jeudi 19 janvier 2023

Ralph VAUGHAN-WILLIAMS – Symphonie n°5 (1938-1943) – Andrew DAVIS (1993) - par Claude Toon


- Dis Claude, depuis le Brexit, tu devrais boycotter la musique anglaise, hihihi… Après la 1ère  symphonie très expansive de William Walton, nouvelle chronique à propos d'une symphonie de Sir Vaughan-Williams, c'est la 8ème pour Sir Ralph… Une symphonie d'une grande légèreté quoique… 

-  Le Brexit Sonia ? Ne revenons pas sur cet infâme bourbier communautariste, isolationniste, nationaliste, etc. La musique reste un patrimoine universel, des Beatles aux compositeurs classiques. Il y a un rapport entre les deux symphonies commentées récemment et que tu cites, elles ont l'une et l'autre été terminées ou commencées au milieu des années 30 !

- De la 3ème dite "pastorale" de 1922 marquée de la mélancolie après l'apocalypse des tranchées à la 4ème de 1932, illustrant, je crois, les inquiétudes face au succès grandissant des régimes fascistes, nous voilà à Munich en 1938 et peu après sous les bombes sur Londres… Pourtant voici une musique qui semble très douce…

- Tout à fait Sonia… Mon hypothèse : 1938 et les accords bidons de Munich qui annoncent une nouvelle déflagration mondiale… Vaughan-Williams préfère-t-il s'isoler de la folie des hommes et commencer à rechercher le Divin qu'il ignore ? À chacun de juger à travers une superbe interprétation du chef anglais Andrew Davis…


Ralph Vaughan Williams dans les années 50

Munich, septembre 1938 : les alliés occidentaux ont cédé une fois de plus au dictat d'Hitler et de Mussolini et leur ont offert une grande partie de la Tchécoslovaquie et sa puissante industrie de guerre. Au retour d'un Neville Chamberlain rayonnant mais floué, Churchill aurait dit "Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre…". La pique est contestée mais j'ai tout lieu de penser que l'état d'esprit du futur premier ministre est ainsi fort bien résumé, et que le compositeur Ralph Vaughan-Williams partageait ce point de vue, tout comme divers intellectuels qui avaient de la bouteille et donc du recul sur le mensonge, la trahison et la cruauté la plus abjecte érigés en idéologie politique.

Pour mémoire, en 1914, à 42 ans, donc non incorporable, le compositeur s'était porté volontaire. Il avait combattu avec courage au milieu de la mitraille, même blessé ; ce qui expliquera une légère perte d'audition tardive. Il avait assuré le rôle de brancardier et de conducteur d'ambulance (comme Ravel – son professeur à Paris avant le conflit – homme de petite taille donc inapte à partir tirailler dans le charnier des tranchées).

Vaughan-Williams exorcisera son traumatisme par la composition de la 3ème symphonie dite "pastorale". Enchainant quatre mouvements lents aux accents faussement bucoliques inspirés par les paysages calmes et verdoyants anglais, la composition ne doit pas cacher sous le vernis champêtre et méditatif la recherche d'une quiétude mystique, un requiem qui tait son nom, une échappatoire aux douloureux souvenirs de guerre.

Nota : Une brève notice biographique de Vaughan-Williams introduisait la première chronique qui lui était consacrée en 2016 à propos de cette 3ème symphonie. (Clic)


Ralph Vaughan Williams en 1914

1935 : Bien que Vaughan-Williams s'en soit défendu, préférant parler de musique pure, j'adhère à l'opinion de certains musicologues et proches du compositeur qui voient dans l'oppressante, discordante et enflammée 4ème symphonie de cette année-là une traduction plus ou moins consciente des angoisses existentielles causées par les tensions internationales après l'accession des nazis revanchards au pouvoir, et l'octroi des "pleins pouvoirs" à l'auteur de l'effrayant Mein Kampf. La musique ne pourrait-elle pas être lanceuse d'alerte, du moins par son auteur ? (Clic) Plusieurs œuvres de cette époque troublée par la montée de quatre dictatures sanglantes reflètent ce style rageur. (Le maestro Adrian Boult, l'un de ses plus fidèles et talentueux interprètes, en était convaincu).


1938 : la genèse de la cinquième symphonie témoigne de la part de Vaughan-Williams d'un désir de s'éloigner de la folie guerrière de l'humanité. Ne cherchons pas un lien direct avec la fureur des temps dans une œuvre dont la dernière note ne sera couchée sur la partition qu'en 1942, soit cinq ans de peaufinement. Établir des liens avec un opéra, The Pilgrim’s Progress, en cours d'écriture depuis déjà 30 ans, permet d'approcher le sens mystique de cette symphonie ; opéra étiquetée comme une "anomalie" dans l'œuvre d'un compositeur athée en voie de conversion vers l'agnosticisme, mais pas plus. Pour la faire courte : The Pilgrim’s Progress (Le Voyage du pèlerin) est un récit allégorique paru en 1678 et de la plume du pasteur baptiste John Bunyan (1628-1688). Cet extravagant prêcheur professe une théologie très personnelle pendant la période du régime Cromwell et du début du règne de Charles II Stuart… Monarchie – révolution - restauration, des temps troublés qui constituent le creuset des apprentis théologiens de tout poil.


Une image pieuse de John Bunyan

Bunyan fait partie de ces mouvements anglicans indépendants, plus ou moins tolérés, et rédige ce roman allégorique mettant en scène un chrétien nommé Christian qui cherche la "voie véritable", celle de la vie céleste, pélerinant sans cesse pour tenter de résoudre ses conflits moraux et s'affranchir de ses tentations… On rapproche parfois le but d'un autre bestseller antérieur de quatre siècles : la Divine Comédie, célèbre ouvrage de Dante. Un évangéliste guide Christian. Bunyan imagine ainsi un courant religieux qui anticipe les Églises et Sectes évangélistes qui fleuriront au sein de la religion anglicane, notamment au XIXème et au XXème siècles.

Vaughan-Williams s'échinera jusqu'en 1951, date de la création, à rédiger un livret qui concilie théologie et action pour éviter que le public ne meure d'ennui, quant à composer une musique adaptée au sujet… quelle galère ! Le peu croyant Vaughan-Williams nous a légué une œuvre qui se veut épique mais ne l'est guère, d'où le sobriquet "A Magnificent Anomaly", anomalie par rapport aux canons classiques de la tragédie lyrique ; on ne réussit pas Parsifal de Wagner ou Saint François d'Assise de Messiaen tous les jours… Covent Garden le retirera de sa programmation.

Ésotérique, difficile à interpréter par la pléthore de quarante rôles chantés, l'œuvre ne fait que rament la une des scènes lyriques. Pour la petite histoire, la première américaine a eu lieu chez les Mormons en 1969, logique 😊 ; vous voyez le genre. Cet acharnement de la part de Vaughan-Williams pendant de longues décennies de travail expliquent le retard dans la gestation de la 5ème symphonie, son climat spirituel et mystérieux et la présence de très nombreuses citations musicales extraites de l'opéra… "Il ne faut pas gâcher" dirait Sonia…

- C'est là que tu voulais en venir Claude ?

- Ben oui Sonia, sinon on se demande vraiment quel dessein à inspirer cette œuvre composée de mouvements lents et très méditatifs, et cela quelques années seulement après l'Apocalypse sonore de la 4ème symphonie… Elle copie l'architecture formelle de la 3ème symphonie sauf dans le début du final, mais les affres face aux tueries font place à une toute autre inspiration : la contemplation.

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Andrew Davis

Contrairement aux trois premières symphonies, la 5ème comme la 4ème n'a pas de sous-titre. Vaughan-Williams n'a précisé aucun programme plus ou moins subjectif quant au sens à donner à l'œuvre. En 1943, l'heure n'est pas à la fête dans cette Angleterre toujours en lutte contre les avions, U-boat et armées nazis. Certes la capitulation de la Wehrmacht dans les ruines glacées de Stalingrad, et la victoire des anglais commandés par Montgomery en novembre 1942 à El Alamein face à Rommel, ouvrent une lueur d'espoir. Il faudra attendre la terrible bataille de blindés vs fantassins de Koursk en août 1943 (sans doute plus de 1 million de morts) pour avoir la certitude de l'inexorable chute du régime criminel du Führer.

