Outlaws & Moonshine fait partie de cette cohorte de formations sudistes qui ont été biberonnées autant par le Southern-rock des Lynyrd-Skynyrd et des Outlaws que par le Hard-rock lourd, bourrin et bravache Nord-américain.
Des enfants hors mariage de l'avis de certains, une évolution naturelle pour d'autres. Mais quoi qu'il en soit, il est effectivement bien difficile aujourd'hui de trouver des groupes de Southern-rock pouvant dérouler autant de finesse que les grandes formations du genre des années 70.
Et puis, ce qui était il y a quelques années encore une branche bien sympathique de forgerons mixant le Southern-rock de papa à un robuste Hard-rock - et/ou au Heavy-Metal - semble de nos jours une norme qui abreuve copieusement l'Amérique du Deep-South. Et dans ce déferlement, il devient de plus en plus difficile de trouver des groupes qui font encore preuve de personnalité.
Une Amérique nourrie à la Bud et au bourbon (ça, ce n'est pas bien nouveau), aux barbecues et aux blockbusters. Une Amérique conservatrice qui se croit rebelle.
Une Amérique dont les centres d'intérêts se résument aux flingues, aux bagnoles (de préférence gros 4x4 brûlant 20 litres aux 100), aux gros cubes, aux bimbos 50% retouchées made in USA et aux gars gonflés aux stéroïdes, à la bière et à la mythologie de carton pâte d'Hollywood. Sans oublier God and Jesus Christ.
Image d'Epinal ? Probablement un peu, et pourtant ...
Des bouseux et fiers de l'être (et pourquoi pas ?). Du moins, ils font tout pour y être apparentés. C'est carrément une revendication.
Aujourd'hui donc, il existe une quantité de groupes dits de Southern-rock (ce qui était pour Greg Allman un pléonasme, le Rock étant né dans le Sud) et plus que jamais,il est nécessaire de séparer le bon grain de l'ivraie.
S'il n'a pas inventé le fil à couper le beurre, et encore moins renouvelé le genre, Outlaws & Moonshine est une formation qui mérite tout de même que l'on y prête un tant soit peu attention. Bien qu'elle soit originaire d'Indianapolis (Indiana) - ce qui ne correspond pas vraiment au Deep-South -, sa musique porte indéniablement les attributs et les tics propre à l'idiome. Quant aux membres, si on ne devait les juger (jauger ?) qu'à leur apparence, tant vestimentaire que faciale, il n'y aurait aucune hésitation pour les rattacher à quelques zones bien rurales perdues entre le Mississippi et la Caroline du Nord.
Une formation qui a commencé en trio, autour du noyau dur constitué des frères Vanvolkenburgh, avec Beau, chanteur et guitariste, Chris, bassiste, et le batteur Eric Piper, pour finir en robuste quintet, toutes guitares dehors. Soit avec le renfort de deux types louches, les lunettes de soleil vissées sur le nez : Mick Back à la guitare et aux choeurs et Travis K à la guitare, à la slide et aux claviers. Du moins, pour ce qu'il y a de claviers.
Des guitares qui, si elles ne jurent que par un bon crunch assez épais, propre aux humbuckers, prennent soin de laisser quelques espaces aux cousines folk et slide - électrique ou pas -, procurant ainsi du corps, de la respiration et plus d'attrait. Tout en légitimant la revendication "country boy". Ce sont d'ailleurs ces morceaux où interfèrent les ornements de Travis K qui sont les plus réussis. En dépit d'une batterie mixée un poil trop en avant.
Beau Vanvolkenburgh joue sur une Epiphone Les Paul, probablement une Plustop Heritage, et Mick Back utilise souvent une Squier Telecaster montée avec deux doubles. Il apprécie aussi les Charvel et, en fan d'Edward Van Halen, possède une belle EVH Wolgang Standard cherry sunburst.
Les paroles, qui ne font pas dans la dentelle ou dans la poésie, tournent autour du whisky, de la fête avec potes et nanas, le whisky (bis), des difficiles lendemains de fête, des relations tumultueuses, du bourbon, des bastons, de la bière ... Bref, ça ne vole pas haut, et c'est parfois carrément confus. Mais les auteurs n'ont aucune velléité de textes chiadés et mûrement réfléchis. Il faut juste qu'il y ait des refrains faciles à retenir et apte à faire chanter le public. Ce qui leur importe avant tout, c'est d'avoir de la musique rugueuse et virile qui balance, qui appelle à la fête. En focalisant sur ce besoin sine qua non d'intégrer un max d'hymnes de stade, certains ont tendance à accumuler quelques petites similitudes.
Avec un "Hey Y' All" qui frôle la correctionnelle en approchant dangereusement la caricature de Rednecks mimant le rap. Ou encore "Don't Be Proud" dont le refrain marie Pop et rap.
La voix de Beau Van, granuleuse, mais pas trop, et un brin hargneuse, voire un chouia arrogante, coincé entre Frank Starr et Kid Rock, se marie bien au genre. Cependant, le disque, dans son ensemble, n'aurait été que meilleur si Beau avait cédé occasionnellement sa place au micro à Mick Back ; même si la voix de ce dernier est plus neutre. Ou alors, il aurait simplement fallu que Beau soit de temps à autre moins mordant. D'essayer de chanter simplement en se laissant aller, posément, afin de donner le change, car on a la sensation qu'elle a tendance à se calquer un peu trop souvent, peu ou prou, sur le même tempo appuyé et rythmé. D'autant que ce timbre cultivé d'outlaw qui se lubrifie les cordes vocales au bourbon, c'est bien sympa mais c'est tellement mieux lorsque c'est nuancé. C'est ce qui permettrait au groupe de passer à la catégorie supérieure. Il suffirait de pas grand chose.
