jeudi 18 juillet 2024

KORNGOLD – La ville morte (Die tote Stadt – Opéra 1920) – NEBLETT, KOLLO, LEINSDORF (1975) – par Claude Toon


- Un opéra Claude ? Pas ta spécialité, sauf des must archiconnus, Salomé, Tristan, Pelleas… Des grands compositeurs comme Richard Strauss, Wagner ou Debussy ? Tu as écrit un papier sur le concerto pour violon de ce bien peu célèbre Korngold…
- Hélas Sonia, Korngold paye le prix d'avoir dû fuir le nazisme pour se réfugier à Hollywood pour composer des musiques de films, excellentes au demeurant car pas pour des nanars…
- Tu as découvert cet opéra de manière insolite grâce à une B.O. pour The Big Lebowski des frères Coen, tu nous racontes ?
- Oui, et j'ajoute que cet ouvrage lyrique encore méprisé dans les années 70 a regagné sa place de chef-d'œuvre grâce à ses dimensions psychanalytiques et à son orchestration luxuriante, sans compter une sensualité stupéfiante pour l'époque…
- Ah, tu as choisi un disque des années 70 justement, des artistes dont les noms ne m'évoquent rien…
- Erich Leinsdorf dû fuir lui aussi l'Autriche comme Korngold… Plutôt un chef d'opéra ce qui explique son absence à ce jour dans un billet dédié… Il dirigea le symphonique de Boston dans les années 60… René Kollo est un ténor de premier plan, mais à la retraite, un poulain de Karajan…


The Dude (Jeff Bridges)
Korngold vers 1920

Mais que vient faire cette image extraite du film The Big Lebowski des frères Coen de 1998… Quelques tuyaux pour ceux qui n'ont pas vu le film hilarant dans lequel Jeff Bridges (Jeffrey Lebowski alias The Dude, flanqué de l'inénarrable John Goodman) interprète un glandeur fauché propriétaire d'un tapis râpé et cradingue sur lequel deux gros bras sont venu pisser sans même avoir frapper avant d'entrer… La cause : une erreur d'adresse et de patronyme, le Jeffrey Lebowski visé étant un milliardaire excentrique, bref !

The Dude débarque chez le magnat qui possède un miroir Time pour visualiser sa propre bobine en tant que "Man of the year". L'objectif de la visite est d'obtenir un dédommagement pour les frais de nettoyage occasionnés. Pour les détails de ce monument ciné comique, voir Luc ou Wikipédia (Clic). Quelque part dans la luxueuse demeure, on diffuse un duo d'opéra sublime, à mes oreilles tout du moins… Oui, oui Sonia, j'y arrive…

Après achat du CD de la B.O. savoureuse et éclectique, j'identifie ledit duo comme étant un extrait de "Die tote Stadt" de Korngold, une interprétation de légende dirigée par le compositeur lui-même avec Ilona Steingruber et Anton Dermota en 1949(Clic) Bouleversant et romanesque à chialer… Tiens Sonia, un Kleenex… Seul ce duo était chanté à l'époque en concert ou au disque, de manière isolée.

Et ainsi, au hasard d'un plan séquence, votre rédacteur découvrait au tournant du siècle Korngold et son opéra de 1920. Même il y a vingt ans, les gravures ne couraient pas les rues… Il y en a une de référence : celle d'Erich Leinsdorf. Coup de bol, c'est une réussite sur tous les plans : artistiques et techniques. Par ailleurs j'apprendrais qu'il s'agissait de la première captation intégrale de cet opéra condamné à l'oubli… Un disque de 1975 ! Plutôt surprenant qu'il ait fallu attendre plus d'un demi-siècle pour l'entendre.

Aujourd'hui cet ouvrage mêlant l'amour fou, la mort, le deuil, l'onirisme et le fantastique a reconquis sa place sur les scènes lyriques. Encensé en 1920 et les quelques années suivantes, il entre ensuite dans l'enfer (au sens bibliothèque) des partitions maudites. Une bien curieuse histoire…

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Bruges ; gravure du XIXème siècle

De nos jours, dénier à Erich Wolfgang Korngold le titre de compositeur avéré se fonderait sur cette détestable habitude de certains musicologues ou mélomanes intégristes de contester ce même statut à, soit Richard Strauss coupable d'être un postromantique tardif, soit John Williams coupable d'avoir œuvrer principalement pour le cinéma… Pour Korngold, ça serait la double peine !

