jeudi 31 décembre 2015

Une chronique de Pat SLADE, ce n'est pas RIEN ! Vraiment RIEN à redire...



Rien à dire ? Allez à la ligne !



A la dernière conférence de rédaction quand quelqu'un a demandé ce qu'on 
préparait comme chronique pour le 31 Décembre, Rockin et Luc ont dit d'une seule voix "Rien ! Rien du tout! De toute façon il n'aura personne pour nous lire, ils seront tous trop occupés à fourrer la dinde", ce qui a provoqué des gloussements de Sonia. Moi Je suis prêt à relever le défi et à parler de rien! 
Comme disait le film  "C’est pas parce qu’on a RIEN à dire qu’il faut fermer sa gueule", moi je vais l’ouvrir pour ne RIEN dire !
Oui ! Aujourd’hui je vais parler de RIEN et ce n’est pas simple de parler pour ne RIEN dire alors que les hommes politiques y arrivent très facilement !
Que ce soit dans la littérature, le cinéma, la chanson ou même le rock, on trouve RIEN partout ! Dans le rock ? Eh bien oui ! En latin RIEN ce dit rem. REM qui est un groupe américain qui connu les sommets des hits au début des années 90("Everybody Hurts" "Losing my religion"). Citons aussi Sinead O’Connor avec "NOTHING Compare 2 U", Metallica ("Nothing else matter"), "Billy Preston ("Nothing for nothing"), Dire Strait ("Money for nothing") ou Springsteen "Nothing man" . Mais si je commence à m’égarer avec l’anglicisme, je ne vais pas m’en sortir alors je range ma méthode Assimil et reste avec la langue de Molière! Mais ne croyez en RIEN que je fasse du nihilisme anglophone.
"Rien de rien je ne regrette rien" chantait  Piaf, mais le pessimisme est parfois de mise:  "la vie ne vaut rien" (Souchon), "la vie ne m"apprend rien" (Balavoine), "je ne sais plus rien" (Sardou). Mais "ce n'est rien" nous assure Julien Clerc , et c'est vrai qu "il suffirait de presque rien" (Reggiani) pour apprécier "Ces petits riens" (Gainsbourg). Par charité je vous épargnerai "Besoin de rien envie de toi" de Peter et Sloane. C'est pas qu'on s'ennuie mais on n'a "rien à dire, rien à faire " (Téléphone dans "j'sais pas quoi faire")..quant à Gerard Manset il n'a "rien à raconter".
Même Mozart a écrit à 22 ans une pantomime parisienne qui s'appelle "les petits riens".

La littérature ? Demandez à Alfred de Musset avec son livre écrit en 1836 «Il ne faut jurer de RIEN». Ce n’est pas de la grande littérature (et encore), mais un humoriste comme Raymond Devos avait bien définit le RIEN : «Une fois RIEN, c’est RIEN ; Deux fois RIEN, ce n’est pas beaucoup. Mais pour trois fois RIEN, on peut déjà s’acheter quelques chose, et pour pas cher». Quant au Guru Nisargadatta Maharaj il nous dit "être tout c'est être rien", quelqu'un a un aspirine?


RIEN sur les Murs




On fait même des expositions sur RIEN ! Dans beaucoup de ville de France, vous trouverez des supports muraux peint à la demande des municipalités par de jeunes artistes, un genre de peinture mineur appelé : "L’Art de RIEN". On n'expose RIEN dans les galeries, ont parlent de RIEN, ont fait des colloques sur RIEN.
On ne vend RIEN, on n'achète RIEN, RIEN est un produit de consommation courante, il y a RIEN dans votre salle de bain. RIEN ne se perd, RIEN ne se crée.
Des collectifs sur RIEN existent, des journaux  parlent de RIEN (Mais ça, c’est normal !).


Je commence à perdre les pédales avec tous ces petits RIENS qui font un grand tout !













Vous n’Avez Encore RIEN Vu


Après avoir passé la nuit à ne RIEN faire, ce matin je me remets sur RIEN. Drriiing! 
- Allo Pat ? C’est Claude ! Tu travailles toujours sur rien? ça avance? 
- Bof, Pour l’instant, je suis vraiment sur RIEN ! Et ce n’est pas évident !
- ???
- Je te rappellerai quand RIEN sera terminé !
- ???
- Faut le temps que RIEN se fasse !
- ???
- Il faut dépoussiérer RIEN avec un chiffon propre, sec et non pelucheux*, je devrais appeler Sonia ?
- ??? Clic !
- Allo ? Allo ? Tu ne dis RIEN ?
Je remets mon Isolator dernier modèle pour ne RIEN savoir de ce qui ce passe dans le monde extérieur, pour que RIEN ne m’atteigne. Mais si RIEN ne m’atteint, comment vais-je écrire ? Déjà, je ne vois plus RIEN de ce que j’écris  avec ce truc sur la tête.
* Terme officielle pour définir un chiffon dans les documentations militaire (dixit Claude)

RIEN ! PREMIÈRE! CLAP !

