jeudi 2 mai 2019

JOHN MAYALL "Nobody told me" (2019)

Le grandfather du british blues n'a jamais si bien porté son surnom puisqu'il porte aujourd'hui ses 85 ans (né en Novembre 1933) et sort là son 60eme album ou à peu prés, j'ai arrêté de compter, et puis sa disco officielle comprend aussi des lives et des compilations alors pas facile de s'y retrouver.
Je ne vais pas revenir sur la carrière de Mayall, son influence sur le british blues et au delà puisque ses Bluesbreakers ont servi de vivier de talents, Eric Clapton, Peter Green , Mick Taylor, Jack Bruce  pour ne citer que quelques noms. Son influence sur le blues aussi, puisque par ricochet au british blues de vrais pionniers du blues ont pu sortir de l'oubli. Il pourrait surement vivre de ses royalties (surtout que d’après sa légende il aurait des oursins dans la poche ) et couler une retraite heureuse à Miami mais le blues  c'est sa vie et  il le servira jusqu’au bout.
Une de ses forces est d'avoir toujours su bien s'entourer et c'est encore vrai ici, puisque outre sa rythmique composée de  Jay Davenport (drums) et Greg Rzab (basse) il a convié à la fête  Larry McCray, Todd Rundgren, Alex Lifeson, Steven Van Zandt, Carolyn Wonderland et Joe Bonamassa. Un disque de blues rock sans Bonamassa ce serait comme Milan sans Remo, ou Boileau sans Narcejac, mais il faut savoir que le Joe voue un profond respect à Mayall, un de ceux par lesquels il a découvert le blues.
Mayall et Bonamassa
10 titres au menu, 7 reprises pour commencer et 3 nouvelles compos  pour finir. On débute avec "What I have done wrong" , une cover de Magic Sam (1937-1969) , un des principaux artisans du West side sound de Chicago avec Otis Rush et Buddy Guy . Avec Bonamassa à la gratte ça dépote pas mal , plus une section de  cuivres qui donne un petit coté Stax/Albert King; quant à l'ancien il a toujours la pèche, la voix est assurée , quasi la même que sur les enregistrements des seventies (en même temps la voix n'a jamais été l'atout numéro du de Papa John  qui s'il est un honnête chanteur n'a jamais eu le coffre d'un Rod Stewart ou d'un Joe Cocker) . Sur "The moon is full" c'est Larry McCray qui s'y colle, le  guitariste chanteur originaire de Arkansas (albums à conseiller "Delta Hurricane",  "Born to play"  et "Blues is my business") fait un festival sur ce titre d'Albert Collins (signé de sa femme Gwendolyn Collins) , quant à Mayall il prend place derrière son orgue. Troisième grand nom honoré, celui du regretté Jeff Healey  avec une reprise de "Evil and here to stay" avec cette fois à la guitare, un jeunot de 65 ans, Alex Lifeson, guitariste canadien et fondateur de Rush; et pour la première fois Mayall sort son harmonica  fétiche sur ce blues mid tempo. Au tour de Little Milton  de se voir repris avec en guest une légende, Todd Rundgren, 70 printemps, 46 ans ont passé depuis son album culte "a wizard a true star" , un gros passé de producteur aussi  (The Band, New York Dolls, Grand Funk, Meat Lof, Patti Smith, Cheap Trick, XTC...) et tempo funky sur ce "That's what love will make you do".
Et maintenant c'est du Joe Bonamassa : "Distant lonesome train " avec  Carolyn Wonderland, un morceau récent extrait de "Blues of desperation" (2016) , la guitariste texane y signe une belle prestation à la slide (à écouter son album "Miss understood") . "Delta Hurricane" est un morceau signé des Uptown Horns  au répertoire de  Larry McCray et c'est Bonamassa qui revient aux affaires sur ce solide blues rock. Dernière reprise, c'est du Gary Moore "the hurt inside" (sur "After hours" de 1992 quand le Gary fit son coming out bluesy) avec McCray à la guitare.
Les 3 titres de Mayall maintenant , "It's so touch" avec Steven Van Zandt , le "petit Steven"  quitte là son pote de longue date Springsteen pour un beau festival de guitare à la Albert King. Pour les 2 derniers titres on retrouve Carolyn Wonderland, sur l'enlevé et sautillant "Like it like you do"  et le plus mélancolique "Nobody told me" sur lequel John s'interroge sur le temps qui passe  "personne ne m'avait dit que la vie passerait si vite"...
Elle n'est pas encore finie John et elle aura été bien remplie, continue à te faire plaisir et à nous faire plaisir avec d'excellents albums comme celui ci.

ROCKIN-JL

à lire également les chroniques de "a special life" (2014),
"talk about that" '(2016), "plays john Mayall"(1964)

1 commentaire:

  1. Après la petite déception du disque précédent , là on a le droit à du grand Mayall ( existe t-il du petit Mayall? .....même en moyenne forme John Mayall reste un maître du Blues!)

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