de rythmiques, de riffs et surtout de refrains soient mémorisables, prouvent un indéniable travail de composition du groupe ; particulièrement de Manning. A conseiller comme réveille-matin. Avec « Tattooed Beat Messiah », Zodiac Mindwarp And The Love Reaction devient l'archétype du sleaze-rock.
 

        Il faudra attendre trois années pour l'album suivant, « Hoodlum Thunder » (1991). Plus proche des albums « Thrash » et « Hey Stoopid » d'Alice Cooper, avec un zeste de Simple Minds, que de son prédécesseur. Comme si l'album avait été composé dans le but de séduire le marché lucratif américain ; un peu comme si Mark Manning avait ici composé avec l'aide de Desmond Child (le compositeur-machine-à-tubes qui a donné un coup de pouce, à un moment ou un autre, à toutes les grosses machines Rock américaines ; d'Alice Cooper à Aerosmith, en passant par Kiss, Cher, Bonnie Tyler, Robbie Williams, Joan Jett, Ratt, Meat Loaf, Ricky Martin, Bon Jovi). Il y a même une ballade inhérente au Hard US, avec piano et crescendo avec grosse guitare. Sur ce disque on retrouve "Feed my Frankenstein", le hit de 1992 d'Alice Cooper, qui en fait a été écrit avec l'aide de Zodiac. L'album sortira finalement dans une totale indifférence, sans aucune promotion, du moins dans l'hexagone. Leur nouveau label n'ayant peut-être pas alors les moyens de financer une promotion. Les fans de la première heure ne se retrouveront pas nécessairement dans cette nouvelle approche, relativement plus chiadée. Aujourd'hui encore, c'est l'opus le plus difficile à se procurer, et en conséquence le moins connu.     Cependant c'est encore un bon cru. 

Zodiac Mindwarp (alias Mark Manning) : chant
Cobalt Stargazer (alias Geoff Bird) : guitare
Flash Bastard (alias Jan Cyrka) : guitare
Slam Thunderhide (alias Stephen Landrum) : batterie
Trash D Garbage (alias Paul Bailey) : basse
Kid Chaos (alias Stephen « Harris » Haggis) : basse (86 - 87)
Boom Boom Kaboomski : batterie (en 86)


La bande d'affreux au complet en 1988

     Jan Cyrka quitta le groupe en 1993 pour entamer une carrière solo en se consacrant à un  rock instrumental entre Satriani, Gary Moore, Blues Saraceno et L.D. Fusion, où il se révéla être un fin mélodiste. Parallèlement, il fit un peu de pédagogie (et participa même à quelques articles pour le journal français Guitars & Bass), et composa des bandes son pour la télé et la pub. Loin de son image au sein de Zodiac, on découvrit une personne affable, courtoise et avenante. Il réalisa trois disques dans les années 90, qui reçurent une bonne presse.

     Stephen Haggis, le benjamin de la troupe, quitta le groupe en 1987 et rejoignit The Cult pour leur tournée américaine, puis fonda The Four Horsemen en 1989 (http://ledeblocnot.blogspot.com/2010/08/four-horsemen-nobody-said-it-was-easy.html ). Après toute cette énergie dépensée dans la musique, sans jamais vraiment pouvoir profiter d'un succès mérité, épuisé par les galères, il reprend ses études et devient médecin. Ce qu'il est toujours actuellement.

     Seul les deux fondateurs, Manning et Geoff Bird, n'ont pas jusqu'à ce jour, quitté le vaisseau (ou la galère).
  1. Prime Over   -   3:43
  2. Skull Sparks Joker   -   2:27
  3. Back Seat Education   -   3:04
  4. Bad Girl City   -   3:07
  5. Untamed Stare   -   2:42
  6. Tatooed Beat Messiah   -   3:36
  7. Born to Be Wild   -   3:20  (de Mars Bonfire, évidemment)
  8. Let's Break the Law   -   3:43
  9. Spasm Gang   -   2:46
  10. Driving On Holy Gasoline   -   4:15
  11. Planet Girl   -   2:38
  12. Kid's Stuff   -   4:54
  13. Messianic Reprise   -   1:05
Rien que des poèmes...