Malgré tout, sans inquiéter des groupes tels que Dirty Soul Revival, Otis ou Derrick Dove & The Peacekeepers, Outlaws & Moonshine se situe dans les espoirs du renouveau du Southern Rock. D'autant plus que le groupe - formé en 2015 - est relativement jeune.
Un croisement entre The Cadillac Three (⇨ lien), Blackberry Smoke (⇨ lien), Kid Rock ("Rock'n'Roll Jesus" et "Born Free" (⇨ lien) ) et Lynyrd Skynyrd post 70's. Conscient du petit fossé qui les sépare des pères fondateurs, ils ont baptisé leur musique "New Southern Rock". Idéal pour animer barbecues et apéritifs. Mais attention aux excès, car l'écoute prolongé de ce bien nommé "The Devil in the Moonshine" incite à se rincer le gosier à de multiples reprises. Du Southern-rock festif ? Affirmatif. A la bonne vôtre ! Skoll ! Cheers !
🎼🎶♬
Une formation qui a commencé en trio, autour du noyau dur constitué des frères Vanvolkenburgh, avec Beau, chanteur et guitariste, Chris, bassiste, et le batteur Eric Piper, pour finir en robuste quintet, toutes guitares dehors. Soit avec le renfort de deux types louches, les lunettes de soleil vissées sur le nez : Mick Back à la guitare et aux choeurs et Travis K à la guitare, à la slide et aux claviers. Du moins, pour ce qu'il y a de claviers.
Des guitares qui, si elles ne jurent que par un bon crunch assez épais, propre aux humbuckers, prennent soin de laisser quelques espaces aux cousines folk et slide - électrique ou pas -, procurant ainsi du corps, de la respiration et plus d'attrait. Tout en légitimant la revendication "country boy". Ce sont d'ailleurs ces morceaux où interfèrent les ornements de Travis K qui sont les plus réussis. En dépit d'une batterie mixée un poil trop en avant.
Beau Vanvolkenburgh joue sur une Epiphone Les Paul, probablement une Plustop Heritage, et Mick Back utilise souvent une Squier Telecaster montée avec deux doubles. Il apprécie aussi les Charvel et, en fan d'Edward Van Halen, possède une belle EVH Wolgang Standard cherry sunburst.
Les paroles, qui ne font pas dans la dentelle ou dans la poésie, tournent autour du whisky, de la fête avec potes et nanas, le whisky (bis), des difficiles lendemains de fête, des relations tumultueuses, du bourbon, des bastons, de la bière ... Bref, ça ne vole pas haut, et c'est parfois carrément confus. Mais les auteurs n'ont aucune velléité de textes chiadés et mûrement réfléchis. Il faut juste qu'il y ait des refrains faciles à retenir et apte à faire chanter le public. Ce qui leur importe avant tout, c'est d'avoir de la musique rugueuse et virile qui balance, qui appelle à la fête. En focalisant sur ce besoin sine qua non d'intégrer un max d'hymnes de stade, certains ont tendance à accumuler quelques petites similitudes.
Avec un "Hey Y' All" qui frôle la correctionnelle en approchant dangereusement la caricature de Rednecks mimant le rap. Ou encore "Don't Be Proud" dont le refrain marie Pop et rap.
La voix de Beau Van, granuleuse, mais pas trop, et un brin hargneuse, voire un chouia arrogante, coincé entre Frank Starr et Kid Rock, se marie bien au genre. Cependant, le disque, dans son ensemble, n'aurait été que meilleur si Beau avait cédé occasionnellement sa place au micro à Mick Back ; même si la voix de ce dernier est plus neutre. Ou alors, il aurait simplement fallu que Beau soit de temps à autre moins mordant. D'essayer de chanter simplement en se laissant aller, posément, afin de donner le change, car on a la sensation qu'elle a tendance à se calquer un peu trop souvent, peu ou prou, sur le même tempo appuyé et rythmé. D'autant que ce timbre cultivé d'outlaw qui se lubrifie les cordes vocales au bourbon, c'est bien sympa mais c'est tellement mieux lorsque c'est nuancé. C'est ce qui permettrait au groupe de passer à la catégorie supérieure. Il suffirait de pas grand chose.
Malgré tout, sans inquiéter des groupes tels que Dirty Soul Revival, Otis ou Derrick Dove & The Peacekeepers, Outlaws & Moonshine se situe dans les espoirs du renouveau du Southern Rock. D'autant plus que le groupe - formé en 2015 - est relativement jeune.
Un croisement entre The Cadillac Three (⇨ lien), Blackberry Smoke (⇨ lien), Kid Rock ("Rock'n'Roll Jesus" et "Born Free" (⇨ lien) ) et Lynyrd Skynyrd post 70's. Conscient du petit fossé qui les sépare des pères fondateurs, ils ont baptisé leur musique "New Southern Rock". Idéal pour animer barbecues et apéritifs. Mais attention aux excès, car l'écoute prolongé de ce bien nommé "The Devil in the Moonshine" incite à se rincer le gosier à de multiples reprises. Du Southern-rock festif ? Affirmatif. A la bonne vôtre ! Skoll ! Cheers !
🎼🎶♬
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire