mercredi 2 janvier 2019

Rétrospective sur les albums 2017 (catégorie "velue")

(pièce issue de la collection privée de Claude et placée là par Luc ; il y tenait.
Moi, je trouve ça d'un vulgaire. Je ne cautionne pas.)
     Une rétrospective subjective sur une poignée d'albums de l'année 2017 méritant le détour. Que l'on veuille bien me pardonner les quelques oubliés, sachant déjà que cette petite séance de rattrapage se limite à la catégorie "velue". Bonne Année à tous.

Ronnie MONTROSE
"10x10"

     Album posthume du grand Ronnie Montrose. L'homme qui a ouvert la voie à des groupes comme Van Halen, est décédé en laissant derrière lui un projet inachevé : enregistrer dix morceaux de musique avec des musiciens mûrement sélectionnés.
     C'est un disque qui a la pêche, foncièrement Rock, Heavy même. Rien de larmoyant, aucun auto-apitoiement, ce qui aurait été bien compréhensible. Non, il irradie d'une saine énergie semblable aux meilleurs Montrose. Soit ceux de la trop courte période Sammy Hagar, et ceux de sa carrière solo. 
     La magie de la technologie permet une résurrection virtuelle. Époque étonnante. Émouvant de pouvoir écouter à nouveau les créations de Ronnie Montrose. D'autant plus que là, c'est du matériel neuf ! Et du bon. Du sérieux, et rien à voir avec l'habitude des charognards cupides exhumant des chutes de studio qui auraient dû partir à la poubelle.
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Big Fat Papa'z
"Soul on Fire"

     Big Fat Papa'zc'est du gros Heavy qui tache, qui empoigne sans ménagement les tripes. A première vue, du brutal. Pourtant, derrière ce gros son, il n'y a pas que des salves d'énergie brute mais bien une mise en place fouillée. Ce n'est pas du Rock progressif, non plus. Ça respire la spontanéité.
Ils se revendiquent, avec fierté, de la catégorie Heavy-blues. Okays, mais alors du Blues cyclopéen, copieusement plombé. Du Blues trempé dans les hauts-fourneaux de Creusot-Loire, puis consciencieusement irradié dans un réacteur nucléaire de Civaux. Du Volcanic-Blues.
     Big Fat Papa'z est l'héritier d'une cohorte de barbares des années 70. Ceux qui avait copieusement plombé - le mot est faible - un Blues principalement hérité d'Howlin' Wolf et de Muddy Waters, dans une libération extatique des sens, pouvant parfois l'entraîner à effleurer l'épiderme du Heavy-Metal ; toujours en gardant, cultivant même, soigneusement, ses racines.
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Barry Goudreau's Engine Room
"Full Steam Ahead"

     Barry Goudreau, l'un des membres fondateurs de Boston, probablement éjecté du groupe par jalousie, n'a jamais vraiment quitté la scène. Lui, il a toujours préféré la scène plutôt que de s'enfermer des mois dans l'espace confiné d'un studio d'enregistrement.A 66 balais, il n'a rien perdu de sa verve et de son onctueux son de Gibson SG.
     Sorti dans l'anonymat, c'est pourtant un très, très bon disque de Heavy-rock Bluesy qui, sans chercher midi à quatorze heures, génère de saines vibrations propres à redonner du tonus aux plus moribonds.
     Ce savoureux "Full Steam Ahead" est de la trempe des "Paper Money" de Montrose, "Stone Blue" de Foghat, "Ready an' Willing" de Whitesnake, de "Sacred Place" de The Cutt, "Californisoul" de Supersonic Blues Machine, "Blues" de Glenn Hughes, et des éponymes "Dirty Tricks", "Moxy" et "Freedom". 
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The Dirty Soul Revival
"Brave New World"