mardi 28 juin 2011

THE KAT "I'm the Kat" (2011) par Rockin-jl


THE KAT IS BACK IN TOWN


I’m the Kat est le premier album de la chanteuse Katia Perrin qui n’est pourtant pas une débutante comme nous allons le voir. Elle dit dans les notes de pochette avoir attendu d’avoir la maturité artistique nécessaire au projet , et bien ça valait le coup d’attendre car c’est une vraie pépite qu’elle nous offre là !
L’avignonnaise a beaucoup voyagé et en bon chat errant a bourlingué de New York à la Nouvelle Orléans, rencontrant au passage ou partageant des scènes avec des pointures comme Boney Fields, Lucky Peterson, Bernard Allison ou l’alligator du bayou, le louisianais Kenny Neal.


Une expérience et des amitiés liées qui lui permettent le luxe de voir son album produit par Boney Fields qui signe ou cosigne 5 des titres et les arrangements. Boney Fields, celui a un CV long comme le bras puisqu’il a travaillé avec Albert "Iceman" Collins, Buddy Guy, James Cotton, Junior Wells, Lucky Peterson, Tino Gonzales, Luther Allison, entre autres; 2 autres titres sont signés Kevin Bowe, qui a composé pour la grande Etta James.

photos de Bruno Requentel (photoredpoint.com)
Fields qui sort également sa trompette pour l’occasion et composer une section cuivre qui chauffe vraiment quand il faut avec Nadege Dumas (sax) et Pierre Chabrele (trombone). Les autres musiciens qui accompagnent le Kat sont le guitariste Hervé Samb, Jerry Leonide aux claviers et à la rythmique on trouve Enrico Mattiou (drums) et Mike Armoogum (bass) , tous ces musiciens cotoyant Fields au sein du Bone's Project de Boney Fields, sans oublier quelques invités au fil des titres.


Toute cette équipe s’y entend pour groover et nous faire voyager sur des terres blues , funky, jazzy, rythm & blues, soul,  blues aussi bien sur qu’il soit blues rock ou de Chicago, il y en aura pour tous les goûts.


Mais plongeons nous justement dans cet album avec d’entrée un I’m a woman signé Boney Fields ( clin d’œil au "I’m a man" de Bo Diddley?) qui donne le ton, entre blues rock texan et shuffle made in Chicago. The trains de Kevin Bowe (qui a composé entre autres pour  Etta James) durcit le ton avec son riff bien rock alors que Never felt no blues nous amène vers le blues urbain, celui de New York et Popa Chuby, avec des choeurs soul en écho à la voix énergique de la féline toutes griffes dehors, superbe !


I’m the Kat (de Boney Fields) qui donne son titre à l’album en est le morceau de choix, avec des cuivres à la Daptone Records (Sharon Jones), des chœurs (I’m the Kat) et une ambiance de velours Rythm & Blues/ jazzy irrésistible. Le chat marche sur l’eau ou plutôt vole sur les toits, maraudeur de bonheur, pour notre plus grand plaisir, miaou ! Ron ron !


Le niveau ne retombe pas avec un superbe blues en français  Pour toi le blues , une vraie profession de foi, avec l’harmonica subtil de Jean-Jacques Milteau, suivi d’un Nothing but the blues plus funky et de Droit au blues (dont je fais ma devise comme l’Ohème a "Droit au but") , blues lent swingant avec encore Milteau à l’harmo et Katia qui le chante en français avec un delicieux accent anglais, à la Dee Dee Bridgewater. Katia qui nous rappelle souvent dans ces plages qu’elle tâte aussi du jazz, elle a même enregistré un disque, avec le Jazz Band Swing 19.


Encore 5 titres, Rythm & Blues (lipstick and tears), rock (Probablement), blues lent (Blues & co) avant de finir par 2 titres qui balancent bien, avec en invitée la gratte du grand guitariste du bayou Kenny Neal, Vers un autre sort et Redescends sur terre, gorgé de cuivre chauds comme la braise et de soul.


