mercredi 11 novembre 2020

KEN HENSLEY (24.08.1945 - 4.11.2020) R.I.P.



     Ken Hensley s'en est allé, ce mercredi 4 novembre 2020, à 75 ans, en Espagne où il avait élu domicile depuis des années, près d'Alicante. Il est parti paisiblement, succombant à une maladie, d'après son frère Trevor qui a publié un communiqué le lendemain sans s'étendre davantage, souhaitant se recueillir en famille. 

     Ken Hensley a été une figure incontournable de l'orgue Hammond dans les années 70 ; certes, un peu dans l'ombre des Keith Emerson et Jon Lord qui ont su attirer les projecteurs grâce à des prestations scéniques pour le moins expansives. Ce qui n'enlève rien à ses qualités de compositeur, d'interprète et de multi-instrumentiste. Dépourvu de la culture classique dans laquelle ces derniers piochaient, et abusaient, Hensley crée un style avec un son compact et épineux, se délectant d'accords qu'il laisse résonner pour en faire une dalle sur laquelle peut s'appuyer la chanson. Une personnalité sonore créée de la fusion d'une tonalité ecclésiastique et une abrasivité foncièrement Heavy. Toutefois, ses petites phrases rapides entre deux gros accords, pouvaient aussi évoquer l'art de la fugue de Johann Bach. Bien que moins lourd et puissant que Lord, il a su imposer ses claviers à un groupe de Hard-rock, l'entraînant à l'envie dans des territoires plus progressifs.


     Kenneth William David Hensley
fait ses premiers pas de musicien en débutant par la guitare, à douze ans, en s'aidant d'une publication du guitariste Anglais de Jazz, Bert Weedon. Il fait son premier concert à 15 ans, âge à partir duquel il ne cesse d'apprendre, de jouer, intégrant divers groupes formateurs. Jusqu'en 1965 où il fonde un premier groupe notable, The Gods. Groupe resté célèbre pour ses membres qui ont quasiment tous été des célébrités européennes, sinon plus. Mick Taylor (futur John Mayall et Rolling Stones), John Glascock (futur Chicken Shack, Jethro Tull, Carmen), Brian Glascock (futur Toe Fat, Carmen, The Motels), puis Greg Lake (futur King Crimson, Emerson, Lake & Palmer), Lee Kerslake (futur Toe Fat, Uriah Heep, Ozzy, Living Loud) et Paul Newton (futur Uriah Heep). Hensley y joue des claviers, et partage aussi le chant et la guitare. Un premier single sort en 1966 mais il lui faut patienter encore deux années pour enregistrer un premier album, "Genesis" (sans Taylor). The Gods fait partie de la première vague de Rock progressif anglais (même si le chanteur a un penchant prononcé pour la Pop). Certaines chansons de The Gods portent déjà les prémices d'Uriah Heep.

     Hensley souhaite prendre des chemins nettement plus rocailleux, en tournant le dos aux velléités Pop. Le Progressif reste d'actualité mais est dispensé avec plus de ferveur et de mordant. The Gods est muté en Head Machine et sort dans la foulée en 1969 un disque, "Orgasm" (au titre provocant pour l'époque). Pur produit de proto-Hard-rock British avec quelques ingrédients de Boogie préfigurant Status Quo, et même de Glam avant l'heure. Ce sera l'unique vinyle d'un groupe si éphémère qu'il aurait bien pu être totalement oublié sans la présence d'Hensley, de Kerslake et de Glascock (tous présentés sous des pseudonymes). Mais il faut bien admettre qu'en dépit de bons moments, le disque est inégal, s'égarant en foulant divers chemins parfois opposés (en particulier sur la seconde face).