     Vous ne vous consolez pas de la perte de Screamin' Cheetah Wheelies, de Savoy Truffle, de Tishamingo, de Catawompus, voire pour les pro-européens de la première mouture de W.I.N.D. ? No problemo, il y a The DIRTY SOUL REVIVAL ! Ouch ! Du chaud-bouillant Heavy-Southern-Rock. L'Allman Brothers Band ère Wayne-Trucks assaisonné de Rose Tattoo ère "Scarred for Life". Ambiance ! Le Lynyrd Skynyrd de "Gimme Back My Bullets" revisité par The Black Crowes ! Heureusement, qu'en ce bas monde qui semble bien être sur une pente glissante menant à un triste univers, il y ait encore de bonnes âmes ... Oui, de bonnes âmes, car il ne peut en être autrement pour créer et donner vie à une musique de cet acabit. Une musique chaleureuse et galvanisante, capable de faire rayonner les cœurs lors des journées les plus ternes. Une musique salvatrice, une connexion pour nous échapper, moyen immatériel et libérateur de l'obscène étreinte d'une société trop directive, menaçant de tomber dans le liberticide total. Où le "audi alteram partem" est devenu obsolète.
"Une belle découverte, merci Bruno ! rien que ce "welcome to the black" qui nous remue les tripes et provoque une intense jubilation ! Le reste est à l'avenant, un groupe avec un potentiel énorme !!!!" dixit Gégé
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Jared James NICHOLS
"Black Magic"

     Certains critiques américains n'ont pas hésiter à l’ériger comme un nouvel maître du Blues. Or, si effectivement, sa source primale remonte indéniablement à cette musique, et même si quelque fois elle resurgit, actuellement c'est indéniablement de Hard-Rock et de Hard-blues qu'il s'agit. Du bon Hard-rock à l'ancienne, fondé sur le terreau du Blues et interprété avec la fougue et l'insouciance de la jeunesse.
      En fait, plutôt que de travailler à faire revivre à proprement parler le côté sauvage du Blues, Jared James Nichols semble plutôt afféré à retrouver la fougue et l'électricité d'un Mountain de l'époque héroïque, voire du Leslie West Band (lien). Et on peut dire qu'il y réussit. Non pas à ressusciter ce groupe, ou à en dépouiller son temple, mais à en retrouver l'esprit. La fougue, la vitalité, l’insouciance et l'optimisme de la jeunesse aidant à rendre la chose crédible.
Garantie "pas de musique de laboratoire".
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CHEAP TRICK
"We're All Alright !"

     Quoi qu'en dise, la sortie d'un disque de Cheap Trick est toujours un évènement.
      Ces gars-là ont toujours pris un malin plaisir à brouiller les cartes en mélangeant leurs mélodies pop à du pur Heavy-rock, parfois bien teigneux. On les dit d'ailleurs précurseurs du Power-pop et du Pop-punk. Ils ont aussi souvent pratiqué le démarrage en fanfare, toutefois en prenant soin, au moins à partir de la troisième piste, de baisser le feu. Là, ils enchaînent quatre brûlots Rock'n'Rollien biberonnés au Rock-garage et mâtinés de punk. Presque comme s'ils avaient quelque chose à prouver. Prouver qu'ils n'étaient pas finis, qu'ils étaient toujours aptes à taquiner le Hard-rock. Et pas du faisandé, érodé artificiellement pour ne pas saturer les sonotones. En deux mots, c'est "Cheap-Trick at Budokan" avec du "Cheap Trick 1997". Ça rue dans les brancards. C'est âpre, rugueux, faussement crade, et pourtant assez mélodique. Enfin, mélodique. Les refrains le sont, pour le reste, ça crépite et ça rugit. En fait, si la première partie fait la part belle à un Heavy-rock assez rageur et furibond, la seconde inverse la tendance.
La cadence est ralentie afin de faire corps avec un format Pop. Cependant, sans changer de son. C'est toujours bien consistant. On reste cramponné à la famille Heavy-rock. Évidemment, ce n'est alors plus du brutal, mais la guitare ne se déprend pas de son grain granuleux, ni la batterie de sa frappe appuyée.
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GOV'T MULE
"Revolution Come ... Revolution Go"