C’est déjà fini et on remercie Catwoman pour ce bel album, en anglais en français en soul en rock et surtout en classe et talent.


Qu’attendent la presse "musicale" ( ?), les radios et télés pour s’intéresser à un tel disque bien plus interessant que bien des productions encensées du genre, cet avis n’engageant que moi bien sur. Voila en tout cas un chat que personne n'abandonnera cet été..


Un dernier mot sur la pochette, très réussie, signée de J.P. Bocaj (galeriebocaj.com), une vraie incitation a abandonner le téléchargement, le son compressé des MP sais pas combien et à retourner à nos chers vinyles…


Pour se le procurer, le site:  mid-night-sun.net

lundi 27 juin 2011

ROBBIE ROBERTSON - " Robbie Robertson " (1987) par Philou


Robbie en solo, sans La Bande...

L'histoire de Jaime Royal Robertson commence le 5 juillet 1943 à Toronto (Canada) où il pousse son 1er cri. Sa mère indienne de la tribu des Mohawk et son père juif canadien l'élève à la ville, mais le jeune garçon reste proche des origines Iroquois de sa mère et passe tous les étés dans la Réserve des Six Nations, au nord du lac Érié, au fin fond de l'Ontario.
Le jeune Jaime  "Robbie" Robertson se passionne rapidement pour la musique country, le jazz, le boogie- woogie et découvre le Rock'n' Roll à la radio. A onze ans, il apprend la guitare et vers l'age de 15 ans  commence à jouer dans des groupes locaux. En 1960, avec Rick Danko, Levon Helm, Garth Hudson et Richard Manuel, il forme The Hawks et restera avec Ronnie Hawkins jusqu'en 1963.
The Hawks devient le groupe d'accompagnement ( The Band) d'un certain Bob Dylan et à partir de 1965, l'influence de Robbie Robertson sera très importante sur la musique du Zimm, comme on peut s'en rendre compte en écoutant "Blonde on Blonde" et surtout "he Basement Tapes".
Robert & Robbie


En 1968, Rick Danko, Levon Helm, Garth Hudson, Richard Manuel et Robbie Robbertson  prennent officiellement leur envol sous le nom The Band. 
Pour Le Groupe, Robertson composera des chansons qui deviendront des classiques, notamment "The Weight", "The Night They Drove Old Dixie Down", "Up on Cripple Creek""Rag Mama Rag", "Chest Fever", "Stage Fright" et "The Shape I'm In", jusqu'à la séparation et le concert d'adieu le 25 novembre 1976, filmé par Martin Scorsese pour The Last Waltz.
 Durant les années suivantes, Robbie Robertson ne participera pas aux multiples reformation du groupe, installé confortablement à Malibu, en Californie, il commence à travailler pour le cinéma, il produit, compose et on le voit même comme acteur dans "Carny" avec Judy Foster
C'est en 1987 que débute vraiment sa carrière solo avec la sortie de ce magnifique album tout simplement intitulé "Robbie Robertson", coproduit avec  l'aide de Daniel Lanois.
Ce premier album solo de Robbie Robertson est un changement radical de style avec la musique de son ancien groupe, le rock-country a disparu, remplacé par des compositions atmosphériques où le canadien explore les sons à la manière de Peter Gabriel.

Peter Gabriel, justement que l'on retrouve sur le morceau qui ouvre l'album "Fallen Angel", une chanson au tempo lent, un émouvant hommage à un ami disparu. Avec l'archange aux chœurs, "Fallen Angel" est une escapade envoûtante remplie d'émotions brutes.
La peur et l'anticipation du jour du jugement dernier de "Showdown A Big Sky" vous assomme sur votre siège, la frappe sèche de Manu Katché, les arrangements luxuriants du morceau et surtout les "background vocals"  très tendus des BoDeans (Sam Llanas & Kurt Neumann) vous traversent de part en part et ne vous laisse aucune chance de salut.
Par ailleurs, les meilleurs chansons de ce disque sont les plages avec les BoDeans aux chœurs.  Je ne sais pas si c'est grâce à cet enregistrement, mais les BoDeans ont ouvert pour U2 à cette époque.

