jeudi 9 octobre 2025

J.S. BACH – Cantates BWV 8, 125, 138 – (1723-1725) – Philippe HERREWEGHE (1998) – par Claude Toon


- Waouh Claude, il est glauque le tableau de Goya…! Pourtant les cantates de Bach ne semblent pas funèbres…

- Tu as déjà vu un tableau de Goya rigolo, Sonia ? Tout a fait provoquant et bien adapté à l'introduction de la chronique ! Écouter à l'époque les cantates chroniquées ce jour tentaient d'éviter cette situation d'un mécréant face au jugement de son créateur. Les cantates de Bach en forme de grandes prières s'appuient sur la spiritualité ardente et lumineuse du compositeur…

- En effet. Cette semaine, nous revenons à l'un des grands maîtres, période de Leipzig à voir les dates des compositions ?

- Philippe Herreweghe a réuni trois œuvres qui illustrent la crainte naturelle de la mort mais la confiance dans une vie éternelle et bienheureuse…

- S'agit-il de lamentations désespérées, de jérémiades… Des mini requiem ? Je crois que je vais aller me confesser dare-dare … Il faut un prêtre j'imagine… Il aura du boulot…

- Désolé Sonia, je n'assure pas ce genre de prestations… En attendant, imprègne-toi de ces cantates… sérénité garantie !



Jeune fille en prière (R. Ferruzzi - 1870)
 
 

Écoutez les premières mesures de la Cantate BWV 8… Non, il n'y a pas d'erreur de lien vers YouTube. Ce mini concerto virevoltant pour hautbois et flûte est bien le début d'une des trois œuvres sacrées focalisées sur les thème de l'agonie et de la mort dans cet album !

Pourtant, en aucun cas le discours instrumental et la ligne de chant adoptent un style mortifère rencontré à l'écoute d'autres compositions sur ces sujets angoissants. Je pense au sépulcral poème symphonique Mort et transfiguration de Richard Strauss (Clic) où même Metamorphosen du même musicien face à l'Apocalypse en Allemagne en 1945 (Clic), un requiem pour la culture germanique, Bach compris, ou à "l'enfer" dans la Dante symphonie de Franz Liszt (Clic).

Pour Bach, l'agonie n'est qu'une épreuve, difficile à franchir, mais pas un martyre si Dieu apporte son soutien, et la mort conduit à la délivrance et la paix éternelle. Les trois cantates devront donc susciter recueillement, prière, espérance et confiance, et aucun désespoir.

Bach était né dans le duché de Saxe-Eisenach, à Eisenach, région de confession luthérienne située en plein centre de l'empire germanique. Si après la fin de l'époque baroque en 1750, date qui coïncide avec celle de la mort de Bach, les compositeurs commencent à occuper des postes très éloignés et à sillonner l'Europe (record avec Ferdinand Ries le globe-trotter vedette de la chronique précédente). La carrière de Bach se déroule dans un périmètre plutôt restreint autour de ce centre de gravité du territoire allemand : Weimar (1703), Arnstadt (1703–1707), Mühlhausen (1707–1708), Weimar de nouveau (1708–1717), Köthen (1717–1723) et enfin la longue période comme Cantor à Leipzig (1723–1750), ville la plus éloignée de Eisenach, mais que de 170 km environ 😊. Sur le plan, les villes marquées ? ont accueilli brièvement Bach jeune pour ses études.

Depuis la fin de l'effroyable guerre de trente ans (1618-1648 – 10 millions de morts dont 3 en Allemagne, le pays le plus ravagé), L'empire a basculé majoritairement dans la foi réformée luthérienne. La France peu concernée grâce à l'Edit de Nantes sort renforcée à l'arrivée du roi Louis XIV. En Espagne, l'absolutisme catholique des Habsbourg déchaîne l'inquisition et ses atrocités pour deux siècles voire plus… En 1675, Bach naît et vivra dans un pays apaisé où le catholicisme est toléré.