Créée pendant cette période d'incertitude sur l'issue du conflit, le 24 juin 1943 au Royal Albert Hall par le compositeur et non Henry Wood souffrant, la 5ème symphonie rencontre un vif succès et fera dire plus tard à Neville Cardus, critique au Guardian : "La Cinquième Symphonie contient la musique la plus bienfaisante et la plus réconfortante de notre temps". La première US aura lieu en novembre 1944 à New York sous la direction d'Artur Rodziński. C'est l'une des symphonies les plus populaires du maître. Vaughan-Williams l'a dédié à Jean Sibelius alors âgé de 78 ans qui confiera à Adrian Boult accepter cette dédicace. Le finlandais a mis fin à son travail de composition depuis près de dix ans, notamment l'écriture d'une 8ème symphonie commencée mais qui n'a jamais vu le jour… Sibelius garde une influence considérable sur le groupe des compositeurs anglais post et néoromantiques. (Voir article William Walton Clic). La dédicace initiale portait la mention "sans sa permission". Pour appuyer le témoignage de Boult, on lit dans le journal de Sibelius qui avait entendu à la radio la symphonie dirigée par Malcolm Sargent : "Hier un grand moment, comme la caresse d’un monde d’été : j’ai entendu la symphonie que Vaughan Williams m’a dédiée.".

L'orchestration n'est autre que celle de l'orchestre romantique basique : 2 flûtes + piccolo, 2 hautbois + cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones ténors + 1 basse, 3 timbales, cordes (violoncelles en 2 groupes). Un effectif réduit presque chambriste.

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St Paul au milieu des ruines de la City en 1943

Comme pour la symphonie de William Walton dont 27 gravures sur 28 ont été réalisées sur le sol britannique, il en est presque de même pour le cycle des 9 symphonies de Vaughan-Williams dont les n°2 à n°6 et la n°8 sont les plus passionnantes. Certes il y a eu des exceptions, principalement aux USA. La chronique sur la 4ème s'appuyait sur l'interprétation de Dimitri Mitropoulos avec la Philharmonie de New-York. J'ai dans mes rayonnages la version Bernstein également à New-York.

Pour la 5ème il existe 33 enregistrements : de 1944 par John Barbirolli à 2017 par Andrew Manzé dirigeant l'Orchestre de Liverpool. Et dans une forêt de disques britishs on trouve, isolées, les phalanges de Boston, Toronto, Atlanta, Portland et même d'URSS avec l'immense Gennady Rozhdestvensky ! Heu, en Allemagne ou en France ? Non, rien à signaler…

Sinon dans la liste, nous rencontrons une majorité de maestros britishs spécialistes de leur répertoire national : le compositeur himself en 1952, Adrian Boult (2 fois), Alexander Gibson, Vernon Handley, Bryden Thomson, etc. et Andrew Davis, sans compter le néerlandais Bernard Haitink, auteur d'une intégrale avec la Philharmonie de Londres, insurpassée pour certains… Voir la chronique consacrée à son disque de la symphonie "pastorale" arrivée en tête lors d'une confrontation par France-Musique de six versions, et suivi en second par… Andrew Davis. Surprenant, Adrian Boult (version EMI 1968) fut éliminé d'entrée, desservi par un style compassé et une prise de son d'un autre âge 😞.

Âgé de 78 ans, Andrew Davis est né à Ashridge (Hertfordshire). Après ses études musicales à Cambridge il a dirigé plusieurs orchestres internationaux : Toronto, Glyndebourne, l'Orchestre symphonique de la BBC entre 1989 et 2000 (avec lequel il a enregistré les œuvres orchestrales de Vaughan-Williams dont la symphonie écoutée ce jour), Stockholm, Pittsburgh. Sans attache précise actuellement, il parcourt la planète et je vous propose une excellente vidéo d'un concert en live avec l'Orchestre de la Radio de Francfort dans… la 5ème symphonie de Vaughan-Williams ; peut-être une première pour cet ensemble de haut niveau. Une vidéo permet aussi de mieux découvrir les détails subtils de l'orchestration. 

Son répertoire est large et sa discographie favorise la musique anglaise, notamment celle de Edward Elgar et de Michael Tippett (1905-1998).

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Lilian and Vera en pause casse-croûte… (1943) 

Bien difficile d'écrire un petit "guide" d'écoute pour néophyte. L'absence d'un support programmatique officiel et la forme très libre, sans vraiment de structure sonate, suggèrent que c'est la musique elle-même qui nous guide dans une méditation qui ne peut éveiller que des réactions intimes diversifiées et totalement dépendantes de nos psychés.