Le rien occupe une grande place au cinéma et je ne parle pas là du cerveau des scénaristes de blockbusters américains.
"Je sais rien mais je dirai tout" (Pierre Richard, 1973) mais Dany Boon aurait pu lui se taire au lieu de commettre  "Rien à déclarer", enfin, il faut bien payer ses impôts, c'est vrai que "Pour 100 briques t'as plus rien" ( Molinaro, 1982) alors autant sur concentrer sur "La vie et rien d'autre " (Tavernier, 1989) . Quant à cette chronique sachez chères lectrices que je l'écris "Rien que pour vos yeux" (un James Bond de 1981).

Bon allez fin de ce chapitre "Circulez y'a rien à voir!" (Patrice Leconte 1983)



 RIEN N’VA PLUS !


Ce n’est pas parce que je ne dis RIEN, que j’ai quelque chose à dire ! (C’est quoi cette phrase ?). Je crois que je continue à perdre les pédales ! Je ne comprends  plus RIEN ! Pourtant Pierre Dac l’avait bien dit : « Parler pour ne RIEN dire et ne RIEN dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir ».
Nos aïeux n'avaient déjà RIEN ou tout compris (Je ne sais plus !) quand ils affichaient des panneaux sur RIEN (Voir ci-contre).
Sommes-nous à l’abri de RIEN ? Ou aujourd’hui RIEN d’impossible ?
Pour finir sur RIEN, je citerais Alphonse Allais qui disait très justement : « Ne RIEN faire et laisser dire ».
Maintenant, faites vous-même votre idée sur RIEN et ce sera BEAUCOUP !

Pour ne pas se quitter sur RIEN, Raymond Devos puis Mozart : un extrait du ballet "les petits RIENS".

mercredi 30 décembre 2015

LES POCHETTES DE DISQUES SEXY (groupes Rock) - chapter Two - by Bruno


     Devant l'engouement qu'a reçu cet article au sujet pourtant si léger, presque grivois, la direction a lourdement insisté pour qu'il y en ait un second. On raconte que Sonia a piqué une crise de nerf suite aux montagnes de courriers que l'on a reçu.
On devra donc remettre à plus tard l'article dont le sujet devait porter sur l'influence des peintres illustres, ainsi que celui sur l'influence de la BD.


SAVOY BROWN "Make me Sweat" 1988

    On attaque fort avec une (autre) pochette qui émoustilla le jeune Rockin' JL. En effet, on subodore que sa passion pour ce groupe, né du British-blues, viendrait de cette pochette qui s'imprima sur ses rétines lorsqu'il pénétra dans son magasin de disques préféré de l'époque. Il en acheta illico, sans écoute préalable, deux exemplaires : le second afin de pouvoir "punaiser" la pochette au-dessus de son lit.
Pourtant rien de bien méchant ici, d'autant plus que, cette fois-ci, la demoiselle a gardé le haut. Cependant le titre de l'album allié à la grimace du minois laissent supposer quelques actions intimes. A l'origine, la pochette du 33 tours était un peu plus plongeante.
Ce seizième album studio marque le retour du groupe de Kim Simmonds. Bien chargé en Boogie gras et en Hard-blues, on peut l'estimer comme un bon cru.

Le dernier Savoy-Brown / L'Deblocnot' : "Going to Delta"
HYDROGYN "Bombshell" 2006

  Ce groupe de Nü-Metal / Heavy-Metal n'y va pas par quatre chemins en exposant sa chanteuse dans des poses on ne peut plus racoleuses, à la limite du mauvais goût. Julie Westlake, ex-épouse du guitariste fondateur Jeff Westlake n'hésite pas à exploiter ses charmes pour attirer l'attention sur le quatuor d'Ashland (Kentucky). Pour ce fait, elle privilégie une garde-robe très près du corps (une à deux tailles en-dessous) donnant ainsi l'impression que sa poitrine opulente va bondir hors de son corsage. (voir les nombreux posters décorant le bureau de Vincent, dont celui, très rare, acquis à prix d'or, du débardeur mouillé).
Question chant, Julie se défend plutôt bien, cependant elle n'a rien d'exceptionnelle ou de particulièrement marquant. Alors, on comprend qu'elle essaye de compenser avec une plastique avantageuse.
Cathy JEAN "In the Remains" (2011)