Robbie avec Kurt Neuman et Sam Llanas des BoDeans.

Le rythme ralentit, mais la tension ne baisse pas sur la ballade "Broken Arrow", la version originale, pas la reprise sirupeuse de Rod Stewart, un vibrant hommage à Richard Manuel, décédé un an plus tôt. L'intro à la guitare de The Edge, annonce "Sweet Fire Of Love", un titre de Robertson co-écrit avec Bono, ça ressemble plus à du U2 période "Joshua Tree" qu'à de l'Americana pur-jus, mais cela demeure tout de même une très bonne chanson !!!
La guitare basse de Tony Levin résonne comme des coups de tonnerre sur "American Roulette". C'est la chanson parfaite pour conduire à 120 miles à l'heure le long d'une route déserte, au fin fond du Nevada.
 Autre grand moment du disque avec "Somewhere Down The Crazy River"  qui est un voyage passionnant à travers la vie d'un homme qui a vécu son rêve, la mélodie serpente tout doucement à travers votre esprit, comme un train lent à travers les Rocheuses.
La chanson suivante, "Hell's Half Acre" est un titre beaucoup plus rock, avec une batterie et des percussions furieuses, une ligne de basse profonde et des accords de guitare fins et intelligents qui résonnent au milieu des canyons et feraient presque trembler les cactus...
L'album se termine avec le mystérieux "Sonny Got Caught In The Moonlight" et le très funkysant "Testimony", avec un nouvelle fois, la participation des garçons de Dublin propulsés par la section de cuivre du légendaire Gil Evans.

Je conclurai en citant Jay Cocks, qui décrivait les chansons de Robbie Robertson comme " des petits chapitres de la toute fraîche mythologie américaine, lyriques et amusants, funky et mystérieux".






 La vidéo "Showdown At Big Sky" a été filmé dans Sky City au Pueblo Acoma, Nouveau-Mexique.  Sky City est un endroit très sacré pour les Indiens Acoma et ils n'ont jamais permis à quiconque de quoi que ce soit  là-bas.. Grâce à l'héritage indien de Robbie et après de longues négociations, le clip a été réalisé en deux jours.

dimanche 26 juin 2011

SPIRIT OF THE MATTER "Zuble Land" (2009) par Christian Selmogue


Spirit of the Matter est un groupe français composé de : El Jibi aux claviers, Rémi à la batterie et Ian Marek à la guitare et au violon. Les trois membres du groupe se connaissent depuis le lycée, mais ce n’est que 20 ans après qu’ils ont entrepris de travailler ensemble. Au départ, lors des 1eres répétitions ils improvisent totalement leur musique et sont étonnés de l’osmose existante entre eux. Ils décident donc d’approfondir leur démarche musicale.
Photo tirée du webzine Monceaut-News
Très marquée par le psychédélisme, le rock et le blues anglo saxon de la fin des années 60 et du début des années 70, par le Krautrock allemand, ainsi que par la musique électronique, expérimentale et concrète, leur musique est un patchwork sonore des plus palpitant.

« Zuble Land » est leur 3eme album. Il a été enregistré « live » et en totale improvisation au studio « 8 meters square » en avril 2009. Le disque raconte le voyage d’astronautes vers la planète « Zuble ». Les références à Magma et Gong sont assez évidentes ici. La musique, si elle n’a rien à voir avec celle de Magma se rapproche assez de celle de Gong. Surtout le gong du disque « Magick Brothers, Mystick Sisters » enregistré en 1969.


