mercredi 24 décembre 2025

BAMBI The Reckoning (2025) de Dan Allen, .... by "Bambi" Bruno



     Bon.... c'est Noël à ce qu'il paraît... le temps où tout le monde s'entasse dans des embouteillages monstres et des boutiques surchauffées et surchargées pour essayer des babioles qui risquent de finir dans un coin, à prendre la poussière. Ou, faute de mieux, dans un vide grenier. Un temps normalement décrété comme instant de paix, de trêve, alors que les gens "civilisés", stressés par le compte à rebours, finissent - ou commencent - leur journée en s'engueulant copieusement entre eux. Un temps qui excuse, encourage même, les excès alimentaires. Boissons comprises, entraînant parfois, bien malheureusement, quelques froissages de carrosserie et ecchymoses... c'est gai... Temps où volailles et bétail tremblent d'effroi, sentant leurs derniers instants arriver. Tandis qu'au loin, dans la forêt, les tronçonneuses rugissent, débitant avidement de jeunes sapins qui n'auront jamais l'occasion de s'élever aussi haut que leurs vénérables pères. Qui, au lieu de fournir abris et ombrage à la faune, finiront sans terre et sans eau, ridiculisés sous un tas de bibelots et de bricoles clinquants, avant de finir à la poubelle, ou au mieux au feu. 

      Des temps festifs immémoriaux puisque même en dehors de la vieille Europe, on fêtait alors le solstice d'hiver. Le jour du nouvel an, on s'en foutait royalement mais le solstice - d'hiver comme d'été -, c'était du sérieux. On s'investissait et on mettait les grands moyens, du moins ceux qu'on avait à disposition. Il paraîtrait même que certains à leur entourage... 


   Temps aussi de regroupements familiaux, avec, quelques fois, les vapeurs d'alcool aidant, de monumentales prises de bec pouvant aller jusqu'au pugilat. Le tout, sous le scintillement des guirlandes électriques et le regard des enfants terrorisés par ces adultes braillards et gloutons, parlant, entre deux postillons XXL, plus fort que jamais. Oui, depuis des décennies, on insiste, avec moult publicités lobotomisantes, pour dire que c'est aussi, et surtout, le temps des enfants. Des enfants qui, pendant que les parents et leurs potos se mettent "torchon, chiffon, carpette", sont placés devant la télévision pour regarder des émissions spécialement élaborées pour l'occasion. Soit avec un bombardement en règle de publicités pour éveiller l'irrésistible envie de posséder l'indispensable dernier truc pour se sentir exister, pour ne pas être un paria.

     Une télévision parfois regardée en famille. L'occasion de montrer à sa progéniture la richesse des films de Sam Raimi, Lucio Fulcio, Carpenter, George Romero, Del Toro, Tobe Hooper, Wes Craven, Àlex Del Iglesia. Sinon, évidemment..., y'a bien aussi les trucs de Disney. L'incontournable industrie Disney et ses films vus et revus par plusieurs générations. Notamment Bambi. Joli conte de la forêt, foncièrement anti-chasse. Bambi, un peu oublié de nos jours, mais qui revient pour le bonheur de tous pour une suite sans grande prétention, mais toute mignonne, pleine de bons sentiments qui devraient ravir parents et progéniture. 

     Depuis, Bambi a bien grandi. Il a pris du poil de la bête - c'est le cas de le dire -, et des cornes (des bois) maousses costauds. Bambi a rencontré une belle petite aux yeux de biche. En fait, c'est une biche. Carrément. Tous deux vivent d'amour et d'eau fraîche et ont un petit faon. Une tête de mule qui ne prête pas suffisamment attention aux préceptes de ses parents. Ce n'est pourtant pas faute à papa et maman cerfs d'amener le rejeton à la lisière de la forêt pour lui montrer les réels dangers et horreurs qui hantent l'au-delà des bois. Qu'il voit de ses yeux noirs et ingénus les monstres imberbes, crachants, puants, bruyants, expulsant d'impressionnants pets de fumée noire pendant qu'ils dévorent la terre. D'effroyables et insatiables démons sans âme et sans cœur, qui ne semblent animés que par le désir de destruction aveugle et insensée. L'enfer est là, et il se rapproche. 