Après la première, un critique du Times parlait de "transcendance" et ajoutait "Ce n'est pas seulement une musique de contemplation mais de bénédiction" ! Tenter de commenter ladite transcendance peut être un exercice philosophique ardu pour bacheliers, mais sûrement pas musicologique… Je donnerai cette semaine juste quelques repères justifiant mes impressions personnelles sur les originalités de l'écriture.

La photo ci-contre montre deux anglaises "confortablement" installées sur la ridelle rabattue de leur charrette, heureuses d'engloutir leurs sandwichs et indifférentes aux gravas environnants, ruines dues aux raids de la Luftwaffe. Cette photo est en accord visuel avec cette citation de Vaughan-Williams : "La musique est la seule chose qui défie les bombes et les blitz". En un mot, chaque instant de bonheur, de sérénité musicale est un instant gagné sur l'indicible du quotidien, comme ce lunch entre filles, frugal, dans un décor guère verdoyant, mais complice…

Ne soyons pas trompés non plus par un climat faussement idyllique ; le compositeur Anthony Payne parlant de la symphonie ajoutera "Des agonies se cachent sous son rayonnement spirituel".

Deux antagonismes sémantiques dira-t-on, mais comment le compositeur les a-t-il traduits dans ses mélodies douces-amères.

(Partition)


Bombardier Stirling exposé devant une église intacte 😯
Charles Ernest Cundall, peintre officiel (1943)

1 – Preludio : {Playlist 1} : un accord ténébreux tenu aux violoncelles et contrebasses et voici déjà un motif aux deux cors répété par deux fois puis repris et développé aux clarinettes et flûtes. Une phrase legato à la fois mélancolique mais d'essence céleste grâce aux tonalités majeures de Ré et d'Ut. Les violons, altos et le groupe I des violoncelles se joignent à cette introduction notée Cantabile. Et en effet, la musique s'élève mf suivant une polyphonie aux accents de chant choral. Un choix formel qui nous renvoie bien aux récentes interrogations mystiques du compositeur (athéisme vs agnosticisme) et à l'usage d'une thématique reprise en partie de The Pilgrim’s Progress, donc un ton processionnaire rappelant la quête spirituelle de Christian.

La progression du discours, sans rupture, s'épanouit au sens liturgique. Une prière ? oui mais pas une supplication. Le climat mélodique est d'une beauté sidérale ! [3:46] La seconde section, plus allante et colorée, mue le flot musical en un hymne d'espoir, voire une ode au devoir de résilience qui s'affirme de mesure en mesure. Les tuttis sont rares, à l'inverse des solos des vents, eux-mêmes allégories des personnages d'un spectacle scénique sur l'étrangeté de la destinée humaine. [7:50] Une réexposition du motif aux cors conduit à une conclusion véhémente faisant penser à un "alléluia". [11:50] Une troisième reprise du motif primordial aux cors annonce la coda d'une tendre résignation. 


Rose, 15 ans, laitière volontaire...

2 – Scherzo : {Playlist 2} : Le scherzo tente de nous divertir. Mais son solfège bizarroïde utilise, entre autres, la gamme pentatonique et des facéties rythmiques saccadées, tout en conservant un niveau de jeu uniforme… De ce bijou contrapuntique aux sonorités grinçantes émerge une fanfare caustique des cuivres aux timbres macabres. Bravo à Andrew Davis pour la finesse de la mise en place de cette cavalcade très colorée certes, mais bien énigmatique quant à sa gaité disons… discutable… Un divertimento aurait-il eu sa place face au contexte historique entourant la composition ?

3 – Romanza : {Playlist 3} : Le mouvement lent, malgré l'apparence, n'est pas une litanie mais un chant passionné, un hymne sacré, mais aussi une interrogation enfiévrée sur le mystère inhérent à l'incapacité évidente de l'humanité à s'accomplir dans une harmonie fraternelle, sincère et durable. Comme dans le Preludio, le climat doux-amer imprègne toute la romance. Doit-on apprécier ce climat sombre et priant uniquement à l'aune d'un rejet de la violence des temps ou songer simplement à l'illustration par le compositeur de la quête spiritualiste imaginée par Bunyan ? Vaughan-Williams défendait ce second postulat, mais le hasard a ses limites. N'y a-t-il pas moins convaincante introspection que celle que l'on tente d'appliquer à soi-même pour s'immerger dans nos illusions ?