« Zuble Land » possède une grande unité musicale, on sent que même si la musique est largement improvisée, elle a été énormément travaillée avant. Les 3 musiciens sont en parfaite osmose avec leur univers. Les morceaux sont également entrecoupés de messages parlés qui donnent une coloration particulière au disque, en l’imageant encore plus. Les influences du groupe sont surtout : Can, Agitation free, Gong, les 1ers Tangerine Dream, sans oublier Pink Floyd, Hawkwind et Soft machine des débuts. Une musique donc à la fois psychédélique, planante, aventureuse, sans jamais s’égarer dans des expérimentations prétentieuses. Décrire un par un les morceaux n’a, à mon avis, aucun sens. « Zuble Land » s’écoute en accompagnant le groupe à travers son voyage inter stellaire. On est entièrement partie prenante dans cette aventure. Ceci est suffisamment rare pour être souligné. Musiciens et auditeurs sont sur le même secteur.

Avec « Zuble Land »,  Spirit of the Matter s’installe dans la cours des groupes les plus passionnants du moment. On peut leur souhaiter de toucher le public international. Il en a le potentiel. Mais, hélas, cela ne suffit pas. Paru sur le label Muséa Parallèle, « Zuble Land » ne touche qu’un public restreint et la crise du disque n’arrange pas les choses. Ainsi l’avenir discographique du groupe apparait incertain. En effet « Mammouth », le prochain album est dans la boite. Reste à lui trouver un distributeur. Muséa connaissant actuellement d’assez graves problèmes, il n’est pas du tout sûr que l’album soit publié par le label lorrain. Et c’est franchement rageant de voir un groupe avec un tel potentiel menacé de disparaitre uniquement parce qu’il privilégie la démarche artistique à la démarche mercantile. Pendant que les pires daubes se vendent comme des petits pains (rassis). Oui, franchement rageant. Amis du Déblocnot vous savez ou est votre devoir.

Personnel :
El Jibi : Claviers, bidouillages
Rémi : Batterie, bidouillages
Ian Marek : Guitares, violon, bidouillages

Liste des morceaux :
Space cheap trip, 3’16 ‘’
Turn me on dead man, 3’01’’
Gonokokh, 2’49’’
Krel music, 5’02’’
Take me to your leader 3’43’’
Ou piknik, 1’31’’
Purple moonlight, 3’14 ‘’
Plastic people will never die, 2’45’’
Zuble land, 5’55’’
Ublaie stoned, 2’09’’
Many happy return, 4’48’’

Durée totale : 38’13 ‘’


samedi 25 juin 2011

PETER FALK EST MORT


Quand j'vais dire ça à ma femme !...


Le comédien américain Peter Falk est décédé, à l’âge de 83 ans. Rarement un acteur aura été vampirisé par un personnage, celui du Lieutenant Columbo, dans la série créée en 1968. Sa composition restera une des plus réussies de la télévision. On ne se lasse pas de voir et revoir les épisodes, et ce petit lieutenant de la criminelle, humble devant les nantis, les cyniques, reniflant le crime à trois kilomètres. Cette série était formidablement réalisée, privilégiant les longs plans, très larges, permettant au personnage de se perdre dans les décors de somptueuses villas, puisque les enquêtes de Columbo se passaient dans les quartiers chics de Los Angeles, que les proies du lieutenant étaient souvent des notables, des avocats, des médecins, voire des policiers. La gestuelle de Peter Falk, ses déplacements, cette manière de refermer ses mains sur son imper crasseux, de baisser les yeux quand on le grondait, de faire profil bas, rougissant presque quand on le menaçait, cette manière de tromper l’ennemi en s’extasiant sur un intérieur cossu, un jardin fleuri, un bibelot, un canapé, une cravate (en faisant bien remarquer à chaque fois qu’il ne pourrait jamais s’en payer de pareil…), et bien sûr ses fausses sorties, clore un entretien pour mieux y revenir parce qu'un petit détail le tracassait... tout cela tient du travail de comédien, une création d'une précision diabolique, qui a tenu pendant 70 épisodes, dont quelques uns tournés par un Steven Speilberg débutant.



