Et franchement ce ne serait pas une mauvaise idée car leur blues en français est séduisant, groove vraiment bien, et le petit plus c'est la plume de ZU, drôle, incisive et poétique mais jamais banale. A noter d'ailleurs qu'il invente le concept de "Blues bio", un blues sans artifices, de terroir et de proximité, en direct du musicien à l'auditeur...
Sur cet album -financé grâce au financement participatif-12 titres, 3 reprises et 9 originaux, dont certains déjà entendus sur les 2 albums précités.
Et on commence avec le festif et épicurien "On ne vit qu'une fois" qui donne la banane, suivi de l'histoire de l'"Homme de joie", qui tapine sous les lampadaires, un sujet peu commun...
Un bon vieux Chicago blues maintenant avec "Je parle mal" , un clin d'oeil aux programmateurs toujours réticents envers le blues en français, mais c'est aussi une vraie profession de foi pleine d'humour et de justesse sur la condition du bluesman français qui ne gagne en rien à singer ses cousins de Chicago ("suis pas allé aux puces de Maxwell street/ pas de Muddy Waters dans mon white spirit/ mon ghetto urbain c'était pas le South Side/ non, j'ai eu Créteil, ses tours et son béton / alors pourquoi te chanter "Rolling Stones" / alors que j'ai bourlingué dans la zone".. " c'que tu veux c'est du Chicago blues/ seulement ça va pas être possible") .
On continue avec un titre du premier album "Que le rose nous grise" avec un jeu sur les mots typique de l'auteur puis "Mur pour le blues" issu de l'album du même nom, ça balance vraiment bien, à la Benoit Blue Boy. Après une nouvelle compo "On joue les bleues", voici la première reprise: "Allonz 'au tortillage" de Benoit Blue Boy justement, un titre à faire la fête à Bâton Rouge ou Lafayette.
Sur un tempo boogie woogie, voici "Blanc bec" qui rappellera la chanson de Nino Ferrer -"je voudrai être noir" (pour jouer le blues) - mais "faut te faire une raison mec/ toute ta vie tu seras un blanc bec"...Mais même blanc bec on peut balancer de bons blues, la preuve avec "Le blues des shoes", amusant hommage à une paire de chaussures usées. Plus mordant "Pourvoir" tape sur les élites ("Ils se pavanent en limousine/ au moins 3 smic sur le dos/ et osent rôder vers les usines").
2 reprises pour finir , d'abord une adaptation de "I'm tore down" (1961 par Freddie King, paroles de Sonny Thompson, sera repris par Clapton, Jeff Healey, Otis Rush..) , qui devient ici "J'suis bourré" ...
Et pour finir un hommage à un autre grand nom du blues en français, Bill Deraime avec son fameux "Tire ailleurs", de quoi terminer en beauté un bon concert de blues dynamique, et puis c'est sympa de comprendre les paroles, surtout quand elles sont pas cons...
ROCKIN' JL
cd dispo sur le label Bluesiac de Mike Lécuyer : bluesiac.com
le site du groupe : zublues.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire