ANGE fait son cinéma ... en Angleterre !!!
Les acteurs de "Vu d'un chien" se retrouve en début d'année 1981 pour peaufiner leur nouvel album "Moteur". Alternant concerts et répétitions, ANGE prépare également le concert de juin au palais des sports de Paris, pour fêter ses dix ans d'existence.
Sous l'influence du bassiste Didier Viseux, qui souhaite enregistrer l'album en Angleterre avec un producteur réputé afin d'obtenir un son bien en phase avec l'époque, le groupe traverse la Manche et se retrouve à Londres dans le studio Maison Rouge appartenant à Ian Anderson (JETHRO TULL).
La maison de disques Philips avait déjà contacté le producteur anglais Ken Burgess pour assurer la production et le groupe se met à travailler d'arrache-pied pour élaborer de nouvelles chansons construites autour d'un thème central : le cinéma.
Le titre "Saga"de l'album "Moteur", une version live enregistrée en 1995 à Lille, au théâtre Sébastopol. Sous l'influence du bassiste Didier Viseux, qui souhaite enregistrer l'album en Angleterre avec un producteur réputé afin d'obtenir un son bien en phase avec l'époque, le groupe traverse la Manche et se retrouve à Londres dans le studio Maison Rouge appartenant à Ian Anderson (JETHRO TULL).
La maison de disques Philips avait déjà contacté le producteur anglais Ken Burgess pour assurer la production et le groupe se met à travailler d'arrache-pied pour élaborer de nouvelles chansons construites autour d'un thème central : le cinéma.
Musicalement, Francis Decamps recherche un impact immédiat en proposant des titres courts et efficaces basés sur une rythmique puissante et percutante. Christian Decamps se laisse convaincre par Didier Viseux qui soutient fermement qu'il serait peut-être temps que le public d'ANGE s'élargisse et que sa musique passe à la radio, avec des chansons plus directes, reposants sur des basses groovantes voire funky, des riffs incisifs et des claviers chatoyants et soignés.
ANGE enregistre dix chansons en un mois et Ken Burgess après avoir supervisé l'album, lui donne le son tant recherché...le son FM !!!! Le mot est lâché.....Aie... Aie... Aie...
En chirurgien expert en sensation auditive, le producteur anglais va faire subir un sérieux lifting musical aux compositions des frères Décamps et dénaturer complètement l’âme initiale du groupe.
En effet, la musique est remodelée et rajeunie, le son est lissé, la voix du chanteur atténuée, la basse et le batterie relativement gommées. Une grossière erreur, quand on sait combien la musique des francs-comtois est bien enracinée dans le terroir "naturel" de notre vieille France.
Christian Décamps et ses troubadours ne maitrisant pas suffisamment l'anglais pour expliquer ce qu'ils voulaient vraiment, des divergences apparaissent rapidement entre les musiciens, les ingénieurs du son et le producteur.
Finalement après bien des désaccords et des tensions, Christian qui était resté à Londres pour effectuer le mixage final, rentre enfin à Belfort, les bandes sous les bras, pour faire écouter le résultat final au reste du groupe.
A l'écoute des enregistrements qui défilent, la déception se lit sur les visages des musiciens qui, à force de vouloir un son trop peaufiné, trop léché, trop professionnel, ont finalement gommé la magie, la folie, la ferveur qui étaient jusqu'à présent la marque de fabrique du groupe franc-comtois.
Sur "Détective privé" le son gras et rugueux voulu par Christian a presque disparu, idem pour "Touchez pas à mon ciné" un titre bluesy qui se trouve bien assagit par une production trop lisse.
Pourtant, malgré pas mal de défauts, cet album qui n'est certainement pas un chef d'œuvre, possède un charme et une personnalité que j'apprécie beaucoup. C'est un album remplit d'énergie et de colère. Agressif et très coloré, il regorge de surprises et reste très agréable à écouter, même trente ans après sa sortie. Il contient même quelques chansons délicieuses comme "Saga" (dédié à John Lennon) et également la somptueuse ballade "Rien n'est trop beau pour toi".
