mardi 30 avril 2019

RIP DICK RIVERS (1945 - 2019) par Pat Slade




Aujourd’hui 24 avril 2019 le temps s’est assombri au pays des rockers français, l'un des derniers survivants des années soixante à décidé de partir le jour même de son anniversaire.





Est-ce que tu le sais ?





Le rock des années soixante n’était pas uniquement réservé à la capitale. En 1961, les Chaussettes noires avec Claude Moine alias Schmoll alias Eddy Mitchell vont faire leurs premières armes sur les planches du Golf Drouot suivies de près par un autre groupe venant de Nice, les Chats Sauvages. Le chanteur s’appelle Hervé Forneri et prendra le pseudo de Dick Rivers, le nom d’un personnage d’Elvis Presley dans le film «Lovin you». Le succès des Chats sauvages sera équivalent à celui des Chaussettes Noires avec des titres comme «Hey Pony ! Est-ce que tu le sais ?» (Une adaptation de «What’d I Say» de Ray Charles)  et «Twist à Saint-Tropez» qui reste leur morceau emblématique. Mais tout à une fin et comme son pote Eddy, Dick va quitter son groupe pour faire une carrière solo.

Pour ma part, il était le dernier rocker français même si certain le présente plutôt comme un crooner. Il fera beaucoup d’adaptations de standards des Beatles comme «J’en suis fou» («Love Me Do»), «Quand je l’ai vue devant moi» («I Saw Here Standing There») ou «Prends un ticket pour moi» («Ticket To Ride»). Mais un de ses plus gros succès sera la reprise de Roy Orbison «Blue Bayou» traduit par «Tu n’es plus là». En 1964 sort son premier album «Rien que toi» qui sera un succès. La même année il est à l’affiche de l’Olympia avec les Beach Boys. L’année suivante il est n°1 au hit-parade de Salut les copains (♫ s.l.c salut les copains ♫♪) avec une adaptation d’un titre des Moody Blues «Go Now» qui deviendra «Va t’en va t’en».

En 1969, il réalisera son rêve en rencontrant son idole Elvis Presley après un concert à Las Vegas, il s’entretiendra avec lui quelques minutes. 

"Rien que toi" 1964
Après le passage de la vague yéyé dès le début des années 70 il va se retrouver au creux de la vague comme beaucoup d’artistes. Il s’associera avec Gérard Manset pour un album «L’interrogation». Il tournera avec le groupe Labyrinthe où l’on pouvait trouver Donald Rieubon un ex-problèmes, Claude Arini qui, plus tard, jouera avec Bill Deraime et François Béranger et Pierre Billon le fils de Patachou et grand pote de Johnny Hallyday.

Il rencontrera ensuite quelques succès en collaboration avec Alain Bashung qui composera et coréalisera trois de ses albums. En 1974 il est disque d’or avec «Maman n’aime pas ma musique» adapté par Serge Koolenn parolier et guitariste du groupe Il était une fois.

Les années 80 seront plus calmes même si en 1982 la reformation des Chats Sauvages le temps d’un album pour les vingt ans du groupe sera un joli succès. Il diversifiera ses activités, entre 1982 et 1992, il animera une émission sur Radio Monte-Carlo ; une émission quotidienne consacrée au rock. Il écrira des bouquins dont «Hamburger, Pan-Bagnat, Rock’n’roll, etc.,» (A lire !!!). 

Ce ne sera que dans les années 90 que l’on pourra le retrouver sur une scène, il fera une tournée avec Francis Cabrel intitulée «Rock and Roll Show», il enregistrera un album au États-Unis, fera une tournée au Canada et sortira une compilation en France. Ce sera également son retour discographique avec «Plein soleil» qui d’après les critiques sera son meilleur album depuis longtemps. Il monte sur la scène de Bobino en 1995 et enregistrera un live «Authendick» où apparaîtra le titre «Faire un pont» une adaptation de «Take me home, country roads» de John Denver

Didier l'Embrouile (Antoine de Caune)
En plus de la scène et des enregistrements, il passera devant la caméra de Jean-Pierre Mocky en 1999 dans le film «La Candide Madame Duff». Les années 2000 seront bien chargées entre les tournées, les albums, le cinéma, l’écriture, le théâtre et même le doublage de film ; il sera la voix de Shere Khan dans «Le livre de la jungle 2» entre autre. En prenant de la bouteille, je trouve qu’il ressemblait de plus en plus à Johnny Cash même si il disait : «Johnny Cash ce n’était pas vraiment ma tasse de thé», pourtant en 2012 il fera un beau cover de «Nine Inch Nails». 
Les années passent et se ressemblent, sauf en 2015, après une chute dans un escalier d'où résultera un traumatisme crânien, il sera contraint d’annuler sa tournée. Il participera à la tournée Âge tendre, la tournée des idoles. Il repartira ensuite en tournée. Son dernier album «Rivers» date de 2014 et le dernier clip qu’il a tourné était le titre «Pas de vainqueur». Mais le glas des trépassés va sonner la fin du voyage. Le vilain cancer va stopper net le vieux rocker. Même si il restera dans l’ombre d’Eddy et de Johnny plus adulés que lui par les médias, il restera le seul et unique porteur de banane de la chanson française.

Ce soir Didier l’embrouille le plus grand fan de Dick après Dick lui-même, pleure son idole.     

(à lire également les chroniques des albums "Mister D" (2011) et "Rivers" (2014))




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