     Haaa... Cathy Jean... On ne peut pas dire qu'elle fasse dans la dentelle... enfin, si, dans le genre dentelle de lingeries affriolantes. Habituée des photos aguicheuses pour ses CD, en 2011, n'ayant plus grand chose à enlever par rapport à ses précédentes présentations, elle se livre à nue pour "In the Remains" (elle garde encore les chaussures). Apparemment, ne jouissant pas d'une distribution décente, elle doit chercher d'autres moyens pour attirer le chaland. Pourtant, authentique chanteuse et auteur-compositrice (signant souvent l'intégralité de ses albums), elle n'est pas à mettre dans le même panier que les marionnettes du show-biz.
D'ailleurs, probablement au grand dam d'une certaine gent masculine, au contraire de ses consœurs du r'n'bi, miss Cathy Jean reste habillée sur scène.
     En fait, sa musique ne reflète aucunement les images provocantes de ses CD, la dame aimant s'ébattre tant dans tous les registres du Blues. Du plus épuré, parfois acoustique même, à celui habillé de Rock et de Pop. A mon avis, elle fait fausse rut... route en cultivant cette image, leurrant le chaland ; dans un sens comme dans l'autre.
A la demande expresse de la rédaction (L.B,P,C.T.,P.S., R.JL),
 le verso du CD
LEE AARON 1982

     Lee Aaron avait été très critiqué pour user de ses charmes, avec ses tenues échancrées (qu'elle ne gardera pas longtemps) et notamment pour ses tenues moulantes (latex). Alors que l'on ne trouvait rien à redire sur les pantalons "moules-burnes" de certains messieurs... Quoi qu'il en soit, la Canadienne, question pose et tenues sexy, était à des années-lumières de ce qu'il semble devenir "la norme" (imposée par l'industrie ?). - autres temps, autres mœurs ?-
A savoir, qu'en 1983, elle fit la couverture et quelques photos pour la revue "Oui". (contacter Luc pour en savoir plus - mais s'armer de patience : il n'a jamais voulu le prêter -)
     Fort probablement inspirée par Lita Ford, Lee Aaron reprend à ses débuts le symbolisme de l'araignée. En fait, cette pochette est celle de la réédition de son premier essai édité initialement son le patronyme de "Lee Aaron Project" (avec une pochette aucunement sexy) où une partie de la crème du Hard-Rock canadien a été convié à apporter son aide. On retrouve ainsi Rick Emmett, Bill WadeRick et Mark Santers, John Albani, Rick Lazaroff, Earl Johnson, et quelques autres. La jeune demoiselle n'avait pas encore de groupe attitré.
Le retour discographique : "Fire and Gasoline"
HONCHO "Corporate Rock"

   
     Image récurrente dans le Stoner : des jeunes beauté au look 70's et aux seins nus. Toujours (ou presque) dans une approche assez soft. Presque pudique. Ici, du Stoner bien éloigné de sa Californie natale (si l'on considère que son géniteur est un Kyuss) car Honcho est né en Norvège, à Oslo.
Honcho, c'est du Stoner bien lourd et gras, bercé par un Blues primaire et naïf, avec une épaisse fuzz bien baveuse et une basse
pachydermique, qui, tel un ouragan, balayent tout sous son passage. La référence de Kyuss est prépondérante, à laquelle on pourrait rajouter celle des Australiens de Buffalo, de Leaf Hound. du Budgie des 2 premières galettes, et d'Iron Claw.
UFO "Force it" 1975

     Célèbre pochette oeuvre du non moins célèbre bureau d'Hypgnosis, auteur de dizaines de pochettes qui ont réussi à marquer les esprits. Au point d'être parfois plus connus que la musique qu'elle contient.
Celle-ci, réalisée pour le cinquième d'UFO (Hypgnosis a commencé à travailler pour le quintet à partir de "Phenomenon") est une réussite dans le sens où elle n'a pas laissé indifférent. Fortement osée pour l'époque avec les deux femmes dans une position (j'ai très longtemps été persuadé qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme).
Toujours produit par Leo Lyons (Ten Years After, Hundred Seventy Split), ce quatrième disque marque le début d'un succès commercial notable avec notamment l'entrée du groupe sur le marché américain.