     Ken enchaîne rapidement un nouveau combo, Toe Fat, toujours avec les mêmes membres, à l'exception du chanteur. Un premier et fort intéressant album voit le jour en 1970 (👉 chronique). Un groupe prometteur qui a toutes les qualités pour se faufiler dans le peloton de tête des groupes de Heavy-rock anglosaxons. Mais, il ne s'y éternise point, répondant à un appel qui va être déterminant pour sa carrière. Ainsi, dans la même année, il se retrouve entraîné dans les aventures d'un groupe prometteur, Uriah Heep, et joue sur le premier album, "Very 'Eavy... Very 'Umble". (👉 chronique)

     Ses multiples talents en font un élément de choix, comme des clefs pour accéder à différentes dimensions. Il y a évidemment cette maîtrise de l'orgue Hammond (qui en contre-partie va à tort résumer la troupe à un suiveur de Deep-Purple), mais aussi du Mellotron, de la guitare qui permet de créer des duos enflammés avec Mick Box (quelques mois avant le premier essai de Wishbone Ash) et le chant. Un chant indispensable, couplé à celui du bassiste et du guitariste (et plus tard du batteur), générant alors des chœurs  à la fois aériens et solides, qui s'entrelacent avec le chant. Une formule qui va considérablement influencer un jeune quatuor londonien, Queen (qui revendiqua un temps cette influence).

     Mais, Hensley, arrivé sur le tard, n'a pas encore marqué le Heep. C'est son successeur, le flamboyant "Salisbury" - enregistré fin 1970 et sorti en mars 1971 -, qu'il s'impose comme un compositeur redoutable, capable de furieux Heavy-rock (un poil guindé), avec "High Priestess", comme de douces et sobres ballades. Le bucolique, raffiné et poétique "The Park" et surtout "Lady in Black" qui va rentrer dans les charts (ressorti en 45 tours en 1977) et restera à jamais un classique du répertoire scénique. (👉 chronique)

     Toujours dans la foulée, increvable, Uriah Heep sort un troisième disque dans l'année. Hensley a pris les rênes et compose l'intégralité de l'album, à l'exception de trois morceaux qu'il co-écrit. Un disque majoritairement ancré dans un Hard-rock dur et puissant. Un Hensley surprenant, composant autant du rock-progressif, "July Morning", que du Hard-rock incisif et furibard ficelé de slide incandescente avec "Tears in my Eyes". Trois grands classiques du Heavy-rock Anglais en deux années. 


     Avec "Demons and Wizards" (1972), le groupe se recentre plus que jamais sur un Rock-progressif, parfois allié à des refrains plus Pop, laissant encore résonner quelques sérieux riffs proto-Metal. Ainsi, "Easy Livin'" fait parti de ces morceaux préfigurant la prédominance d'un Heavy épique, mené tambour battant, nourrissant les chaudes heures de la NWOBHM. Une chanson qui fait une percée remarquée aux USA et qui va permettre à la troupe de s'y produire désormais régulièrement. Encore une composition "100% Hensley". Celle-ci sera reprise par divers groupes de Hard-rock (dont WASP et plus récemment par Spiritual Beggars). Hensley compose relativement moins ; c'est-à-dire seulement cinq pièces sur neuf... Et autant sur "The Magician Birthday" qui, lui, n'en comporte que huit au total. Il est désormais moins présent à la guitare, préférant se concentrer sur les claviers

     En 1973, avec "Sweet Freedom", le groupe revient à des tonalités plus Hard-rock. Encore une fois, Hensley pond un énième classique avec le délicieux "Stealin' ". C'est en Scandinavie qu'il semble récolter le plus de succès. Et en effet, même à ses heures les plus creuses, tant pour Uriah Heep que tous les projets de Ken Hensley, c'est la région du monde où leur popularité ne tarira jamais.

     Si la notoriété d'Hensley s'est émoussée au fil des ans, il convient de rappeler que les musiciens auteurs-compositeurs-interprètes, sachant autant maîtriser la guitare (acoustique et électrique) que les claviers, sachant se montrer aussi mordants que délicats, doublé d'un chanteur honorable, sont bien peu nombreux.