La carrière de Bach

Bach occupera des postes où la pratique religieuse obéit au courant luthérien. Pour l'anecdote, la brièveté de son séjour à Mühlhausen comme organiste et jeune compositeur s'explique par un conflit entre les luthériens orthodoxes friands de musique sacrée et les piétistes*, représentants d'un autre courant protestant ultraconservateur qui considère l'art comme impie. Bach, gêné d'être placé sous les ordre de l'un de ces puritains acceptera rapidement un poste à Weimar pour dix ans. Il y compose cependant ses premières cantates qui portent les N° BWV 71 et BWV 131.

(*) Ces mouvements réformés professent la priorité absolue à l'étude des Saintes Écritures, excluant de facto le divertissement. Leur doctrine austère influencera les quakers et les méthodistes, et d'une certaine manière des communautés isolées comme les amishs.

- Waouh, ils ne sont pas des rigolos ces gens-là…

- Tss Tss Sonia, cette chronique précise des notions historiques. Nous n'avons aucun jugement à formuler… Une vie austère, certes, mais pas de violence, pas de pasteur officiel, tous les membres participent à l'élaboration de la doctrine, à l'interprétation des textes…

N'ayant jamais quitté la Saxe, Bach mettra son génie au service de nobles de confession protestante. Les compositions en latin pour des offices catholiques sont très peu nombreuses et suivent les textes officiels prescrits par le Vatican, citons : six messes brèves dans un accompagnement instrumental habituel moins varié que celui des cantates, deux sanctus, mais néanmoins deux chefs-d'œuvre absolu (oui, incontestablement) : le Magnificat et surtout l'immense Messe en si de 2 heures, synthèse sidérale de l'habilité mélodique, contrapuntique, lyrique et orchestrale du Cantor… 

Bach ne composera aucune messe de Requiem en latin. Il en est des même pour l'un des fondateurs majeurs du baroque allemand, Heinrich Schütz (1585-1672,) qui écrira un concert en allemand pour des obsèques musicales (Musikalische Exequien) en 1636. Schütz l'écrit pour chœur dans le style polychorale italien à huit voix avec un continuo réduit à un théorbe. On y ressent une grande austérité car composé pendant les heures sombres de la guerre de trente ans. (Une idée de Chronique…)


Goya : Saint François Borgia (1510-72)
aidant un mourant impénitent
 
 

Parmi un catalogue de plus de 1000 ouvrages, 224 cantates nous sont parvenues. Des missives indiquent qu'il y en a eu plus de composées, mais les partitions ont disparu, parfois un manuscrit émerge d'un fond de bibliothèque.

Leur rédaction date essentiellement de la longue période de 27 ans comme Cantor de Leipzig. Le musicologue allemand Wolfgang Schmieder a établi le catalogue BWV entre 1946 et 1950. Il n'a pu suivre un ordre chronologique, trop d'incertitudes sur les dates d'écriture et de création demeurent. Une certitude, ces cantates sont destinées aux offices du dimanche ou pour les fêtes officielles comme Pâques, l'Ascension, la Trinité ou Noël (6 rassemblées dans l'Oratorio de Noël), d'autres inspirées des lectures du jour sur un thème théologique déterminé, ainsi la préparation spirituelle à l'agonie et à la mort, sujet du jour…

Contrairement à la doctrine catholique, toute liberté rhétorique est donnée au rédacteur du poème chanté. On retrouve la structure mêlant : chœurs, arias et récitatifs, magnifiée dans les deux passions, Saint-Mathieu ou Saint-Jean. Différence : les solistes n'ont pas de rôle défini. Bach ne s'impose aucune règle stricte quant à la durée et au nombre de parties. L'orchestration témoigne d'une lumineuse diversité.

On peut s'étonner que Bach, homme de grande piété, traite le sujet de l'agonie et de la mort sans l'ascétisme usuel. Je pense à Schutz, ou aux adagios empreints de religiosité des symphonies 578 et 9 d'Anton Bruckner, lui aussi animé d'un foi profonde qui le fit surnommé "le ménestrel de Dieu" et dédia son ultime symphonie "au bon Dieu", carrément !