Articles / L'Deblocnot' : "UFO - story part 1"
"UFO - Story part 2"

BOXER "Below the Belt" 1976

     Là, on fait dans le lourd, pas finaud pour un sou. Le second album de Boxer croit faire dans le second degré alors qu'il frise le ridicule et le vulgaire. L'exemple type d'une pochette repoussante (le recto de la pochette double du vinyle présente la jeune fille totalement nue, à l'exception de gants de boxe aux mains ; sur le CD la partie "below the belt" est cachée par une photo du groupe). Dommage, car le disque, lui, n'est guère mauvais, avec la présence de Mike Patto au chant et aux claviers (Patto), de Keith Ellis à la basse (Spooky Tooth), d'Ollie Hallsall à la guitare, et de Tony Newman à la batterie. Ce sont ces deux derniers qui, lassés de leur travail de musiciens de studio, construisent afin de pouvoir jouer leur musique et de se produire sur scène, partir en tournée. Boxer propose un Hard-Rock intelligent, à la croisée des hemins d'un Bad Company et d'un Mott the Hopple. Ce groupe fort prometteur ne pu jamais prendre son essor, stoppé dans ses efforts par la maladie de Mike Patto qui décède d'un cancer de la gorge en 1979.
Censurée dans certains états et pays, le 33 tours est parfois sorti sous une autre pochette
(pas vraiment mieux) 



NUTZ (1974)



     Prendre "Nutz" pour patronyme, il fallait oser. Nutz pour Nuts qui signifie "noisettes"... également employé pour désigner les... euh... les..., les bourses. Avec un patronyme pareille, on aurait pu croire à des lascars bas du front, fiers de leur personne, et se contentant de balancer un Hard-Rock froid et monolithique ou un Boogie-rock sans âme, et bien non. Ces Anglais (de Liverpool) maîtrisent leur instrument et produise une musique de qualité s'abreuvant autant de Hard-blues boogie, voire de Southern-rock, que du style particulier d'Uriah-Heep ; certains mouvements évoquent même les deux premiers Queen.
Et en live, cela déménage sévère.
     En 1978, la formation est rebaptisée Rage et oriente sa musique vers le Heavy-Metal, pour un registre plus froid et carré.
FISC "Handle with care"

     Jolie pochette kitsch pour ce groupe français des années 80. Photo débordante de clichés, frôlant de près la faute de goût, en partie gâchée par un logo trop lourd et un lettrage du titre manquant cruellement d'originalité et de visibilité, mais qui a au moins le mérite de ne pas être vulgaire (même si la raie des fesses devraient choquer certains - c'est l'avis de Sonia -). Après un premier essai Heavy-Metal, le groupe de Metz évolue vers un Hard-rock US FM. Pour ce quatrième disque, le groupe a réussi (grâce à leur manager et leur opus précédent, "To Hot for Love") à décrocher un contrat avec Paul Fishkin, le manager de Fleetwood Mac. "Handle with Care" est donc enregistré aux USA, et bénéficie d'une distribution internationale (USA, Japon, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande). La critique accueille bien l'album, cela en dépit d'une batterie trop en avant (calquée sur celle de Mick Brown, de Dokken). L'élan du groupe est stoppé par le départ du chanteur luxembourgeois, Jimmy Martin.
Bruce SPRINGSTEEN "Born to Run"




 
 
     Rares sont ceux qui connaissent la véritable pochette d'origine de "Born to Run" ! C'est seulement connu de quelques journalistes d'investigation (une espèce en voie d'extinction), dont certains ont mystérieusement disparu sans laisser de traces.
Devant le refus catégorique de la maison de disque, Bruce exigea en compensation une pochette double (et un bon chèque pour atteinte à la liberté d'expression). C'est la raison pour laquelle on le voit pouffer sur la photo de la seconde pochette (il a réussi à leur faire cracher conséquemment de l'oseille, à ces escrocs).
Parait que Luc en a un exemplaire qu'il aurait payé à prix d'or.

GOLDEN EARING "Moontaan"

La Chronique "Born to Run"






     Pour leur neuvième disque, les néerlandais de Golden Earing veulent donner un grand coup... pochette racoleuse et un titre taillé pour la radio qui sort en single. "Radar Love" fait un carton et parvient même à passer sur les ondes radios de la chauvine perfide Albion. Pendant longtemps, cette chanson avait l'infime honneur de se retrouver sur les compilations "fourre-tout" de Hard-rock.
Là encore, à la demande de certains distributeurs, une pochette revue et corrigée.
secrétaire stagiaire du Deblocnot'
(dont l'éphémère présence a permis de considérablement restreindre les retards)
King Lizard "Viva la Decadence" 2010



    D'habitude, les tétons sont cachés (mais nous ne sommes pas aux USA). Ici, ils semblent passablement énervés, pratiquement pincés. Une pochette à l'image de la musique délivrée. Sans originalité, alourdie par des poncifs usés jusqu'à la trame, relativement vulgaire, manquant passablement de personnalité. Du sleaze comme il en existe des dizaines, constitué de jeunots plutôt bons musiciens, mais persuadés que le Heavy-Rock, voire le Glam, est né avec Mötley Crüe, L.A. Guns, Kix et Guns'n'Roses. Cela finit rapidement par tourner en rond. Ronds comme les nibards de la pochette.
La version censurée (encore de nos jours).
Des tétons lumineux (finalement plus sympa comme ça)
RED BEANS & PEPPER SAUCE
 "Hot & Spicy" (2015)