La bande des trois, Falk, Gazzara et Cassavetes

Le succès de la série Columbo ne doit pas faire oublier les autres rôles de Peter Falk, pour le grand écran, de multiples seconds rôles, dans LA FORET INTERDITE (Nicholas Ray, 1958), MILLIARDAIRE POUR UN JOUR (Franck Capra, 1961) LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE (Black Edwards, 1965), et bien sûr sa collaboration avec ses potes, John Cassavetes et Ben Gazzara, dans HUSBANDS, OPENING NIGHT, UNE FEMME SOUS INFLUENCE, où il y était absolument prodigieux. Cassavetes et Gazzara ont d’ailleurs joué aussi avec lui dans des épisodes de Columbo, le dernier en ayant réalisé aussi. Peter Falk aura aussi tenu son propre rôle dans LES AILES DU DESIR (Wim Wenders, 1987) et THE PLAYER (Robert Altman, 1992).

Peter Falk s’adonnait à la peinture depuis de nombreuses années, tournait de moins en moins (mais jusqu’à l’année dernière encore) frappé par la maladie d’Alzheimer.

Le lieutenant a remisé son imper, sa 403, et a écrasé son vieux mégot. Son chien, répondant au nom de... le chien, est orphelin. Nous aussi…







WILLIAM BOYD - "La Femme Sur La Plage Avec Un Chien" - (2005) par Elodie


Entre William Boyd et moi, c’est une vieille histoire. Je l’ai découvert pendant mes années d’étudiante (le premier qui fait remarquer qu'effectivement ça ne date pas d’hier s’expose à des représailles sanglantes) et j’ai tout de suite été conquise par son humour, son ton décalé et sa capacité à nous embarquer avec lui dans ses histoires. Je n’étais pas la seule d’ailleurs puisque Bernard Pivot à la grande époque d’Apostrophes, avait même proposé de rembourser les lecteurs déçus par son roman "Comme neige au soleil" ! Depuis, si je ne me précipite pas sur chaque nouvelle parution signée Boyd, j’aime bien retrouver son univers. C’est donc en confiance et sans avoir pris la peine de lire la moindre critique que j’ai ouvert ce recueil de nouvelles paru il y a quelques années.

Pas grand-chose de commun entre ces différentes histoires, la quête de l’amour souvent, des vies sur le point de basculer aussi, une petite plongée dans la nostalgie souvent, mais pour le reste on voyage entre les Etats-Unis, l’Europe et la Russie de Tchekhov, on s’attache aux destins d’hommes ou de femmes d’âges, d’époque et de milieux variés. Comme bien souvent de ce genre de recueil, les textes sont de qualité très inégale, même si l’écriture de Boyd reste toujours aussi précise, et sa capacité à brosser des caractères en quelques lignes inchangée.

Malheureusement, il faut plus qu’une ou deux nouvelles intéressantes pour accrocher le lecteur. Et j’ai plutôt eu l’impression que Boyd s’était égaré lui-même dans ces brèves histoires qui m’ont dans l’ensemble plutôt ennuyée. Je dois dire que je me suis demandée parfois si j’avais bien saisi l’idée de l’auteur, tellement certains textes m’ont semblé vides d’intérêt, voire de sens. Comme Fascination qui entremêle passé et présent, avec deux rencontres que fait un homme à deux périodes de sa vie. Ou Carnet de notes n° 9, dans laquelle un producteur de cinéma évoque sa liaison avec une actrice (original, non ?). On en ressort avec un tel sentiment d’ennui qu’on se dit qu’on a forcément du louper quelque chose. Ou pas. Je ne sais pas ce qui est le plus gênant.

Il faut plus également que les qualités littéraires de Boyd pour sortir certaines histoires de la banalité. La première nouvelle, qui donne son nom dans la traduction française à l’ensemble du recueil, manque visiblement de piquant. Un homme rencontre une femme sur une plage, chabadabada, et compagnie. Pour retenir le lecteur avec une rencontre aussi simple, il faut parvenir à toucher au cœur. Il existe 1000 manières d’y parvenir, et c’est ce qui permet à la littérature ou au cinéma de continuer à nous faire vibrer avec un nombre de trames finalement limité. Sauf que dans ce cas précis on a tout bêtement l’impression que William Boyd ne s’est même pas donné la peine de nous accrocher un minimum. Et je doute que dans quelques semaines cette histoire banale m’aura laissé le moindre souvenir.