Eva Bonnier Reflet en bleu (1887)
 

On peut s'étonner que Bach, homme de grande piété, traite le sujet de l'agonie et de la mort sans l'ascétisme usuel. Je pense à Schutz, ou aux adagios empreints de religiosité des symphonies 5, 7, 8 et 9 d'Anton Bruckner, lui aussi animé d'un foi profonde qui le fit surnommé "le ménestrel de Dieu" et dédia son ultime symphonie "au bon Dieu", carrément ! Par opposition, on trouve des passages plus épanouis dans les messes des confrères, citons certains Benedictus, ceux de Mozart dans la Messe en Ut, de Schubert, de Beethoven dans la Missa Solemnis avec son céleste solo de violon… de Bruckner, et oui, dans sa Messe en fa.

Pour Bach, toute musique s'adresse au public, mais surtout au Très-haut. Dans sa bible, il annota "Dans la musique religieuse, Dieu est toujours présent avec sa grâce". Il pourrait préciser à mon sens "même dans d'autres ouvrages profanes". Deux exemples : l'aria de la 3ème suite pour Orchestre et l'art de la fugue dans son intégralité, son chef d'œuvre tardif d'une spiritualité sidérale ! (Diverses versions dans l'index). En résumé, les trois cantates ne nous attristent pas, elles nous accompagnent vers la béatitude.


Les illustrations ne sont pas choisies que pour la déco du billet. La fillette du peintre Ferruzzi, spécialiste du style "madone" nous montre une gamine qui prie avec simplicité et humilité, n'affichant pas le faciès déformé par l'extase d'une Sainte Thérèse D'Avila hallucinée (statue du Bernin pour les connaisseurs)  😊.

À l'opposé Goya en froid avec les excès inquisitoriaux de l'Église espagnole trop fanatisée (voir aussi les fantômes de Goya, film de Milos Forman) terrifie avec cette scène d'agonie où un Saint tente d'arracher la confession à un mourant tourmenté par les ombres plongées dans l'obscurité de démons ricanants. Vous aurez compris le message pictural 😊, Bach s'adresse à l'enfant et à l'adulte qu'elle deviendra… Il ignore l'univers morbide caractérisé par le tableau de Goya connu pour son nihilisme face aux forces des pouvoirs temporels et religieux.

Allégorie inverse, admirons la toile de 1887 d'Eva Bonnier, peintre suédoise mettant en scène une jeune soubrette faisant la lecture à une dame âgée sans doute près du trépas ou l'ayant dépassé (ambiguïté de l'œuvre) … pas de douleur déchirante, mais de l'affection…

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J'ai choisi cet album pour deux raisons : la cohérence dans le choix des thématiques des cantates ; le titre de l'album "Mit Fried und Freud" n'est autre que le début d'un hymne de Martin Luther ("Je pars maintenant en paix et dans la joie") et la qualité de l'interprétation de Philipe Herreweghe

 

Philipe Herreweghe

Cet artiste belge hors du commun a déjà été au centre de chroniques pour plusieurs disques, ou comme auteur de versions alternatives. Pour sa biographie voir Chronique BWV 21.

Spécialiste de Bach et coauteur d'une intégrale des cantates en complicité avec Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt avec le Collegium Vocale Gent que l'on retrouve de nouveau (un monument de 60 CD pour Teldec), Herreweghe a réenregistré de très nombreux albums à titre personnel.

Les solistes sont : Deborah York (soprano), Ingeborg Danz (alto), Mark Padmore (ténor), Peter Kooy (basse).

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Les trois cantates ont été composées à Leipzig. En 1724 pour la BWV 8, en 1725 pour la BWV 125 et en 1723 pour la BWV 138, Bach venait de prendre son poste comme Cantor de l'Église Saint Thomas.

Certains textes sont de Caspar Neumann, un pasteur luthérien. L'orchestre du Collegium Vocale comprend : 9 violons, 3 altos, 2 violoncelles, 1 contrebasse, 1 flûte, 2 hautbois (d'amour), 1 basson, 1 cor et un orgue positif. Le chœur intègre 16 choristes (4 dans chacune des tessitures).