     L'exemple type de la pochette sexy réussie. Il y en a : la preuve. Rien de vulgaire, de racoleur ou de déplacée, et pourtant elle attire immanquablement l’œil.
La sensualité et la grâce sont le propre des formes féminines. Mais lorsqu'elles sont couplées avec une guitare, électrique de surcroît...
Et en plus, c'est excellent

La chronique : "Hot & Spicy"








CHER "Take me Home" (1978)




     Magnifique pochette d'inspiration Heroïc-fantasy (Robert E. Howard), voire de SF rétro (mode Flash-Gordon). Sexy et sobre à la fois. Les charmes de Cher sont mis en avant sans tomber dans la vulgarité.
Par contre la musique... pardon, la muzak est ici d'une insipidité totale qui s'enlise dans un disco gluant à la Kool & The Gang, que même la voix chaude de Cher ne parvient pas à relever, à épicer. Affligeant. Directement à la poubelle (dommage pour la pochette).
MAMA'S BOYS
 "Turn it Up" 1983



     Après s'être contenté de pochettes très sobres, au design proche du néant, ont attribue au troisième des Irlandais une pochette fade, digne d'une compilation pour supermarché. Et malheureusement, la production est à l'image de l'artwork. Des moyens déployés pour un résultat médiocre, trop policé, qui ne représente pas le Hard-Rock singulier, teinté de Boogie et de lyrisme irlandais, des Mama's Boys. De plus, ce genre de photographie ne leur correspond pas, ça sonne faux. Bien dommage car les compositions restent d'une certaine qualité, et l'album comporte même quelques classiques du groupe ("Gentleman Rogues", "Late Night Rendez-vous", "Lonely Soul", "Midnight Promises", "Crazy day's house of Dreams")
     Apparemment, les masters de "Turn it Up" auraient disparus ; c'est la raison pour laquelle, à ce jour, le disque n'a jamais été réédité en CD. Par chance, certaines des meilleures chansons du disques avaient été réenregistrées pour l'album éponyme de 1984 sensé conquérir le marché américain.
Chronique de "Plug it in"



Le CHAPTER ONE (clic/lien)

mardi 29 décembre 2015

PAUL MACMANNUS From South to South


Nouvel album pour le varois Paul MacMannus aprés "Call me back" et "Mother road" que j'avais eu la plaisir de chroniquer dans ces colonnes il y a quelques mois (chronique). Avec une petite nuance: si les 2 précédents étaient signés du McMannus BBB (Blues'n'Boogie Band) celui ci est crédité au seul Paul MacMannus et de fait c'est presque un album solo puisque Paul Mayan y assure le chant mais aussi basse et drums, signant aussi toutes les compos. Il est accompagné de Mike Calvet aux guitares et de Jean-Luc Di Constanzo aux claviers.
source : macmannusbbb.fr
Du Sud (de la France) au Sud (des États-Unis) et en sous titre "Boogie & Blues", tout est dit; et le morceau titre en ouverture "South to South" dans un solide blues rock, plein d'energie, au chant assuré, aux guitares sifflantes comme un nid de crotales, la suite sera du même tonneau avec "I'm just passing through" et "It's a matter of time". Les 3 suivants seront le poumon du disque avec l'irrésistible "Don't forget to feed the cat" (n'oublies pas de nourrir le chat) dans le style d'Elmore James, le boogie chauffé à blanc "NYC Boogie", ballade dans New York City, sur un beat à la John Lee Hooker ("boogie chillun"), Canned Heat ("refried boogie")ou encore Savoy Brown, Georges Thorogood ou ZZ Top et pour finir cette trilogie gagnante "I wanna live my way" , blues mid tempo avec à la guitare un invité de prestige en la personne de Vasti Jackson, une authentique légende du Mississippi, qui a accompagné les plus grands, de BB King à Koko Taylor en passant par ZZ Hill, Katie Webster, Johnny Taylor, Bobby Rush ou Bobby Blue Bland. C'est au festival de Jazz de Draguignan que McMannus a rencontre Jackson sur scène et l'idée d'une collaboration a immédiatement germée et ce titre commun en est peut être la première pierre, en tous cas c'est une belle réussite. Pour finir je retiendrai aussi "Do you wanna stay with me?", boogie rock musclé avec un autre invité à la guitare, Thierry Castelli et "Boogie music gotta be your creed" qui est, devinez quoi...ceux qui ont répondu une salsa ont perdu...
Voilà un album bien léché, festif, qui devrait plaire aux amateurs des groupes cités dans cette chronique. De plus cela bouge bien et doit donner lieu à des prestations scéniques épiques, à voir donc s'ils tournent vers chez vous.