     Gov't Mule est un groupe bien vivant, ayant encore de la ressource, de l'inspiration. Sans avoir besoin de piocher dans les courants tendance, il suit tranquillement, à son rythme, son petit bonhomme de chemin, sortant quand bon lui semble un disque. Surtout - et visiblement - lorsqu'il a acquis suffisamment de nouveau matériel pour être pertinent. De sorte à ne pas faire de faux pas. Un luxe que ne peuvent hélas s'offrir que les groupes indépendants.
     Ce "Revolution Come... Revolution Go" marque peut-être une nouvelle étape. Une synthèse de toutes les facettes et couleurs développées lors de son existence, en y intégrant les récréations de ses deux membres fondateurs. Soit la virée Soul de Warren Haynes et l'équipée Heavy-rock progressif du Planet of Abts de Matt Abts et Jorgen Carlsson.
Comme déjà relevé sur des articles précédents le concernant, Gov't Mule est une résurgence de cet esprit libertaire qui animait généralement les groupes insouciants des années satellites de l'an 1970. De ceux qui savaient alors allier le respect de leurs aînés et de leurs mentors, à un intellect d'aventure et d'ouverture. Qui n'avaient d'autres soucis que celui de jouer et de ressentir les vibrations de leur musique, et non de travailler pour rentrer dans un carcan prédéfini. Qui étaient bien plus animés par un désir de créativité que par la cupidité.
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Alastair GREENE
"Dream Train"

     Ou comment un disque de Blues-rock parvient encore à être rafraîchissant en 2017. Ou comment un Californien multi-instrumentistes, qui a appris le piano, le saxophone, la basse avant d'être irradié par le Hard-rock et le Heavy-Metal, en particulier par Iron Maiden, et de se tourner vers la guitare, se voue corps et âme au douze mesures. Après des années à rester dans l'ombre des autres, notamment dans celle d'Alan Parson, Alastair Greene se jette à l'eau en embrassant une carrière solo. Ce très bon dernier album lui a donné raison.
Un skeud bien équilibré qui ne trahit jamais l'ennui.
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POPA CHUBBY
"Two Dogs"
     Loin de s'appuyer sur de multiples soli et des rythmiques, des riffs usés jusqu'à la corde, Ted Horowitz a réalisé là un album riche, où il varie les climats et les orchestrations afin de maintenir l'intérêt jusqu'au bout. Sans lasser. Pourtant, il y a toujours sa fibre, la même essence ; la touche "Popa Chubby" est reconnaissable dès les premières mesures. Ce qui a marqué son renouveau cette décennie, si l'on peut dire, c'est le retour des claviers. Avec notamment l'excellent Dave Keyes qui apporte du corps et quelques saveurs Honky-tonk, boogie ou Southern bienvenues.
      Un très bon cru du père Popa, qui parait se placer comme sa meilleure réalisation depuis bien des années ; depuis la fin du siècle dernier. Après maintes écoutes assidues, ce "Two Dogs" me paraît être un proche parent de « Brooklyn Basement Blues ». Comparaison non fortuite, puisque Popa reprend ici un de ses vieux titres, "Shakedown", à l'origine présent sur cet album. 
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Samantha FISH
"Chills & Fever"

      A l'image de la pochette, la petite Samantha de Kansas City a fait un voyage dans le temps ; dans le passé. Précisément dans les années soixante d'où elle a extirpé et dépoussiéré un lot de rhythmn'n'blues et de rock garage baignés de Soul.
   On ne devrait être guère surpris de penser irrémédiablement aux (défunts ?Detroit Cobras, aux premières écoutes, sachant que trois anciens musiciens de ce combo sont de la partie. A savoir Kenny TudrickJoe Manzzola et Steve Nawara, respectivement à la batterie, à la guitare et à la basse. Kenny Tudrick qui est apparemment devenu un membre permanent de la section rythmique de la damoiselle.
 D'autant plus que la galette débute par le "He Did It" des Ronettes mais ... dans une version nettement plus proche de celle des Detroit Cobras. Et que sont également présents "Hurt's All Gone" (chanté à l'origine par Irma Thomas) et "You'll Never Change" (popularisé par Betty Lavette), autres chansons également exploitées par ces Detroit Cobras. Et pour couronner le tout, l'album est enregistré à Détroit même, dans le studio 45 Factory.
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The DARKNESS
"Pinewood Smile"