J'intègre exceptionnellement les traductions des textes en allemand en fin de chronique. Les luthériens s'adressaient avec simplicité aux croyants, chaque cantate étant un "petit recueil" des pensées et prières d'un fidèle confronté à l'agonie et à la mort à venir. Donc pas d'analyse cette semaine. Juste quelques commentaires sur l'ensemble des ouvrages…


Valentine Godé-Darel agonisante
(Muse de Ferdinand Hodler - 1914)

 

 

Dans chaque cantate, un chrétien (chanteu.r.se ou chœur) tient le rôle d'un fidèle interrogeant et priant son Seigneur. Pour celui de la cantate BWV 8, peut-on parler d'un personnage pittoresque oscillant entre un théologien amateur ou plus simplement adepte de la "foi du charbonnier" ? Il serait indécent de brocarder un texte sacré. Les deux premiers vers nous renvoient vers le mystère fondamental de la Bible concernant le jugement du défunt : "Cependant, personne ne sait ni le jour ni l'heure où ces choses arriveront, ni les anges dans le ciel, ni le Fils lui-même. Seul le Père le sait." [Mt 24-36]*. Verset célèbre et conceptuel que notre fidèle résume humblement par "O mon Dieu, quand donc viendra ma dernière heure ? Mes jours ne cessent de s'enfuir". (Nous en sommes tous là cher monsieur.) Bach s'éloigne bien entendu de Goethe dont son Dr Faust cherchera à s'affranchir par sorcellerie du trépas. Tout au contraire, d'airs en récitatifs, notre fidèle se pose bien des questions un peu inquiétantes, mais trouvera des réponses apaisantes… s'appuyant sur la perspective du pardon divin et de la vie éternelle paisible…

(*) Sonia "Tiens, le Toon se prend de nouveau pour un témoin de Jéhovah hihihi".


Dans la cantate BWV 125, le texte se veut encore plus optimiste. Les premiers vers semblent un prolongement de la conclusion réjouissante de la cantate BWV 8. Le récitatif (N°3) se révèle encore plus explicite sur la certitude de la rédemption. Extrait : "Le Christ, vrai fils de Dieu, a fait ceci, / Le Sauveur fidèle, / Qui même au lit de mort / Réjouit l'esprit avec la douceur du ciel,".


Plus développée, la cantate BWV 138 débute en évoquant les affres du pécheur… Cet homme semble désespéré de son existence de mortel, voire par sa pauvreté morale et matérielle ! Le poème est littérairement très beau, notamment le duo alto-soprano mettant en exergue le sentiment étrange que Dieu accorde bienveillance aux oiseaux pour les nourrir et les aimer sans contrepartie de leur part, mais que l'homme ignore comment bénéficier spontanément de ce statut bienheureux… La réponse est simple : respecter l'autorité de Dieu et surtout faire confiance dans sa miséricorde.  


Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. 






Cantate BWV 8 [Playlist 1-6]

"Liebster Gott, Wenn Werd Ich Sterben"

Cantate BWV 125 [Playlist 7-12]

"Mit Fried und Freud Ich Far Dahin"

Chœur à quatre voix [S, A, T, B]

 

1 - Chœur et  Soprano, Flûte traversière,

hautbois d'amour, violon I/II, alto, Continuo

 O mon Dieu,

quand donc viendra ma dernière heure ?

Mes jours ne cessent de s'enfuir

Et les descendants du vieil Adam

Dont je fais aussi partie

Ont reçu en héritage de leur père

De ne pas passer un bref instant

Dans la pauvreté et la misère sur cette terre

Qu'ils ne doivent eux-mêmes devenir poussière.

 

2 - Air [Ténor]

hautbois d'amour, Continuo

 Pourquoi t'épouvanter, mon esprit,

Quand sonnera ma dernière heure ?

Mon corps décline chaque jour

Et la terre, où l'on porte tant de milliers,

Doit être sa dernière demeure.

 

3 - Récitatif [Alto]

Violon I/II, alto, Continuo

Certes mon faible cœur ressent

La crainte, les tourments, la douleur :

Où mon corps trouvera-t-il le repos ?

