jeudi 24 mai 2018

HOODOO GURUS "Mars needs guitars !" (1985)


Comment ? 8 ans de blog (dans 3 semaines!) 3042 articles, et rien sur Hoodoo Gurus ? Une erreur que je me dois de réparer d'urgence car ce combo de kangourous figure dans le top 10 de mes groupes préférés, et pourtant la concurrence est vive, et leurs CD reviennent souvent tourner chez moi. Certes il ne s'agit pas d'un groupe novateur, dans le sens où ils n'ont pas créé un genre ou un style, mais ça peu de groupes peuvent s'en vanter. Mais ils ont su créer une parfaite alchimie entre une power pop joyeuse et bien ciselée et une rage garage voire punk, le tout avec ce petit quelque chose en plus typique des groupes des Antipodes. Incroyablement méconnu en France - au contraire par exemple de leurs compatriotes de INXS ou Midnight Oil, sans parler d'ACDC - à telle enseigne qu'en préparant ce papier je n'ai trouvé sur le net aucune chronique de cet album. A croire - hormis Bruno qui les évoque parfois dans ses chroniques et moi - personne d'autre ne les connait en France... (ils ne sont pas les seuls, n'est ce pas (entre autres) Died Pretty, Radio Birdman, Cold Chisel, the Angels, Kings of the sun, You am I et même l'immense Jimmy Barnes).

Une petite bio ne me semble donc pas superflue :
stoneage romeos
Les Gurus se forment à Sidney en 1981 autour de David Faulkner (guitare, chant, songwriting) qui restera au fil des décennies   le leader incontournable du groupe. Autour de lui 2 autres guitaristes Roddy Radalj et Kimble Rendall ainsi que le batteur James Baker, à noter que les 4 étaient issus de la scène punk de Sidney et Perth. En Octobre 1982 sort leur premier single "Leilani", l'histoire d'une jeune fille sacrifiée aux dieux pour apaiser un volcan en colère sur une ile du pacifique sud, thème basé  sur un vieux film des années 50 "Bird of paradise". Un son particulier (3 guitares pas de basse), un beat tribal et sautillant qui les fait remarquer, ce titre restera d'ailleurs un classique du groupe.

Rendall et Radalj quittent le groupe vers d'autres voies, remplacés par Clyde Bramley (basse) et Brad Shepherd (chant/guitare). En 1984 ils enregistrent leur premier album "Stoneage roméos" (encore référence au ciné, puisque ce nom vient  du film "Stoneage roméos" (1955) des Three Stooges (bande de comiques américains). Ils reçoivent l'award du meilleur premier album et l'album est très bien reçu aux States (N°1 de l'alternative collège charts pendant 7 semaines). Encore un changement de personnel puisque Baker est viré (on le retrouvera , avec un autre ex Gurus, Radalj, dans les excellents Dubrovniks et également dans les Beasts of Bourbon) , remplacé derrière les fûts par  Mark Kingsmill, avec qui le groupe tourne aux Etats Unis fin 84.  En 85 sort donc ce "Mars Needs guitars" sur lequel je reviendrai plus loin (référence encore cinéphilique à un film SF de 1967  "Mars needs women") suivis de "Blow your cool" (87) et "Magnum cum louder"(89).

Cette trilogie est clairement leur apogée et est indispensable à tout amateur de rock, le groupe est au faîte de sa popularité et tourne au Japon, aux States, en Europe. En 88 Richard Grossman remplace Bramley à la basse et 3 autres albums vont voir le jour "Kinky"(91) "Crank" (94) et "Blue cave" (96), plus inégaux mais avec chacun de petites perles. En 98 sort un bon  live "Bite the bullet" (le chercher en édition triple cd, si vous avez les moyens...), qui montre bien l’énergie du groupe sur scène, et marque également la fin de cette première vie des Gurus qui se séparent alors pour se consacrer à d'autres projets. Mais ce n'est pas pas facile de tourner la page et en 2003 c'est la réformation et l'album "Mach Chau" arrive un an plus tard puis "Purity of essence" en 2010, dernier album en date même si le groupe continue à tourner et jouer lors d'événements.


Comme promis retournons sur Mars avec nos guitares pour les petits hommes verts, j'ai choisi de vous parler de celui ci car c'est mon préféré du groupe même si "Magnum cum louder" (avec les singles "come anytime" et "axegrinder" et "Blow your cool" (avec "what's my scene", "good times", "in the middle of the land, "out that door") ne sont pas bien loin.
"Bittersweet" est une bonne illustration du style des Gurus, cette power pop à guitares avec mélodies et  refrain à reprendre en choeur, c'est le premier single  extrait de l'album.
"Poison pen" sera aussi un des singles, un poil plus violent, avec un harmonica bluesy. Faulkner l'écrit en réponse aux critiques de certains journalistes sur l’éviction de Barker.
"In the wild" durcit encore le ton et donne dans le rock énervé avant "Death defying", autre single et un des titres vedettes du groupe, faut dire qu'il est craquant ce morceau avec ces choeurs "oouu woui". Une petite anecdote très personnelle à ce sujet : à l'époque je passais ce titre en boucle sur ma chaîne et ça amusait beaucoup mes potes d'imaginer que c'était le chœur de mes conquêtes (ou de mes râteaux diront les mauvaises langues) qui chantait mon prénom sur ce refrain... Raconté comme ça c'est pas drôle mais avec 3 ou 4 idiots qui chantaient en se trémoussant sur une chorégraphie improbable, ça l'était, surtout que la bière coulait à flots dans mon studio à cette époque insouciante des 20 ans...

Revenons à nos moutons, nos kangourous plutôt avec le 4eme et dernier single "like, wow-wipeout!",  encore un rock bien énervé. Changement de genre avec "Hayride to hell", un country rock moderne  et énergique qui conte la triste histoire d'un routier et de la mort de sa fille avec un refrain entêtant ("and Charlie would drive / for miles and miles"). "Show some emotion" est sans doute le titre le plus faible, un peu  facile; plus intéressant est "The other side of paradise" plus rythmé avec encore un refrain qui s'imprime dans le cerveau pour ne plus en ressortir. Le morceau titre "Mars needs guitars" est le seul chanté par Brad Shepherd, le ton est plus dur, la rythmique tribale, qui nous ramène d'ailleurs à leur premier single "Stoneage romeos" (I'm a stoneage Romeo/ be my spaceage Juliet/ we'll take guitars on Mars / and hit the discotech, comme on"). On termine avec "She" , un  rock presque "grungien" qui annonce avec une décennie d'avance les Pearl Jam ou Nirvana.

L'album sera réédétité en cd en 2005 avec 5 bonus tracks, "Bring the hoodoo down", "Turkey dinner", "death ship", "in the wild", "Teenage head", les 3 derniers enregistrés live à Sidney en 1986.

Cet excellent album est présent dans  "100 best australian albums" (tout comme "Stoneage roméeos"), bouquin signé de critic rock  australiens qui recense les 100 meilleurs disques sortis du pays des kangourous, et ce n'est que justice.

ROCKIN-JL



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