lundi 29 avril 2019

DEMAIN ÇA IRA MIEUX de Jean-Paul Nozière (2009) - par Nema M.




Nema arrive au Déblocnot’. Sonia ouvre la porte :
- Salut Nema ! Tu sais quoi ? J’ai gagné 10 € au grattage, mon petit frère vient de réussir son permis de conduire et ma meilleure copine me demande d’être son témoin de mariage ! Et en plus tu apportes une chronique ? Quelle belle  journée…
- Ouais, si on veut. Je viens de me faire défoncer  mon scooter, j’ai déchiré mon blouson, je suis à la bourre…
- C’est quoi le titre de ta chronique ? « Demain ça ira mieux » ? Ah, OK c’est de circonstance… Hihihi…   

Vlabadaboum
Il y a des jours comme ça, où on accumule les emmerdements. Mais à côté de ce que les pauvres héros des nouvelles de « Demain ça ira mieux », je fais figure de petite joueuse. Et heureusement pour moi.
J’adore les nouvelles. Enfin, celles qui me surprennent. Donc pas toutes. Pas par principe. J’aime quand le format plutôt court, voire très court, permet au récit de nous transporter illico-presto dans un univers particulier et tout à coup, hop ! C’est déjà la fin de l’histoire, c’est la chute, et on ne s’y attend pas. Question chute, les nouvelles de ce recueil nous gâtent. Pire que des petits gadins, de grands sauts, de belles dégringolades. Un vrai régal.

Huit textes. Des personnages très vivants, plein d’idées, malheureusement pas toujours très bonnes. On se promène entre une cité HLM assez veille pour aboutir à des démolitions de barres, un pavillon de banlieue où il n’y a rien à voler, un cabinet étriqué de « marabouteuse » débutante,  un collège salement dirigé… sans oublier de pédaler dans une côte assez raide pour nous faire perdre nos poumons, en Côte d’Or.
Il y a un mariage, enfin surtout les préparatifs d’un mariage, vous voyez le genre, quand tout le monde commence à se rassembler. Pour Yvonne, le grand jour est arrivé et elle se prépare à quitter le cocon familial pour vivre sa vie avec Johnny, le champion de Bourgogne du 100 mètres en nage libre. Tout ne va pas se dérouler tout à fait comme on aurait pu l’imaginer. Paul, le petit frère d’Yvonne, n’est pas fan de Johnny et ne voit pas particulièrement bien cet enlèvement de sa sœur chérie. Alors il va ourdir un plan… Plouf ! Quel plongeon !

Il y a Lila, ado perturbée qui fréquente assidument le commissariat de quartier. Faut dire que les journées sont longues et que l’ennui est grand quand on mène une pauvre petite vie de lycéenne de banlieue. Alors oui, on vole un peu, on se bastonne avec des copines, on fume. Mais là, un téléphone portable, un type qui appelle pour proposer des trucs louches…  ça commence à craindre. D’où l’intérêt des gentils flics pour demoiselle Lila. Mais ce ne sera pas du tout ce que vous croyez. Non pas du tout. Sans trop dévoiler le mystère, sachez juste que malgré tout, la morale sera sauve. Bien par hasard, mais bon c’est le principal.
Il y a un train. De marchandises. Plein de trucs qui valent de l’or et qu’il suffit de piquer pour enfin se la couler douce. Kevin et Ali le Borgne se la jouent style western. Kevin est celui qui pense, Ali est celui qui suit. Gentil garçon, pas trop futé, qui n’aime pas se faire traiter de légume ou de fruit (citrouille, banane, pruneau…). Avec persévérance et en se mettant à planquer pendant des nuits sous la pluie, ils vont enfin récupérer quelque chose de lourd et de bien emballé. Aïe ! Aïe ! Mauvaise pioche ! Très mauvaise pioche… mais je n’en dirai pas plus.
Il y a Mika, 16 ans, que son beau-père Maxime Pochon considère comme un moins que rien. Pour Mika comment peut-on s’appeler Pochon, franchement ? Mickael (Mika) s’occupe gentiment de son voisin Monsieur Forestier qui est en fauteuil roulant et il s’entraîne au saut en longueur. Il se voit en vrai personnage de comics, sorte de Spider-Man. Et il va vraiment bien sauter, ce garçon.
Pourquoi cette bagnole ?
Il y a Madame Amédée qui se déplace avec sa canne, ou sans sa canne. Elle est espiègle et facétieuse comme une gamine, mais aussi rusée, et comédienne comme une actrice professionnelle. Faut dire qu’elle va avoir un public d’une crédulité frisant la bêtise absolue. Ça va finir au coffre cette affaire.
Et plein d’autres personnages, jeunes et moins jeunes, tous très vivants (enfin pas forcément jusqu’au bout), voulant croire bien souvent à un lendemain meilleur.

Jean-Paul Nozière est né dans le Jura et connaît également bien la Bourgogne. Après une carrière dans l’enseignement et la documentation, il devient écrivain. Romans pour la jeunesse, romans policiers et des nouvelles dont le recueil « Demain ça ira mieux ». Il rend ses personnages attachants, ces gens tout simple qui rêvent un peu et qui finalement se décident, passent à l’action. Pas forcément avec une réflexion très poussée sur les conséquences possibles de leurs actes mais bon, on ne peut pas tout prévoir au sujet de ce qui se passera demain, non ?

Bonne lecture et promis, demain tout ira bien, enfin j’espère pour vous…

Editions Thierry Magnier
179 pages
xxxx
Jean-Paul Nozière




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