jeudi 31 octobre 2019

JIMMY BARNES "My criminal record" (2019)

C'est un petit événement que ce 18eme album studio de Jimmy Barnes, son premier avec du nouveau matériel depuis prés d'une décennie ("Rage and ruin" -2009).  Barnes c'est une des plus grandes voix de l'histoire du rock, éraillée au Sullivans Cove (célèbre whisky australien) , puissante et chaude, gorgée de soul mais aussi hurlante et explosive quand il s'agit de heavy rock; s'il avait grandi en Angleterre ou aux States gageons qu'il serait une immense star mondiale mais hélas l'éloignement de l’île aux koalas a nuit à sa renommée. Ce gars mets une telle intensité et ses tripes sur la table dans ses interprétations qu'il chanterait le bottin ou du Jean Jacques Goldman que ce serait formidable.
Il naît en Ecosse a Glasgow en 1956 et suit ses parents vers l'Australie à l'age de 5 ans, son père est boxeur professionnel et son grand frère musicien, c'est avec lui qu'il intègre ses premiers groupes.
Il a 17 ans quand commence l'aventure Cold Chisel (clic) qui durera une dizaine d'années et autant d'albums, leur succès est fulgurant et en fait le groupe numéro 1 du pays, jusqu'au split en 1984, à cause  notamment du caractère difficile  et de la consommation de vodka et whiskey du Jimmy... Celui ci embrasse alors une carrière solo, et là encore avec réussite, des ventes et des numéros 1 à la pelle, celui ci ayant encore obtenu le N°1 des charts . Si j'ai bien compté celui ci doit être son 18eme album studios , plus une douzaine de live (dont le fabulissime "Barnestorming"(chronique) , bref une carrière bien remplie, et loin d’être finie .

Coté musiciens on retrouve ici à ses cotés Daniel Wayne Spencer et Davey Lane (guitares), Benjamin Rodgers (basse), Jackie Barnes (le fiston, tourne avec Rose Tattoo) et Warren Trout  (drums, percus) , Clayton Doley (claviers), plus des choristes dont sa fille Mahalia (clic) ; sans oublier quelques invités comme nous le verrons plus loin.

13 titres au menu (de nombreuses éditions en proposent d'autres en bonus) , 11 compos nouvelles (la plupart de la plume de vieux complices comme Don Walker (Cold Chisel), Chris Ceney (the living end)  ou Mark Lizotte (alias Johnny Diesel)   et 2 reprises, pas de n'importe qui puisque de John Lennon et Bruce Springsteen.
Et c'est le morceau titre qui ouvre les hostilités "My criminal record" ,  heavy blues rock mid tempo ou piano et  guitare soutiennent parfaitement la voix  de Barnes qui n'a rien perdu de son coffre, sur un texte  un peu autobiographique signé Walker.
"Shutting down your town" est de  Troy Cassar-Daley, un des meilleurs songwriters country australien, un classic rock puissant et mélodique à la Springsteen, Bob Seger ou Tom Petty, titre engagé socialement comme souvent chez Barnes sur la fermeture des industries et le chômage qui s'ensuit , on appreciera un petit coup de cornemuses et flutes (Anthony Field) . C'est le piano qui ouvre sur "I'm in a bad moon" riche en guitares bien bluesy, pas étonnant puisque puisque c'est son pote Joe Bonamassa qui s'invite, puis "Stolen car " est un rock musclé  avec choeurs,  guitares  en avant et  grosse voix qui rugit, du Barnes pur souche. ("ma vie est comme une voiture volée,  hors de contrôle/ je n'ai pas de destination, j'ai perdu mon âme") . Dans "My demon" , blues avec national steel guitar et slide, il évoque ses démons (addictions) . Vient la première reprise, c'est le "Working class hero" de Lennon, une de ses idoles, un choix évident vu les préoccupations sociales de Barnes,  dont un des titres phares est "For the Working class man" (titre de son album de 1985), une belle version pleine de souffle et d'émotion. "Belvedere & cigarettes" offre encore de bons solos de guitare et des chœurs soul, même si c'est relativement un des temps faibles de l'album. "I Won't let you down" évoque encore du Tom Petty, ou John Cougar Mellencamp, un country/rock/ folk enlevé. "Stargazer" ballade mid tempo, dont le principal intérêt est la voix qui donne la chair de poule. De la ballade on passe à un "Money and class" beaucoup plus musclé qui flirte avec le hard rock à la Deep Purple, avec Pat Thrall à la guitare. Sur "If time is on my side" c'est Johnny Diesel qui s'y colle pour un rock mélodique de bonne facture. Et on termine avec la seconde reprise , c'est "Tougher than the rest" du Boss, avec Jason Bonham derrière les fûts, pleine de feeling, que Barnes dédie à Jane, la femme de sa vie.
Voila un retour gagnant qui ne décevra pas ses fans, pour les autres il est plus que temps de découvrir cette grande voix du rock.
ROCKIN-JL




 

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