J'avais déjà évoqué cet anathème jeté sur Korngold dans l'article consacré au concerto pour violon de 1947 (Clic), Korngold connaît une première moitié de sa carrière de talent précoce dans l'effervescence créatrice de la Vienne du début du XXème siècle, période suivie d'un long séjour à Hollywood comme auteur de musiques de films pour les meilleurs crus du 7ème art à L.A. (2 oscars). Deux genres a priori contradictoires pour intégrer la secte "classique" en un temps où le sérialisme et le dodécaphonisme sont devenus les dogmes incontournables. Climat qui rendra quasi impossible le retour officiel du musicien en Europe après le conflit mondial, contrairement à un Paul Hindemith pourtant chantre d'un néoclassicisme. 

Pourtant Vienne l'attire mais sa Sérénade pour cordes qui aurait dû marquer son retour dans le sérail en 1947 affiche un style étiqueté désuet. L'est-elle plus que le divertimento de Bartok de 1939 ? Difficile à dire ; mais les six années de l'apocalypse ont changé la donne et le goût du public qui rêve de renouveau, fût-il médiocre et intellectualisant.


René Kollo, Carol Neblet et Hermann Prey

Korngold déjà plutôt indifférent aux courants modernistes de 1920 à 1933, puis en exil aux USA toujours à l'écart des recherches de langages nouveaux en travaillant pour le cinoche, l'interdiction de jouer son œuvre dans sa patrie de par les lois nazies, les débuts d'une affection cardiaque ; voilà bien trop de facteurs pour lui permettre un come-back réel à Vienne. Korngold disparaît lentement de la scène musicale prétendument "savante" et nous quittera en 1957 quasiment tombé dans l'oubli. Franchement, peu remarque le nom du compositeur dans le générique d'un film, surtout quand Elmer Bernstein, Miklos Rosza, ou Bernard Hermann deviennent les nouvelles coqueluches des amateurs de B.O. dans les années 50-60.

Début des années 50, l'écriture de la Symphonie en fa dièse majeur dédiée à Roosevelt révèle un ouvrage tournant enfin le dos au style habituel grâce à une orchestration fantasque, mais la création de 1954 est un désastre faute d'un chef à la hauteur pour magnifier une musique étonnamment sombre et brutale. Le maestro Dmitri Mitropoulous qui hélas décédera avant de la créer officiellement en 1959 la commentera ainsi "Durant toute ma vie j'ai cherché l'œuvre moderne idéale ; je l'ai trouvé dans cette symphonie". La partition sera perdue mais retrouvée par Rudolf Kempe vingt ans plus tard…

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Georges Rodenbach à Bruges (Fernand Khnopff)
XXXXXXX

Lors du R.I.P. dédié à la Soprano Maria Ewing, j'avais évoqué les mutations de l'art lyrique au tournant du XXème siècle (Clic). Au XIXème, les français se décervelaient en assistant à nombre d'opéras-comiques et opérettes aux livrets souvent mièvres accompagnés de musiques simplistes, j'exclus Berlioz, Bizet, Gounod voire Massenet, auteurs d'opéras plus élaborés qui n'ont pas vieilli. À Vienne, la famille Strauss rivalise de frivolité. En réaction, Wagner l'allemand et Verdi l'italien, sans compter les russes Tchaïkovski et Moussorgski, produisaient des œuvres hyper romantiques et ambitieuses, tragiques à souhait, leurs musiques tournant le dos définitivement à un simple faire valoir d'airs de bravoures pour divas et bellâtres. Des opéras majeurs donneront le coup de grâce aux futilités : Debussy et son funeste Pelléas et Mélisande (1902) et Richard Strauss avec son Salomé (1905) tendance gore et son hystérique Elektra (1909) à l'écriture aussi novatrice que le ballet Le Sacre du printemps de Stravinsky en 1913 avec sa polyrythmie barbare. Je tiens à ajouter Boris Godounov de Moussorgski dans sa version originale. Soulignons que les compositeurs font appel à des écrivains nettement plus inspirés pour les livrets : Maurice Maeterlinck pour Debussy, Oscar Wilde et Hugo von Hofmannsthal pour R. Strauss, en un mot des poètes et dramaturges de génie voire provocateurs pour l'époque. Debussy pensera même adapter des histoires extraordinaires d'Edgar Poe. Or, difficile d'imaginer que Edgar Poe ou Oscar Wilde se seraient passionnés à écrire des textes d'opérettes et opéras-bouffes ! Hofmannsthal collaborera six fois avec Strauss, notamment pour le chef-d'œuvre Le chevalier à la Rose