ROCKIN- JL

lundi 28 décembre 2015

Leadfoot RIVET – Southern Echoes (2015)




Leadfoot Rivet, c'est avant tout une voix qui traduit une forte personnalité, une tessiture vocale qui libère des émotions fortes et sincères, un instrument vocal qui se façonne depuis des années, un personnage qui, à la manière de son art, invoque ses ardeurs pour apprivoiser le "blues ", cette musique insolite et intemporelle …
Il chante le blues comme on aime l'entendre, à l'américaine, à la façon de ceux dont il s'est imprégné humblement durant sa longue carrière, et c'est, semble-t-il, ce qui ressort de sa voix qui aujourd'hui révèle une grande maturité, ancrée dans un univers musical qui ne lui est plus du tout étranger et dans lequel il peut aisément s'installer.
De même (de source sûre), il séduit ses amis du terroir blues par son écriture, c’est vous dire où vous allez promener votre curiosité poétique, ça vaut la traversée du décor, car Leadfoot promène sa voix sur des textes subtils et savamment travaillés, qui parfois s'imprègnent d'humour ironique, comme s'y emploie la catharsis blues traditionnelle du fin fond des âges…
C'est le grand Mighty Sam Mc Clain qui un jour déclara à son sujet: "Voix, qualité des textes et de l’interprétation, feeling, je suis très impressionné !"Et Mighty Mo Rodgers de rajouter : "Tu ressens vraiment le blues !".
Même le légendaire chanteur/harmoniciste Sam Myers l’appelait souvent sur scène pour qu’il termine ses propres concerts.

Acteur de la scène blues Française depuis de nombreuses années, Leadfoot Rivet fait partie de cette famille d'artistes incontournables, connue des initiés, mais hélas, injustement méconnue du grand public.

Ce vieux routard du Blues a d'abord trainé ses boots au Golf Drouot dans les années 60, avec les Turnips puis les Murators, pour le musical Hair en Belgique, puis en tant que producteur du groupe us "Bad Child".
Leader du groupe Rockin’chair, animateur pour Rfm dès l’origine.
Sans oublier les collaborations au sein de the blues conspiracy ou the Drinkhouse preachers avec son ami Neal Black.
Il fut à l'initiative des Trophées France blues en 1998.

Il a flirté musicalement avec une pléiade d'artistes renommés pour la plupart, et ce n'est pas peu dire, car en jetant un œil dans le rétroviseur de son parcours collaboratif, on peut y apercevoir : Larry Garner, Tom Principato, Fred Chapellier, Boney Fields, the Mercy band, Patrick Verbeke, Laurent Voulzy, Alain Bashung, Neal Black, Amos Garrett, Jimmy Thackery, Nico Wayne Toussaint, Stan Noubard-Pacha et son vieil ami et complice de longue date, Pat Boudot-Lamot.

De même, il fut co-créateur des fameux labels Antigel, Dixiefrog, Voodoo, avec Philippe Langlois dans les années 80. 
Promoteur de concerts pour Albert King, Junior Wells, Bo Diddley, Wilson Pickett, Donovan, Mari Boine, Gatemouth Brown, Zachary Richard, Irma Thomas, Earl King, Honeyboy Edwards, Johnny Copeland, Bobby Bland, Kevin Coyne, Little Milton, Peter Green, the Flyin’ Burrito brothers, Kevin Ayers, Jimmy Rogers, Tommy Castro, Lou Ann Barton, Sue Foley, Toni Lynn Washington, Mighty Sam Mc Clain, Smokin'Joe Kubek ..........

SOUTHERN ECHOES est l'album qui succède à "ONE NIGHT ON THE ROAD LIVE "sorti en 2014, et qui perpétue la touche personnelle "Rivet", un album qui nous surprend toujours quant à l'éclectisme musical adopté par notre ami.

D'entrée de jeu, l'album démarre en intensité avec "THE BULLFROG", un titre gaillard qui fait chauffer les médiators et danser le bottle neck sur le dobro, un morceau aux sonorités authentiques, au rythme qui réveille les instincts rebelles du blues, le tout teinté d'humour comme le veut la tradition du sud, sensations fortes et dimension roots garanties !
Entretien avec Leadfoot Rivet