     Infatigable, il sort la même année un premier effort solo, "Proud Words on a Dusty Shelf". Avec l'aide de Gary Thain et de Lee Kerslake. Serait-ce des titres refusés par le groupe ? Quoi qu'il en soit, ils auraient très bien pu être intégrés dans le matériel du groupe, et certaines pièces, telle que "Proud Words" - aux faux airs de Bad Co - et la belle ballade "Rain", auraient été de la bonne came pour la scène.


     Malheureusement, c'est au moment où Uriah Heep paraît indéboulonnable que les dissensions se font jour, exacerbées par la fatigue accumulée et surtout par les addictions de David Byron et de Gary Thain qui impactent leur stabilité. Tandis qu'Hensley lui-même, épuisé, commence à perdre pied. D'autant que ses relations avec Byron s'enveniment. Ce qui se ressent sur "Wonderworld" qui marque le début d'un lent et progressif déclin. Le groupe entonne d'ailleurs un approprié "So Tired" ["Je suis sur la route depuis un an ou plus...parce que je suis si fatigué de tout ce monde à me regarder... Si fatigué et je suis sans inspiration. S'il vous plait, aidez-moi"]. Hensley signe encore une fois une belle pièce, l'émouvant "The Easy Road", judicieusement orchestré de cordes pour accompagner son piano. Bien souvent ses paroles évoquent un esprit pacifique, un peu hippie diront certains, empreint d'une relative spiritualité, avide d'amour, de sérénité et de paix.

     Avec "Return to Fantasy", Hensley arrondit les angles, s'essaye aux synthétiseurs avec plus ou moins de bonheur pour rendre le groupe plus facilement digeste. Du coup, il perd un peu de son plumage et de sa superbe. 

     Puis "High and Mighty" (1975), généralement davantage considéré comme un effort personnel d'Hensley que d'un effort collectif ; Hensley signe effectivement tous les titres - dont deux co-signés par le nouveau chanteur, John Wetton (Family, King Crimson, Roxy Music, UK, Wishbone Ash, Asia, Icon) -. Cet album désoriente les fans avec sa tonalité plus soft, parfois orienté Pop. La même année, il sort son deuxième essai solo, "Eager To Please", paradoxalement plus Rock, plus rugueux, et indubitablement meilleur que l'album du Heep, en dépit d'un chant moins nuancé que Wetton (et bien sûr de Byron). Est-ce qu'il se serait réservé ses meilleures cartouches pour son album, où simplement plus ou moins bâclé l'enregistrement de "High & Mighty" pour passer rapidement à autre chose ? Rien n'est sûr, d'autant que c'est Bronze Records, le propre label d'Uriah Heep depuis le début, qui publie la galette. (1)


     Malgré quelques sursauts grâce à l'arrivée de John Lawton (ex-Lucifer's Friend), le Heep est sur une pente glissante. "Innocent Victim" gagne le prix de la pochette la plus risible de l'année (1977) et avec "Conquest" (1980), le groupe et lui-même se sont laissés convaincre de réaliser une musique ouvertement commerciale, branchée sur les radios américaines. Grosse erreur. C'est l'album le plus décrié d'Uriah Heep, rejeté également par le groupe. Dépité, Hensley quitte le groupe avec qui il vient de passer dix années frénétiques, durant lesquels il a enregistré treize albums studio et composé seul certains de leurs plus grands succès.

     Dégagé de toute obligation, il en profite pour réaliser un troisième disque solo, "Free Spirit". Si ce dernier a un peu plus de saveur que "Conquest", la production hésite entre des sonorités Rock et d'autres plus synthétiques et froides (Cold Wave ?). Parfois, ça sonne comme du Uriah Heep passé par le prisme de la variété. 

