Mes chroniques récentes sur Hoodoo Gurus et Band of Light m'ont fait ressortir mes disques made in Australie. Faut dire que je voue un culte musical au rock du pays des kangourous auquel j'ai toujours trouvé une saveur particulière, une "patte" et un charme reconnaissables entre tous. J'ai donc décidé pour cet été une série consacrée aux groupes australiens, de courtes chroniques pour mettre en valeur des artistes méconnus par ici, ou qui sont tombés dans l'oubli après quelques moments de gloire.
Et les premiers dont je vais vous parler ont fait fort question moment de gloire puisque Men at work a trouvé le moyen de sortir 2 des plus gros hits mondiaux des années 80, rien que ça. Des titres qu'on peut entendre encore régulièrement, le genre de trucs que tout le monde connait, mais dont je ne suis pas sûr que tout le monde - surtout les plus jeunes de nos lecteurs (c'est à dire ceux qui ne sont pas encore en EPHAD) - connaisse l'auteur...
Le groupe se forme à Melbourne en 1979 autour de Colin Hay (écriture, chant, guitare) qui est arrivé en Australie en 1967 avec ses parents en provenance d'Ecosse. Il s'entoure du guitariste Ron Strykert, du bassiste John Rees, du batteur Jerry Speiser et de Greg Ham (claviers, flute, saxo). Le groupe se bâtit une solide réputation de pub band mais est snobé par les maisons de disques. En 1980 ils sortent un single autoproduit sur un petit label, "keypunch operator" avec en face B "down under". Ils sont repérés et signés début 81 sur une major, Columbia Records, ils enregistrent alors l'album "Business as usual" qui sort en Novembre 81. Ce sera la déferlante, 30 millions de copies vendues dans le monde, simultanément N° 1 des charts albums et singles en Australie, aux Etats Unis et au Royaume Uni, premier énorme succès mondial pour un truc enregistré aux Antipodes (d'autres avaient déjà cartonné avant mais après avoir bougé vers les studios de Londres ou de L.A.).
Le single en question c'est "Down under" que le groupe a réenregistré sous la houlette du producteur Peter Mclan, un titre qui traite avec humour et cynisme de "la vente de l'Australie dans beaucoup de domaines, de sa surexploitation, de son pillage par des gens cupides", dixit Hay. Un titre caractéristique du groupe entre new wave alors en vogue, pop bien léchée, une touche de reggae, et un soupçon de "word music", même si je n'aime pas ce terme. Le clip fait les beaux jours de MTV qui naît la même année, en Août 81, et le titre devient un hymne (non officiel) du pays.
Le second gros single est "Who can it be now?" et son solo de saxo, un des plus célèbres de la pop music avec "Baker Street" et ..."Jo le taxi". Un titre écrit par Hay sur l'époque où il habitait la porte voisine de celle d'un dealer et où des gus n’arrêtaient pas de se tromper de porte et entrer chez lui bien stoned, d'où la question à chaque fois que quelqu'un frappait à sa porte "qui cela peut il bien être cette fois?". A noter un petit parfum côte Ouest là dedans, un peu à la Steely Dan. L'album recèle d'autre bons titres dont l'autre single "Be good Johnny " ou l’atmosphérique " Down by the sea".
2 autres albums suivront, avec un succès moindre, forcément, "Cargo"(1983) et "Two hearts" (1985) puis le groupe se séparera en 1986. Reformation et tournées dans le monde entier de 96 à 2002 avant la mort de Greg Ham le 19 Avril 2012 qui marque la fin du groupe, laissant derrière lui 2 hits intemporels.
ROCKIN-JL
jeudi 5 juillet 2018
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Yep!! Excellent ce Business as usual. Bonne humeur communicative, et les nanas adoraient ça...
RépondreSupprimerT'as de quoi faire avec les Australiens, avec Angel City, INXS, Midnight Oil, Rose Tattoo, Wolfmother, Tame Impala...
Et ben j'attends ça avec impatience!
pas de chance je n'ai prévu aucun de ces groupes là, sauf peut être Wolfmother; Angels a deja fait l'obet de chroniques par Bruno, Midnight Oil , les Tattoo ou INXS trop connus , quant à Tame Impala j'avoue ne connaitre que de nom ; mais il y aura des trucs sympas, que j'aime bien en tous cas, mais ça c'est subjectif...merci de ton passage et bon été a toi
SupprimerBruno a aussi fait une chronique sur Rose Tattoo et sur Kings of The Sun (ce dernier également apprécié par le Rockin'). Mais n'empêche qu'il y en ait d'autres sur eux.
SupprimerJe te recommande de jeter une oreille sur Lonerism de Tame Impala. Ecoute en priorité Mind Mischief, Elephant et Keep on Lying. Tu m'en diras des nouvelles (ou pas)...
SupprimerSalut Rockin (et les autres).
effectivement c'est excellent ; merci
SupprimerSuper ces Men At Work ! J'ai leur deux premiers albums et un Live de 2000 au Brésil plutôt sympa. Un Best Of en quelque sorte. Plus triste aura été la disparition du saxophoniste. J'avais ouïe dire qu'il se serait donné la mort il y a quelques années, suite aux allégations porté contre lui, l'accusant de n'avoir pas écrit la mélodie de "Who Can It Be Now ?" de son propre fait, mais de l'avoir pompé à je ne sais qui. L'homme n'aurait pas supporté d'être ainsi accusé et dépossédé de son titre emblématique.
RépondreSupprimerConcurrent direct de The Police, dans ces temps éphémères de gloires radiophoniques, il est vraiment dommage que MAW n'est pas su perdurer et surfer quelques années de plus sur leur impressionnant succès d'alors.
Ouaip, le Rock Australien a une saveur particulière. Ça la terre brûlée du bush et comme un harassement du prolétariat.
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