jeudi 20 mai 2021

Carl Maria von WEBER - Der Freischütz (1821) - Carlos KLEIBER (1973) – par Claude Toon

 


- Tiens un opéra Claude… Ce n'est pas souvent… Plutôt le domaine de Pat… hors le baryton Dmitri Hvorostovsky il y a un mois… un opéra célèbre ce jour ; un revirement ?
- Non pas vraiment Sonia, un désir de changer d'air dans l'écriture des chroniques après avoir parcouru plus de dix ans le grand répertoire symphonique et de chambre !
- Oui, je ne suis pas surprise ; on entendait pas mal de Verdi et de Wagner dont l'intégrale du Ring en provenance de ton bureau, mais l'élu est Weber ?
- J'aime beaucoup cet opéra où se mêlent amour, moyen-âge, sorcellerie, vieil ermite, un des premiers chefs-d'œuvre romantiques !!!!
- Carlos Kleiber était l'un des premiers chefs présents dans le blog avec son interprétation de la 5ème de Beethoven en compétition avec celle de son père… Un must ?
- Oui, ce chef très scrupuleux et avare de sa présence dans les studios a enregistré cette version quasi parfaite avec des grands chanteurs de l'époque, en 1973 !



Carlos Kleiber

Affirmer de manière péremptoire que je n'aime pas l'opéra serait limitatif. Ok, je ne suis pas un fan du genre comme un génie des alpages de ma parenté qui a dû écouter tout ce qui existe dans le genre, même les opérettes "fin de siècle" les plus cucul la praline possible. Je pense à "Robert le Diable de Giacomo Meyerbeer." afin qu'une autre brebis, sœur dudit génie qui ne porte pas le bouc sache que je ne l'oublie pas ; smac…

- Pardon Claude, c'est un papier de la catégorie "Le deblocnot en folie" ou un article classique un tant soit peu sérieux ?          
- Oh ça va Sonia, on se marre un peu, les temps moroses, ras le bol…

On dira plutôt que mes goûts sont cloisonnés : Mozart (certains, notamment Don Juan et la flûte enchantée), Weber (d'où ce billet), Wagner (tous, sauf Rienzi, une daube de jeunesse), Puccini (les quatre les plus connus), Berlioz (La damnation de Faust), Richard Strauss (Salomé, Elektra, le Chevalier à la rose), et quelques ouvrages isolés comme Aknaten de Glass… Et surtout ne pas oublier celui pour l'île déserte : Pelléas et Mélisande de Debussy , l'unique opéra du maître dont je collectionne les versions (Clic).

Commenter ce catalogue personnel ouvre des horizons rédactionnels importants, enfin je crois (certains ont déjà été commentés par votre serviteur ou par mon ami Pat ; voir l'index). Cela étant dit, intéressons-nous au vrai héros du jour : Weber.

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C.M. von Weber - John Cawse (huile 1826)

Un premier article s'était intéressé à des œuvres qui offrent une petite célébrité à Weber : ses deux concertos pour clarinettes. Petite célébrité car Weber né en 1786 ne vivra que 39 ans comme Mendelssohn. Mais contrairement à la puissance créatrice et très précoce de ce dernier, Carl Maria souffrira toute sa vie d'une santé fragile et d'un handicap douloureux de la hanche et enfin de la tuberculose. Sa biographie résumée est à lire dans cette chronique (Clic), ne serait-ce que pour réécouter la charmante Sabine Meyer et sa clarinette magique…

Élève de Michael Haydn, frère cadet de Joseph devenu un mythe vivant à Vienne et septuagénaire, il commence assez tôt sa carrière de compositeur, disons vers 1800. Mozart est mort depuis une dizaine d'année et dans trois ans, Beethoven, à 33 ans, bouleversera l'histoire de la musique avec sa 3ème symphonie "héroïque", pierre fondatrice du romantisme qui met fin à l'époque classique. Le jeune homme n'aura pas le génie inné des compositeurs cités dans ce paragraphe d'autant que la vie extravagante de la famille ne lui permettra pas de développer sérieusement ses capacités. Une trop longue histoire pour ce billet, enfin, pas longue, plutôt tumultueuse entre les frasques financières de son père et apparemment une certaine "étourderie" qui l'amène à se désaltérer avec… de l'acide…  Le pauvre Carl Maria se retrouve ainsi avec la voix "d'archange" de François Mauriac comme le disait lui-même l'intéressé.

Que reste-t-il de sa production pourtant assez abondante dans tous les domaines ? Et bien peu de choses encore inscrites aux programmes des concerts : dix opéras, certains détruits ou perdus, la plupart oubliés voire jamais joués. Trois nous sont parvenus : Der Freischütz (1821), son chef d'œuvre du gente, Euryanthe (1823) musicalement de la même veine mais doté d'un livret qui fait fuir les directeurs d'opéra par sa mièvrerie. Enfin Oberon (1826), dont le compositeur se déclarait insatisfait mais ne pourra en rien l'améliorer car emporté par la tuberculose l'année d'une première création. À noter que dans Euryanthe et Oberon, Weber supprimait enfin les récitatifs parlés, une survivance de l'époque classique, y compris dans le Fidelio de Beethoven et Der Freischütz. En un mot, Weber sera à sa manière un novateur en art lyrique par ce détail : des airs chantés, rien que du chant… Sans compter l'ouverture de Der Freischütz qui, de mise en bouche, évolue vers une grande présentation thématique de l'ouvrage au sens musical.

Claude Debussy n'était guère tendre avec ses confrères. Pourtant, il pensait que par le traitement parfois flippant des sujets fantastiques dans les opéras de Carl Maria, le recours à des couleurs mystérieuses dans l'orchestre (l'auteur de la mer ou des nocturnes en connaissait un rayon), Weber n'aurait peut-être pas ouvert la voie aux audaces chromatiques et à la passion pour les violents mythes arthuriens ou nordiques d'un Wagner, au goût pour le satanique d'un Berlioz et même au climat morbide d'un Salomé de Richard Strauss… Son propre opéra, Pelléas et Mélisande, drame vénéneux de la jalousie dans un moyen-Âge ténébreux trouve peut-être ses racines romanesques chez Weber. Je ne renie rien aux propos similaires du 4ème paragraphe de la biographie rédigée en 2013

Hormis les œuvres énumérées ci-dessus, on peut regretter que Weber soit si peu joué. Il existe deux symphonies et quelques pièces concertantes qui ont donné naissance à une discographie chez des petits labels aventureux, une bonne chose pour les amateurs de raretés…

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À partir de 1816, après son départ de Prague, Weber occupe le poste de maître de chapelle à l'opéra de Dresde sur nomination du roi de Saxe Frédéric Auguste. Francesco Morlacchi, partage le poste avec Weber et veille, jalousement dit-on, à maintenir encore à la cour la mode de l'opéra bouffe classique. On le dit intrigant, mais le roi de Saxe, en homme éclairé, voit bien que l'époque de l'opéra en italien, celle de Mozart ou Gluck est révolue au bénéfice des opéras chantés en allemand. Les deux confrères ont même statut et même salaire. Contemporain de Weber, Francesco Morlacchi (1784-1841) est quasiment oublié de nos jours.

Les sujets des opéras du siècle des lumières restent globalement soit mythologiques soit des pantalonnades parfois géniales telle Così fan tutte de Mozart et les savoureuses comédies de Rossini. Pourtant de 1804 à 1814, après quatre réécritures, Beethoven, à travers son unique opéra titré Léonore puis Fidelio introduit des idées militantes et contestataires ! Il s'appuie sur la tradition usée jusqu'à la corde du stratagème de la femme travestie en homme dans les opéras classiques.

Léonore, épouse de Florestan embastillé pour activisme politique, se déguise en geôlier pour infiltrer la prison et faire libérer son mari et ses compagnons. Inspiré par un fait divers de la Terreur, Beethoven le révolutionnaire transpose cette histoire en Espagne (on ne sait jamais). La lutte pour la liberté d'expression, contre l'arbitraire et la dictature, prend enfin place sur la scène lyrique. Bien évidement le texte est chanté en allemand… L'amour fou, la fidélité (fidelio), l'héroïne (Léonore - soprano), le héros (Florestan - ténor) et la brute (Don Pizarro - baryton) sont des thèmes et des personnages qui deviendront incontournables dans l'opéra romantique. (Blague connue : "un opéra, c'est un baryton qui fait tout son possible pour empêcher le ténor de coucher avec la soprano" 😊).