Musicalement, il faut aller chercher du coté du KANSAS de "Drastic Measures" ou du SAGA de "Head Or Tales" plutôt que d'aller fouiner vainement dans la cour du Roi Crimson ou dans les valises de l'archange Gabriel, la preuve des titres accrocheurs, rugueux comme "Tant pis l'indien", "Détective privé", "Mourir/Souffrir" et surtout "Chatte/chatte" où ça déménage sec quand même !!!
L'émotion poétique (plus morose et désenchantée) aperçue sur "Saga" et "Rien n'est trop beau pour toi" resurgit en fin d'album sur "Assis" où Christian Décamps fait à nouveau sortir sa verve poétique légendaire et intarissable.
Finalement, cet album aura un point commun : il ne contentera personne (sauf moi), les nouveaux fans, les anciens fans, les amateurs de musique progressive et les musiciens d'ANGE qui se sépareront une nouvelle fois ....
Clap de fin !
En chirurgien expert en sensation auditive, le producteur anglais va faire subir un sérieux lifting musical aux compositions des frères Décamps et dénaturer complètement l’âme initiale du groupe.
En effet, la musique est remodelée et rajeunie, le son est lissé, la voix du chanteur atténuée, la basse et le batterie relativement gommées. Une grossière erreur, quand on sait combien la musique des francs-comtois est bien enracinée dans le terroir "naturel" de notre vieille France.
Christian Décamps et ses troubadours ne maitrisant pas suffisamment l'anglais pour expliquer ce qu'ils voulaient vraiment, des divergences apparaissent rapidement entre les musiciens, les ingénieurs du son et le producteur.
Finalement après bien des désaccords et des tensions, Christian qui était resté à Londres pour effectuer le mixage final, rentre enfin à Belfort, les bandes sous les bras, pour faire écouter le résultat final au reste du groupe.
A l'écoute des enregistrements qui défilent, la déception se lit sur les visages des musiciens qui, à force de vouloir un son trop peaufiné, trop léché, trop professionnel, ont finalement gommé la magie, la folie, la ferveur qui étaient jusqu'à présent la marque de fabrique du groupe franc-comtois.
Sur "Détective privé" le son gras et rugueux voulu par Christian a presque disparu, idem pour "Touchez pas à mon ciné" un titre bluesy qui se trouve bien assagit par une production trop lisse.
Pourtant, malgré pas mal de défauts, cet album qui n'est certainement pas un chef d'œuvre, possède un charme et une personnalité que j'apprécie beaucoup. C'est un album remplit d'énergie et de colère. Agressif et très coloré, il regorge de surprises et reste très agréable à écouter, même trente ans après sa sortie. Il contient même quelques chansons délicieuses comme "Saga" (dédié à John Lennon) et également la somptueuse ballade "Rien n'est trop beau pour toi".
Musicalement, il faut aller chercher du coté du KANSAS de "Drastic Measures" ou du SAGA de "Head Or Tales" plutôt que d'aller fouiner vainement dans la cour du Roi Crimson ou dans les valises de l'archange Gabriel, la preuve des titres accrocheurs, rugueux comme "Tant pis l'indien", "Détective privé", "Mourir/Souffrir" et surtout "Chatte/chatte" où ça déménage sec quand même !!!
L'émotion poétique (plus morose et désenchantée) aperçue sur "Saga" et "Rien n'est trop beau pour toi" resurgit en fin d'album sur "Assis" où Christian Décamps fait à nouveau sortir sa verve poétique légendaire et intarissable.
Finalement, cet album aura un point commun : il ne contentera personne (sauf moi), les nouveaux fans, les anciens fans, les amateurs de musique progressive et les musiciens d'ANGE qui se sépareront une nouvelle fois ....
Clap de fin !
à lire également sur Ange dans le Deblocnot:
- la chronique de "Vu d'un chien"
-Ange en concert
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