Par qui donc mon âme

Du joug des péchés qui l'accablent

sera-t-elle déliée et délivrée ?

Mon bien sera dispersé

Et qu'en sera-t-il des miens

Dans leur affliction

Séparés et bannis ?

 

4 - Air [Basse]

Flûte traversière, violon I/II, alto, Continuo

 Effacez-vous donc, soucis vains et insensés !

Mon Jésus m'appelle :

qui ne se rendrait à son appel ?

Le monde ne possède

Rien qui me plaise.

Apparais-moi, matin bienheureux et béni

Où il me sera donné de comparaître devant Jésus.

 

5 - Récitatif [Soprano]

Continuo

Conserve mon bien, ô monde !

Tu prends déjà ma chair et mes ossements,

Prends donc aussi ma pauvreté ;

Il suffit que Dieu dans l'immensité de sa bonté

M'accorde le bien suprême

Il suffit que je sois riche et comblé dans son royaume.

Ai-je d'autre héritage

Que la paternelle fidélité de mon Dieu ?

Elle se renouvelle chaque matin

Et ne peut pas mourir.

 

6 - Choral [S, A, T, B]

Violon I, flûte traversière, hautbois d'amour, Cor soprano
 Violon II et hautbois d'amour II, alto, continuo

Maître de la mort et de la vie,

Accorde-moi une bonne fin,

Enseigne-moi à rendre l'âme

Avec un courage affermi.

Fais que je repose pur dans la tombe

Près de pieux chrétiens

Et que le mal sur le terre

Jamais plus ne m'atteigne !

*-*-*

Chœur à quatre voix [S, A, T, B]

 

1 - Chœur et  Soprano, Flûte traversière, hautbois, violon I/II,
 alto, Continuo

Avec paix et joie je pars

Selon la volonté de Dieu.

Mon cœur et mon esprit sont réconfortés,

Calmes et tranquilles.

Comme Dieu me l'a promis :

La mort est devenue mon sommeil.

 

2 - Air [Alto]

Flûte traversière, hautbois d'amour, Continuo

Avec des yeux brisés,

Je te regarderai, mon Sauveur fidèle,.

Même si la structure de mon corps est détruite,

Pourtant mon cœur et mon espoir ne tomberont pas.

Mon Jésus veille sur moi dans la mort

Et ne permet qu'aucune peine ne m'arrive.

 

3 -  Récitatif et Choral [Basse]

Violon I/II, alto, Continuo

O miracle, qu'un cœur

Devant la tombe détestée par la chair,
et même devant la douleur de la mort,

Ne s'épouvante pas !

Le Christ, vrai fils de Dieu, a fait ceci,

Le Sauveur fidèle,

Qui même au lit de mort

Réjouit l'esprit avec la douceur du ciel,

Que toi, Seigneur, tu m'as permis de voir,

Pour qu'à l'heure finale un bras de foi puisse saisir le salut du Seigneur ;

Et a fait connaître

Du Dieu tout-puissant, le créateur de toutes choses,

Qu'il est la vie et le salut,

Le réconfort et le partage de l'humanité,

Leur sauveur de la corruption

Dans la mort et aussi en mourant.

             

4 - Air (duo) [Ténor, Basse]

violons I/II, Continuo

Une lumière inconcevable remplit toute la sphère de la terre.

Elle fait résonner puissamment sans cesse

La parole la plus hautement désirée de la promesse :

Celui qui croit sera béni.

 

5 - Récitatif [Alto]

Continuo

 O trésor non créé de bonté,

Ouvert donc pour l'humanité : le monde,

Chargé comme il est, de colère et blasphèmes,

Deviendra un siège de la grâce

Et la bannière de la victoire y sera plantée,

Et toute conscience fidèle

Sera invitée dans son royaume de grâce.

 

            

6 - Choral [S, A, T, B]

Chœur et Soprano, violons II, cor soprano et ténor, Continuo

Il est le salut et la lumière bénie

Des païens,

Pour éclairer ceux qui te connaissent pas,

Et pour les mener paître.

