lundi 19 septembre 2022

Music for Queen ELIZABETH II – A. Bax, E. Elgar, W. Walton et B. Britten


Je ne suis pas un lecteur assidu de Point de vue ou The Daily Mirror.  On pourra s'étonner qu'en ce jour des funérailles de la Reine Elizabeth II d'Angleterre, je propose un article musical orienté "classique". Et alors ? j'avais écrit en son temps une chronique sur la musique de Henry Purcell : Music for the funeral of Queen Mary et Music for the Birthday of Queen Mary (1662-1694) (Clic). Si la jeune Reine Mary ne vécu que 32 ans et ne régna que cinq ans, sa Majesté qui vient de nous quitter a pulvérisé le record de longévité dans les deux cas : 96 ans d'existence et 70 ans, 7 mois et 2 jours de règne.

Je n'ai aucune passion pour les régimes monarchiques car souvent les trônes ont été conquis (même s'il y a fort longtemps, avec le sabre et le goupillon ou des mariages arrangés entre proches de bonne famille - merci Jean Ferrat). On ne parle pas politique ce jour de funérailles… mais de musique… Et de toute façon il y a des soi-disant républiques bien plus tyranniques qui se transmettent de père en fils !

L'alignée de photos ci-dessous présente les musiciens britishs de premier rang qui ont connu feue la Reine ; rappelons deux dates : la naissance d'Elizabeth en 1926 et son accès au trône en 1952. Rien d'étonnant qu'en remontant sur près d'un siècle, nous évoquions, (portraits de gauche à droite) : Edward Elgar (1857-1934), Arnold Bax (1883-1953), William Walton (1902-1983) et Benjamin Britten (1913-1976), quatre compositeurs qui ont cru bon d'honorer et de dédier au moins une œuvre de leur cru à la future jeune reine ou à la monarque en titre. Hormis Walton, tous ont fait la une du Blog (Index).



Je ne rédige pas un article musicologique. Les quatre œuvres proposés sont des cadeaux et n'ont pas marqué l'histoire de la musique anglaise ou planétaire. Mais ne boudons pas notre pas de les écouter comme les témoignages d'un style très particulier chez la perfide Albion, mêlant marches pompeuses et heureusement des fresques orchestrales plus pastorales. La Grande Bretagne est bien le pays des moutons qui paissent sagement dans l'herbe verte du Kent.

À propos, j'ai été dans un premier temps surpris de l'absence de Ralph Vaughan Williams dans l'article qui m'a suggéré ce billet dans Diapasonmag. Mais si, juste un petit oubli sans gravité, il a honoré à sa manière la jeune fille timide de 25 en composant des arrangements ans pour son couronnement de 1953. Heu, c'est très hollywoodien…

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Elizabeth Pendant le Guerre

Edward Elgar, le sénior, avait composé Nursery Suite à l'attention de la royale gamine âgée de quatre ans. Pur exemple de composition symphonique anglaise postromantique, sa poésie nous enchante pendant une petite demi-heure. Elle comporte six mouvements.

1. Aubade (Awake). Allegretto

2. The Serious Doll. Andantino

3. Busy-ness. Allegro molto

4. The Sad Doll. Andantino

5. Dreaming. Lento

6. Coda

Nous l'écoutons interprétée par le chef illustre Bryden Thomson dirigeant l'orchestre d'Ulster. (Clic)

 

Arnold Bax : Morning Song est une ravissante ballade pour piano et orchestre symphonique écrite pour le 21ème anniversaire de la future souveraine en 1947. L'interprétation réunit Margaret Fingerhut (piano) et le London Philharmonic Orchestra dirigé de nouveau par Bryden Thomson


Photo officielle du couronnement

William Walton : Orb and Sceptre est une marche écrite pour le couronnement de la reine Elizabeth II à l'abbaye de Westminster, à Londres, le 2 juin 1953. La jeune reine accepta la dédicace, c'est très rare d'autant que le morceau déçut les fans de Walton habitués à plus d'audace. On y troue un écho des Pump et circonstances de son confrère Elgar. L'interprétation est récente, celle du Boston Pops Orchestra dirigé by John Williams en 2022.

 

Benjamin Britten. Disparu trop jeune, le compositeur est sans aucun doute l'auteur du plus fascinant répertoire d'opéras anglais du XXème siècle. Gloriana fut commandé par l'opéra royal de Covent Garden à l'occasion du couronnement d'Elisabeth II et créé en juin 1953. Britten s'inspire de la vie et du règne très tourmenté de la Reine Elizabeth I (1533-1603). Fille du roi sadique Henry VIII, elle fut couronnée en 1558, soit un règne de 44 ans, ce qui est long pour cette époque.

Je ne suis pas un spécialiste de l'art lyrique, mais j'ai tout lieu de penser que cette partition se situe en retrait par rapport aux chefs-d'œuvre que sont Peter Grimes, Billy Budd ou encore The Turn of the Screw d'après Henry James. Écoutons une suite tirée de l'opéra, le préludes et des danses, interprétée par Uri Segal à la tête du Bournemouth Symphony Orchestra.






1 commentaire:

  1. Ah, si on avait pu enterrer la royauté toute entière (nous sommes en 2022 après Jacques Chirac)...

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