Seules deux nouvelles sortent du lot. Incandescence, histoire machiavélique de retrouvailles peut-être pas si fortuites, racontée à plusieurs voix, et Le fantôme d’un oiseau, qui évoque les derniers jours d’un soldat pendant la seconde guerre mondiale, et sa mémoire brisée entre amnésie et souvenirs fabriqués. Mais deux nouvelles sur neuf, cela fait bien peu et donne un recueil finalement passablement creux. Pire, William Boyd n’y a même pas imprimé sa signature habituelle, ce mélange de cocasserie et de tragique, qui donne à ses romans un ton particulier.

A moins d’être un inconditionnel de Boyd, ces nouvelles peuvent donc clairement être laissées de côté. Mais si vous ne connaissez pas William Boyd, surtout, n’essayez même pas d’ouvrir ce livre-ci et tentez plutôt de le découvrir à travers ses romans.



LA FEMME SUR LA PLAGE AVEC UN CHIEN (2005), Seuil, 196 p.










vendredi 24 juin 2011

JOE BONAMASSA - "Dust Bowl " - (2011) par Luc B.



Joe Bonamassa est le dernier petit prodige de la guitare blues (en attendant le suivant), connu pour avoir joué en première partie de BB King alors qu’il n’avait que 11 ans (le bambin sur la photo à gauche). Il sort son premier album à 23 ans (ne comptons pas les groupes qu’il avait montés avant cela) et en dix de carrière solo, ce n’est pas moins de 9 albums studio qui voient le jour. La rumeur commence à enfler, des albums comme YOU AND ME,  SLOW GIN (2006-07) se taillent un beau succès. Si ses influences sont assez marquées (il y avait dans les albums pré-cités des titres qui frisaient le plagiat de Led Zep, ou Steve Ray Vaughan) Joe trouve un son bien à lui, avec le très réussi THE BALLAD OF JOHN HENRY en 2009, un album ample, riche, doté d’une belle production. Avant cela, Bonamassa avait sorti un double live, LIVE FROM NOWHERE, en 2008, un peu boursouflé parfois, où le jeu consistait à retrouver tous les riffs piqués à ses idoles…

Cette année, Joe Bonamassa nous livre DUST BOWL, nom donné à une série de tempêtes de sable qui s’est abattue sur le Middle West américain dans les années trente, en pleine dépression, causant des dégâts considérables. Ça devrait sentir bon la poussière et la rocaille. Et ça commence joliment avec ce « Slow train »  (une composition de Bonamassa) par une caisse-claire qui imite le son d’un train à vapeur qui démarre, ponctué par la basse, alors que la guitare de Bonamassa résonne, prend de l’ampleur, avant que la loco ne se lance sur un tempo 12/8. Une belle entrée en matière, le batteur nous faisant comme mesurer l’urgence face à la tempête qui approche, par des breaks redoublés. Le son de Bonamassa est là, désormais reconnaissable entre mille, toujours énorme et sans fioriture. Mais hélas, la suite ne reste pas au niveau. Le titre « Dust Bowl » est assez quelconque, malgré cette guitare très 50’s, et c’est le troisième morceau « Tennessee Plates » qui emballe davantage, un rock’n’roll avec piano bastringue, qui n’est pas sans nous rappeler Steve Ray Vaughan et son « Love struck baby ». John Hiatt (country-blues singer de renom) est invité à partager le micro, et les deux compères nous offrent un joli duel de guitares. Après un slow blues un peu lourdingue, et un folk Led Zeppelien hélas plombé par une batterie énorme, Joe donne dans le classique, avec un shuffle impeccable « You better watch yourself » une reprise de Lightnin’ Hopkins, et un petit chorus de piano bien venu. L’ombre de Stevie Ray plane encore une fois au dessus du studio…  Sur « The last matador » c’est une trompette qui s’invite, chouette, mais rapidement les bonnes vieilles habitudes reprennent le dessus, et le gros son revient plomber l’ambiance, qui perd de l’altitude. Dommage. A noter la présence de Glen Hugues (ex Trapeze, Deep Purple) sur le très 70’s « Heartbreaker » (une reprise de Free), mais hélas, Joe ne possède pas l’organe de Paul Rodgers... Et on se souvient que les deux compères avaient déjà croisé le fer, sur « Black Country Communion 1 et 2 » avec un certain Jason Bonham à la batterie.  « No love on the street » nous rappelait un Deep Purple des années 80 (pas franchement la meilleure période, mais on se souvient que Joe Bonamassa dans son LIVE FROM NOWHERE citait dès le premier titre le riff de « Perfect Stranger »). Ca se remue un peu plus (enfin !) sur « The whale that swallowed Jonah » (compo de Bonamassa), et un très bon « Sweet Rowena » avec Vince Gill en duo à la voix, plus léger, swinguant et un  peu country sur les bords. Bonamassa n’y force pas sa voix, le piano virevolte, c’est du classique, oui, mais certainement le morceau le plus agréable de l’album, qui se termine sur « Prisoner » un slow hard FM sans intérêt, et qui nous renvoie au pire des années 90. 

