Crénom !! Il y a des disques comme ça, qui dès les premiers instants vous décoifferaient un chauve. Vous foutraient à poil et vous plaqueraient contre le mur. Et sans sommations. La traduction sonique d'une véritable charge de Huns. Là où ce "Cannonball Holocaust" passe, les esgourdes trépassent. "Mais, pourquoi est-il aussi méchant ? Parce quuuee !!!! Ha ! Ha, haaaa !!!" . Un disque coup de poing.
M'enfin, c'est que "Wild Time" vous happe, comme une tornade le ferait des imprudents qui fascinés, resteraient à proximité. Sans les distanciations réglementaires. Et quand ça s'arrête, on retombe exténué comme une 💩, mais ravi 😁. Mais à peine se relève-t-on, tout contusionné, que "Hate 2000 Blues" met les gaz et vous traîne sur l'asphalte comme un vulgaire sac de patates (jusqu'à Tourcoing ! "alors Papa Minouche, on n'a pas besoin de protection dans la vie 🔞?"). Du Rose Tattoo avec du Nos dans le carburant. Et pour les plus résistants, le trio de brutasses enchaîne avec un "Trapped Inside" pour le moins destructeur, pas loin d'un Metal Church (first galette). Il paraîtrait qu'une poignée de grenouilles de bénitier seraient tombés par hasard sur cette chanson. Effrayées, persuadées avoir affaire à de pauvres créatures sous l'emprise de démons, elles n'auraient pas attendu le coda pour prendre les jambes à leur cou et partir en quête du père Lankester Merrin. Hélas, cela fait longtemps qu'il est parti rejoindre son créateur. Il paraît qu'elles seraient encore à la recherche du père Richard Moore...
L'excellent "Bring Down the Hammer", chanson Pop fortement exposée aux rayons Gamma, avec une batterie visiblement chargée en piles alcalines, permet de temporiser, de relâcher un tantinet la vapeur, avant qu'il y ait surchauffe et implosion. Sauf que le batteur, Thib' Adlersend, reste branché en 320 volts, comme si de rien n'était ; à croire qu'il a chouravé les piles (batteries) du lapin rose (non, il n'a pas de longues oreilles roses. Du moins, jusqu'à présent).
Mais voilà t'y pas que le fracasseur de fûts met les bouchées doubles sur le tonitruant "Straight Down to Hell" ! Il y a d'ailleurs un peu beaucoup de Philty Animal Taylor dans ce missile fou. De même que les soli qui défouraillent à tout va, modulés par une wah-wah badass, évoquant feu-Fast Eddie Clarke.
Ouch ! Brice Duval, le bassiste , enfonce le clou et accentue la filiation en cognant les cordes de sa basse à la manière de Lemmy (avec le son itou itou, bien que sans Rickenbaker 4003, Brice jouant sur Fender Jazzbass). "Faster" est un scud dans la lignée du Motörhead de "Ace of Spades". "Crazy Little Boy", avec ses 1 minute 50, a la fugacité d'une comète, le Rock'n'Roll high octane en sus. La palme de la bastos la plus courte revenant à "I Just Can't Help Myself", avec ses 1 minute 35 ; un concentré de Rock'n'Roll à la nitroglycérine pour clôturer l'album dans une politique de terre brûlée.