Les six premiers opéras de Weber sont composés en langue allemande entre 1798 et 1811. J'affirme le désir de tourner le dos à l'italien sans preuve, mais sans trop de risque d'erreur en déduisant cette assertion des titres et du nom bien germaniques des librettistes. De toute façon : entre manuscrits perdus, mal édités et oubliés ; passons.

Six années s'écoulent avant que Weber projette un nouvel opéra. Nous sommes en 1817, le romantisme littéraire a déjà acquis ses lettres de noblesse notamment avec les contes populaires et angoissants compilés par les frères Grimm et surtout Goethe avec sa tragédie Faust. Ah Faust, le médecin vieillissant qui pactise avec Méphistophélès pour retrouver la jeunesse et l'amour de la fraîche Marguerite. Une œuvre littéraire qui engendrera 150 ouvrages principalement musicaux, de la Faust Symphonie de Liszt, son must orchestral, à la damnation de Faust de Berlioz, ou le Faust de Gounod, etc. Les diableries et le Moyen-Âge s'emparent des librettistes. Weber cède-t-il à cette mode en commandant le livret dès 1817 au poète Johann Friedrich Kind ? L'écrivain a meilleure réputation comme tragédien que comme poète. C'est plutôt un avantage pour cet opéra ou la profusion de péripéties et la logique du synopsis s'imposent par rapport à la qualité des répliques.

Le monde est petit et Weber n'a jamais caché l'influence de Fidelio dans son travail : des scènes qui s'enchaînent avec rigueur en une seule unité de temps, en Bohème, après la guerre de trente ans vers 1650, une confrérie de chasseurs bravaches qui rivalisent lors de concours (dans les maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner, des chanteurs remplaceront les chasseurs), des galants jaloux qui invoquent un démon, des forêts impénétrables… En un mot le romantisme pur et dur.

D'une durée de 2H10 environ, l'opéra comporte trois actes. Je propose de résumer l'action tout en commentant quelques passages parmi les plus réussis. L'orchestration est celle de l'orchestre beethovénien : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones (ténor, alto, basse), timbales, cordes.

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Le démon Samiel

Préambule. La discographie est copieuse. Cet enregistrement de Carlos Kleiber est l'un des meilleurs. Le maestro au caractère difficile et pointilleux frappait fort pour son premier enregistrement chez Dgg. En 1973, il réunit un casting quasi idéal : Franz Crass, basse (un ermite) ; Siegfried Vogel, basse (Kuno : Le grand forestier) ; Bernd Weikl, baryton (Le roi Ottokar) ; Theo Adam, baryton basse (Kaspar, premier et jeune chasseur) ; Peter Schreier, tenor (Max, Second Chasseur) ; Edith Mathis, soprano (Une cousine de Agathe) ; Günther Leib, baryton (Killian, un riche paysan) ; Gundula Janowitz, soprano (Agathe : La fille de Kuno). Chœur de la radio de Leipzig, orchestre de la Staatskapelle de Dresde.


1 – Ouverture : jusqu'à Beethoven (quatre ouvertures pour Léonore-Fidelio), Weber et plus tard Wagner, ouverture est synonyme de mise en jambe pour l'orchestre et d'intermède pour que le public cesse de papoter. Il y a des exceptions comme celles de Don Juan ou de la Flûte enchantée, mais même-là l'introduction limite sa construction à une forme sonate répétitive de motifs simples. Weber écrit une pièce symphonique épique en forme de poème symphonique d'une dizaine de minutes. À noter que cette ouverture offre une richesse thématique et une grande autonomie permettant de la jouer en début d'un concert symphonique. On trouve les ouvertures de Weber dans des anthologies, voir Klemperer (Clic).

Un oppressant motif aux cordes et aux bois, arpégé pp<f puis répété nous plonge au cœur d'une sombre forêt d'Europe centrale, impénétrable d'arbres sans âge, et dans laquelle rôdent animaux, esprits bénéfiques ou maléfiques, sorcières voire pire… [1:07] Deux cors soutenus par un frémissement des violons se font entendre au lointain. Pas de cors dans cet opéra mettant en scène des chasseurs ? De vous à moi, la chose n'aurait aucun sens ! Un magnifique solo cuivré qui n'expose rien d'autre qu'un leitmotiv essentiel de l'œuvre. [2:40] Changement de décor orchestral, quelques coups feutrés de timbales, quelques notes inquiètes des bassons et clarinettes, un bruissement des cordes. On flippe !