Recette pour réussir un bon opéra ? paraphrasons Henri-Georges Clouzot : "Pour faire un opéra (film), premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire." Die tote Stadt, même sans réellement rivaliser musicalement parlant avec les opus géniaux cités avant, répond littérairement à cette exigence. On pourra penser à ce propos à l'univers fantastique d'Henry James, (comme le tour d'écrou mis en musique par Britten). Erich Wolfgang Korngold utilisera le pseudo Paul Schott pour adapter lui-même la pièce "gothique" de Georges Rodenbach titrée Le Mirage et adaptée de son roman Bruges-la-Morte (1892). Le père de Korngold lui aurait donné un coup de main… Georges Rodenbach (1855-1898) est un écrivain belge de renom, humaniste insurgé contre l'injustice sociale de la révolution industrielle, poète symboliste, ami de Émile Verhaeren proche de l'anarchisme, ami et défenseur d'Arthur Rimbaud. Le roman Bruges-la-Morte (1892) sera publié dans le Figaro en feuilleton. Le conte onirique, mêlant occultisme, tragédie et sensualité fera un tabac…

On compare souvent le souffle psychanalytique parcourant Bruges-la-Morte avec celui des films de la période "freudienne" d'Alfred Hitchcock tel que Vertigo (sueurs froides) d'après D'entre les morts de Boileau-Narcejac… Les cinéphiles établiront les liens entre les personnages de Marie et de Madeleine, deux fantômes de femmes mortes trop jeunes qui hantent les inconscients des maris trahis par la destinée, une aliénation fantasmée jusqu'à la ruine de la psyché.

L'opéra fut créé simultanément avec un grand succès à Hambourg sous la direction de Egon Pollack et à Cologne par Otto Klemperer le 4 décembre 1920. La première française par Henri Lewis n'eut lieu qu'en 1982 au TCE. Korngold n'a que 23 ans ! mais n'oublions pas que Mahler ayant connu l'enfant prodige vers ses 9 ans s'exclama "un génie, un géniiiiie !!!"

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Parlons du Casting. Jusqu'en 1975, il n'existait pas d'enregistrement intégral commercialisé. RCA se lance avec l'Orchestre de la radio de Munich dirigé par Erich Leinsdorf.

Erich Leinsdorf

Erich Leinsdorf (1912-1993) : le maestro viennois, assistant de Bruno Walter puis de Toscanini, doit fuir l'Allemagne nazie en 1938 car d'origine juive. Il s'établira aux USA où il dirigera Wagner au Metropolitan de New-York de 1939 à 1942. Il dirigera l'orchestre de Cleveland puis celui de Rochester entre 1943 et 1956. En 1962, il succède à Charles Munch comme directeur du symphonique de Boston jusqu'en 1969, date à laquelle William Steinberg lui succède (Clic). Il termine sa carrière par une tournée internationale.

Les rôles : René Kollo (1937) : ténor héroïque allemand, spécialiste de Wagner, notamment de Siegfried, interprète Paul
Carol Neblett (1946-2017), soprano américaine : la vision de Marie, l'épouse défunte de Paul et son sosie Marietta la danseuse.   
Hermann Prey (1929-1998) baryton allemand rival dans l'univers des Lieder de Dietrich Fischer-Dieskau : Fritz le pierrot.

