lundi 12 août 2019

ROSE TATTOO " Live in 1993 From Boggo Road Jail " (DVD)



     1993. Pour célébrer la fermeture d'une prison de sinistre réputation, celle de Boggo Road à Brisbane, dans le Queensland, Rose Tattoo s'est reformé pour l'occasion avec les membres originaux, à l'exception de feu-Dallas Digger Royall, décédé en 1989, remplacé par Paul De Marco (qui reprendra la place de batteur à la prochaine reformation).
 

  C'est avec plaisir que nous retrouvons donc Pete Wells à la slide (qui n'a pas encore le crâne rasé, et aborde même une honnête tignasse), Geordie Leech à la basse (au look d'ermite du bush avec barbe et cheveux longs en fonction), Micks Cocks à la guitare rythmique, et Angry Anderson égal à lui-même, soit une boule de nerfs.
L'image n'est pas exceptionnelle, manquant de définition (comme si, dès que la lumière est moins forte, la pellicule manquait de sensibilité ; il y a du grain), et les plans sont parfois proches de l'amateurisme. Disons que c'est filmé au feeling.
Mais qu'importe, Rose Tattoo est de retour et en pleine forme, pour un concert intense.


     Presque tous les classiques des deux premiers opus (mais, à vrai dire, il n'y a que des classiques sur leur premier) y passent, soit, dans l'ordre : 

"Out of this place" pour se chauffer, "Bad Boy for Love", "Assault & Battery" (la tension monte perceptiblement), un exalté et violent "Tramp", le Blues gras "The Butcher & Fast Eddy" avec solo « cool » et reptilien de Mick Cocks, un revigoré "Rock'n'Roll is King", une petite reprise des Stones avec "Street Fighting Man" bien dans le ton, l'imparable et incontournable "Rock'n'Roll Outlaw", "One of the Boys", un frénétique, tonitruant et incandescent "Nice Boys", et en clôture, la reprise du « Going Down » de Don Nix. Un final où l'on voit surgir l'icône australienne, Billy Thorpe, visiblement heureux d'être là, armé d'une superbe Gibson Les Paul blanche. Angry Anderson, profondément ému de partager la scène avec Thorpe, à deux doigts de se prosterner, galvanisé par l'apparition, fait une crise de transe Rock'n'Rollienne d'une intensité rare. Dantesque !

    Pour le teigneux Aussie, Thorpe est ni plus ni moins que l'instigateur du son de la guitare rock Australienne. Alors, pensez donc.
Pour l'histoire, Billy Thorpe, alors en retraite anticipée, rameute également ses anciens comparses pour une prestation exclusive avec le retour de The Aztecs qui, vingt ans plus tard, reprend la set-list du fameux "Live At Sunbury" (⇐ lien). En aparté, une bonne séance également, bien que bien moins viscérale que celle de 1973, et moins prenante que celle des (copieusement) tatoués de la soirée.

  The Divinyls, dont le dernier opus a opéré une percé remarquée aux USA et en Europe, ont été placé en tête d'affiche pour cette soirée mémorable. (leur son de guitare souvent surchargé d'effets de flanger et de chorus, parfois daté et pénible, pourrit la moitié de la prestation). Erreur de programmation ? 

   
L'intégralité de la prestation de Rose Tattoo présente un groupe soudé, pourvu d'une cohésion inébranlable; à croire que la séparation des protagonistes était un fake, qu'elle n'avait jamais eu lieu.

   Aucun artifice, aucun écran vidéo, aucun sample, même pas une petite pédale d'effet de bas de gamme ou "made in China". Rien ! Que dalle ! Ils n'en ont pas besoin pour prôner la bonne parole d'un authentique Rock'n'Roll. Rien que cinq rockers qui jouent guitares direct dans le Marshall. Plutôt que simplement interpréter leur musique, ils la ressentent, la vivent. Et cela donne un pur Rock'n'Roll séminal, viscéral, à la sonorité rugueuse, Heavy-rock. Crénom ! Ces gars n'ont manifestement jamais joué le Rock'n'Roll, ils le vivaient, en étaient une émanation.
Dans le genre, on a rarement fait aussi bien, et ils sont là pour le rappeler.

     Seulement 54 minutes (sans temps mort - pas de bla-bla-), mais leurs vidéo ne courant pas les rues, on ne fait pas la fine bouche.

     A voir et écouter à donf, avec un pack de bières fraîches, voire le carafon de bourbon, en éructant de concert avec le furieux Angry. Comme dirait McFly : "Ça, c'est du Rock !"

A quand des bandes des concerts de 1980 et 1981 ?


P.S. : Mick Cocks aborde une magnifique Zemaitis, forme Les Paul (comme plus de 90% de leurs modèles) à un seul micro (de type Gretsch ou TV Jones), dont la table est en acier ouvragé.

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