PK  :
"Leadfoot, parles nous un peu de cette chanson qui est ma favorite, et par la même de quelques autres de cet album, de la dimension que tu as voulu leur donner."
LR :
"THE BULLFROG "est un morceau de mon cru, un hommage à une de mes influences majeures, Howlin' Wolf avec au 2e degré un texte macho/bravache très imagerie blues caricaturale: le crapaud- buffle héros du marais, moche comme Columbo ou Kojak, mais attractif, qui satisfait toutes les petites grenouilles !!!"
PK :
"SHED MY OLD SKIN" reflète une situation dans laquelle beaucoup peuvent se reconnaitre, mais encore ….?
LR :
"SHED MY OLD SKIN "est une de mes compositions, qui parle d'un divorcé heureux qui se retrouve enfin après trop longtemps d'un mariage catastrophe et qui "change de peau". Musique rhythm & blues New Orleans tendance Fats Domino, Huey Smith....
PK :
En effet, comme tu le suggères dans tes textes telle une issue pour ce divorcé, changer de peau et assumer avec force et conviction, une destinée parfois lourde de conséquences mais au demeurant salutaire, pour sûr, ça c'est typiquement de la "blues-thérapie" (rires)… Mais il faut aussi souligner que grâce à la musique qui l'accompagne, cette chanson ne sombre à aucun moment dans le mélodrame… Le sujet est très bien abordé, super chanson !     
Ceux qui te connaissent, savent que tu  affectionnes grandement la musique country, que tu n'hésites pas à lui laisser une place dans tes albums, ta chanson "GHOST TRAIN "en est un exemple flagrant !
LR :
"GHOST TRAIN": est un autre original, entre gospel et Johnny Cash, un texte parfois sibyllin mais toujours chargé d'images.
Train fantôme des souvenirs et des regrets .....
PK :
Les liens entre blues et country sont indéniablement étroits, à écouter l'une et l'autre de ces musiques, on trouve une réciprocité d'influences fortes, tel un pont dressé entre ces deux dimensions musicales. Mais à travers la perception culturelle qui est véhiculée, ça laisse tout de même à penser que le blues a visité plus volontiers la country, que cette dernière n'a pu le faire depuis toujours à son égard. Bref, n'est-ce pas là selon toi, une mauvaise interprétation contemporaine de ce métissage entre ces deux cultures musicales ?  
LR:
"Blues et country sont un peu les deux faces de la musique du Sud, l'une plutôt côté blanc l'autre côté noir, mais en fait c'est plus compliqué vu que les deux communautés se côtoyaient sans cesse et les genres ce sont interpénétrés ; voir Jimmie RODGERS "the singing brakeman", père avant Hank Williams de la country music, dont la plupart des titres sont des morceaux à structure blues (et même souvent les titres le sont). On trouve aussi cette interpénétration chez la Carter Family (belle-famille de Johnny Cash), dont il a hérité: là c'est le mélange gospel et hillbilly music/ old time… Qu'on trouve ensuite chez les Statler Brothers, Mylon Le Fevre/ Doc Watson.......... et chez Hank lui-même: exemple entre autre "Mind your own business", et chez CASH ("Hey Porter"), plus blues, tu meurs !
Dans l'autre sens, au hasard, l'harmoniciste noir du Grand Ole Opry, DeFord Bailey, les chanteurs country OC Smith ou Charlie Pride et la passion évidente pour le genre dans les ballades de Joe Tex (produit et enregistré à Nashville la plupart du temps), Arthur Alexander ou chez Eddy Clearwater et Lonnie Brooks..... Aussi Brook Benton et nombre de louisianais (Swamp blues chez Excello records) parmi tant d'autres !! Et tous les disques hybrides produits à Muscle Shoals ou Memphis (James CARR / Percy Sledge / Aretha Franklin / Ov Wright /  Wilson Pickett / Clarence Carter / William Bell ......). Ces artistes chantant beaucoup de titres, ballades ou non, composés par des blancs du Sud comme Dan Penn, Spooner Oldham, Donnie Fritts, Rick Hall… Sans parler des musiciens dominos chez Stax, Muscle Shoals  Sound etc. Et Elvis donc !
PK:
"HE AIN'T HEAVY, HE IS MY BROTHER "est le genre de ballade incontournable, qui met à rude épreuve les variations et expressions de la voix, un must pour les amateurs de voix funambules qui glissent sur le fil de l'émotion, à travers des paroles saisissantes, le tout transporté par une mélodie qui à aucun moment se laisse aller à la mièvrerie émotionnelle, l'émotion en toute simplicité. Magnifique chanson, très beau duo, textes poignants, un excellent choix !
LR:
"HE AIN'T HEAVY, HE IS MY BROTHER"est une reprise d'un evergreen de la fin des années 60 ,traité en ballade soul dont je partage le lead vocal avec mon complice Slim Batteux, soul singer émérite. L'idée me hantait l'esprit depuis plus de 40 ans…
PK:
Une autre chanson de l'album dont tu as envie de parler ?
LR:
Bien sûr !
"LIVIN' WITH ME SURE IS FUNNY ", une adaptation en anglais par moi-même d'un titre créé par Verbeke / Claude Langlois et moi à l'époque de ROCKIN'CHAIR, notre groupe blues / country / americana avant l'heure.   
Ici traité avec un arrangement tendance Louisiane. Texte hyper macho humoristique très caricatural et extrêmement peu bien-pensant !!!  En français ça s'appelait "PAS UN CADEAU "! "
On ne peut également s'empêcher d'évoquer, "THE GAME OF LOVE"le genre de morceau dont la durée ne se préoccupe pas de la sempiternelle nécessité commerciale des 3.30 minutes, voyez-vous !  