Pour l'orchestration, Korngold ne cache pas ses affinités avec Mahler et Richard Strauss : l'orchestration est absolument délirante par sa variété et son effectif pléthorique, très identique à celles de la 8ème symphonie de Mahler ou de la symphonie Alpestre de Strauss. À ce sujet je me demande comment tous les instrumentistes ont pu "se caser" dans la fosse du TCE ???

Dans la fosse : 3 flûtes + 2 piccolos, 2 hautbois + cor anglais, 2 clarinettes + clarinette basse, 2 bassons + contrebasson, 4 cors, 3 trompettes + trompette basse, 3 trombones + tuba, mandoline, 2 harpes, célesta, piano, harmonium. Percussions : 4 timbales, glockenspiel, xylophone, triangle, tambourin, crécelle, caisse claire et grosse caisse, cymbales suspendues, tam-tam, fouet, cordes à volonté.     
Et comme si cela ne suffisait pas, sur scène : orgue, 2 clarinettes, 2 trompettes, triangle, tambourin, caisse claire et grosse caisse, cymbale, 7 cloches graves, machine à vent.      
Et enfin dans une loge de droite : 2 trompettes, 2 trombones.

On ne s'étonnera pas que cette orchestration démesurée ait été un frein supplémentaire à la reconnaissance tardive de l'opéra 😊.

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Bruges dans la brume

Paul vit cloîtré et déprimé dans sa chambre de Bruges, dans l'incapacité d'accepter la mort de sa belle épouse Marie. Les années ont passé ainsi dans ce sanctuaire, Paul ressassant en vain des souvenirs morbides malgré les tentatives de son ami Frank de lui redonner le goût à la vie. Cette triste situation est présentée par la gouvernante Brigitta et Franck.

Le principe narratif de l'adaptation de Korngold consiste en une succession voire une superposition de scènes réelles et oniriques. Attention le compositeur ne cherche pas une forme psychédélique mais à illustrer les songes et délires qui serpentent dans l'esprit de Paul ou de tout être touché par un syndrome posttraumatique, concept pour le moins moderne, en décalage avec le roman de Rodenbach.

Paul erre dans les rues fantomatiques et lugubres de Bruges la ténébreuse. Il rencontre au hasard de ces déambulations une jeune femme, Marietta, danseuse itinérante, qui lui semble être la réincarnation de Marie !? Paul l'invite… Marietta vient et étrangement, comme en osmose avec les souvenirs fanés du lieu, elle lui chante une chanson que Marie aimait beaucoup. Surpris, comme hypnotisé, Paul l'accompagne en duo (le célébrissime air "Glück, das mir verblieb […]" entendu chez Lebowki et repris en récital par une armée de sopranos et de ténors…). Néanmoins, Marietta ne s'attarde pas plus… Une apparition spectrale de Marie suggère à Paul de retrouver avec Marietta le bonheur perdu…

Bruges en 1935 (huile anonyme)
 

Réalité ou cauchemar ? Paul en héros romantique enchaîne les épreuves dans une Bruges déserte : d'anciens amis dont Franck, prétendument amant de Marietta, assiste au spectacle du groupe d'artistes dirigé par Fritz le pierrot dans lequel danse Marietta. Marietta qui semble prête à l'aimer. Il s'éprend de la jeune femme d'abord platoniquement puis lui avoue un engagement plus profond.

De retour dans la chambre de Paul, Marietta adopte un comportement de plus en plus machiavélique : se moque de la dévotion de Paul fascinée lors du passage d'une procession, raille sa fidélité et sa sensibilité, fouille sans vergogne dans les objets ayant appartenu à Marie, notamment ses tresses, reliques sacrées aux yeux de Paul qui devient fou de rage et les utilise pour étrangler MariettaPaul se désespère de revoir le corps de Marie de nouveau inerte… Et…

Paul ouvre les yeux, émerge de ses cauchemars. Korngold a modifié la pièce en ce sens, supprimant une fin réaliste trop mortifère… Marietta frappe à la porte… Toute souriante elle revient pour reprendre son parapluie oublié lors de sa première visite puis prend congé… Franck persuade Paul de quitter tous les deux Bruges la maléfique pour reprendre enfin son destin en mains. Le dernier air chanté par Paul reprend la mélodie de la chanson affectionnée par Marie… un air musicalement d'une poésie et d'une tendresse inouïes, le leitmotiv de ce drame du deuil.