Ce furieux "Cannonball Holocaust'" fait la part belle aux compositions "champignon au plancher", le compte tours dans le rouge, parfois à la limite de l'implosion. Comme par exemple avec le brutal et fulgurant "Desperate City (I Get the Fuck Out)" qui tente de battre des records de vitesse, dérapant même un bref instant vers le thrash-métôl. Toutefois tout en gardant une relative clarté dans l'interprétation. Car jamais le power trio ne se laisse aller à la facilité en se dissimulant derrière une distorsion monstrueuse, ou derrière un arsenal d'effets. Ce qui est parfois utilisé par d'autres comme quelques artifices pour camoufler lacunes, déficiences ou à-peu-près. Effectivement, en dépit de la puissance délivrée, question matos, Chris Rolling se contente du minimum syndical. C'est presque spartiate. Seulement un ou deux double corps Marshall, une petite Overdrive Boss et une bonne Wah-wah, et roule ma poule. Tout est à l'huile de coude. Il n'a guère besoin de plus le bougre, pour faire parler la poudre. Cependant, Chris a délaissé sa Stratocaster de chez Nash pour convoler avec une demoiselle plus en chair (question son, of course), une Gibson SG toute de noir vêtue.
La section rythmique n'est pas en reste avec Brice Duval à la Fender Jazzbass, présent depuis la genèse du Squad - et vieux pote passé par la Soul, le Funk et ... le Thrash -, et Thib' Adlersend engagé depuis le premier long-player, "Spitfire", pour marteler les peaux avec force et vigueur. Deux énergumènes allergiques aux limitations de vitesse, spécialistes en arme blindée et cavalerie, et dans la stratégie offensive du "on fonce droit devant" et "on envoie les bastos sans sommation". Deux poètes de la rythmique façon "killdozer", disciples du binôme Lemmy & Animal Taylor ; voire de Ward & Brabbs. Paradoxalement, ces deux délinquants de l'agression sonique s'efforcent de tempérer par des chœurs quasi omniprésents. Sorte de "Beach boys" cloutés et hirsutes, reconditionnés par un stage commando dans les fournaises de l'enfer.
Si l'album ne donne jamais un seul signe de faiblesse, on peut malgré tout considérer que le final est pour le moins explosif. Presque comme si l'on avait gardé les meilleures cartouches pour la fin (et pour le quartet d'ouverture). Un "You Bee Gone" au rythme vaguement Diddley Bo, en mode Heavy, forcément, un super "Hollywood", sorte de pub-rock à la Dr Feelgood, en mode autiste, brassé avec le "Rocker" des Young brothers. Et un "Boom", nouvelle B.O. du "Ghostrider" ou de "La Horde Sauvage".
Quatorze pièces léthales qui s'enchaînent sans faiblir, balafrées de courts soli bouillonnant de wah-wah, formés par la grammaire d'Eddie Clarke (mais pas que). Ce n'est pas un disque, c'est une sulfateuse ! Plutôt que du pur Heavy-metal, la musique du Chris Rolling Squad serait de préférence une forme de Rock'n'Roll speedé, avec une énergie à faire pâlir tous les Punks d'hier et d'aujourd'hui. On se demande d'ailleurs, comment ils parviennent à tenir le tempo sans couler une bielle, sachant que sur scène c'est le même topo. Avec peut-être un peu plus d'espace entre les morceaux.
A conseiller à tous les fans de Britney et Madonna. Ils vont a-do-rer 😈. Cependant, éventuellement, tous ceux qui plébiscitent les Vulcain, Nashville Pussy, Pink Fairies, Tank, Peer Günt, Poste 942, World War III, Social Distortion, Battle Axe, Hellacopters, Motörhead, devraient expressément aller y prêter une esgourde.
Contre-indication : ne pas administrer aux oreilles sensibles qui n'auraient encore jamais eu aucun contact avec une guitare électrique (y'en a). Auquel cas, ne pas frotter les oreilles, rincer à l'eau froide et appeler prestement le 18 ou le 112. Sinon, achever l'imprudent et téméraire auditeur. De toutes façon, peu de chance qu'il s'en remette.
P.S. : Mention spéciale pour la pochette, qui détourne les codes des affiches des films de série B (particulièrement ceux des années 70 et 80), avec une gamine à couettes à la place du gars viril et vénère de rigueur. Un mix de "Magnum Force", "Planet Horror" et de "Cannibal Holocaust". Avec p't-être un clin d'œil à Laura Kinney (X-23).
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