Joe Bonamassa nous offre un album sans surprise. Je m’étonne des lauriers que l’on tresse sur sa tête à l’occasion de ce DUST BOWL. C’est du pur Joe ! L’album de la maturité ! Mouais, mais disons que j’attendais un peu plus de ce musicien, toujours aussi virtuose, mais qui plombe ses arrangements avec ce gros son, qui à mon sens ne sied pas au genre. Ou alors, allez voir du côté de Buddy Guy et de son SWEET TEA en 2001, dans le genre "mastodonte sound" c'est d'un autre calibre ! C’est la production qui cloche chez Bonamassa. Un nouveau style, le rock-blues FM, bien calibré, mais sans prise de risque, et à mon sens, de moins en moins personnel, qui cherche à ratisser un large public. Pourquoi pas, la démarche en elle-même ne manque pas d'argument. Sauf qu'il n’y a pas franchement de morceau qui surnage dans cet opus, de titre échevelé, la pépite lumineuse qui nous ferait dire : ce type a vraiment tout compris. Bref, c’est propre, mais on ne vibre pas franchement à l’écoute de ces douze titres, dont quatre ou cinq tourneront en priorité sur nos platines. Un disque plus graisseux que gracieux... (c'est un peu vache, mais c'est histoire de placer un bon mot!). Bref, la météo s’est plantée : DUST BOWL n’est pas l’ouragan de l’année…






Désolé, pas de sous-titre...  Joe Bonamassa parle de son album.



Le titre "Dust Bowl" en live... Et non, ce n'est pas "Shine on your crazy diamond" des Pink Flyod, comme on pourrait le croire au début.


Chronique écrite initialement pour la revue BCR, n° de juin 2011

NB : Joe Bonamassa sera en concert à Paris, le 19 juillet, au bataclan, avec Glen Hughes et Jason Bonham...
DUST BOWL (2011) de Joe Bonamassa, 12 titres, 63 minutes

QUIZZZZZZZZZZ... les réponses aux jeux :

Alors ? Ca y est ? Z'avez fini ? On ramasse les copies...
Foxy, regardes devant toi, pas sur la copie de Bruno ! Lui d'ailleurs y joue pas, il est tombé dedans quand il était petit... Claude... c'est bien, une bonne réponse, sur Karajan, ça m'aurait étonné... Vincent ? A part Dorothée, t'es sûr que tu ne connaissais rien d'autre ? Un p'tit effort tout de même !


Allez, voici le tableau réponse...


Et les réponses pour les citations...
1-C
2- J
3-F
4-I
5-K
6-G
7-E
8-D
9-A
10-B
11-H