     Est-ce que The Darkness serait un groupe incompris ? Possible. Notamment parce que l'humour, le second degré du groupe, et plus particulièrement celui de Justin Hawkins, n'est pas apprécié, ou tout simplement pas compris. Il y a aussi cette antique manie de la presse (Anglaise ?) de ne pas admettre que les groupes et artistes relevant de l'imposante sphère du Heavy-rock puisse pratiquer l'ironie ou la dérision.
 La troupe a - dans les grandes lignes - réussi là ce qu'elle avait foiré sur "One Way Ticket to Hell ... and Back". A savoir, ressusciter l'esprit de Queen sans tomber dans la caricature, et surtout en parvenant à fusionner avec les influences de Thin Lizzy, d'AC/DC, d'Aerosmith ainsi que du Glam-rock anglais des 70's. De ce courant, plutôt que les paillettes (glitter) c'est plutôt l'art du refrain accrocheur doublé du second degré qui est cultivé. On pense à T. Rex et à Slade
     Finalement, The Darkness est aussi un groupe qui aime prendre quelques risques. En ne craignant pas l'auto-dérision et en n'ayant aucun a priori pour écrire des paroles que l'on pourrait considérer comme inappropriées ou impropres au genre. De même que quelques incursions musicales à faire grincer des dents les plus intransigeants.
L'humour et la dérision n'empêchent aucunement de produire un Heavy-rock d'excellente qualité.
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OTIS
"Eyes of the Sun"

     Otis est un quintet adoubé par le Reverend Willie G en personne. Oui, par mister Billy Gibbons. Là, de suite, ça éveille la curiosité, et on tend l'oreille. Certes, certainement pas les fans de The Voice et Haine-air-gît. Autres supporters de renom, messieurs Jimmy Hall et Greg Martin, les deux lascars de The Kentucky Headhunters. Tous deux ont apporté leur soutien, et sont physiquement présents sur le premier effort d'Otis.
     Dès les premiers instants, la couleur qu'affiche ces sudistes n'a aucune filiation avec celles ternes et glauques cultivées par une industrie musicale tentaculaire, glaciale et corrompue. Là c'est du chaud, de l'organique, du vivant. Les parfums d'herbe bleue, de Jim Beam, de Maker's Mark, de tabac, et aussi de "Kentucky Moonshine" fleurissent cette musique. Une nature verte, la brise d'est rafraîchie par les Appalaches, en dépit de la copieuse intensité électrique dégagée. C'est du Heavy-blues terrien qui n'a aucune prétention commerciale
     Otis risque bien de faire de sacrés vagues dans le milieu du Southern-rock, exposant les groupes des états limitrophes à la douche. Ce quatuor risque de faire du bruit.
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PRISTINE
"Ninja"

     Quatrième opus pour ce groupe Norvégien qui est progressivement passé d'un Blues-rock rugueux à un pur Heavy-rock 70's.

Avec ce dernier essai, dès les premières mesures on a la conviction d'être invité à entrer dans une dimension particulière. Celle née de chutes corrosives des déflagrations issues d'un proto-hard-rock d’antan. Celles correspondantes aux années 68 à 1973, nimbées de vapeurs mauves d'orgues Hammond et flirtant copieusement avec le British-blues. Ça sent les fleurs dans les cheveux longs et libres, le rejet d'une société aliénante.
Avec "Ninja", les couleurs Blues-rock ne sont plus qu'un ingrédient que l'on utilise parcimonieusement pour épicer quelques parties. Le précédent et très bon "Reboot" avait déjà bien entamé cette évolution. Là, plus que jamais, Pristine recycle et ressuscite le Heavy-rock aux émanations psyché des années 1968 à 1973. A croire que le quatuor considère que les productions des années suivantes étaient superfétatoires, ampoulées et désuètes. Et qu'il avait commencé à perdre sa probité, à être corrompu.
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BACK ROADS II