     Après un essai manqué avec un nouveau groupe (Shotgun), il s'expatrie aux USA. Alors qu'on le croyait en pré-retraite, il réapparait là où personne ne l'attendait, dans un groupe bien établi de Southern-rock, Blackfoot. Ricky Medlocke se réjouit de son arrivée (c'est un grand fan du Heavy-rock British), et est impatient de fouler la scène avec Hensley, pour l'apport de ses claviers, dont il espère qu'ils vont apporter un plus, mais aussi pour ses talents à la slide. Seulement son intégration marque le tournant de ce groupe réputé pour ses concerts fiévreux vers un Hard-FM. Une direction pratiquement imposée par le label, alléché par l'engouement qu'elle suscite alors, et les copieuses retombées financières qu'elle engendre. Hensley s'investit peu dans le processus d'écriture de "Siogo". Juste une participation à une chanson et un hit FM qu'attendait le label, "Send Me an Angel". Toutefois, il ne fait guère d'étincelles (d'autant que Blackfoot avait auparavant fait mieux avec d'authentique brûlots rocks) et l'album est boudé par une partie des fans qui crient à la trahison. Pourtant, cet album ne manque pas de jus ; il aurait probablement été acclamé s'il avait été le fruit d'un groupe sans passif. Le label veut aller plus loin, ce que fait "Vertical Smiles", envahi de claviers et dénué de caractère Southern. Hensley est accusé de tous les maux et devient la bête noire des fans hardcore. Pourtant, on ne peut l'accuser de ce revirement tant sa participation à l'écriture est infime.


     Par contre, ce qui est amusant avec Blackfoot, c'est que physiquement, il ne dénote aucunement, paraissant aussi amérindien que ses nouveaux compagnons. Des années plus tard, il arborera sur scène des attributs amérindiens comme s'il était né avec.

     Lassé, il se retire de la musique (peu après le décès de David Byron, survenu le 28 février 1985) et s'installe à St Louis. A l'occasion, il fait une apparition surprise lors d'un concert du groupe de passage (notamment avec WASP dont le leader, Blackie Lawless ne tarit pas d'éloge envers lui)

     Il ne fait plus parler de lui jusqu'en 1994 ; année où il sort "From Time to Time", un disque exhumant des enregistrements datant de 1971 à 1982, enregistré avec divers amis et camarades. On y retrouve entre autres les membres de Free (sans Rodgers).

     Progressivement, il reprend goût aux concerts, et entame même une tournée mondiale avec les musiciens Andy Pyle et le virtuose Dave Kilminster, qui reste un temps, enregistrant des disques avec Ken, (avant de rejoindre Roger Waters). L'accueil est suffisamment bon pour en organiser une autre où se joint John Wetton.

     En 2007, il sort son dernier grand album, qui n'a rien à envier aux productions récentes du Heep. "Blood on the Highway" est probablement son meilleur disque en solo depuis longtemps (depuis le premier, "Proud Words on a Dusty Shelf "?). Avec comme invités Glenn Hughes, John Lawton, et Jorn Lande. (Ken a beaucoup perdu de sa voix). Un concept-album, un opéra-(heavy-)rock, contant la vie d'une Rock star, du succès au déclin, avec l'espoir de retrouver un jour l'adulation des foules. Naturellement, il y a du vécu ; lui qui a pu observer l'évolution de la musique sur plus de quarante ans, les rivalités et les fraternités qu'elle peut engendrer, la main mise d'une industrie cupide, les hommes et les amis fauchés par une addiction mortelle, aveuglés par leur ego, est on ne peut plus bien placé pour conter une telle histoire. En juste corrélation, il publie une autobiographie, "Blood on the Highway : "When Too Many Dreams Come True (The Ken Hensley Story)",  initialement disponible avec le disque.

Avec Mick Box et Lee Kerslake

     Pour ses cinquante années passées au service de la musique, il réalise un disque qui lui tient à cœur, "Love & Other Mysteries". Album plus méritant pour les paroles que pour la musique solennelle et sans surprise (lorsque l'on connait son travail), œuvrant pour la romance. Le Rock n'y est plus qu'un ingrédient, un condiment. Outre Glenn Hughes (encore une fois) on y retrouve Irene Fornaciairi (la fille de Zucchero).

