- Houlala M'sieur Claude, Je n'ai pas beaucoup de temps, je dois filer
acheter mes derniers cadeaux, ça va être l'horreur. Vous la faites
courte…
- Heu Sonia, courte ? Vous parlez de quoi là ? Ma coupe de cheveux ? Mais
je n'en ai presque plus… Autre chose, Vous me faites peur !!
- Mais nooonn. Ce n'est pas fini ces sous-entendus égrillards, je parle
de la chronique… Deux jours avant Noël, on évite les papiers exhaustifs
sur les monuments de Chostakovitch ou de Mahler…
- hihi j'avais compris, je vous charrie… Pas très prévoyante Sonia, le
dernier samedi avant les fêtes… Vous n'allez pas être toute seule mon
petit.
- Donc, juste l'écoute de trois ouvertures de Weber sans trop de blabla…
C'est cool ! Dites ? z'auriez pas une idée de cadeau pour ma copine Nema
?
- hummmm voyons, tiens si : un fer à friser les cils électrique spin
lash…
(hi hi, Nema a horreur des bidules cosmétiques, surtout les gadgets… je
suis un monstre… hihi !)
Comme Sonia et beaucoup d'entre nous, les fêtes de Noël me rendent très
fainéant face à mon écran-clavier. La semaine dernière,
Haydn et sa belle petite
symphonie
des "Adieux" portaient la fin de la saison classique 2018 en termes d'articles
détaillés. Et je pousse la paresse à faire un copier-coller in extenso de ce
que j'écrivais à propos de Carl-Maria von Weber
en 2013 (fichtre, 5 ans !). Aller : Ctrl+C, Ctrl+V.
- Enfin oui, M'sieur Claude, mais là c'est vraiment du recyclage, vous
abusez…
- Ben quoi Sonia ? Quand Bach faisait cela, on parlait de "Parodie", je
fais pareil… pas de problème de ©.
Carl Maria von Weber
est l'archétype du compositeur mal connu, voire étiqueté comme mineur. Deux
raisons peuvent expliquer les a priori qui font penser que
Weber est simplement le compositeur de l'opéra
Le
Freischütz, point barre. Premièrement,
Weber
est contemporain, un peu plus jeune, de l'immense
Beethoven, la référence romantique au tournant des XVIIIème et XIXème
siècles. Difficile de se faire une place face à un tel géant. Par ailleurs
il meurt jeune, laissant une œuvre moins féconde que
Beethoven
ou
Schubert, mais pourtant très en avance sur son temps.
Carl
voit le jour en 1786. Il n'est
pas très robuste. Il restera maladif toute sa vie et sera d'ailleurs emporté
par la tuberculose à 40 ans, un an avant la disparition de Beethoven. L'enfant est doué pour la musique. À douze ans, le garçon reçoit les
cours de
Michael Haydn
(petit frère du grand
Joseph, un compositeur prolixe mais resté dans l'ombre de son génial aîné). Il
compose déjà diverses pièces dont un opéra et une messe dont on a perdu les
manuscrits…
Le
Freischütz
est plus qu'un opéra imaginatif. Composé en
1821, l'argument marque
vraiment l'entrée de l'art lyrique dans le romantisme, celui où les
librettistes flirtent avec les sujets fantastiques et démoniaques. Cette
histoire de chasseurs et de balles magiques fondues avec l'aide du diable
dans une gorge lugubre n'annonce-t-elle pas
Berlioz
et sa
damnation de Faust
?
Euryanthe
évoque un moyen-âge que n'aurait pas renié
Wagner. Et enfin
Obéron
s'inspire de la fantasmagorie du songe d'une nuit d'été de
Shakespeare. Et puis dans
Euryanthe,
Weber
abandonne les récitatifs parlés que même
Beethoven
avait encore utilisés à la manière de
Mozart
dans
Fidelio. Et oui,
Weber
en ce début du XIXème siècle, invente l'opéra moderne…
384 mots en quelques secondes, mon record, pas un mot à changer 😄😄.
La Bolduc (1894-1941) |
L'article de 2013 présentait les concertos pour clarinette de
Weber, le premier compositeur qui, après l'engouement de
Mozart pour cet instrument nouvellement créé, composa des ouvrages importants pour
ladite clarinette
(Clic). Nous écoutions
Sabine Meyer
accompagnée par
Herbert Blomstedt. Tiens à propos de ce Maestro… Il a
91 ans et en septembre dernier,
voilà le programme qu'il a dirigé avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne
: Franz Berwald
: Symphonie n° 3 « Singulière » ; Antonín Dvořák
: Symphonie n° 7, op. 70. J'aimerais connaître la recette de son élixir de
jouvence !!! 😲 Il est adventiste, ça doit être l'explication, je vais me renseigner sur
ce courant religieux…
Blague à part, nous retrouvons un autre grand maître qui malgré maladie et
handicap continua à diriger d'un seul bras (l'autre étant paralysé) jusqu'à
88 ans en ne lâchant rien à ses musiciens. Les habitués ont déjà reconnu
Otto Klemperer. Bien entendu nous écoutons un Weber
enregistré avec le
Philharmonia
et dirigé dans le style de la tradition allemande post romantique : effectif
imposant, grandeur du phrasé, tempo et timbres en majesté.
Les trois ouvertures sont enchaînées : [0:00] Le
Freischütz ; [9:42] Euryanthe
;
[18:41] Oberon.
Bonne écoute en faisant vos paquets cadeaux, n'oubliez pas le bolduc*,
ça fait plus classe… On se retrouve lundi pour une jolie petite messe de
Camille Saint-Saëns
pour harpe, orgue et cordes et quelques voix. Là encore pour l'ambiance
de la Nativité…
(*)
La Bolduc
était une chanteuse québécoise née en 1894, la première « chansonnière » du
Québec et… - Hein ?
Pardon ? On s'en fout… Ok je vous laisse…
Ouverture Der Freischütz - 0:00
Ouverture Euryanthe - 9:41
Ouverture Oberon - 18:41
J'ai toujours aimé Weber depuis l'écoute des ouvertures (Karajan DDG 1973) du Freischtuz à Abu Hassan. Je le considère un peut comme un Berlioz par la force de ses compositions et comme tu le dis avec la comparaison du chasseur noir et de la Damnation de Faust. Mais il ne faut pas oublier que Berlioz en fera une réorchestration en 1841. Une chronique sur l'opéra "Der Freischtütz" ramènerait à la version de Carlos Kleiber même si il existe d'autres versions dont une par Colin Davis et le LSO et même une version française avec les récitatifs.
RépondreSupprimerSans oublié la version Joseph Keilberth de 1958 à Berlin avec une distribution historique mais un son très très moyen...
SupprimerPour une chronique, pas facile, aucune vidéo dispo :o(