Un blues de 8.7 minutes qui prend le temps de s'exprimer, morceau à travers lequel Leadfoot avait beaucoup de choses à dire avec ses amis musiciens. Un pari osé et réussi !
Tout un chacun sait que les gouts musicaux sont divers et variés, et la fameuse formule "on ne peut pas plaire à tout le monde "s'applique à tous les artistes sans exception. Cependant, Leadfoot Rivet fait partie de ces artistes qui bousculent ce dicton sans pour autant le controverser, car qu'on l'apprécie ou pas, personne ne pourrait remettre en question sa ferveur cantatrice et son incroyable talent pour faire vibrer cette dernière.
Si Leadfoot affectionne grandement le blues, sachez qu'il garde une part belle au folk et à la country , on ressent d'ailleurs ces belles influences dans sa musique. De même, si pour ce monsieur les frontières musicales sont franchissables pour ensuite aboutir à une cohérence musicale solide ( il faut également découvrir son album "my mongrel music world") ,c'est simplement dû au fait qu'il possède une culture musicale impressionnante, de la folk traditionnelle à la west coast , de la country au blues, du jazz à la world music !
Leadfoot Rivet n'est certes pas un artiste-touriste, qui se gargarise de culture américaine dans le seul but d'étaler son art musical, à l'image de certaines confitures musicales frelatées, régurgitées sur une tartine néophyte.
Il fait partie de ces vieux américanophiles chevronnés et sincères, qui vous invitent à découvrir ce "sud"américain, très souvent évoqué et affectionné à travers la passion du blues .
Mais au fait, le titre de cet album n'évoque-t-il pas aussi, un subtil clin d'œil à son sud natal des Alpes de haute Provence qu'il n'a jamais renié, qui a vu naitre ce magnifique album…?
En quelques mots écrits certes avec ardeur, mais également nourris d'une profonde sincérité musicale :
Même si le blues est un pur produit américain, même si la France ce n'est pas l'Amérique, n'ayons pas de pudeur à dire ce qui se doit d'être dit:  Le Blues Français se porte bien et même très bien !
Leadfoot Rivet comme ses contemporains, nous en porte la preuve à travers cet album qu'il faut découvrir absolument…

PALKO (octobre2015)


* Les photographies contenues dans cet article ne sont pas libres de droits.
Toute utilisation est interdite sans l'autorisation préalable de l'auteur- Olivier Menart

Le casting des musiciens :

  * LEADFOOT RIVET : Harmo / voix lead / guitare rythmique résonateur sur "Why lie ?, Need beer !".
  * SLIM BATTEUX: orgue et piano (a notamment joué avec : Percy Sledge , Ray Charles, Billy Paul…)
  * JEAN PAUL AVELLANEDA: guitares leads et rythmiques acoustiques - électriques / résonateur-dobro.
  * STAN NOUBARD-PACHA: guitares lead (Ghost train / He ain't heavy / co-lead on Bullfrog avec JP. Avellaneda
  * ANSON FUNDERBURGH: guit. lead sur "Highly educated fool"/ leader des "Rockets"de Dallas texas / ami des frères Vaughan.
  * THOMAS WEIRICH: guit. rythm et lead ("Livin"with me sure is funny!") / toutes les basses y compris fretless / guitare-sitar et toutes les mandolines.
  * STEPHANE AVELLANEDA: batteries et percussions / le batteur d'Ana Popovic et drums endorsed chez Tama.
  * ALEX SATGER & NICOLE LISE: aux chœurs, ex membres du groupe Kin'Kila !

CRÉDITS :
Recorded & mixed by : JEAN-PAUL AVELLANEDA at EVS Studio - Oraison (France)
Executive production: PHILIPPE LANGLOIS
Mastering by: DUMÉ
Photos : OLIVIER MENART  http://www.oliviermenart.fr/
Artwork : BRUNO BOUSSARD
© 2015 Dixiefrog Records - 2015  LEADFOOT RIVET & JEAN-PAUL AVELLANEDA
  

Extraits de l'album à écouter depuis le lien ci-dessous : (CLIC)

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