     Dans les années 2010, il fonde un nouveau et solide groupe, "Live Fire", avec une poignée de Scandinaves émérites, connaissant leur "Uriah Heep" sur le bout des doigts. Avec cette troupe, Hensley affirme la direction de "Blood on the Highway", en retrouvant la teneur Heavy des années fastes du Heep, en studio comme sur scène. Meilleur sur scène même. Sa popularité semble être croissante, notamment en touchant un public relativement plus jeune (qui reste toutefois au dessus de la trentaine, la majorité tournant autour de la quarantenaire et plus). Il s'établit une nouvelle fan-base dans les pays de l'Est et en Russie. Des disques et des vidéos témoignent d'une belle vitalité sur les planches. Hensley est porté par son groupe. Seule la voix faillit. On remarque que lors de toutes ses tournées, il a gardé la vieille habitude de se placer dans un coin de la scène, avec son orgue Hammond, supportant depuis des années un clavier Roland complémentaire, laissant l'espace aux autres musiciens. Ce n'est que lorsqu'il épaule une guitare qu'il prend le devant de la scène, mais l'abandonnant à nouveau au profit du guitariste soliste, ou pour se fondre dans le groupe lors des passages instrumentaux. Il ne manque d'ailleurs jamais d'encourager les ovations de ses musiciens. Jamais il ne prend des airs suffisants de Rockstar blasée ou mégalomane. En toute humilité et intelligence, il se satisfait d'un simple et sain plaisir de pouvoir faire vivre sa musique.

     En septembre dernier, il avait été très touché par la disparition de Lee Kerslake, son vieil ami depuis 55 ans (une amitié remontant à la genèse de The Gods), qui a fini par succomber d'un cancer. 

     A la suite de son décès, on apprend qu'il venait de terminer l'enregistrement d'un nouveau projet, "My Book of Answer", qui devrait sortir en février 2021.

"Profondément attristé par le décès de mon ami et frère de longue date, depuis cinq décennies, Ken Hensley. Un auteur-compositeur incroyable, guitariste et claviériste, et plus important encore : un bel être humain..." Glenn Hughes

"Nous n'avons peut-être pas toujours été les meilleurs amis, mais il y a eu aussi des moments merveilleux. Ken a écrit des chansons incroyables lors de son mandat dans le groupe, et elles resteront un héritage musical. Cela restera à jamais dans le cœur des gens. Sa communication à travers les paroles et la mélodie a résisté à l'épreuve du temps, et avec la puissance et la chimie du groupe qui ont donné vie à ces chansons, nous avons obtenu un succès dont nous n'aurions pu rêver" Mick Box

"C'est extrêmement triste d'apprendre qu'un de mes héros nous a quitté. Ken Hensley, un incroyable claviériste, guitariste, chanteur et auteur-compositeur, a joué dans l'un de mes groupes préférés de tous les temps. Repose en paix" King Diamond 

"Je ne suis pas un fan de clavier mais j'adore le jeu de Ken Hensley ! En ce qui me concerne, lui et le regretté Jon Lord sont les seuls vrais claviéristes de Metal !" Dee Snider

"J'avais 17 ans la première fois que j'ai écouté "Salisbury" d'Uriah Heep. Les chansons étaient superbes, les voix "tueuses", mais il y avait quelque chose à propos des claviers que je n'avais jamais entendu auparavant. D'autres groupes utilisaient le Hammond B3 mais pas comme ça. Des années plus tard, je découvrais pourquoi. C'était au printemps 88, quand j'ai rencontré Ken Hensley pour la première fois. Il y a eu des musiciens dans ma vie que j'ai autant vénéré... Souvent lorsque les gens rencontrent leurs idoles, cela peut s'avérer décevant. A ma grande surprise, et soulagement, il n'aurait pas pu être plus cool. Il m'a immédiatement mis à l'aise et ce qui m'a vraiment frappé chez lui, c'est son sens de l'humour. Il adorait simplement rire et passer un bon moment..." Blackie Lawless

(1) Bronze Records publie tous les albums d'Uriah Heep et de Ken Hensley, jusqu'à sa surprenante faillite en 1980.