Le texte en français ne semble disponible ni sur le web ni dans les livrets fournis avec les CD. C'est le cas de cette version. J'ai rédigé un tableau permettant de suivre cette histoire pour le moins fantasmatique ; Korngold écrivait en 1921 "jusqu'à quel point peut-on regretter les disparus sans se détruire soi-même". Les versions DVD offrent les sous-titres.

À ce sujet, en CD, aucune version moderne ne concurrence celle de Leinsdorf. Le live finlandais de Mikko Frank en 2022, malgré la présence de la remarquable soprano straussienne Camilla Nylund, souffre d'une direction sans folie ni passion, à mon sens… De toute façon cette réalisation Arte est disponible en DVD. Il existe une version pour Naxos dirigée par le chef Leif Segerstam avec l'orchestre de la radio suédoise.

À propos de DVD. Recommandons la prestation scénique de 2019 du ténor wagnérien Jonas Kaufmann, un Paul viril en conflit ouvert avec Marietta, chantée par la soprano colorature Marlis Petersen à la ligne de chant lumineuse, nuancée et vaillante. Deux artistes rêvés dans ces rôles difficiles et éprouvants. Au pupitre de l'orchestre de l'opéra de BavièreKirill Petrenko, actuel directeur de la philharmonie de Berlin ! s'ajoutent le Chœur et le chœur d’enfants de l'opéra de Bavière… Une distribution qui laisse rêveur… Heu la jaquette du DVD a autant de charme que la couverture d'un carnet de santé, je vous épargne la chose.😣

Je vous propose en complément de l'intégrale Leinsdorf une bande annonce du DVD, avec une Marietta pour qui Marlis Petersen à 50 ans ose tout !!! Ensuite le duo célèbre dans leur interprétation, puis pour le souvenir, le duo dans The Big Lebowski (Ilona Steingrüber, soprano et Anton Dermota, ténor, en 1949...). Si de nos jours les chanteurs d'opéra s'attachent moins à la prouesse vocale comme par le passé (ce qui n'est pas le cas ici), on ne peut qu'admirer le sex-appeal tout à fait conforme aux profils de nos personnages tourmentés 😊.

Vidéos

Acte1

 

1

Prélude

 

 

 Scène 1 [00:29]

Brigitta reçoit Franck dans la maison de Paul. Tous les deux évoquent Marie devant son portrait… sa longue tresse de cheveux, la vie morne de Paul.

2

 Scène 2

Paul survient et raconte sa rencontre avec une sosie de Marie au hasard d'une promenade. Elle a promis de venir le voir… Franck est circonspect… encore un mirage ? Franck met en garde Paul

3

 Scène 3

Paul s'adressant au visage du portrait s'extasie et espère le retour de sa défunte bien-aimée…

4

 Scène 4

Brigitta survient, des roses plein les bras… Elle annonce qu'une femme attend, Paul s'impatiente !

5

 Scène 5 [00:00]

Belle, sûre de ses charmes et arrogante, Marietta oscille entre la séductrice élégante et l'érotomane vénéneuse… Très effrontée, elle brocarde l'univers de Paul où le temps s'est arrêté. Paul est séduit par cet intérêt quoique un peu benêt…

 

 Scène 5 [04:17]

Introduction au célesta de l'air célèbre "Glück, das mir verblieb"… Le célesta simule un luth ayant appartenu à Marie

6

 Scène 5 (suite)

Lied chanté en duo par Marietta et Paul.

