Grandpa John a soufflé en Novembre dernier ses 80 bougies! Le
grand père du british blues se porte bien et vient de publier son 58 eme album
(si j'ai bien compté) , enregistré en Californie, "A special life".
Et c'est vrai que sa vie aura été spéciale et bien remplie depuis qu'il a formé
ses Bluesbreakers en 1963, en fait il n'a jamais arrêté de tourner et
d'enregistrer, laissant à la postérité quelques perles comme "Bluesbreakers
with Eric Clapton", "A hard road", "Blues from Laurel Canyon"
"The turning point" ou "Jazz blues fusion", et parmi les plus récents "Wake up call" et " A sense of place" valent le détour. Un groupe qui
aura également été un vivier de talent puisque outre Clapton il aura vu passer
entre autres Peter Green, Mick Taylor, Aynsley Dunbar, John McVie, Jack Bruce,
Keef Hartley, Dick Heckstall-Smith, Harvey Mendel,
Larry Taylor, Freddy Robinson, Walter Trout, Coco Montoya..
Mayall dans les sixties.. |
Sur le premier titre "Why did you go last night", de Clifton Chenier, le "King of Zydeco", on trouve en invité le fiston C.J Chenier à l'accordéon et au chant sur cette belle ballade qui sent bon les bayous et les épices de gumbo et jambalaya, on y appréciera aussi un bon passage de piano "New Orleans" de Mayall. On reste dans les bayous louisianais avec la reprise du "Speak of the devil" de Sonny Landreth, un blues rock solide mené par la guitare de Athas qui prend un bon solo, Mayall assure le chant avec sa voix caractéristique qui tient toujours la route malgré ses 80 Printemps! Autre cover, celle du classique de Jimmy Rogers, "That's all right", son premier succès (1950), sur lequel Mayall sort son instrument de prédilection, l'harmonica, qu'il perfectionna au coté de Sonny Boy Williamson (II) il y a bien longtemps, à l'époque du "swinging London". Le premier original c'est "World gone crazy", un très beau blues assez swinguant, avec là encore un beau travail à l'harmonica, sur un sujet grave: l'état de la planète. (Mayall qui a d'ailleurs été un des premiers musiciens à parler d'écologie, voir "Nature's disappearing" sur "USA Union"(1970)). Sans doute une de ses meilleures pièces depuis des lustres, aux effluves hippies, qui aurait pu figurer sans rougir sur "Laurel Canyon".
et en 2004.... |
Un disque vraiment agréable, même s'il ne faut pas commettre
l'erreur classique de le comparer aux chefs d'œuvre cités plus haut, mais il
faut le prendre pour ce qu'il est: un bon disque de blues sorti en 2014 par le
précurseur et l'ambassadeur du blues en Europe. Je ne vous cache pas chers
lecteurs que j'ai une affection toute particulière pour Papy John, c'est par
lui que j'ai découvert le british blues et par extension le blues originel,
c'est donc à lui que je dois ma dévorante passion du blues et grâce à lui quelque part que j'ai le plaisir d'écrire dans ce génial blog. J'ai eu la joie
de pouvoir échanger quelques mots avec lui après un concert il y a peu et j'ai été frappé par son humilité et sa simplicité, celle d'un passionné au service du blues, et qui lui est toujours resté fidèle et sans compromission. Pour tout ce qu'il a fait ce bonhomme mérite une statue, mais nous n'en sommes pas là, il est
encore là en chair et en os et donnera sans doute son dernier souffle sur scène dans un
ultime solo d'harmonica, le plus tard possible j'espere.
(chronique parue dans BCR , No 37)
ROCKIN-JL
(chronique parue dans BCR , No 37)
ROCKIN-JL
En tous cas le titre en vidéo sonen vraiment bien et les paroles de la chanson un constat très raöaliste de la situation actuelle, il n'épargne personne et c'est très bien !
RépondreSupprimerSi toute la production Blues/Rock actuelle avait cette qualité! Le dernier Walter Trout est pas mal non plus, à écouter aussi avec attention le Brent Johnson, y'a quelque chose de bougrement interressant chez ce jeune homme!
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