Comme je l'écrivais plus haut, Weber enchaîne des scénettes orchestrales variées, des "gravures" musicales qui préfigurent le récit qui suivra. Va suivre une mélodie animée aux cordes secondées par l'harmonie jusqu'à la rencontre sauvage d'accords virils des cors [4:38], logiques et bienvenus dans cet histoire d'hommes, de fusils, de concours de tirs. Un solo de clarinette relance l'ouverture pour introduire le thème principal de Der Freischütz, autre leitmotiv célèbre aux accents viennois [5:11]. Un thème repris par plusieurs solos. Le flot musical a gagné en puissance, en pathétisme mais en allégresse aussi. Une chevauchée instrumentale interrompue de nouveau par le menaçant motif B (timbales et cordes). [8:22] Une coda dans une ouverture ? voilà qui n'est pas banal… Et c'est le cas avec la conclusion farouche et colorée proposée par Weber, une variation sur le leitmotiv central…


La gorge aux loups

Acte 1 : Max, un chasseur en pince pour Agathe, la fille de Kuno le garde-chasse. Kuno est de la vieille époque, il a tout simplement promis la main d'Agathe au vainqueur d'un concours de tir ! À la foire du trône on gagne une peluche, un baromètre hideux, parfois une bouteille de Champ' ; chez les pros, on a droit à une coupe en toc à gerber… Dans Der Freischütz, on gagne la plus belle fille du village ; j'imagine la tête des féministes qui font un cake pour tout et revendiquent l'usage de l'écriture inclusive, l'invasion du charabia asexué. Ne nous égarons pas. Kaspar, jeune chasseur jaloux, personnage douteux, a passé un pacte avec le démon Samiel, un sous-traitant du Diable et convainc Max de couler des balles magiques pour remporter le concours (Tricheur !)… L'affaire est tentante, mais Max est manipulé 💀💀… 

Musicalement, l'originalité de l'écriture de Weber s'affiche dès la scène 1. [9:44] Un village en liesse, des coups de fusil, et puis des trilles festives des cordes, un chœurs joyeux. L'orchestre de déchaîne… [10:53] Trompettes et cors, puis cordes proposent rapidement un petit intermède qui précède le premier air vantard du bourgeois Killian [11:18] avec des interventions pour le moins goguenardes de l'orchestre et de la populace. Une musique poilante que je vous laisse savourer… Suivre sur le livret fourni dans le coffret est indispensable.

 

Acte 2 : Le projet ne plaît guère à Agathe pourtant attirée par Max ❤️. Elle n'arrive pas à le dissuader de se rendre à la gorge aux loups où doit avoir lieu la fonte des balles enchantées. Kaspar est déjà présent, préparant le cérémonial. Les scène V & VI dans la gorge constituent le grand moment diabolique mais surtout musical de l'ouvrage.

[1:07:53] Ah la démonologie, même l'orchestre en tremble, les pupitres en ont la chair de poule, musique et tremblement… Le chœur des esprits maléfiques (invisibles) mugit des imprécations, les flûtes sifflent. Quelle ambiance !! Kaspar invoque Samiel (rôle parlé). Kaspar et le démon marchandent le contrat luciférien. Il règne dans les scènes V & VI, une folie de bacchanale. Max les rejoindra mais ne sait pas qu'il sera floué : cinq balles atteindront bien leurs cibles, un précieux avantage, mais la 6ème restera sous la domination du malfaisant Samiel.


Weber n'exagère pas les effets terrifiants, cette séquence diabolique fleure bon la fantasmagorie bon enfant. Les bruitages, les chuchotements, et bien sûr le leitmotiv du motif B glaçant de l'ouverture, illustration sonore de la sorcellerie pendant la coulée des balles maudites ; tout concourt à donner une vraisemblance à cette cérémonie infernale. [1:20:50] La ligne de chant devient discordante, cuivres et cordes déchirent l'espace sonore jusqu'au retour [1:22:50] du thème principal qui clôt cet acte empreint de diablerie. On notera l'implication des cors, tant dans ce passage que dans le début de l'acte 3 ; Weber leur offre vraiment le rôle de témoin de ces scènes de chasse en Bohème. La mise en scène prévoit la charge d'un sanglier noir, des feux-follets, du tonnerre, un orage digne du Déluge, un poignard à tête de mort et d'autres joyeusetés… Quelle soirée pimpante !