Fête à Russel Park en 1943

N'utilisons pas le mot section, disons que la romanza enchaîne trois périodes et se développe en thrènes à partir des motifs d'esprit religieux issus de l'opéra The Pilgrim’s Progress toujours inabouti… Dans un décor tranquille des cordes, le cor anglais énonce le thème fondamental et élégiaque. Les violoncelles lui font écho. [2:11] La ballade s'anime par un jeu courtois entre flûtes, hautbois et cor anglais. [5:23] Un poétique chassé-croisé des bois marque la seconde période qui évolue vers une exhortation pathétique ; des trémolos des cordes harcelées par les appels déchirant des cuivres. À Francfort Andrew Davis et la leader II semblent en transe tant cette musique nous empoigne. Il y a un petit parfum ravélien dans l'orchestration raffinée… [10:43] Troisième période : quelques notes du violon solo nous prépare à une conclusion méditative. Rien que cette "adagio" devrait placer Vaughan-Williams comme un compositeur majeur du néoromantisme au XXème siècle.

 

4 – Passacaglia : Bien qu'énoncée par les cordes graves et le récit nostalgique des deux flûtes, la passacaille finale abandonne le ton nostalgique des mouvements précédents pour un dialogue alternant chorégraphie de bois et fanfares festives. Le style anglais parfois guindé s'efface au bénéfice d'une réjouissance marquée. La partie centrale est une venteuse péroraison aux cordes que vient chahuter le groupe des cuivres… Là encore nombreux sont les emprunts de motifs à The Pilgrim’s Progress. Il règne une plaisante et agreste confusion mélodique et orchestrale. [3:30] La méditation repend ses droits brièvement mais avec légèreté.

De vous à moi, tout cela sonne de manière un chouia cinématographique. [6:03] Une récapitulation en forme de variation du leitmotiv initial du Preludio nous guide vers une longue coda qui clôt cette symphonie dans la plus sereine contemplation…

Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


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La discographie alternative disponible et concurrente de celle de Andrew Davis se limite à mon goût à trois autres interprétations :

Le maestro et chef de chœur Richard Hickox (1944-2004) et le London Symphony Orchestra jouent la carte de l'épure orchestrale telle que le compositeur souhaitait sans doute entendre sa symphonie ; pas de métaphysique hasardeuse. Le raffinement de la prise de son tangente le miracle (CHANDOS - 1997 - 5/6)

Bernard Haitink bien que néerlandais et très connu pour son ses nombreux cycles Mahler, Bruckner, Strauss s'est penché dans les années 80-90 sur celui des symphonies de Vaughan-Williams avec la Philharmonie de Londres. Son intégrale reste un modèle et dans la 5ème tout comme dans la 3ème commentée en 2016, le maestro met en relief, avec mille couleurs, mélancolie et spiritualité. Son parcours dans un répertoire infini lui donne la possibilité de souligner ce que cette musique doit aussi à Ravel ou à Wagner. C'est Vaughan-Williams en majesté (DG – 1995 – 6/6). En complément : le poème pour violon et orchestre The Lark Ascending interprété par Sarah Chang (Clic).

Enfin, un couplage peu usuel avec la symphonie N°8 marquait le début d'une intégrale moderne par le chef anglais Mark Elder (75 ans à ce jour) patron du Hallé Orchestra de Manchester coaché par John Barbirolli de 1943 à 1970 ! Le chef imprime un dynamisme endiablé à certains passages comme le scherzo, sans négliger la rigueur liturgique de l'écriture. C'est la version qui nous place le moins en connexion avec l'hypothèse d'une influence d'un dégoût de la Guerre, mais plutôt avec le spirituel. Les tempos sont vifs, la Romanza me paraît un peu fade, mais les couleurs instrumentales sont somptueuses. (Hallé – 2008 – 5/6)



3 commentaires:

  1. Réponses
    1. En effet mais on en est encore très très loin... C'est comme ceux qui croient à la fin du capitalisme...

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  2. ?????? C'est quoi le rapport ?

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