Marietta trouve la chanson ringarde. À l'extérieur, un danseur, Gaston, un soupirant de la troupe l'interpelle, Marietta raconte sa vie tumultueuse. Après l'enthousiasme Paul l'éconduit, déçu voire excédé par sa vulgarité …

7

 Scène 6 [00:00]

 Scène 6 [00:23]

Paul regrettant sa réaction rappelle "Marietta" qui ne revient pas…

Scène occulte et onirique. Dans des halos de lumières, une vision de Marie sort du cadre. Le spectre* interroge Paul sur la sincérité d'un amour perdu, l'invitant à choisir entre souvenirs poussiéreux et la vie inédite que représente Marietta.   
* La soprano chante de manière à suggérer une voix venue d'un autre-monde… (La mélodie est celle du lied qu'ils aimaient tant)

8

 Scène 6 [04:57]

La voix de Marie murmure une imprécation "La vie vient te réclamer, un nouvel amour t'attend, vois, vois et… comprends".

 

Acte2

 

9

Prélude

Illustration sonore de Bruges aux murs moisis, l'automne, la brume grisâtre… Des cloches et plus tard les machines à vent sonnent accentuant l'ambiance sinistre…

 

Scène 1 [01:18]

Scène 1 [06:03]

Encapuchonné sous la bruine, Paul attend face au logis de Marietta. Il soliloque et ressasse sur sa culpabilité, le sentiment de trahir la fidélité à une morte pour répondre à des désirs charnels pour une femme pleine de vie...

Il croise Brigitta désabusée par l'attitude ambiguë de Paul… amour éternel pour Marie vs concupiscence pour Marietta.

10

Scène 2

Frank survient. Les sonorités orchestrales abruptes et angoissantes soulignent l'irréalité de la querelle. Frank interdit à Paul de se rapprocher de Marietta… Et pour cause, il revendique le statut d'amant ! Ils se séparent, Frank rompant l'amitié avec Paul.

11

Scène 3

Scène 3 [04:09]

Scène 3 [05:27]

Une barque passe lentement sur canal. Sur cetet nef fantasmatique, acteurs et danseuses de Fritz jouent mille farces… 
Une sérénade collective s'organise pour louer l'excentricité de 
Marietta, son influence d'épicurienne  sur la troupe…  
Marietta rejoint le groupe. D'humeur maussade, elle prétend s'être encanailler avec Gaston (à son bras) pour échapper au dépressif Paul. D'autres personnages, Victorin, Le Comte, Lucienne, Juliette et d'autres idolâtrent sottement Marietta

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 Scène 3 (suite)

 

Marietta incite Fritz le pierrot à chanter une complainte sur sa nostalgie de son pays d'origine, l'Allemagne… Le délire gagne les chanteurs et Marietta improvise un mime sur la mort et la résurrection (bien entendu tout cela n'est qu'un songe de Paul)

 

 Scène 3 [09:54]

Paul surgit et tente d'empoigner Marietta, quelques hommes tentent de s'y opposer…

13

 Scène 4

Paul et Marietta règlent leurs différents : la liaison avec Franck, la nature dépravée de Marietta si opposée à celle de Marie… Scène violente et dramatique. Marietta veut se rendre chez Paul pour exorciser à jamais la malédiction lié au deuil…

 

Acte3

 

14

 Prélude

 

15

 Scène 1

Marietta s'introduit chez Paul, fixe le portrait de Marie, l'abjure de libérer Paul de son emprise, pour qu'il retrouve l'amour et la vie…

16

 Scène 2

Paul la surprend ! Le couple se déchire. Marietta reprochant le dédain et les obsessions de Paul et, pire, sa piété qui nourrit son amour éternel pour une défunte… Marietta s'empare de la chevelure sacrée en ricanant. Paul en rage l'utilise pour l'étrangler !

17

 Scène 3

 

Paul s'éveille, chasse les dernières visions de ce long cauchemar. Marietta toute pimpante comme lors de sa première visite apparaît pour reprendre parapluie et roses. Pour Paul les rêves se chassent les uns les autres, conscient que l'âme de Marie lui a sans doute envoyé ce message de l'au-delà (la mélodie est celle sublime de l'Acte I).    
Franck qui doit partir en voyage invite Paul à quitter la ville morte. Paul recouvre le portrait et le suit…

Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. 



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