 "Soniaaaaaaa… Non, ne fuiiiit paaaaas, c'est pour de faux".

 

Acte 3 : [1:24:28] Le concours se prépare, un choral énergique des cors annonce les festivités. Agathe se prépare pour ses noces. Elle prie, inquiète à propos de la tournure que va prendre ce concours pipeauté… [1:28:28] L'orchestre entonne une douce mélopée qui accompagne le grand air de Agathe. Encore jeune trentenaire, la voix séraphique de Gundula Janowitz bouleverse, depuis dix ans, c'est une soprano phare chez DG, notamment avec Karajan, une Léonore de légende, une interprète incontournable de Strauss. Le récit musical associe mélancolie et tendresse, on prêtera l'oreille au violoncelle solo. Un grand air de soprano assez rare dans les opéras à venir du romantisme.

Le roi Ottokar arrive (en bus rappelle Maggy), le concours commence. Max tire… Agathe s'effondre. Le maléfique Kaspar est tué sur le coup par l'intersession de Samiel. La confusion règne, Max a-t-il atteint sa chérie ? Non ! Ottokar a compris que des actes blasphématoires ont été commis. Kaspar est jeté dans la gorge aux loups. [2:01:40] Un Ermite intervient pour soutenir Max qui fait acte de contrition devant le roi. L'amour fait faire des folies, Weber offre à l'ermite un seul air, mais d'envergure, la mélodie allie sérénité et autorité, du grand art, merci Monsieur Franz Crass encore un grand chanteur de l'époque… On notera la tendre intervention de la flûte et son thème délicat repris au violon. Ottokar voulait bannir Max, mais suite aux sages paroles du vieillard sur les errements de la jeunesse, Ottokar impose juste une année de mise à l'épreuve à Max avant qu'il puisse épouser Agathe. L'opéra s'achève par des répliques d'apaisement des différents protagonistes, airs ornés du chant du violoncelle. L'ouvrage se termine par un hymne collectif à la miséricorde divine chanté sur le thème dansant qui concluait l'ouverture ; réjouissance générale. Le premier opéra romantique est une réussite totale. (Partition)


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Si par la qualité globale, notamment celle de la prise de son, le disque Kleiber n'a guère de concurrent au disque, la gravure de 1958 de Joseph Keilberth reste une référence ne serait-ce que par la présence d'Elisabeth Grümmer et de Hermann Prey. (Editeurs divers – 5/6). (Deezer)

Elisabeth Grümmer a souvent chanté ce rôle dans cet opéra très populaire en Allemagne (pas en France, encore un mystère). Dans ce live du festival de Salzbourg de 1954, on l'appréciera de nouveau en complicité avec la diva Rita Streich et surtout quelle direction d'un raffinement exemplaire de Wilhelm Furtwängler ! (EMI – 6/6). Par contre le son, ben, il n'est pas top, forcément, distribution de pastilles Valda dans le public à prévoir. (Deezer)

La discographie est pléthorique, les castings renversants le sont moins… À vous de voir. Côté DVD, je ne connais pas celui réalisé sous la houlette du chef allemand Christian Thielmann à l'opéra de Dresde qui réunit un grand nombre d'appréciations positives. La rigueur du chef (Clic) doit en effet bien servir une partition à l'orchestration parfois luxuriante. Et puis avantage : le spectacle et les sous-titres.

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3 commentaires:

  1. Crénom !!! J'ai cru qu'il s'agissait d'une réédition spéciale du premier album de Point Blank. 😁
    Une véritable pochette de disque de Hard-rock ! Finalement pas si étonnant que ça, si l'on veut bien considérer que certains passages enlevés d'opéra - dont celui-ci - peuvent s'apparenter à du proto-Heavy-metal (sans la fée électrique). Si, si 😜

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  2. J'ai pensé à la même chose !

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  3. "...les opérettes "fin de siècle" les plus cucul la praline possible." A quand une chronique sur Francis Lopez ??? :D

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