Il est, pour ton peuple d'Israël,

La récompense, l'honneur, la joie et le plaisir.

 

*-*-*

Cantate BWV 138 [Playlist 13-19]

"Warum betrübst du dich, mein Herz"

1 - Chœur [S, A, T, B] et récitatif [Alto]

hautbois d'amour I/II, violon I/II, alto, Continuo

Pourquoi te troubles-tu mon cœur ?

Te tourmentes-tu et subis-tu de la douleur

Seulement pour des biens périssables ?

Hélas, je suis pauvre,

De lourds soucis m'oppressent.

Du matin au soir

Ma chère misère dure.

Puisse Dieu avoir pitié !

Mais qui me secouera

Du corps de ce diabolique

Et cruel monde ?

Comme c'est misérable autour de moi !

Ah, si seulement j'étais mort!

Crois en ton Seigneur Dieu,

Qui a tout créé.

             

2 - Récitatif [Basse]

Continuo

Je suis méprisé,

Le Seigneur m'a créé pour le chagrin

Le jour de sa colère ;

Mes provisions, sur lesquelles je vis,

Sont assez petites ;

On m'a donné, au lieu du vin de joie,

Le calice amer des larmes.

Comment puis-je conduire mes affaires en paix,

Quand les soupirs sont ma nourriture et mes larmes ma boisson ?

 

          

3 - Chœur et Récitatif [Soprano, Alto]

Continuo

Il peut et il ne t'abandonnera pas,

Il sait bien ce qui te manque,

Le ciel et la terre sont à lui !

 

Soprano:

Ah, comment ?

Dieu prend soin assurément de l'animal sauvage,

Il donne à l'oiseau son repas,

Il nourrit le jeune corbeau,

Seulement moi, je ne sais pas par quels moyens,

Moi, pauvre enfant,

Je vais avoir mon petit morceau de pain ;

Où y-a-t-il quelqu'un qui peut me secourir ?

Ton Père et ton Seigneur Dieu,

Qui se tient avec toi dans tous les besoins.


.../...

 

 

 

Alto:

Je suis abandonné,

Tout se passe

Comme si même Dieu me haïssait dans ma pauvreté,

Puisque sinon

Ah, soucis,

Serez-vous alors chaque matin

Et chaque jour renouvelés ?

Alors je me lamenterai sans arrêt ;

Ah, pauvreté, parole brutale,

 

Alors qui se tiendra près de moi dans mon angoisse ?

Ton Père et ton Seigneur Dieu,

Il se tiendra près de toi dans tous les besoins.

 

4 - Récitatif [Ténor]

 Continuo

Ah, doux réconfort ! Quand Dieu ne m'abandonne pas

Et ne me néglige pas,

Alors je peux dans le calme

Et dans la patience prendre mon courage à deux mains.

Le monde pourrait me haïr, soit,

Je lance mes soucis

Avec joie sur le Seigneur,

Et s'il ne m'aide pas aujourd'hui, alors il m'aidera demain.

Maintenant je me couche de bon cœur et heureusement

Mes soucis sous mon oreiller

Et je n'ai besoin de savoir rien d'autre de plus pour mon réconfort que ceci :

 

5 - Air [Basse]

 violons I/II, alto, Continuo

En Dieu est ma confiance,

Ma foi le laisse régner.

Maintenant aucun souci ne peut me ronger,

Maintenant même la pauvreté ne peut me tourmenter.

Même pendant la plus grande peine

Il reste mon Père, ma joie,

Il me soutiendra merveilleusement.

 

6 - Récitatif [Alto]

Continuo

Eh bien !

Je me reposerai tout à fait en paix.

Vous soucis, prenez vos papiers !

Maintenant je peux vivre comme au ciel.

             

7 - Choeur [S, A, T, B]

Oboe d'amore I/II, Violino I/II, Viola, Continuo

Puisque tu es mon Dieu et mon Père,

Tu n'abandonneras pas ton enfant,

Toi cœur paternel !

Je suis une pauvre motte de terre,

Sur terre je ne connais pas de réconfort.

 

*-*-*