     Ce qui devait arriver arriva. Ce n'est pas le jeune benêt qui prend cher mais la daronne qui, gambadant tranquillement, la tête ailleurs, se fait méchamment percuter par un camion. Non mais, ça fait pourtant du bruit ces engins. D'autant plus dans la forêt, en empruntant un semblant de piste aucunement carrossée. C'est à croire que la biche avait ingurgité des baies hallucinogènes. Quoi qu'il en soit, le mal est fait. Bambi arrive et reste figé devant le corps inerte de son aimée. Absorbé par la tristesse, il n'entend pas le bipède bizarre, sans visage et sans cou, arriver derrière lui pour lui asséner un violent coup de pelle qui l'amène directos au pays des rêves. On se demande bien qu'elle pourrait être la logique qui entraîne un bonhomme dans une combinaison à assommer un cerf d'un coup de pelle. S'il est chasseur ou amateur de gibier bien cuisiné, pourquoi n'emporte-t'il pas son butin ? Sinon, pourquoi ne le fait-il pas simplement fuir ? Par crainte de témoins gênants ? Possible, mais il est bien probable que le shérif du coin ne pige que dalle aux raires et brames du cerf. Ainsi, pendant que Bambi roupille, le cosmonaute des chantiers vide des fûts dans la rivière, qui se teinte alors d'un inquiétant vert fluo.


   Lorsqu'il reprend ses esprits, Bambi, visiblement, aveugle et anosmie, étanche sa soif dans la rivière polluée. Déjà lourdement traumatisé par la perte de ses parents tués par des chasseurs, il est attisé par la haine et l'impétueux et brûlant désir de vengeance. Boosté (stéroïdé ?) par les déchets chimiques qu'il a avalé, il se transforme en Toxic Avenger carnassier, bien décidé à faire le ménage. À nettoyer la forêt des irrespectueux et envahissants intrus, responsables de tous ses maux. 

     Jusqu'à présent, la séquence était une animation monochrome ; les seules touches de couleur étant le sang et le liquide vert fluo. Désormais, ça se poursuit en séquence filmée. On y découvre un Bambi bodybuildé avec la gueule du buste du cerf ricanant d'Evil Dead, avec en sus une rangée de canines ridiculisant celle du tyrannosaure. Oui, parce que dorénavant, tant qu'à faire, Bambi est devenu carnivore. Et il a la dalle. Son mets préféré ? Le bipède cause de ses malheurs depuis l'enfance. Les animaux de la forêt semblent à l'abri de son vorace appétit. Enfin vorace, on ne sait pas trop. On découvre surtout un beau charnier où se mélangent fémurs, boîtes crâniennes, cages thoraciques et autres os 100 % origine humaine.

     Pour revenir brièvement à la faune, pas sûr non plus qu'elle ne soit pas affectée pas le même mal - ou délivrance ? - que Bambi. En effet, un post-adolescent attardé et flemmard fait la rencontre d'un gentil petit lapin, qu'il droppe, tel un Wilkinson des grands jours, pour passer ses nerfs et évacuer sa peur. L'attendrissant revient tranquillement - serait-ce Pan-Pan ? -... accompagné de congénères... "Euh...hmm.. j'm'excuse..", lance apeuré le jeune homme larmoyant, sentant qu'il y a un truc louche... reculant dangereusement vers...

     Et comme tout bon film familial qui se respecte, une histoire de famille s'immisce dans l'histoire de Bambi. Et même, cela permet d'inclure la charmante Roxanne McKee - qui a aussi des yeux de biche. Seule rôle qui aurait ici la capacité, éventuelle, de grossir un audimat pas gagné d'avance 😉. Il y a bien aussi l'actrice accessoirement chanteuse Samira Mighty, mais sa présence à l'écran est assez limitée. Une famille qui devait se retrouver pour un dîner et un beau gigot de dinde (Thanksgiving ?). Une famille relativement divisée, avec notamment un père souvent absent, délaissant épouse (ex-épouse) et enfant. Trop accaparé par son travail à l'entreprise de retraitement de déchets toxiques. Ha ! Ha ! Ça se recoupe ! 😂 D'autant qu'il semblerait que la grand-mère (la mère du papa délaissant sa famille pour bosser "H 24" à l'entreprise aux procédés litigieux) semble connaître Bambi et sa mutation. De plus, il est probable qu'un des hommes de main de la compagnie polluante soit le chasseur qui ait flingué, il y a des années, maman Bambi... ho, ho, ho... On n'en dévoilera pas plus... même si y'a pas vraiment de surprises 😁 

     S'ensuit une ribambelle de belles balades et de trépidants rallyes nocturnes en forêt, de joyeuses rencontres, de pleurs, de chaleureuses retrouvailles, d'hémoglobine, de rebondissements, de suspense haletant. Dan Allen, habitué du genre - en fait, il ne déroge pas de son credo -, déjà responsable de méfaits tel que l'infâme "Winnie The Pooh" (en killer fatigué du bulbe), joue avec les clichés en multipliant les références à Alien, Jurassic Park, Grizzly et The Monster (et Dog Soldiers ?), ainsi qu'aux comics de Swamp Thing. Un beau film familial, pas finaud pour un sou, vaguement écolo mais vachement rigolard. Joyeux Noël 🎄 !!


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