     Le quintet Lyonnais est de retour avec un second opus maîtrisé et riche en couleurs Heavy-rock.
     En 2014, ces lyonnais avaient déjà séduit avec un album mature et riche, inscrit dans la continuité d'un Heavy-rock érigé par les éternels Led Zeppelin et Thin Lizzy, et entretenu par les Gov't Mule, UFO, Soul Doctor, Great-White, Screamin' Cheetah Wheelies, Black Star Riders, etc, etc. 
Cette année, précisément ce mois-ci, arrive leur second essai. Alors ? Confirmation ? Continuité ? Oui. Continuité et confirmation, et certainement pas un "copier-coller" du précédent. Et puis non, ce n'est pas vraiment une confirmation dans le sens où ce "II" se révèle être d'un niveau supérieur.
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My DYNAMITE
"Other Side"

     Ces Australiens enfoncent le clou ! Déjà en allant parfois se pavaner fièrement sur des terres Country-rock, dans un style plutôt proche du groupe d'Atlanta. Mais, comme si cela ne suffisait pas, le quintet est passé en sextet avec le recrutement d'un clavier. Et, évidemment, le jeu évoque irrésistiblement celui de feu-Eddie Harsh Ce nouvel élément permet au combo d'élargir son horizon sans se compromettre. Sans abandonner tout ce que l'on retrouvait sur le premier essai. Disons que c'est moins "toutes guitares en avant", que la musique est à la fois plus travaillée et plus roots. Plus rurale. ainsi, les références telles que celles des Humble PieLed Zeppelin et Aerosmith, si elles demeurent, elles sont dorénavant nettement en retraits. Là, ce sont bien les Black Crowes qui nous viennent immanquablement à l'esprit.pas aussi bravache que les Corbacs d'Atlanta. Jamais même, au contraire de ces derniers, le combo ne glisse vers des errances psychédéliques ou des improvisations (ou semblant) propres au jam band. Bien que la tonalité de ce cd évolue principalement dans un lieu sacré où les Faces et Black Crowes sont rois, My Dynamite garde en lui cette facette Australienne qui fait que, généralement, le groupe reste uni, soudé dans un effort commun ; même lors des passages dévolus aux solistes.
     Pour leur premier jet de 2012, on avait avancé que l'on pouvait bien le considérer comme le meilleur disque des corbeaux depuis "By Your Side". "Otherside", bien que moins Rock, bien moins Heavy, est indubitablement un degré au dessus.
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     Si Black Country Communion s'inscrit toujours dans la continuité d'un Heavy-rock 70's, proche des Led Zeppelin, Bad Company et Black Sabbath (pour les plus évidents), il convient dorénavant de rajouter celui de Deep-Purple et de Rainbow(ère-Dio, avec parfois un débordement sur les années 79 à 81). Cela en raison des interventions d'un Derek Sherinan, ainsi celles de Joe Bonamassa dont la guitare n'avait jusqu'alors jamais autant pris de teintes pourpres et "arc-en-ciel". 
Cependant, il demeure assez concis ; il se garde bien d'en faire trop afin de rester soudé à la bande. Il n'a jamais été aussi peu expansif. Toute proportion gardée, ces interventions semblent privilégier l'instant présent, le feeling, à la technique. Ça respire l'improvisation, ou semi-improvisation. Il bien moins à faire de l'épate que quérir une couleur, une ambiance particulière, en fonction du morceau. 

     La longue hibernation de B.C.C. lui a permis de recharger les accus et de retrouver l'inspiration. Si on ne va pas crier au génie innovateur, force est de constater qu'avec et album B.B.C. rentre - on plutôt retourne - dans le club des supergroupes qui comptent.
La production de Kevin Shirley (qui décidément ne parvient pas à lâcher la bride à son poulain) est moins chargée qu'auparavant, évitant soigneusement de l'écraser sous diverses couches d'overdubs. 

"Voilà un album de hard rock de très grande classe. Il tourne presque en boucle sur ma platine " dixit Pepper
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POSTE 942
"Long Play"

     Dans le département du Var, un groupe de dangereux délinquants soniques continue de sévir en toute impunité. Des psychopathes aimant châtier les incrédules, les innocents, les profanes à coup de vibrations faites de Hard-rock bouillonnant, de Grunge décapant, de Stoner tellurique, de Punk virulent, agrémenté de deux-trois rasades de Heavy-Metal et de quelques pincées de Southern-Rock bien patibulaire (style Hogjaw, Rebel Train, Backwater, Nashville Pussy). 