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6 commentaires:

  1. Superbe hommage largement mérité pour un personnage resté dans l'ombre et pourtant pour le moins primordial dans le paysage du heavy anglais des 70's. Ce que tu dis sur son physique amérindien est très vrai, je m'étais fait la remarque à l'époque de Siogo (qui effectivement n'est pas si mal et même plutôt mieux construit sur la durée que les autres albums de Blackfoot).
    Uriah Heep laisse une œuvre inégale, mais que je trouve attachante (même Return to fantasy trouve grâce à mes oreilles), à mi chemin entre le heavy metal et le rock progressif. Sans doute qu'il leur a manqué un album irréprochablement calibré, porté par un single imparable, pour conquérir l'Amérique et entrer dans la légende, mais ceux qui savent ne les tiennent pas à l'écart de Deep Purple, Black Sabbath ou Led Zep et le talent de Ken Hensley y est pour beaucoup.

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    1. Le groupe avait gagné le cœur des Yankees avec le single "Easy Livin' " qui a commencé à sérieusement faire connaître le groupe outre-Atlantique. Hélas, le groupe a eu du mal à tenir la distance (5 disques en trois ans !) et "Wonderworld" marque le pas. Byron commence à déconner (arrivant parfois ivre sur scène) et puis il y a l'accident de Gary Thain (électrocution sur scène) qu'il ne parvient pas à surmonter. Il s'enfonce dans la déprime et la dope jusqu'à son décès.

      La presse n'a pas été tendre non plus, (tout comme avec Queen… ). Et une journaliste, très inspirée, œuvrant pour la revue Rolling Stone - "bible" de la bien-pensance musicale - avait résumé leur premier essai sous ces mots assassins : "C'est un vrai supplice que l'écoute de ce disque. Si ce groupe réussit, je me suicide". La bougresse n'a même pas tenu parole.

      Néanmoins, Uriah Heep a vendu des millions d'albums. On parle de 40 millions !

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  2. Beau commentaire en effet ! Je connais pas vraiment ce groupe n'étant pas friand de progressif . Cependant ma curiosité et ton texte associés me poussent à quelques investigations.... Donc quels sont les deux disques que tu me conseillerais pour aborder Uriah Heep ? Shuffle semble ne jurer que par le premier ! Mais avec cet oiseau là je me méfie .....sa bonne foi légendaire....

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    1. Argh, JP. Un choix difficile tant les albums diffèrent. Et effectivement, chacun a ses préférés.
      Personnellement, j'ai une grande tendresse pour "Salisbury" (qui fut d'ailleurs ma première acquisition du groupe ; époque 33 tours, of course). Ainsi que pour "Look at Yourself", le plus foncièrement Hard-rock de l'ère Hensley.

      Sinon, d'autres ne jurent que "Demons and Wizards" (très bon) et "The Magician's birthday", au Rock-progressif plus prononcé.
      Mais le savoureux "Very 'eavy… Very 'umble..." (dans mon quarté ou quintet gagnant) a ses supporters, ainsi que "Sweet Freedom".

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  3. Je m’immisce dans la conversation... Je n'ai que le live de 1973, pochette noire. Pour découvrir un groupe, surtout dans ce style de musique, les live c'est bien. C'est tout de même un peu "pompier" parfois, ils aimaient bien en faire des caisses à l'époque.

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    1. 'C'est pas faux" dixit... Toutefois, à mon sens, ce double-live n'a pas un son à la hauteur du groupe (celui-ci n'a pas été enregistré au Japon). On n'y retrouve pas vraiment la finesse dont pouvait faire preuve cette mouture.

      En parlant de live, pas plus tard qu'hier, un ami m'a relaté le témoignage d'un spectateur d'un concert du Heep (en France) en 1974. C'était mémorable, puissant, et aussi d'un volume conséquent. Et Ken Hensley était vraiment bon, tant aux claviers qu'à la guitare. En plus d'être charismatique.

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