   Un chanteur qui s'égosille sans ménagement - il se soigne les cordes vocales grâce à une vieille recette : bière aromatisée au Jack Daniel -. Un timbre écorché entre Chester Bennington, Nic Cester, Leon Harrisson, Daniel Puzio et Angry Anderson. Une paire de guitaristes tortionnaires faisant hurler sans scrupules leur amplis Orange (ça hume le Triny Terror à fond les manettes), un batteur autiste et un bassiste impitoyable harponneur. 
Sous leurs sympathiques bobines se cachent d'authentiques pyromanes !
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Carousel Vertigo
"Revenge of Rock'n'Roll"

     Une valeur sûre du Heavy-rock/Hard-blues français qui a déjà quelques échos outre-manche.
Question guitare, ça évolue dans un registre croustillant et savoureux comme une croûte épaisse de fromage dorée au four et arrosée au bourbon. Ça crunch sec. Du grain serré (papier abrasif moyen). Ça évoque une bonne Gibson SG- ou quelques fois une Melody Maker - branchée dans un Marshall, voire un Fender Bassman, en transitant par une Boss Blues-driver. Du Hard-rock'n'roll bluesy qui sent plus le bush que la vallée de la Marne ou le périphérique parisien. 
Tout comme le chant qui serait bien moins Français qu'Australien. Ou Écossais. Car il se rallie au gang des voix éraillées, des gosiers rincés au scotch whisky, les cordes vocales meurtries par le vent brûlant du bush. Un timbre entre Simon Meli, Dan McCafferty, Lex Koritini, Joe Elliott, Jonathan Gray, John Corabi.

     Avec le concours de Jimmy Montout. Le sympathique batteur (par ailleurs multi-instrumentiste) que l'on connait désormais pour avoir prêté main forte à  Gaëlle Buswell et Manu Lanvin. Une valeur sûre, un de ses batteurs capables de faire la différence par un groove et une frappe pertinents et infaillibles.
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Deep Purple
"Infinity"
     Sincèrement, c'est loin d'être un grand cru du groupe ; mais, enfin, c'est tout de même Deep Purple.
     Bon, franchement, c’est quoi l’intérêt d’un vingtième album de DEEP PURPLE ? Parce qu’annoncé comme le dernier ? A l’EHPAD les vieux ! Steve Morse fait figure de gamin, avec ses 62 ans, Glover et Gillan en affichent 71. Pourtant c’est Morse qui en bave le plus, gagné par l’arthrose. Toujours véloce, mais moins endurant. On sent qu’il en a gros sur la patate. Tous accusent les années (mais pas les excès, DEEP PURPLE n’a jamais trempé dans la dope - à part Hughes ou Bolin), la fatigue, peut-être la lassitude ?
     La première écoute n’est pas facile (la seconde et la troisième non plus ... NDR), les titres ne s'offrent pas à l'auditeur naturellement.  Les constructions trop souvent sophistiquées (?) n’aident pas. Il faut avoir à l'esprit que GillanAirey et Morse ont en commun le Prog dans les veines. Des titres plus simples, directs, punchy n’auraient pas nui à l’affaire. Le potentiel musical du groupe n'est plus à prouver, même à cet âge, alors pourquoi cette sensation d'inachevé. Plutôt que de superposer les couches, il fallait au contraire dégraisser la bête. Bob Ezrin dit au début des sessions : « n’hésitez pas à rallonger la sauce, éclatez-vous, je raccourcirai ensuite ». Ben, fallait pas. Et les laisser s'éclater. 
"Contrairement à vous Messieurs, je trouve ce disque très réussi. Qui joue comme ça aujourd'hui ? La pochette est superbe, le coffret splendide et la production toute en puissance et en relief. Bref que du bon." dixit Vincent
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That's All Folks !!

2 commentaires:

  1. J'ai suivi tes conseils pour Otis, Alastair Greene et Dirty Soul Revival : Carton plein , c'est du lourd ! Merci Bruno et happy New Year.

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    1. C'est le plaisir de partager et de faire découvrir. Merci à toi, JP. Et meilleurs voeux.

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